Red Snow (Kenneth Robeson 1935)
Ham, retaining his grip on his sword cane, got a second machine pistol into operation, directing the stream of slugs first at one of the mansion windows, then another. His gun, and the one wielded by Monk, were duplicates of the weapon to which Doc had attached a silencer and dropped the two fake peddlers back at the Hotel Biscayneville.
Doc Savage was working forward through the tangle of palms and thorny shrubs. He could hear the bald man ahead of him, scuttling fast.
"Ark!" a voice called from the mansion. "The basement window!"
"Those two devils on the fence?" questioned the flutelike voice of the hairless man.
"They can't hit it, Ark," said the voice. "But you better step!"
Doc Savage put on speed. He came in sight of the basement window just in time to see the golf-hosed legs of his quarry disappearing inside. Then, in the basement, a man saw Doc and bellowed profanely.
What might have been a thick-walled steel pipe of small diameter jutted out of the window. Its tip acquired a flickering red spear-point of flame. The weapon was an automatic rifle of military caliber and its roar volleyed through the compound.
Doc Savage had rolled behind a palm which, after the fashion of palms when stunted, was extremely wide near the ground. The tree shuddered, and dead leaves loosened and fluttered in the wind. A copro-nickel-jacketed slug came entirely through the bole. More followed. The bole began to split. Sand gushed and stung. The racket was terrific.
Moving very carefully, because he had to keep thoroughly sheltered, Doc Savage removed a flat metal case from beneath his coat. The velvet interior of this was recessed for half a dozen objects which might have been pigeon eggs imitated in steel. Doc extracted an egg. There was a tiny lever projecting from it, and he shifted this with a thumb nail. Then he flung the egglike object-not directly at the basement window, but at a spot some twelve feet to the side.
There was a flash, brilliant even in the intense Florida sunlight, and a shock which convulsed the earth noticeably. Sand bloomed up in a vast mushroom. The near wall of the old mansion weaved. Great cracks ran up through the flying débris and sand. A portion of the wall fell outward, showing the interior of a room.
Fragments came showering down and the wind whipped the dust away; bricks clattered and settled; more of the house wall fell, together with a portion of the ancient roof tiles. Then there was silence, except for swearing of the men inside the house. The basement window was covered with a part of the ruptured brick wall.
La neige rouge (Mickey 1937)
Ted tenant fortement sa canne à épée mit en action une seconde mitraillette, dirigeant ses balles en direction d'une des fenêtres de la maison, puis sur une autre. Son arme et celle dont se servait Gorille, étaient exactement comme celle à laquelle Franck avait adapté un silencieux, et qui lui avait servi à endormir les deux marchands ambulants derrière l'hôtel Biscayneville.
Plus loin, Franck Sauvage travaillait dans les palmiers. Il pouvait entendre l'homme chauve, en face de lui, qui courait à toutes jambes.
- Ark! cria une voix qui venait de la maison. La fenêtre du rez-de-chaussée.
- Ces deux diables sont sur la clôture? questionna la voix fluette de l'homme
chauve.
- Ils ne peuvent pas l'atteindre, Ark, dit la voix. Mais vous feriez mieux de vous en aller.
Franck Sauvage se déplaça rapidement. Il arriva en vue de la fenêtre du rez-dechaussée, juste à temps pour voir disparaître à l'imtérieur l'homme aux jambes maigres.
Puis quelque chose qui aurait très bien pu être un mince tuyau de pipe se montra à la fenêtre. Mais il en sortit une flamme rouge avec un petit claquement. L'arme était un fusil automatique du même type que ceux de l'armée. Franck Sauvage s'était caché derrière un palmier. L'arbre trembla et les feuilles mortes tombèrent et s'envolèrent sous le vent. Une balle entièrement recouverte de nickel alla s'enfoncer complètement dans le tronc. D'autres suivirent. Le tronc commença à se fendre. Le sable se souleva en nuages épais. Le tout faisait un tapage infernal
Se déplaçant avec le plus de précautions possibles, car il lui fallait s'abriter, Franck Sauvage sortit une boîte plate de métal de sous ses vêtements. L'intérieur en velours de cette boîte renfermait une demi-douzaine d'objets qui pouvaient ressembler à des oeufs de pigeons en acier. Franck sortit un oeuf. Il y avait un fin levier qui eu sortait; il l'actionna avec l'ongle de son pouce. Puis il envoya ce petit oeuf d'acier pas directement sur la fenêtre du rez-de-chaussée, mais à trois ou quatre mètres à côté.
Il se produisit une sorte d'éclair qui brilla même sous le fort soleil de Floride; puis un choc fit trembler le sol. Le sable se souleva en un énorme tourbillon. La partie du mur de la vieille maison voisine de l'endroit où était tombé l'objet, se craquela. Il y eut un craquement et le sable se mêla aux débris de briques. Un pan de mur s'effondra, montrant l'intérieur de la pièce.
Le vent dispersa la poussière au loin; presque tous les murs de la maison étaient tombés, entraînant avec eux une partie des tuiles qui formaient le toit. Puis tout redevint silencieux, on n'entendait plus que les jurons des hommes qui se trouvaient à l'intérieur. La fenêtre eu rez-de-chaussée était en partie recouverte par les débris du mur qui s'était écroulé.
La neige rouge (Mickey 1968)
Ted tirait - cette fois en direction d'une fenêtre. Franck se rapprocha. Il entendit une voix qui appelait depuis la maison.
"Ark! Par ici. Par la fenêtre du rez-de-chaussée !"
"Ces démons tirent toujours ?" questionna Ark, l'homme à la tête ronde.
"Ils ne peuvent pas l'atteindre. Mais dépêchez-vous."
Franck vit l'homme s'introduire dans la maison. Une minute plus tard, un canon de fusil parut dans l'embrasure de la fenêtre et une halle écorna le tronc du palmier, derrière lequel Franck s'était réfugié. Ce dernier sortit de sa poche une grenade qu'il dégoupilla et lança.
Une violente explosion souleva un nuage de sable. Le mur de la vieille maison se fendit. Un pan de mur s'effondra.
Puis tout redevint presque silencieux, en dépit des jurons des bandits qui se trouvaient à l'intérieur.
La neige rouge (Hugues Capaix, Marabout 1973)
Sans lâcher sa canne-épée, Ham dégaina un autre pistolet. Il dirigea le flot de balles, d'abord vers l'une des fenêtres de la maison, puis vers l'autre. Ce pistolet et celui que maniait Monk étaient des répliques de celui auquel Doc avait adapté un silencieux lorsqu'il avait neutralisé les deux marchands de fruits devant l'hôtel Biscayneville.
Doc Savage avançait à travers les palmiers nains et les broussailles. Il pouvait entendre ahaner l'homme chauve, devant lui.
- Ark ! appela une voix de la maison. La fenêtre du soussol !
- Et ces deux diables sur le mur ? questionna la voix flûtée du chauve.
- Ils ne peuvent l'atteindre, Ark, dit la voix. Mais courez !
Doc Savage accéléra. Il parvint en vue de la fenêtre du sous-sol juste à temps pour voir les jambes de la culotte de golf disparaître à l'intérieur. Alors, du sous-sol, un homme aperçut Doc et poussa un cri sauvage.
Quelque chose qu'on aurait pu prendre pour un tuyau métallique de faible diamètre sortit par la fenêtre. Son extrémité cracha une flamme rouge. C'était un fusil automatique de calibre militaire. Son rugissement retentit à travers l'espace.
Doc Savage avait roulé au pied d'un palmier dont la base du tronc était très large. L'arbre trembla. Des feuilles volèrent dans le vent. Une balle de cupronickel traversa entièrement le tronc. D'autres suivirent. Le tronc commença à craquer. Le sable se soulevait en formant des panaches. Le bruit était terrible.
Se déplaçant très prudemment, afin de rester à couvert, Doc Savage sortit de ses vêtements une boîte métallique plate. L'intérieur de cette boîte, tapissé de velours, contenait une demi-douzaine d'objets ressemblant à des imitations en acier d'oeufs de pigeon. Doc prit un de ces «oeufs». Il en saillait un mince levier, que bloquait une goupille. Doc dégoupilla et lança l'objet en forme d'oeuf, non directement dans la fenêtre du sous-sol, mais à douze pieds environ de là.
Il y eut un éclair, aveuglant même dans le soleil intense de Floride. Puis un choc qui fit trembler la terre. Un grand champignon de sable se souleva. Le mur de la vieille maison oscilla. Des craquements sinistres suivirent l'explosion, au milieu d'un nuage de débris et de sable. Un pan de mur tomba, vers l'extérieur, montrant une pièce à découvert.
Les débris retombèrent et le vent dissipa la poussière. Des briques se brisèrent et s'éparpillèrent. Une bonne partie de la maison avait croulé, entraînant dans sa chute la plupart des vieilles tuiles du toit. Puis ce fut le silence, bientôt rompu par les jurons des hommes qui se trouvaient à l'intérieur. La fenêtre du sous-sol était en partie masquée par un tas de
briques.
The Land of Terror (Kenneth Robeson 1933)
To hear the sharp-tongued Ham talk, one would think nothing would give him more pleasure than to stick his sword cane in Monk’s anthropoid form.
This peeve of Ham’s dated back to the Great War, to the incident which had given Ham his nickname. As a joke, Ham had taught Monk some French words which were highly insulting, telling Monk they were the proper things to flatter a Frenchman with. Monk had addressed the words to a French general, and that worthy promptly had Monk clapped in the guardhouse for several days.
But within the week after Monk’s release, Ham was hailed upon a charge of stealing hams. Somebody had planted the evidence. Ham had never been able to prove it was Monk who framed him, and it still irked him to think of it. He blamed Monk for the nickname of Ham, which he didn’t particularly care for.
Ham and Renny entered. They saw Monk.
"Haw, haw, haw!" Monk let out a tornado of laughter. "So you love me, eh?"
Ham carefully wiped from his face the first flash of joy at seeing Monk.
"I’d love to cut your hairy throat!" he snapped angrily.
Doc advised Ham and Renny what had happened to Monk. As he finished, the telephone rang. Long Tom’s voice came over the wire.
"I’ve traced the phone wire from that tenth house," he advised. "And also the one from the Jolly Roger."
"We’ll be right up!" Doc declared.
La vapeur du néant (Aventure 1939)
A entendre parler Ted on aurait dit que rien ne lui aurait fait plus plaisir que de passer sa canne-épée à travers le corps simiesque de Gorille.
Le grief de l'avocat remontait à la Grande Guerre et à un incident qui avait valu à Ted son surnom. Pour plaisanter, l'avocat avait appris à Gorille quelques mots français irrespectueux, en lui disant que c'était ce qu'il fallait dire pour flatter un Français. Gorille les avait adressés à un colonel, qui fit mettre l'innocente victime en prison afin de lui apprendre la politesse.
Une semaine après la libération de Gorille, Ted fut arrêté sur l'accusation d'avoir volé des jambons. Quelqu'un apporta les preuves. Ted ne put jamais prouver que c'était Gorille qui lui avait joué ce tour. Il devenait fou de rage rien qu'en y repensant. Il en voulait à Gorille de son surnom de Jambon qu'il n'aimait guère.
Ted et Renny entrèrent et virent Gorille.
- Ah ! Ah ! Ah ! dit Gorille en se tordant de rire, ainsi tu m'adores, hein !
Ted effaça de ses traits la joie qu'il avait éprouvée à revoir Gorille.
- J'adorerais te couper le cou, oui ! dit-il avec colère.
Franck raconta à Ted et à Renny ce qui était arrivé à Gorille. Comme il finissait, le téléphone sonna. C'était Long Tom.
- J'ai repéré la ligne téléphonique de la dixième maison, dit-il, et aussi celle de la Jolie Suzon.
- Parfait, on arrive ! répondit Franck.
Le pays de l'épouvante (Claude Olivier, Marabout 1968)
A entendre Ham débiter d'une langue acérée des gentillesses de ce genre à l'adresse de Monk, on était en droit de penser que son plus cher désir eût été de passer sa canne-épée au travers du corps simiesque du gros chimiste.
La prétendue animosité de Ham datait de la guerre et trouvait son origine dans un incident qui avait d'ailleurs valu à l'avocat son surnom. En guise de plaisanterie, Ham avait appris à Monk quelques mots de français parmi les plus injurieux, lui assurant qu'ils étaient des plus propres à flatter un Français, ou même, ajoutait-il avec un sourire entendu, une Française. Le brave Monk, dans sa naïveté, les avait servis, à la première occasion, à un général français fort susceptible, qui avait très mal pris la chose. A la suite de quoi, Monk s'était retrouvé au cachot pendant plusieurs jours.
Monk purgea sa peine sans protester, mais la semaine qui suivit son élargissement, Ham se trouva accusé d'avoir volé des jambons. C'était un coup monté, de toute évidence, mais Ham n'avait jamais pu prouver que Monk en était l'auteur. Aujourd'hui encore, quand il y pensait, la chose le tracassait. Il en voulait surtout à Monk de ce surnom de Ham(1), qu'il n'appréciait pas particulièrement.
Ham et Renny entrèrent. C'est alors qu'ils virent Monk.
- Ah, ah ! ironisait Monk. Ainsi donc, tu m'aimerais...
Ham se composa soigneusement un visage où toute trace de joie était effacée, car il n'avait pas masqué sa satisfaction de revoir vivant le peu gracieux chimiste. Il dit d'un ton glacial
- Tu ne m'as pas compris. Ce que j'aimerais, c'est trancher ta gorge velue.
En quelques mots, Savage mit Ham et Renny au courant des
derniers rebondissements de l'affaire. Le téléphone sonna. C'était Long Tom.
- J'ai relevé le tracé des fils téléphoniques qui vont du bateau à la dixième maison. Mais pour l'autre partie du circuit, il y a un pépin.
- Reste où tu es, fit Doc. Nous arrivons.
(1)Ham, en anglais, signifie jambon.
Le pays de l'épouvante (Claude Olivier, Emmanuel Scavée, Lefrancq 1995)
A l'entendre, on aurait pu croire que Ham ne désirait rien tant que d'enfoncer sa canne-épée au travers du corps simiesque du chimiste.
Leur antagonisme remontait à la guerre et trouvait son origine dans un incident qui avait d'ailleurs valu à l'avocat son surnom. Ham s'était amusé à apprendre à Monk quelques mots de français parmi les plus injurieux en lui laissant croire qu'ils étaient des plus propres à flatter un Français. Le brave Monk, dans sa naïveté, les avait servis, à la première occasion, à un générai français fort susceptible, qui avait très mai pris la chose. A la suite de quoi Monk s'était retrouvé au cachot pendant plusieurs jours.
Monk purgea sa peine sans protester, mais la semaine qui suivit son élargissement, Ham se trouva accusé d'avoir volé des jambons. C'était un
coup monté, de toute évidence, mais Ham n'avait jamais pu prouver que
Monk en était l'auteur.
Aujourd'hui encore, quand ii y pensait, la chose le tracassait. Il en
voulait surtout à Monk pour ce surnom de Ham, dont il se serait bien
passé.
Ham et Renny entrèrent... et tombèrent nez à nez avec Monk, qui les
salua d'un grand éclat de rire.
-Ah ! ah ! ah ! Alors comme ça, tu m'aimes bien ?
Ham s'empressa d'effacer sur son visage toute trace de la joie qu'il
éprouvait à revoir Monk vivant.
-Ce que j'aimerais bien, c'est trancher ton gros cou, dit-ii d'un ton furieux.
En quelques mots, Doc mit Ham et Renny au courant des derniers rebondissements de l'affaire.
Le téléphone sonna. C'était Long Tom.
J'ai relevé le tracé de la ligne téléphonique qui part de la maison, et
aussi de celle du sous-marin...
On arrive tout de suite, coupa Doc.
The sea magician (Kenneth Robeson 1934)
One enemy took a running jump and came down feet-first on the small of Monk’s back. The impact would have broken an ordinary spine. Monk only snorted, reached up and knocked the other head over heels with a lusty swing.
Then Monk hit the man holding the gun another blow, harder than those which had been struck before. The fellow began to tremble all over.
"Twelve!" Monk roared.
He tried to free his superfirer from the spasmodic clutch of the unconscious man, but could not do so before he was forced to rear up and meet the rush of two foes. The pair had nothing but their fists, which was unfortunate, because one sat down with an unutterably pained expression and wrapped both arms over his middle, where Monk’s fist had rested momentarily.
The other man missed a swing. Then he danced back, wary, brushed into a chair, nearly fell over it, then picked the chair up. He threw it at Monk.
The homely chemist had plenty of time to dodge the chair, for he saw it coming. But he did not dodge; he reached up and, with a skill that made the feat seem easy, caught the chair. Holding it by one leg, he swung it club-fashion and charged.
Men faded before him. One got out a revolver, only to lose it and get a broken wrist as Monk clubbed with his chair.
The outer door darkened as men came in. The party which had gone down the trail had heard the uproar and dashed back.
"Take the ape alive!" some one yelled. "We’ve got to make him tell how much Doc Savage knows about us!"
Two men picked up the table, spilling the box of rifles. They ran at Monk with the table held high enough that the gorillalike chemist could not wield his chair. They pinned him to the wall.
Monk dropped his chair and climbed, roaring, from between table and wall. His fists windmilled. Men leeched to his legs, his midriff, and finally to his arms. He was borne down.
The mêlée became like excited flies after a morsel of sugar. Several times Monk, squalling at the top of his voice, emerged from the top of the dogpile, only to be dragged down and submerged.
The more violent the combat became, the louder Monk howled. The amount of noise Monk made always gauged the violence of a fight. He would start off barely whispering in his childlike tone, and in a particularly hard fray would bellow himself hoarse.
Monk was now yelling so loudly that the loss of his voice threatened. He was far under the pile of men, and since there was no room for blows, he pinched, gouged and twisted, getting handfuls of cloth and, not infrequently, fragments of flesh. By a Herculean effort, he got his head out of the pile to breathe.
Some one began to kick his head. Monk tried to withdraw into the mound of bodies, turtle-fashion, but could not. Again and again the kicking foot impacted against Monk’s temple. The shocks were too much even for the homely chemist’s vast endurance.
"Thirteen!" he moaned, and went to sleep.
Le magicien des mers (Robinson 1936)
L'un deux fit un bond et vint appliquer, un violent coup de pied dans les reins de Gorille. Le coup aurait brisé la colonne vertébrale d'un autre. Gorille se retourna simplement et envoya rouler l'individu jambes par-dessus tête d'un swing magistral.
Puis i1 décocha à l'homme qui s'agrippait à son arme un coup plus violent que ceux qu'il avait donnés jusqu'alors. L'individu vacilla et tomba
- Douze ! rugit Gorille.
Il essaya de dégager l'arme des mains crispées de son adversaire sans connaissance, mais n'en eut pas le temps, car il fut obligé de se ruer sur deux ennemis qui arrivaient sur lui. Ils n'avaient que leurs poings, ce qui était malheureux pour eux, car l'un tomba assis, le visage convulsé par la douleur, les deux mains étreignant son ventre où le poing de Gorille venait de frapper.
L'autre 'homme esquiva un swing. Puis il recula en sautant, heurta une chaise, faillit perdre l'équilibre, puis s'empara de cette chaise. Il la jeta sur Gorille.
Le puissant chimiste eut tout le temps nécessaire pour esquiver la chaise car, il la vit venir. Mais il ne recula pas; il se dressa et la saisit au vol avec une habileté surprenante. La tenant par un pied, il la fit tournoyer comme une massue et chargea. Les hommes s'enfuirent devant lui. L'un sortit un revolver, mais il n'eut pas le temps d'en faire usage. La chaise, maniée par Gorille, vint lui briser le poignet.
L'ouverture de la porte s'obscurcit et des hommes entrèrent. Le groupe
qui était parti avait entendu le vacarme et revenait.
- Prenez-le vivant cria quelqu'un. Il faut lui demander ce que Franck Sauvage sait à notre sujet.
Deux hommes saisirent la table, jetant la caisse d'armes sur le sol. Ils se ruèrent sur Gorille en levant la table de façon à ce qu'il ne puisse faire tournoyer sa chaise. Ils l'acculèrent contre le mur.
Il posa la chaise et se dressa dessus, rugissant, entre la table et le mur. Ses poings exécutèrent des moulinets terribles. Des hommes s'accrochèrent à ses jambes, lui ceinturèrent la taille et, finalement, lui immobilisèrent les bras.
Là melée devint genérale; on aurait dit des mouches sur un morceau de sucre. Plusieurs fois, Gorille, criant de toutes ses forces, émergeait à la surface pour être submergé à nouveau.
Plus le combat devenait violent et plus Gorille criait fort. Il parlait toujours d'habitude avec une petite voix, douce, mais poussait de véritables rugissements dans les bagarres.
Gorille était enseveli sous la masse des individus, et bien qu'il n'eût pas la place nécessaire pour frapper, il pinçait, déchirait et tordait, arrachant des poignées de vêtements et de cheveux. Par un effort herculéen, il réussit à sortir la tête de la mêlée pour respirer un peu.
Quelqu'un se mit à lui cogner sur la tête. Gorille essaya de se protéger, en rentrant sous la masse des corps, mais il n'y parvint pas. Des coups de pied répétés le frappèrent à la tempe. Les coups étaient trop durs pour qu'il pût les supporter.
- Treize ! gémit-il, et il perdit connaissance.
Le magicien de la mer (Mickey 1972)
Gorille tenta de dégager son arme d'un coup de poing. L'un de ses ennemis lui sauta sur le dos. Le choc aurait rompu la colonne vertébrale de n'importe qui. Gorille ne fit que grogner et se retourna en balançant son poing avec vigueur.
Puis il frappa de nouveau l'homme cramponné à son pistolet.
- Et de douze! rugit-il.
Il aurait voulu libérer son arme des doigts crispés de son adversaire, mais n'eut que le temps de se relever car la porte d'entrée s'obscurcit : des hommes se précipitèrent à l'intérieur - le groupe croisé par Gorille sur le sentier était revenu en entendant le fracas de la bagarre.
- Il faut le prendre vivant! cria quelqu'un. Il faut qu'il nous dise ce que Franck Sauvage sait sur nous
Deux hommes jetèrent de côté la caisse d'armes et empoignèrent la table, puis coururent sus à Gorille en le soulevant suffisamment haut pour empêcher leur adversaire d'utiliser sa chaise-massue. Ils le coincèrent contre le mur.
Plus le combat augmentait de violence, plus la voix de Gorille prenait d'ampleur. Le volume de son émis par Gorille permettait toujours de mesurer l'intensité de la lutte. Il commençait par un murmure et, quand la bagarre devenait particulièrement dure, il rugissait comme un lion.
A l'heure présente, il était au bord de l'extinction de voix. Il était enfoui sous une grappe humaine. Par un effort herculéen, il sortit la tête du tas pour respirer.
Quelqu'un lui assena un coup de pied. Gorille tenta de rentrer sous l'amas de corps à la façon des tortues, mais n'y parvint pas. Le pied lui martelait toujours la tête. Ces chocs répétés eurent finalement raison même de l'endurance prodigieuse du chimiste.
-Et de treize ! murmura-t-il en perdant connaissance.
Le magicien de la mer (Jean Nicolas, Marabout 1974)
Un autre ennemi prit son élan et se lança à pieds joints sur le dos de Monk. Le choc aurait rompu les vertèbres de n'importe qui. Mais Monk s'en sortit sans mal; se relevant et ramenant le bras horizontalement, il décocha un swing furieux sur la mâchoire de son adversaire. Ensuite, Monk s'en prit encore plus violemment à celui qui s'était pendu à son arme. Le pauvre homme ne pouvait plus s'arrêter de trembler.
- Et de douze ! rugit Monk.
Il essaya de dégager son arme des griffes de sa victime inconsciente mais, devant l'offensive rapide de deux de ses ennemis, dut reculer avant d'avoir pu la récupérer. Ces deux assaillants n'avaient que les poings pour se battre, malheureusement pour eux, car le premier dut rapidement s'asseoir, plié en deux et grimaçant de douleur, les bras croisés sur son estomac où le poing de Monk avait atterri.
Quant au deuxième, il cogna dans le vide, ce qui le fit pirouetter sur lui-même. Il se retrouva affalé sur une chaise qu'il empoigna et lança à la tête de Monk.
Le chimiste au visage simiesque avait le temps d'éviter ce projectile peu ordinaire. Mais il fit mieux que cela : il l'attrapa et, le tenant par un pied, le fit valser à la tête de ses agresseurs.
Les hommes s'épuisaient. L'un d'eux essaya de sortir son revolver pour le perdre aussitôt et se faire casser le poignet par cette chaise volante.
La porte d'entrée s'ouvrit. Le groupe que Monk avait croisé sur le sentier avait fait demi-tour en entendant le vacarme.
- Prenez ce singe vivant ! hurla quelqu'un. Il doit nous dire
ce que Savage sait de nous ?
Deux hommes soulevèrent la table, renversant la caisse et les armes. Ils se ruèrent sur Monk, brandissant la table devant eux pour l'empêcher de lancer sa chaise. Ils le coincèrent contre un mur.
Monk lâcha sa chaise et se hissa tout en rugissant entre la table et le mur. Les hommes se cramponnaient à ses jambes, à son ventre, et finalement à ses bras. Monk était vaincu. On eût dit des mouches folles sur un morceau de sucre. A plusieurs reprises, Monk, piaillant de sa petite voix enfantine, émergea de la mêlée pour être immédiatement renvoyé au sol.
Monk hurlait. de plus en plus fort, à mesure que le combat se durcissait. Il rugissait tellement qu'il risquait d'en perdre la voix. Il était sous un monceau de corps humains, et comme il ne pouvait plus se servir de ses poings, il pinça, mordit, griffa, enlevant des morceaux de chair. Grâce à des efforts surhumains, il réussit à sortir la tête et put enfin respirer.
Un de ses ennemis prit son crâne comme ballon de football. Monk essaya de replonger parmi le tas de corps, mais en vain. Le pied de son adversaire n'arrêtait pas de shooter furieusement contre sa tempe. Les chocs répétés étaient trop violents, même pour ce courageux Monk.
- Treize ! souffla-t-il avant de perdre connaissance.