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Extraits d'articles et de textes
parus dans la presse et sur internet indispensables à connaitre pour toutes personnes s'intéressant à la vérité

Ces documents ont un intérêt pour la réflexion mais certaines idées exprimées dans ces articles restent de bonnes hypothèses de travail quoi qu'encore pour certains cas à vérifier officiellement dans l'état actuel des choses.
C'est pourquoi certaines affirmations n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

Lettre à Jean-Luc Delarue, Emission Ca se discute Joel Labruyère / Octobre 2000
Bulletin de l'Omnium
- Profession Victime / Février 99
Un groupe spirituel expérimental face au vieux monde, Vincent CURIEN, article paru dans Motus / Mai 2000
Les assassins des membres de l'Ordre du Temple Solaire bientôt démasqués ? Christian COTTEN Politique de Vie
M Jones - Le dictateur de l'apocalypse, Texte EveVE Sivadjian, paru dans la presse
Waco : un autre regard, Bulvaar n°1 / 0ctobre 1994
Les Françaises et la masturbation, article paru dans FEMME / novembre 2000 N°144

 

Omnium des Libertés 40 rue du Paradis 76530 Grand-Couronne
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CA SE DISCUTE
M. Jean-Luc Delarue
101 bd Murat
75016 PARIS

Le 11 octobre 2 000

Monsieur,

Sachant que Madame Isabelle Sebagh participe à votre émission sur les sectes, je vous communique quelques informations complémentaires sur cette victime professionnelle.
J'ai mené une investigation sur le groupe avec lequel Isabelle Sebagh a longtemps été en contact, et interrogé son ex-gourou et quelques anciens adeptes ayant partagé la même expérience.
Tous sont unanimes pour reconnaître que cette personne a menti car la vérité c'est qu'elle s'est enfuie avec l'argent de ses camarades, et qu'elle a monté un scénario invraisemblable pour se faire reconnaître comme une victime pouvant bénéficier du soutien financier des associations antisectes et de l'état.
Cette facette de Madame Sebagh est analysée dans mon ouvrage "l'état inquisiteur" sans que madame Sebagh n'y ait apporté de contestation légale. Et pour cause, puisque je dispose du dossier intégral sur cette affaire : le rapport de justice et les lettres d'amour qu'elle écrivait à celui dont elle n'a pas reçu les faveurs.
Je n'ai aucune animosité à l'encontre de cette personne, ni de sympathie particulière avec le groupe dont elle prétend avoir été la dupe. J'affirme qu'Isabelle Sebagh n'a été victime que de ses névroses et de son amour déçu pour un homme sur lequel elle s'acharne par opportunisme dans un contexte où les gourous sont caricaturés de façon grotesque.
Si un jour, la mode antisecte tourne, je tiens à votre disposition une documentation fort instructive sur cette affaire, comme sur d'autres cas de "victimes" passablement glauques.
J'avoue que tout cela me dégoûte plutôt, mais je ne peux admettre qu'on traîne dans la boue un homme qui a recueilli Isabelle Sebagh lorsqu'elle était à la rue, et qu'elle considéra un temps comme son bienfaiteur et son sauveur, avant de le diffamer par dépit amoureux.
Maintenant, Isabelle Sebagh brandit la bannière de la lutte contre les sectes, et entend recevoir un traitement de l'état pour cette bonne cause. Après avoir volé l'argent de ses amis, racketté l'association ADFI, elle voudrait s'en prendre au contribuable. C'est trop pour une victime.

Recevez, Monsieur, l'assurance de mes meilleurs sentiments.

Joël Labruyère

Un Groupe spirituel expérimental face au vieux monde
Vi
ncent Curien, paru dans Motus -Edition Mai 2000

Voilà près de 30 ans que je participe aux recherches issues d'ISO-ZEN. Je témoigne des difficultés rencontrées par un mouvement novateur. Désormais je vis avec mes amis en dehors de cette France qui rejette lesz expolrateurs d'un nouveau monde.

La spiritualité créative
Depuis la fin des années 60, on constate l'émergence d'un nouveau courant culturel qui, face au matérialisme, cherche à définir une vision sacrée de l'être humain. Ce nouveau courant de pensée pourrait redéfinir la nature même de notre vie en société, c'est en tous cas le résultat des études menées par le sociologue Paul Ray sur les ''créatifs culturels'' qui sont, selon lui, les nouveaux leaders d'opinion du 21è siècle : "Nous avons découvert que par comparaison avec le reste de la société, les créatifs culturels entretiennent des valeurs idéalistes, plus spirituelles ; qu'ils se préoccupent davantage de questions profondes, comme les relations humaines, le développement psychologique, ou encore la qualité de l'environnement; et qu'ils sont plus ouvert à l'idée d'un avenir meilleur. A présent, ce groupe comprend environ 23,6 % de la population américaine, ou 44 millions d'adultes. Si, comme le suggère notre sondage, une culture intégrale est en voie d'émerger, nous vivons un moment très rare de l'histoire, car le modèle culturel dominant, ne change qu'une ou deux fois par millénaire ".
C'est une telle créativité culturelle qui, au début des années 70, est à l'origine du regroupement d'une équipe de chercheurs et d'artistes autour de la personnalité charismatique d'IJP Appel Guéry.
Plusieurs associations se sont ainsi crées pour explorer les disciplines corporelles et l'hygiène de vie, les facultés psychiques et parapsychologiques, l'environnement naturel et cosmique, la sexualité sacrée, la dynamique de groupe et la vie communautaire, l'ufologie, la synthèse entre science et conscience, la créativité et l'inspiration, la spiritualité...
De nombreuses expériences nous ont permis de vérifier l'existence de dimensions transcendantes : informations télépathiques d'une grande précision, apparitions prévues de phénomènes lumineux, concordances inouïes entre des rêves, des événements, des perceptions extra-sensorielles, des dessins reçus sous inspiration et réalisés par des personnes éloignées. Un extraordinaire florilège d'expériences de synchronicité nous ont sensibilisés au fait que le hasard n'existe pas…Tout ceci à donné naissance à un style de vie, un type de sensibilité, et un mode de pensée nouveau exprimés par différents artistes à travers des livres, des bande-dessinées, des spectacles, des musiques etc...
Un tel mouvement résonne avec la tradition gnostique qui traverse le temps malgré les persécutions. Cette tradition est fondée sur une révélation intérieure ainsi que sur la connaissance des lois universelles. et des principes spirituels de conscience-énergie qui régissent la vie de l'homme et de l'univers.
Les échanges entre " créatifs culturels " permet, de nombreuses rencontres avec des chercheurs au sein d'un réseau planétaire. C'est aussi une rencontre avec l'Ame des peuples, une communion avec ceux qui aspirent à retrouver l'unité, malgré les différences. L'esprit d'équipe et la variété des talents donne la possibilité à chacun de se perfectionner tant sur le plan personnel que professionnel.

La France contre les créatifs
Cet esprit d'ouverture donne accès à une foule d'informations, sur des réalités qui ne sont pas diffusées publiquement, notamment en France, pays où règne une exception culturelle qui ressemble fort au monopole d'une pensée unique.
Nos amis étrangers en visite en France sont stupéfaits par ce terrorisme intellectuel qui, par certains aspects, peut faire penser à l'inquisition. Les mêmes méthodes sont utilisées au service des mêmes préjugés. L'histoire est une éternel recommencement : il est rare qu'une personne inspirée par de nouvelles idées ne soit pas persécuté ou même parfois tué avant d'être reconnu par les générations suivantes.
Aujourd'hui des officines intégristes - aussi bien catholiques qu'athées - mènent des campagnes de désinformation contre tous les mouvements culturels créatifs. Des personnes honnêtes m'ont avoué qu'on leur avait même demandé de produire de faux-témoignages... Ce qu'elles ont refusé. D'anciens repris de justice sans scrupules sont payés pour effectuer ces basses besognes. La plupart des politiciens qui sont à la tête de la chasse aux sorcières sont mis en examen pour faits de corruption ou appartiennent à des réseaux occultes, notamment maçons. Dans une telle ambiance de lynchage politico-médiatique, on ne peut évidemment compter sur aucun droit de réponse.
Cette désinformation programmée est relayée par une poignée d'individus qui s'autoproclament experts et ne font preuve d'aucun professionnalisme en portant des jugements péremptoires sans jamais rien vérifier. Qu'ils soient psychiatres ou pseudo-sociologues, ils ne font aucune enquête de terrain, relaient des rumeurs infondées et leur jugement ne repose que sur des interprétations d'interprétations... C'est le degré Zéro de l'investigation. A l'aune des méthodes scientifiques, leurs propos sont tout bonnement délirants.
Il est impossible de juger une personne ou une recherche originale sans une étude sérieuse sur le terrain. Ces experts de pacotille ne sont pas reconnus par la communauté scientifique française et internationale. Ce qui ne les empêche pas d'être très présent dans les médias en quête de sensationnel et de discours simplistes. Ces individus sont motivés par la recherche de reconnaissance sociale, le goût du pouvoir, l'appât du gain et une bonne dose de perversité. Au temps de l'inquisition comme aujourd'hui, c'est la perversité qui structure la personnalité des persécuteurs dont l'identité repose sur la destruction de ce qui est nouveau, positif et créatif.
Toutes ces réactions sont autant de signes qu'un vieux système, en train de s'effondrer, se crispe sur ses intérêts, en résistant au maximum aux innovations dans le domaine de la spiritualité, de la santé ou de la psychologie. Mais ce combat d'arrières-garde est perdu d'avance puisque chaque année on constate la création d'un millier d'associations spirituelles.

Vincent Curien

 

M Jones - Le dictateur de l'apocalypse
Texte : Eve Sivadjian
paru dans la presse

C'était il y a bientôt huit ans. Mais c'est inoubliable. Le cauchemar absolu.
Tout avait commencé dans l'amour de son prochain. Au programme du révérend Jones,
désarmement nucléaire, égalité raciale. .. Bref, de quoi décider des centaines d'Américains
a tout quitter pour la jungle pourtant si hostile de Guyana. Au bout du rêve d'un messie
paranoïaque, un suicide forcé pour 909 fidèles...

" Hurry my children, hurry! " - ... " Dépêchez-vous, mes enfants, dépêchez-vous ". . " L'organisation de ce pays n'a pas de liberté à donner à des Afro-Américains Hurr "…" Hurry my children, hurry! "
De sept heures du soir à sept heures du matin, la nuit est longue sous l'équateur. Et le jour qui se leva à Jonestown, au Guyana, fut, le 18 novembre 1978, celui de l'apocalypse.

SUICIDE DE GROUPE EN GUYANA. LES' ADEPTES DU TEMPLE DU PEUPLE SE SUICIDENT AU GUYANA. JIM JONES, LE PROPHÈTE FOU, EXHORTE SES FIDÈLES A LE SUIVRE DANS LA MORT.

Les titres des journaux sont énormes. De jour en jour, par centaines, le nombre des victimes augmente. Un peu plus de 300 au début, elles passent à 400, à 700, et enfin à 909. Les images sont insoutenables. Hommes, femmes, enfants, vieillards, adolescents, ils sont tous là, ces 909 Américains, de Californie pour la plupart, avec leurs vêtements colorés, allongés dans l'enceinte bien clôturée, bien gardée de Jonestown, en pleine jungle, comme les participants fatigués d'une gigantesque partie de campagne. Non loin, le chaudron, encore à demi empli du mélange de limonade, de cyanure et de drogues, auquel les malheureux, en file indienne, sont venus, de leur plein gré affirme-t-on, chercher la mort. A quelques kilomètres de là, cette même nuit, dans la discothèque de Fort Kaituma, du crépuscule à l'aube, la tenancière avait soigné les rescapés blessés de l'attentat qui, sur la piste d'envoi toute proche, venait de coûter la vie au sénateur californien Leo Ryan, et à quatre de ses compagnons de mission. Les rideaux arrachés avaient tenu lieu de pansements, le rhum de désinfectant et d'analgésique pour les blessures.
Des Guyanais courageux s'étaient joints, avec fusils et machettes, au petit groupe des Américains valides. Certains faisaient le guet derrière les volets de planche. D'autres, dans la cuisine, se réconfortaient avec du lait concentré additionné de rhum ou de café fort. Tous s'attendaient au retour des tueurs, des lieutenants de Jim Jones, venus chercher les survivants. Toute la nuit, ils avaient été tenus en haleine par le tonnerre des armes à feu qui explosait dans la jungle. A huit heures trente du matin, enfin, un camion militaire guyanais (les autorités avaient appelé la veille au soir, par radio, du lieu même de l'attentat) vint les tirer de leur cauchemar. Les blessés furent acheminés vers l'hôpital. Les corps du sénateur Leo Ryan et de ses quatre compagnons furent rendus aux Etats-Unis.
Le monde horrifié s'interroge. Avec des renseignements de seconde, de troisième, de dixième main, chacun tente d'expliquer l'inexpliquable, par son propre système de pensée. L'encre coule, la polémique est ouverte. Les psychanalystes perçoivent dans ce gigantesque holocauste "la peur d'aimer et la grande crise libidinale ". Les sectes anti-sectes clament triomphalement leurs " je vous l'avais bien dit - et " voyez ou ça mène ". Plus prudents, les sociologues experts en religions qualifient le cas d'atypique et de " tout à fait exceptionnel dans l'histoire ". Certains risquent les cathares acceptant le sacrifice plutôt que de renier leur foi; d'autres, les premiers chrétiens allant au devant des lions dans l'arène de Rome. Les comparaisons sont grotesques. Contrairement aux cathares, aux premiers chrétiens, aux protestants, aux catholiques, aux israélites et aux innombrables sectes et mouvements du passé et du présent, le Temple du Peuple ne fait l'objet d'aucune persécution particulière, et le révérend Jim Jones est plutôt très particulièrement en odeur de sainteté dans les milieux politiques les plus fermés. En période électorale, on l'a vu supporter avec quelques centaines de ses adeptes, les discours de Rosalynn Carter, et, dit-on, prendre la parole en public en même temps qu'elle. Le vice-président Mondlane l'invite dans son avion privé. Thomas Bradley, le maire de Los Angeles, Gorge Moscone, celui de San Francisco, assassiné depuis, n'ont pas dédaigné d'avoir recours à la force électorale représentée par les voix de ses fidèles... On suppose, on oppose, on épilogue, pour finalement conclure que l'affaire du Guyana est différente, très différente de tout ce qu'on connaît. Tel est également l'avis des spécialistes d'ethnologie africaine et afro-américaine qui, eux non plus, ne comprennent pas. Le suicide, disent-ils, est " étranger à l'expérience noire ". Or, 80 % des victimes sont des Noirs.
Deux jours, trois jours, quelques jours passent. Tout finit par se savoir, et très vite, aux Etats-Unis. Les langues se délient, les renseignements filtrent, le ton des éditoriaux change. Government's Jonestown role being investigated… " Le rôle du Gouvernement à Jonestown fait l'objet d'une enquête ", lit-on dans le " San Francisco Examiner du 5 décembre. CIA agent witnessed Jonestown mass suicide.. " Un agent de la CIA fut témoin du suicide collectif de Jonestown ", titre " The Times " de San Mateo du 14 décembre.... puis Government confirmes CIA witness to jonestown suicides.. " Le Gouvernement confirme la présence d'un agent de la CIA au suicide collectif de Jonestown .... Suicide collectif qui bientôt. se transforma en Jonestown mass-murder ", cest-à-dire " en assassinat de masse ".

L'enquête se poursuit, le scandale éclate. Les cinq enfants du sénateur Leo J. Ryan déposent auprès de l'United District Court of the Northern District of California, une plainte pour " wrongful death, décès injustifiable ", contre le gouvernement des Etats-Unis. Joe Holsinger, adjoint au sénateur décédé, déposa le 20 janvier 1980 un rapport concernant la tragédie auprès du sous-comité des Opérations internationales de la Chambre du Comité des représentants des Relations internationales.
Pour entrer de plain-pied dans les faits hallucinants dont font état ces deux documents officiels, cinq questions s'imposent: Qui donc était Jim Jones ? Que prêchait-il à son Temple du Peuple ? Que faisaient un millier de Californiens en Guyana, à deux pas de la frontière vénézuélienne, dans la jungle la plus inhospitalière du monde ? Qu'allait faire sénateur Leo J. Ryan dans un endroit pareil ? Et enfin, que diable venait donc faire la CIA dans toute cette affaire ?

Qui donc était Jim Jones ?
L'enfant unique, né en 1931 à Lynn (Indianapolis), d'une mère ouvrière d'usine et d'un père invalide, sans travail, et militant dans les rangs du Ku Klux Klan. Ce père raciste, détestable, suscita peut-être chez lui l'envie de défendre la cause, difficile alors, des Noirs.
De sa mère, dont il vantait le sang cherokee, il hérita sans doute les pommette hautes et larges. Les inévitables lunettes noires inhérentes à son " look ", ne lui vinrent que beaucoup plus tard. Ses débuts dans la vie furent ceux d'un jeune homme pieux. Il fit de longues études et fonda à 25 ans sa propre église: " People's Temple Full Gospel ", Temple du Peuple, Eglise du Plein Evangile, branche des disciples du Christ déjà existants.
Calme, pacifique, courageux, il est au yeux de tous un champion de l'intégration raciale, des droits de l'homme (il est d'ailleurs président de la Commission de droits de l'homme d'Indianapolis). Ceux qui le fréquentaient alors déclarèrent ne pas le reconnaître dans les portrait dressés par les médias au cours de ces dernières années. L'ancien maire d'Indianapolis, Charles H. Boswell, dira de lui : "Il semble qu'il y ait eu un terrible changement de personnalité, qu'aucun symptôme ne laissait prévoir". Les prémices de ce "terrible changement de personnalité " semblent se situer ver 1966-1970, alors qu'émigré avec ses fidèles à San Francisco, il commence à fréquenter assidûment les milieux politiques officiels et officieux. Il offre les voix électorales de ses 300 à 400 ouailles et accepte des postes importants - comme celui de président d'une Commission pour l'Habitat de la ville de San Francisco, par exemple - et paradoxalement, soutient en parallèle divers leaders et militants d'extrême gauche, Angela Davis, Panthères noires entre autres.
C'est à cette époque aussi qu'il se mit à émailler ses propos de références à Marx et à Lénine, ainsi qu'en témoignent les bandes magnétiques des sermons qu'il débitait sans fin. Mais c'est sans doute à l'homme de fer qu'il emprunta son intransigeance, sa dureté croissante, sa méfiance maladive et jusqu'à son surnom en version américaine, en se faisant appeler "Dad"... Assez mièvre, certes, comparé au " Petit Père des peuples ". Personne ne connaissait réellement l'ampleur de ses appuis, mais on chuchotait qu'il était intouchable, au-dessus des lois, au-delà du ressort des polices. Il semble en tout cas qu'il se soit comporté comme tel.
Que prêchait-il dans son Temple du Peuple ? Tout et n'importe quoi. Ainsi que le révèlent les enregistrements magnétiques, ses discours, ses sermons se poursuivaient à bâtons rompus. Il prêchait la révolution, le socialisme et le communisme à la fois, le désarmement nucléaire, l'intégration des gens de couleur dans la société. Il prônait des idées dynamisantes, généreuses qui, dans le contexte de répression des mouvements d'extrême-gauche d'alors, pouvaient séduire. C'est d'ailleurs sans doute pourquoi il avait tant de fidèles. Il pratiquait lui-même l'intégration raciale puisque 80 % de ses adeptes étaient noirs. Il s'agissait d'hommes, de femmes, avec ou sans enfants (il en avait lui-même adopté huit), beaucoup de vieillards et de retraités. Le recrutement se faisait dans les quartiers les plus déshérités de L.A. et de San Francisco. Il prenait en charge les soucis des nouveaux arrivants, soudain soulagés du pesant fardeau de leur misère et, souvent aussi, de leurs ressources.
Les Blancs, eux, en très nette minorité, représentaient plutôt la classe dirigeante. Venus des classes moyennes, avec un minimum d'instruction, ils étaient les cadres de la communauté qui, curieusement, dans son idéal d'extrême gauche, rejoignait ainsi très exactement le modèle de la société américaine.
Que faisaient donc un millier de ressortissants des Etats-Unis d'Amérique en pleine jungle guyanaise ? Paranoïa ou démarche consciente destinée à préparer le départ vers un " ailleurs " coupé de cette société, un thème revenait de plus en plus fréquemment dans les discours continuels du révérend Jim Jones : l'hostilité du monde capitaliste vis-à-vis de lui, vis-à-vis de la communauté du Temple, et la nécessité dans laquelle elle serait de bientôt se retirer pour échapper à la destruction, à l'apocalypse.
Sans entrer dans le détail des nombreuses perversions qu'on lui prêta - à tort ou à raison - les plaintes autour de lui commencèrent à fleurir : tentative d'homicide, coups et blessures, usage de drogues, et bien d'autres encore. Quoi qu'il en soit, c'est en 1973 qu'il décide d'établir sa " mission agricole ", lointaine copie du kolkhoze. Il signe avec le gouvernement guyanais un contrat de bail sur 11000 hectares de jungle quelque part vers la frontière vénézuélienne, pour 200 $ par an. Jonestown est ainsi fondée. Une dizaine de colons s'y installent dans un contexte à dégoûter les plus endurcis. Cette jungle est d'une inhospitalité qu'il faut avoir vécue pour comprendre: animaux, insectes, végétaux, climat, marécages, marigots insalubres, maladies tropicales font ici partie du pain quotidien, à cela près que le sol, justement, ne peut donner de pain.
" AYEZ CONFIANCE.FAITES LE PAS ; CE MONDE N'EST PAS POUR NOUS "
En 1977, Jim Jones décide l'exode. Dans le secret, centaine après centaine, un millier de personnes quittent " tout ", via Miami, pour s'établir dans ce qu'il appela le Paradise - paradis - qui s'avère être l'enfer d'un camp de concentration. De l'aube au crépuscule, on y travaille douze, quinze, dix-huit heures d'affilée, sous le soleil moite, environné d'insectes, souvent tremblant de fièvres. Si la nourriture terrestre est parcimonieuse, les hauts-parleurs diffusent à longueur de journées les interminables prêches de " Dad " qui ne laissent à chacun aucune minute de silence (très relatif, puisque dans la jungle, il n'existe pas).
Les punitions, terribles, tombent drues. Quelques rares fuyards parviennent à retourner au monde civilisé. Seul, les mains nues, les pieds à peine chaussés, comment traverser les centaines de kilomètres de cette forêt dangereuse sans mourir mille fois en route ? Fort Kaituma a beau ne pas être bien loin, les camions du révérend, ses gardes armés, ont vite fait de vous ramener au bercail. Et puis, sans passeport (Jones, en effet, les détient tous, il seront retrouvés dans son secrétariat après la tragédie) et sans un sou vaillant, il faudrait être suicidaire. Ce qui est loin d'être le cas du peuple du Temple. Si ces Américains sont là, justement, c'est qu'ils avaient, chevillé au corps, l'espoir d'un avenir meilleur.
Et s'ils ne sont pas suicidaires, ce n'est pourtant pas la faute de Jim Jones qui organise, entre autres bizarreries inquiétantes, des répétitions de " nuits blanches " où les protagonistes - la colonie au grand complet - font, sans vraiment savoir s'il s'agit d'un simulacre ou d'un empoisonnement véritable, les gestes souvent renouvelés d'un suicide en commun, et pour la gloire de la cause socialiste! On administre aussi beaucoup de drogues, de neuroleptiques et autres médicaments utilisés en psychiatrie dans la colonie paradisiaque... Et tout cela, pêle-mêle, finit par filtrer jusqu'aux USA, par les quelques transfuges qui parviennent à fuir, par les parents, les amis de " colons-détenus " qui, inquiets, portent plainte, requièrent aide et protection aux autorités gouvernementales et étatiques. Les demandes d'informations sur ce qui se passe, en Guyana affluent, de plus en plus nombreuses auprès de ces dernières dont les réponses, fort aimables, nous en avons lu quelques-unes sont aussi très rassurantes. La colonie agricole de Jonestown est prospère et les colons, heureux, y sont en belle et bonne santé, contiennent-elles en substance. Certains parents insistent, tentent de mobiliser l'opinion publique, lance un appel sur les ondes.
Qu'allait faire en Guyana le sénateur Leo Ryan ? Il entendit l'appel et las de voir opposer par les autorités compétentes les mêmes arguments polis que ses administrés, il décida, selon l'une de ses expressions familières, de "kill down the doors ", c'est-à-dire de faire tomber les portes et de tirer l'affaire au clair. Le sénateur, énergique, mit, si l'on peut dire, le destin en marche. On ne répond pas. Il insiste. Cette fois, il lui fait un portrait idyllique du paradis de colonie agricole de Jonestown, en Guyana. Il lui est en outre précisé d'éviter d'insister. Le sénateur s'inquiète alors réellement du sort de ce millier de citoyens, ses concitoyens, dérivant dans la jungle. Ce qu'il ne peut avoir du Département d'Etat, il l'obtient officiellement du Congrès des Etats-Unis, qui l'investit d'une mission d'enquête. Prévenue, l'ambassade des Etats-Unis en Guyana, lui conseille de pas venir, n'étant pas en mesure d'assurer sur place, sa sécurité. Conseil de nouveau réitéré par les autorités fédérale Leo Ryan ne comprend pas. Il organise la mission et, accompagné d'une collaboratrice, de journalistes, d'avocats du Temple du Peuple, il s'annonce le 17 novembre aux portes de Jonestown. Aucun d'entre-eux n'est armé. Ceci, précisa Ryan, pour éviter tout prétexte provocation. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, Jim Jones l'accueille comme s'il se fut agi d'une opération relations publiques. Après un repas de circonstance, il fait visiter le camp à ses hôtes. La nurserie moderne impressionne d'abord ses derniers, mais les supliques d'évasion de " colons " enhardis les renseignent bien davantage. Dans une cabane, ils découvrent d'innombrables vieilles enfermées, entassées, affamées, misérables. Ailleurs, un arsenal de fusils, canons sciés, et même un bazooka est mis à jour. Jones s'énerve. La tension monte. Des " déserteurs ", de plus en plus nombreux, se rangent du côté du sénateur, montent déjà dans son camion " Tu quoque ", devait dire le révérend tristement stupéfait, à l'une de ses toutes premières fidèles en partance. Premier incident : l'un de ses lieutenants brandit un couteau sous la gorge du sénateur. Le drame est évité de justesse. Les pourparlers s'écourtent. Les adieux sont rapides. Le convoi s'ébranle vers Port Kaituma où attendent les deux avions de la mission. Il n'y aura pas assez de place à bord pour tous. On organise l'ordre des départs. Deuxième incident, alors que l'on s'apprête à monter à bord des appareils, un tracteur venu du bout de la piste vient s'interposer. En jaillissent des hommes de Jim Jones. La fusillade éclate. Leo Ryan s'effondre, tué, avec quatre de ses compagnons de mission, dont deux journalistes. La première phase du drame est consommée. La seconde s'engage. Elle nous reporte au début du présent article, et à notre cinquième et ultime question :
Que diable la CIA avait-elle à faire dans tout cela ? D'après la plainte déposée par les enfants du sénateur Leo Ryan (et qui, aux Etats-Unis, explosa comme une bombe) le rôle de la CIA, dans l'affaire de Jonestown, fut double. Ce document judiciaire révèle, en premier lieu, que non seulement les agents de la CIA étaient infiltrés parmi les colons du Temple du Peuple, mais que l'un d'eux était le bras droit de Jim Jones.
Il révèle, en second lieu, que les services secrets utilisaient ces malheureux comme cobayes involontaires d'expériences illégales de contrôle mental, menées dans le cadre d'un de ses programmes dit " MK ULTRA " (il y avait déjà eu à ce sujet un scandale en 1975) et qui comporte, entre-autre, conditionnements divers, lavages de cerveaux, expérimentations de drogues hallucinogènes (dont des quantités massives ont en effet été découvertes dans les locaux de Jonestown après le drame).
Quant au rapport déposé par José Holsinger, ancien adjoint du sénateur Leo Ryan, il énonce que les adeptes du Temple du Peuple représentaient (par leurs maigres rentes, retraites, ressources personnelles touchées par procuration par Jim Jones) un important apport de fonds destinés à soutenir le Premier ministre guyanais Forbes Burnham, ainsi qu'une réserve terroriste susceptible être utilisée contre ses opposants. Jim Jones, dont les relations avec le Premier ministre étaient excellentes, mettait le tout à sa disposition, moyennant quoi, par l'intermédiaire de la CIA, manganèse, diamants, et surtout bauxite (d'une importance capitale dans la production de l'aluminium) étaient exportés vers les Etats-Unis.
Nul n'avait prévu l'arrivée intempestive du sénateur Leo Ryan. Après ce qu'il avait découvert, Jim Jones ne pouvait permettre que reparte l'homme déterminé dont il avait pu juger, à ses dépens, l'efficacité. Il ne pouvait pas non plus laisser l'enquête se poursuivre auprès de ses 909 "enfants cobayes" qui auraient, innocemment ou non, révélé les pratiques dont ils faisaient l'objet.
S'il tenta de mettre en oeuvre son conditionnement de suicide collectif, on sait maintenant qu'il échoua. L'atroce cérémonie fut en partie enregistrée, et le moins que l'on puisse dire est que les " suicidés " n'étaient pas tous consentants. Ils hurlent leur protestation et leur désespoir tandis que, comme un fou, leur " Dad" bien aimé les exhorte à mourir plus dignement que cela et "à ne pas exciter bêtement les enfants ".
La voix de Jones exhortant ses fidèles a prendre le poison, les pleurs des enfants, les cris des adultes, tout cela a été enregistré.

On sait maintenant que près de 36 heures se sont écoulées entre l'aube du 18 novembre et l'admission, sur place, de la presse internationale : 36 heures au cours desquelles des hélicoptères ont constamment battu la forêt... Ajoutant 500, 600 corps de plus à l'intérieur du camp, soit disant non dénombrés parce que dissimulés sous les autres. On sait encore que la plupart d'entre eux ne se sont pas empoisonnés en buvant, bon gré, mal gré, au chaudron satanique, mais qu'ils ont été " piqués "à l'aide d'une seringue à l'épaule ou au bras (700 corps portaient la marque), que cela s'est fait sous la menace des armes et que beaucoup sont morts par balles. Jim Jones lui-même n'avait pas prévu de mourir. En Granada l'attendait, entre autre, un compte en banque bien garni. Il fut décidé qu'il s'était, lui aussi, donné la mort et on ne releva pas à la paraffine les marques de son corps. Personne ne le plaindra. Mais qui ose encore parler de suicide massif au Guyana ?
Depuis, dans la jungle inhospitalière, la petite colonie des Enfants d'Israël s'est installée...

Paru dans la presse

 

Les assassins des membres de l'Ordre du Temple Solaire bientôt démasqués ?
texte de Christian COTTEN (Politique de Vie)

Christian COTTEN, Psychosociologue,
Psychothérapeute, directeur de Stratégique Sarl,
Président de Politique de Vie
Boulogne-Billancourt, le 25.10.00

Politique de Vie
20 rue Henri Martin - 92100 Boulogne-Billancourt - Tél. : 01 47 61 88 60 - Fax : 01 47 61 88 61
WWW.politiquedevie.net - email : chriscotten@europost.org

 

Jeudi 16 novembre à 14 h, j'exposerai devant la 17eme Chambre Correctionnelle du TGI de Paris (Palais de Justice, 4. bd du Palais, entrée libre) en quoi Mr Alain VIVIEN, Président de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes, est un des complices actifs du réseau politico-mafieux qui a assassiné 72 personnes en 94/95.

Vendredi 17 Novembre, sur TF1, à 22 h 50, lors de l'émission SANS AUCUN DOUTE animée par Mr Julien COURBETI à la suite d'un interview de Mr Raymond BERNARD (ancien Grand Maître de l'AMORC), je raconterai comment l'Etat Français a programmé, mis en œuvre et utilisé l'assassinat de 72 membres de l'Ordre du Temple Solaire en 94/95 pour justifier sa politique totalitaire de persécution des minorités spirituelles et des mouvements alternatifs.

Depuis 94/95, l'opinion publique européenne suisse et française en particulier, est savamment manipulée par médias interposés pour justifier la thèse d'un " suicide collectif ésotérique " qui expliquerait la mort de 72 personnes membres de la " secte " de l'Ordre du Temple Solaire en Suisse (Octobre 94) et en France (Vercors, Décembre 95).

Au nom de ce " suicide collectif d'une secte tueuse ", des réseaux politiques informels et des associations subventionnées par l'Etat (ADFI, CCMM) justifient les actions de " chasse aux sectes " menées conjointement par M. Alain GUYARD) (PS) et Jean-Pierre BRARD (PC), respectivement président et rapporteur de la Commission Parlementaire d'Enquête sur les Sectes et M. Alain VIVIEN (PS). Président de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes rattachée au Premier Ministre.

La vérité est toute autre.

Les 72 personnes membres de l'Ordre du Temple Solaire, morts en Suisse, au Québec et en France entre 94 et 95, ont été assassinées sur ordre d'hommes politiques français et plus spécifiquement M. Charles PASQUA (ex-RPR).

L'assassinat a été conçu, organisé et mis en œuvre par des fonctionnaires de l'Etat Français et plus précisément des agents de la Direction Générale des Services Extérieurs (DGSE, ex-SDECE, autrement dit service d'espionnage de l'Armée Française, impliqué par ailleurs dans les affaires ELF et Rainbow Warrior).

Depuis 95, la police (Cdt Gilbert HOUVENAGHEL, Police Judiciaire), le juge d'Instruction Luc FONTAINE (Vice-Président du Tribunal de Grande Instance de Grenoble), les deux " experts " judiciaires au dossier, le journaliste-barbouze Jean-Luc CHAUMEIL et le psychiatre Jean-Marie ABGRALL, manipulent l'information et l'instruction judiciaire, aux fins de cacher aux parties civiles et à l'opinion publique la réalité des faits et de faire croire à une thèse indéfendable de " suicide ésotérique ". Cette thèse sert à cacher un véritable assassinat programmé et consciemment voulu par des personnages parfaitement vivants à ce jour et connus de la justice.

Plus récemment, 3 magistrats de la Cour de Cassation de la République Française, à savoir M. Paul GOMEZ (Président de la Chambre Criminelle), Mme Dominique COMMARET (Avocat Général) et M. Christophe SOULARD (rapporteur) ont agi volontairement pour protéger les responsables de cet assassinat collectif, en refusant de dessaisir le juge FONTAINE de l'instruction de ce dossier, malgré les preuves accablantes de sa complicité objective avec les meurtriers.

En général, les fantômes ne menacent pas de mort les policiers ou les juges d'instruction qui enquêtent sur leur mort.

Pourtant, le juge Luc FONTAINE a déclaré avoir reçu des menaces de mort au cours de son instruction. Et comme M. Luc FONTAINE fait partie de ces lâches qui préfèrent se taire plutôt que risquer leur carrière de fonctionnaire, M. Luc FONTAINE bricole son instruction.

En général, les experts judiciaires honnêtes et consciencieux ne viennent pas chez les psychosociologues qui remettent en cause leurs expertises pour les menacer d'atteindre à leur intégrité physique.

Pourtant, M. Jean-Luc CHAUMEIL est venu chez moi le 13 septembre pour tenter de me convaincre que sa thèse et celle de ses complices le juge Luc FONTAINE, le policier Gilbert HOUVENAGHEL et le psychiatre Jean-Marie ABGRALL était la bonne.

Et M. Jean-Luc CHAUMEIL, devant 5 témoins (deux avocats, dont Maître Sabine PAUGAM, un officier de police judiciaire, un journaliste de télévision muni d'un
magnétophone discret et notre ami Joël LABRUYERE) a terminé son intervention lors de cette réunion privée (dont il avait été informé par des écoutes téléphoniques illégales), en me menaçant de "revenir me voir pour s'occuper de moi" au cas où je continuerais à le mettre en cause.

Il faut rajouter que ce jour-là, ce M. CHAUMEIL, venu pour tenter de m'effrayer, avait lui-même l'air complètement terrorisé... Et je ne parlerai pas de la confusion de son discours.

Bien entendu, une procédure va être diligentée contre ce M. CHAUMEIL, pour menaces, par Maître Jean-Pierre JOSEPH du barreau de Grenoble, avec Maître Sabine PAUGAM et Maître Igor de PLATER comme témoins.

Depuis 89, suite à la chute du mur de Berlin, les services secrets russes ont cherché à retrouver des moyens financiers significatifs en vendant à l'étranger des produits nucléaires. L'Armée Française a servi d'intermédiaire pour la passation de contrats de retraitement nucléaire par des sociétés multinationales, notamment une entreprise québécoise. Ce type de contrat implique des commissions occultes qui servent, d'une part à rétribuer les hauts fonctionnaires impliqués et d'autre part, à financer les grands partis politiques français. Mais, pour gérer ces masses d'argent, il faut des systèmes para-bancaires capables d'agir à un niveau international. Ce fut le cas de l'Ordre du Temple Solaire.

Par ailleurs, les services secrets de différentes grandes puissances utilisent pour leur fonctionnement courant des " fonds secrets " qui leur sont versés en début d'année. Ces fonds sont placés sur le marché financier international et produisent ainsi des intérêts substantiels qui n'existent pas dans les comptabilités publiques (puisque provenant de " fonds secrets "...). Les intérêts issus de cette gestion servent de " stock-options " aux hauts fonctionnaires dirigeants ces services secret et, bien sûr, à financer les grands partis politiques. Là encore, l'OTS servait de système de gestion para-bancaire.

Pour comprendre ce dossier particulièrement significatif des poubelles de la politique française, il faut savoir que depuis plusieurs décennies, la vie politique française est essentiellement financée par de l'argent noir fourni par différentes mafia.

Globalement, cet argent provient du pétrole (ELF, l'Afrique et les gouvernements
du Gabon, du Cameroun etc), du trafic de drogues dont les politiques maintiennent férocement le caractère délictueux (PASQUA, Maroc), des machines à sous (PASQUA, nombre de grands casinos français) et, enfin, du trafic d'armes (commissions politiques sur les ventes de chars Leclerc aux pays arabes, trafics internationaux de matières fissiles). Pour gérer les énormes masses d'argent qui correspondent à ces activités, il faut des " porteurs de valises ".

Les loges maçonniques de toutes obédiences, les organisations initiatiques et les ordres templiers {AMORC, ORT, OTS et beaucoup d'autres), tant appréciés chez nos amis africains fascinés par les belles toges et les croix des " magiciens blancs " , ont été utilisées tout au long de l'histoire de la 5eme République par les gestionnaires des fonds politico-mafieux occultes, en général placés à la tête de ces organisations officiellement " spirituelles " et dont les membres ordinaires servent de paravents à des pratiques criminelles.

Le meurtre des 72 membres de l'Ordre du Temple Solaire est la punition infligée à des porteurs de valises (DI MAMBRO) trop gourmands qui ont eux-mêmes détourné à leur profit depuis les banques suisses des centaines de millions de dollars vers l'Australie. Dans le monde du crime organisé, un porteur de valise qui fait du chantage à la dénonciation d'un système de trafic financier ou qui menace de dénoncer ses commanditaires politiques est rapidement éliminé du jeu. Quand, en plus, son entourage sait aussi, il faut alors éliminer un peu plus de monde. Et maquiller un crime en suicide est tout de même moins dangereux, surtout si, en plus, cela permet de faire peur à d'autres organisations de porteurs de valises.

Mais personne parmi les commanditaires de cet assassinat n'avait prévu qu'il y aurait parmi les morts les membres de la famille d'un riche industriel médiatisé (M. VUARNET), défendu par un avocat déterminé. Personne n'avait prévu qu'un journaliste têtu et vacciné contre les écoutes illégales et les menaces de mort (anonyme à ce jour pour des raisons de sécurité), qu'un psychosociologue accuse sans fondement d'être membre d'une secte (moi-même) ou qu'un artiste et écrivain défenseur des victimes de la chasse aux sectes (Joël LABRUYÈRE) entreprendraient avec une absolue détermination de faire toute la lumière sur cette affaire.

Il faut sans doute rappeler ici qu'il n'y a pas de limite entre le crime organisé et la vie politique française et ce sans doute depuis très longtemps. Et comme il n'y a pas de limites, quelques gangsters habiles et puissants utilisent les rouages complexes des institutions de la République pour gérer leurs affaires criminelles, en rémunérant un petit nombre de complices politiques et en faisant peur à un grand nombre de lâches. Et, pour ce faire, ces gangsters habiles justifient leurs actes " au nom de la raison d'État " , en utilisant les Fraternelles et les Loges Maçonniques de différentes obédiences (ce qui ne veut évidemment pas dire que tous les Françs-Maçons sont malhonnêtes : nombreux sont ceux, ces jours-ci, qui nous aident dans notre travail : qu'ils en soient remerciés ici.).

Mais la caractéristique des lâches est souvent qu'ils ont aussi le désir d'être honnêtes. Et quand le vent tourne, la peur change de sens aujourd'hui, ceux qui savent et qui se sont tus par lâcheté depuis 95 ont peur non plus tant des gangsters que de ceux qui enquêtent et dévoilent la vérité. La peur a changé de camp et, à ce jour, le journaliste et moi avons quelques difficultés à traiter tous les témoignages qui nous arrivent.

L'ensemble des convictions auxquelles est arrivé le petit groupe de travail que j'anime depuis plusieurs mois sur ce dossier de l'OTS, repose sur des déclarations concordantes de différents agents de l'Etat Français (Police, Gendarmerie, Armée) et de membres de différentes sociétés ésotériques.

Aucun de ces témoignages ne peut être sereinement traité par la justice française en effet, celle-ci, tout comme les nombreux services de police, est utilisée à des fins criminelles par différents politiques et gangsters qui cherchent par tous les moyens possibles à étouffer ce dossier de l'OTS.

Comme un Franc-Maçon, même magistrat, est tenu par serment d'agir solidairement avec tous ses " Frères ", les magistrats Francs-Maçons, sauf exception, protègent leurs " frères ", même lorsque ceux-ci sont des criminels avérés : le serment maçonnique a pour eux plus de valeur que les lois de la République.

Et comme le pourcentage de magistrats Françs-Maçons est à ce jour très significatif, la justice française a perdu toute crédibilité dans le traitement de ce dossier. C'est ainsi que l'on retrouve dans la même fraternelle maçonnique
le Dr AGBRALL, expert au dossier de l'OTS et l'avocat du chef d'orchestre TABACHNIK, mis en examen par le juge FONTAINE pour servir de bouc émissaire tout en étant protégé par avance de toute conséquence fâcheuse.

À ce jour, le dossier OTS est devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme, où je suis représenté par Maître Sabine PAUGAM (avocate de l'affaire du sang contaminé, candidate de Politique de Vie en juin 99 aux élections européennes, elle a travaillé avec nous sur le dossier des vaccins contre l'hépatite B). Maître Sabine PAUGAM vient en outre de prendre en charge le dossier d'une des parties civiles au dossier de l'OTS. Nous étudions actuellement avec différents avocats la possibilité de porter cette affaire devant la Cour Pénale Internationale de La Haye, compte tenu de l'implication de plusieurs ministres, policiers, militaires et magistrats français.

Il va bien falloir, un jour, que les citoyens français se décident à laver les poubelles de la 5eme République - nous sommes ici dans de l'écologie de base - et à choisir entre la démocratie ou la mafia : là est le vrai débat désormais, bien au-delà des batailles droite gauche. Quelle démocratie voulons-nous et comment acceptons-nous de la financer ?

Nous n'avons pas la réponse et invitons donc ici même au débat public sur ce thème.

En attendant, je rappellerai que pour qu'il y ait un jour pardon du sang versé, il doit y avoir justice rendue, avec reconnaissance des victimes et des responsabilités des auteurs. Alors, il vaudrait mieux que ces messieurs évitent ces temps-ci de parler d'amnistie pour " les affaires ". Avant de demander pardon, il faut avoir le courage de reconnaître ce qui est et assumer les conséquences de ses actes. La lâcheté aussi a un prix.

Le travail fait par Politique de Vie depuis quelques mois sur le dossier Sectes/OTS ne nous permet pas de communiquer très souvent ni avec beaucoup de monde, compte tenu du caractère particulier du dossier. Tous les téléphones des acteurs concernés sont sur écoute et nous sommes obligés de prendre quelques précautions. Que les membres de Politique de Vie qui attendent plus d'échanges sur nos activités nous le pardonnent. J'espère que nous pourrons bientôt reprendre des rencontres plus fréquentes ouvertes à tous. Mais je préfère m'abstenir pour le moment.

Je remercie tous ceux d'entre vous qui sont prêts à prendre le risque de nous soutenir de le faire : vous pouvez adhérer à Politique de Vie (voir ci-joint), pour 100 FF par mois ou pour toute somme même minime qui correspond mieux à vos possibilités. Vous pouvez aussi - et ce sera très précieux pour nous protéger - diffuser aussi vite et aussi largement que possible le présent document en le photocopiant et en le remettant à vos amis et connaissances ou en le diffusant sur Internet.

Vous pouvez aussi écrire et/ou demander rendez-vous aux élus de votre région -maires, conseillers généraux et régionaux, députés, sénateurs - pour leur demander leur avis sur ce dossier et ce qu'ils comptent faire.

Enfin, vous pouvez aussi assister au procès contre Alain VIVIEN le 16.11 à 14 h au TGI de Paris. Je serai très heureux de votre présence.

Christian COTTEN, Psychosociologue,
Psychothérapeute, directeur de Stratégique Sarl,
Président de Politique de Vie
Boulogne-Billancourt, le 25.10.00

Politique de Vie
20 rue Henri Martin - 92100 Boulogne-Billancourt - Tél. : 01 47 61 88 60 - Fax : 01 47 61 88 61
WWW.politiquedevie.net - email : chriscotten@europost.org


Bulvaar n°1 / 0ctobre 1994
Dossier du mois :

WACO : UN AUTRE REGARD

Le 19 avril 1993, après des semaines de siège, l'ATF (bureau of Alchool, Tobacco ond Firearms : Service des alcools, tabacs et armes à feu) lançait une attaque éclair sur une ferme appartenant à un mouvement religieux millénariste, les davidiens. Un incendie éclata aussitôt causant la mort, en direct sur des centaines de chaînes de télévision du monde entier, de 80 personnes dont 27 enfants.

Immédiatement, les organisations luttant contre les religions minoritaires à travers le monde lancèrent une compagne visant à récupérer l'événement pour renforcer leur propagande. En France notamment, l'ADFI n'hésita pas à annoncer que le drame de Waco était possible à peu près partout dans le pays.
Mais aux Etats-Unis, presque immédiatement après les faits, là aussi, des voix s'élevèrent pour condamner sans rémission l'ATF et ses principaux inspirateurs lors de cette affaire - le " déprogrammeur " Rick Ross et le CAN (Cult Awareness, Network), groupe co-organisateur avec l'UNADFI de la fameuse conférence de Barcelone, en 1993, à laquelle participait l'ancien député socialiste Alain Vivien.
De nombreux experts dénoncèrent le rôle clé joué par le CAN dans la tragédie de Waco. Ils mirent particulièrement en cause Rick Ross, " déprogrammeur " affilié au CAN (un " déprogrammeur" est un spécialiste du kidnapping et de la séquestration qui utilise des techniques psychologiques souvent violentes pour faire renier à quelqu'un sa foi ou ses opinions , le tout contre de fortes sommes d'argent), pour avoir constamment attisé la haine contre la communauté davidienne dirigée par David Koresh, avant et après l'assaut de l'ATF. L'enquête menée par un sociologue démontra que Rick Ross conseillait en permanence les autorités, aussi bien l'ATF que le FBI, par téléphone pendant l'assaut. On connaît la suite : un désastre monumental qui coûta la vie à des dizaines de femmes et d'enfants.

UN AN PLUS TARD
La justice américaine acquitta les 11 davidiens survivants, pourtant accusés de complot, et la Cour estima que les forces de l'ordre avaient fait un usage excessif de la force et avaient cherché la confrontation.
Un expert des religions de l'université de Baylor mit en évidence des contradictions graves dans les explications données par le Gouvernement américain pour justifier cette flambée de violence. Il fit remarquer tout d'abord que le gaz de combat CS, dont l'utilisation militaire est interdite par la convention de Genève, fut malgré tout utilisé par les autorités alors que celles-ci savaient que des enfants se trouvaient dans cette ferme. De plus, aucun des davidiens n'était accusé d'un crime quelconque.
Les informations invoquées par les autorités, selon lesquelles des enfants se trouvaient être maltraités, avaient auparavant fait l'objet d'une enquête de 9 semaines des services sociaux de l'état du Texas et s'étaient révélées fausses.
Le professeur Wood conclut dans un article du " Journal of Church and State "que " les services gouvernementaux feraient bien de s'abstenir de consulter, comme ils l'ont fait dans l'affaire des davidiens, ces soi-disant " spécialistes des sectes " et ces " déprogrammeurs " dont le seul but est de discréditer les croyances des groupes religieux impopulaires ou non conventionnels et, par là même, promouvoir l'intolérance et discrimination à leur encontre ".
Les mentions répétées dans les médias des déclarations de membre du CAN, ont fini par induire les autorités en erreur et eurent des conséquences malheureuses, Le fait est que les membres du Cub Awarness Network ont un passé de persécution à l'égard de membres de groupes étiquetés par eux-mêmes comme étant des " sectes ".
Le ministère de la Justice qui appointa la sociologue Nancy T. Ammerman, du contre d'étude des religions de Princeton, afin d'enquêter et de déterminer les responsabilités dans désastre de Waco, conclut dans son rapport que " le réseau (CAN) a un intérêt idéologique et financier direct pour créer la suspicion et l'antagonisme contre ce qu'ils appellent " les sectes "... il est clair que des membres de la " communauté anti-secte " avaient pris les davidiens dans leur collimateur. Bien que ces personnes s'appellent souvent " spécialistes des sectes ", elles ne sont certainement pas reconnues comme telles par la communauté universitaire. Les activités du CAN sont considérées par le Conseil national des Eglises (qui est l'équivalent américain de la Fédération protestante de France et représente la force religieuse majoritaire aux Etats-Unis), entre autres, comme un danger pour la liberté de religion et les techniques de " déprogrammation " sont de plus en plus jugées comme étant illégales ".
L'affaire de Waco fait d'ailleurs l'objet d'un livre aux USA, analysant les circonstances exactes du drame. il est édité par le sociologue James Lewis qui interrogea toutes sortes d'experts, allant des sociologues des religions jusqu'à d'anciens membres de l'armée américaine, en passant par des policiers américains. Le titre: " From the ashes - making sense of Waco " (NdlR littéralement -. " Tiré des cendres - pour expliquer Waco "). Les conclusions des différents intervenants sont largement similaires à celles développées par les experts appointés par le gouvernement américain après la catastrophe. Par exemple, le professeur J. Gordon Mellon, directeur de l'institut pour l'étude des religions américaines attaque le CAN pour avoir attisé la haine envers les davidiens en utilisant à la fois le déprogrammeur Rick Ross et un journal local. Pour Melton, " le plan qui consistait a systématiquement recourir à la violence avait été mis au point par le CAN qui fait habituellement une promotion constante du kidnapping et de la renonciation forcée des membres de groupes religieux qu'ils prennent pour cibles... Comme nous pouvons le constater, l'implication du CAN dans la situation de Waco fut un élément clé de la conflagration ".
En Europe, le sociologue Massimo Introvigne, directeur du Centre d'études sur les nouvelles religions (le CESNUR), décida de se rendre aux Etats-Unis et de faire sa propre enquête avant de se prononcer, contrairement à l'ADFI qui se précipita sur les médias pour affirmer qu'un drame similaire à Waco pourrait avoir lieu en France.
Dans un article publié dans le numéro 217 de Christianita, la revue de l'Alliance catholique italienne, il critique fortement le rôle joué par le " déprogrammeur "américain Rick Ross. Il le décrit comme un ancien garde du corps, délinquant, condamné pour vol de bijoux en 1975 et comme n'ayant aucune expérience ni qualification dans les sciences humaines. il affirme que Rick Ross, soutenu par quelques organes de presse et par le CAN, déclara d'abord avoir découvert que des enfants étaient maltraités, ce qu'une enquête des services sociaux démentit puis que les davidiens possédaient des armes illégales, ce qui fit mouche auprès de l'ATF puisque ses déclarations provoquèrent le premier raid de police à la ferme de Waco en février 1993.
Dans son article, Massimo Introvigne pose plusieurs questions :

POURQUOI LES AGENTS DE VATF ONT-ILS ATTAQUÉ EN FORCE LE 28 FÉVRIER 1993, SANS PRÉAVIS ?
Ces services sont intervenus pour le seul chef présumé qui soit de leur ressort: la transformation illégale d'armes à feu. Or ce délit n'a jamais été établi et n'aurait mérité qu'une amende. Il ne justifiait en aucun cas une attaque par " plus de 100 agents prêts pour la guerre " supportés par des blindés et des hélicoptères (il est à noter qu'au Texas, la détention d'armes est légale et très répandue). Une enquête réalisée à Waco auprès des fermiers de la région juste après le drame détermina qu'une grosse majorité d'entre eux auraient riposté en employant leurs armes s'ils avaient été attaqués de la sorte afin de protéger leur famille (NdlR). Au procès de février 1994, la pièce essentielle du dossier de la défense était l'enregistrement de l'appel lancé par Wayne Martin, un davidien diplômé de Harvard, aux services d'urgences, quelques minutes après le début du premier assaut de l'ATF en février 1993, suppliant de faire cesser l'attaque " rappelez-les, nous sommes attaqués, il y a des femmes et des enfants ".

POURQUOI LE SEUL "EXPERT" CONSULTÉ PAR L'ATF SE TROUVAIT ÊTRE LE "DÉPROGRAMEUR" RICK ROSS ?
Selon Massimo Introvigne, n'importe quel expert authentique des mouvements religieux millénaristes aurait pu prévoir facilement l'issue d'une telle attaque contre un groupe qui considère comme proche l'heure de la fin du Monde. Après l'attaque du 28 février, le siège était inévitable. Quant à l'issue finale, la thèse du suicide collectif, selon Massimo Introvigne, n'est absolument pas prouvée. La première voiture de pompier est arrivée trente minutes après le début de l'incendie ! Le ranch était déjà entièrement détruit.
Le sociologue italien dénonce à travers ce drame l'inexpérience à la fois politique, culturelle et technique de l'administration Clinton et de la bureaucratie américaine en général. Inexpérience culturelle car les véritables experts des nouveaux mouvements religieux n'ont pas été consultés. Inexpérience technique, car la situation s'est gérée autour du ranch de Waco de la pire façon. Et inexpérience politique parce qu'on a décidé sur la seule foi des groupes "antisectes", de "montrer les muscles" contre des adversaires considérés comme faciles, sans en calculer les conséquences.
On ne peut s'empêcher de faire, en France, le rapprochement avec le raid musclé de la police contre plusieurs communautés de la " Famille " qui a défrayé la chronique l'été dernier. L'antenne d'Aix en Provence de l'ADFI était à l'origine de cette affaire qui était alimentée par des rumeurs d'abus sexuels sur des enfants. Cette opération coup de poing, au cours de laquelle des adultes et des enfants furent sortis de leurs lits sous la menace de pistolets-mitrailleurs sur la tempe a finalement... accouché d'une souris. Les enfants furent rendus à leurs parents quelques semaines plus tard, preuve qu'aucun abus sexuel n'était constaté. Selon l'avocat de ces communautés, on s'achemine tout doucement vers un non-lieu.
Quant à l'ADFI, le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle n'est pas sortie grandie de cette opération. Même la grande presse, pourtant très réceptive à ces thèses alarmistes, n'a pas manqué finalement de souligner le rôle trouble qu'elle a joué dans cette affaire. François Devinnat, dans un article de Libération du 28 juillet 1993, ne titrait-il pas : " Poursuites boiteuses contre les ex-Enfants de Dieu " ?

Extrait de Bulvaar n°1 / 0ctobre 1994
Dossier du mois :Waco un autre regard

 

Les Françaises et la masturbation
Article paru dans FEMME novembre 2000 n°144

Jeux de mains, jeux de vilaines... On croyait avoir tout dit et tout écrit sur le plaisir au féminin. Et l'on découvre qu'en France la masturbation reste un sujet tabou, une pratique honteuse, Bien loin de la libération des femmes dans les pays nordiques ou aux Etats-Unis, les Françaises préfèrent se taire. Comme si elles ne pouvaient prendre leur pied sans leurs hommes. Femme a voulu lever le voile sur ce qui demeure le continent noir de notre sexualité. Avec Shere Hite, Alina Reyes, Catherine Breillat, Lars vonTrier... et un étonnant sondage du CSA.

Les Françaises sont épatantes. Tellement épanouies en couple, comblées par leur homme, heureuses en ménage qu'il leur vient à peine à l'esprit de se faire plaisir toute seule. Et quand elles s'y risquent, c'est timidement, sans en retirer grand-chose. Regardez notre sondage (p. 59) :13 % seulement des femmes reconnaissent éprouver " toujours ou presque " du plaisir en se caressant, 8 % " la plupart du temps ". Tandis que 46 % affirment ne " jamais " éprouver de plaisir quand elles se caressent. Oui, vous avez bien lu., plus de la moitié des femmes interrogées (si l'on inclut les 12 % qui éprouvent " rarement " du plaisir lorsqu'elles se touchent) ne ressentent rien ou presque rien lorsqu'elles tentent de se masturber. Oui, les Françaises sont épatantes. D'hypocrisie. Redoutablement rouées dans leur capacité à (se) mentir. Des chiffres à mettre en relation avec un autre, lui aussi confondant: 74 % des femmes affirment éprouver pratiquement toujours du plaisir quand elles font l'amour avec leur compagnon (et 81 % des hommes sont sûrs que leur femme prennent du plaisir quand elles font l'amour avec eux ... ). Résumons en termes crus: quelque 20 % seulement de Françaises qui prennent leur pied quand elles se masturbent, pauvre petit pourcentage de marginales, tandis que les trois quarts s'éclatent dans les bras de leur " régulier "... La France, pays de la haute couture, du fromage et du bonheur conjugal... A se demander qui se presse aux consultations des sexologues, qui compulse frénétiquement les multiples ouvrages sur la sexualité, à la recherche de clés et de réponses ?
Comme si, après une trentaine d'années de féminisme plus ou moins militant, après plus d'un quart de siècle d'études et de recherches sur le plaisir féminin, nos mentalités continuaient de respecter les interdits ancestraux. Comme s'il y avait toujours du mal à se faire du bien, surtout quand ce bien ne sert à " rien " : ni à la procréation, ni au plaisir masculin, ni à l'épanouissement du couple. Comme si la seule idée de se satisfaire sexuellement, toute seule comme une grande, était toujours inconcevable. En tout cas vaguement honteux, indicible, inavouable même à soi-même. La masturbation féminine, dernier continent noir de notre univers érotique. Remarque vaguement ironique de la féministe américaine Shere Hite, qui commente notre sondage: " Il est très surprenant qu'en France les femmes ne se caressent pas elles-mêmes, qu'elles soient seules ou avec un partenaire. " A croire que les Français sont de tellement bons amants qu'il est inutile de leur montrer le mode d'emploi, voire de pallier seule dans son coin certaines défaillances... La France, pays de l'amour courtois ne connaîtrait pas l'onanisme. Il faut donc se tourner vers d'autres contrées pour en savoir plus sur les plaisirs solitaires au féminin. Vers les Etats-Unis ou les pays nordiques, où le rugueux héritage protestant incite, paradoxalement, à plus de transparence et à parier vrai, y compris sur les questions sexuelles. Où les mouvements féministes ont toujours fait preuve d'une grande pugnacité, d'une agressivité sans complexe, ne craignant pas de remettre en cause le pouvoir mâle dans ses fondements (alors que chez nous hommes et femmes se sont toujours attachés à cohabiter gentiment). Pas un hasard, si c'est au Danemark que la maison de production du cinéaste Lars von Trier réfléchit à la création de films X destinés aux femmes (p. 62). Des films pornos dans lesquels les femmes ne seraient pas présentées comme des bêtes à jouir, subissant des assauts bestiaux et des sévices sados. Mais comme des êtres à part entière, avec leur propre représentation fantasmatique, leur paysage érotique. Pas un hasard non plus si aux Etats-Unis l'artiste Betty Dodson propose des stages aux femmes pour découvrir leur sexe. Et si le magazine féministe Ms. publie, dans un numéro célébrant un siècle de libération de la femme, un choix de godemichés et de vibromasseurs, imaginez le scandale, lorsqu'un magazine français offrira quelques pages " Spécial conso " consacrées à ces objets de délit, de délice...
Résumons: culture de la transparence + culture de la lutte des sexes = éloge de la masturbation. Car que disent les féministes anglo-saxonnes depuis la fin des années 60 ? (Demandez à votre maman si vous n'étiez pas née.) Que la masturbation est la clé de l'autonomie, dans le genre " Orgasm ? Do it yourself ! ". Que l'onanisme n'est pas l'apanage des hommes, qui n'ont jamais eu honte d'avouer qu'ils se " tapaient une branlette " devant un film ou en lisant un magazine cochon d'une main. Qu'avant de jouir avec quelqu'un, et de faire jouir ce quelqu'un, il fallait se connaître sous toutes les coutures, dans tous les plis de son intimité. Et, last but not least, que l'on pouvait se passer d'un membre viril pour atteindre le septième ciel. Rappelons-nous le slogan soixante-huitard: " une femme sans homme, c'est comme un poisson sans bicyclette ". On était objet de plaisir ? Devenons sujet de notre propre jouissance. C'était exagéré, castrateur, réducteur. On n'avait même plus le droit de trouver beau un homme et désirable son sexe. On n'était même plus autorisée à donner du plaisir à un mâle, forcément dominateur et misogyne. Mais, de tous ces excès, il fallait peut-être garder quelques leçons élémentaires, ne pas jeter notre bébé avec l'eau du bain militant. Aime-toi toi-même. Touche-toi toi-même. Apprends à l'autre à te toucher. Apprends à toucher l'autre. La sensualité est un long apprentissage qui commence au bout des doigts. C'est bien d'ailleurs ce qu'enseigne l'amour tantrique, qui a quand même pas mal de siècles d'existence : pour découvrir qu'un orgasme peut devenir un flot d'amour et de spiritualité, il faut d'abord apprendre l'art de se faire jouir soi-même. Découvrir ses énergies, le monde sans limites de ses sensations.
Alors que la masturbation pourrait n'être qu'un aspect parmi d'autres de la sexualité de chacun(e), elle demeure tabou comme si elle signalait chez les femmes qui reconnaissent la pratiquer une gloutonnerie, un appétit sans fin, un désir jamais assouvi. " La masturbation des femmes est gênante, note la cinéaste Catherine Breillat, parce qu'elle prouve qu'il y a une pulsion, mais que celle-ci n'est pas forcément satisfaite par l'homme. " Ecoutez les aveux lucides de John B Root, producteur de films X: " Dans un film porno, la masturbation féminine n'est pas un plaisir féminin, mais un aphrodisiaque pour les hommes. C'est un spectacle. " Et notre producteur d'admettre: " Les hommes ont peur de la sexualité féminine. Ils admettent le plaisir des femmes quand il leur fait plaisir à eux. Ils sont extrêmement jaloux du plaisir que la femme peut prendre sans eux. " Etre spectateur d'une femme se faisant jouir, passe encore. Mais imaginer la même femme atteindre l'orgasme en son absence, que lui, Monsieur Mâle, n'y soit pour rien, c'est tout simplement inadmissible. Toutes des..., sauf sa mère. " Si se masturber, c'est être une salope, alors j'en suis une et j'en suis très fière ", proclame ainsi Isabelle Alonso, présidente des Chiennes de garde. Et s'il devenait du dernier chic, en ces périodes individualistes et virtuelles., de se proclamer onaniste, ultime triomphe de l'" ego-society "?
Alors, malgré les dénégations de nos vertueuses sondées, essayons d'inventer de nouveaux j eux, tout seul, puis à deux. Toute seule, puis à deux. Vive l'onanisme avant, pendant et après l'amour. Et, au lieu d'exclure les hommes de ces caresses perso, racontons-leur ces histoires que nous échafaudons lorsque nous nous masturbons. Ils seront peut-être ravis d'en devenir les acteurs. Après tout, il n'y a pas de mal à se faire du bien. Lou MORIN


USA: une presse jouissive

" Soyez les actrices de la nouvelle sexualité féminine, votre sexe vous appartient, vous avez le devoir d'en jouir! ": voilà le message qui sous-tend l'activité féministe américaine de ces dernières années. Des magazines comme Ms. ou Hip Mama défrichent un univers culturel féminin en construction. Et les livres sur la sexualité féminine se répandent comme une tirainée de poudre... Quelques publications dans l'air du temps.

1 THE GIRL WANTS TO, ouvrage dirigé par Lynn Crosbie, rassemble les témoignages de 39 femmes écrivains et artistes, représentant un large éventail d'expériences, hétéro ou homo, pour créer un portrait vigoureux et affirmatif de la sexualité féminine. C'est le mouvement du G-Power. Fictions, poèmes, comédies, B.D., photos, etc., offrent un regard sans concession sur le sexe en ce changement de millénaire.

2 LE MAGAZINE FÉMINISTE MS. (MISSES): dans son numéro " Célébration du féminisme: le premier siècle ", le magazine phare liste une série d'objets cultes symbolisant la libération de la femme parmi eux, godemichés et vibromasseurs. Ces objets sont encore interdits en Georgie et au Texas à l'aube de ce nouveau millénaire

3 HIP MANA: le magazine des mamans hype offre dans ses colonnes des articles plein d'humour concernant la masturbation. Sur le site Internet www. hipmama.com, vous verrez peut-être passer une jolie maman nue dans son lit en train de choisir ses godes.

4 THINK SEX (LES 7SECRETS POUR UNE SEXUALITÉ ÉPAN0UIE)
de Jenny Hare. L'auteur est catégohque: vous êtes responsable de votre orgasme. Si vous vous aimez, vous aimez le sexe. Seule puis àdeux, il ne tient qu'à vous. On y trouve des techniques de construction de l'estime de soi, des éléments pour la compréhension de votre cycle du désir, des conseils alimentaires pour vivre en harmonie avec vos hormones ainsi que des séances de masturbation. En 17 étapes et autant de séances que le diagnostic vous le préconise, vous apprendrez à vous faire jouir sous toutes les coutures. NADIA HAMAM

Sondage CSA/Femme
FRANCAISE ? SOMMES-NOUS COINCEES ?L'an 2000, les Françaises parlent davantage de sexualité avec leurs partenaires. Mais elles se défilent dès qu'on évoque le mot "masturbation". L'autoérotisme, enfer et damnation ?Elles trouvent le sujet "gênant". Comme nous le révèle ce sondage exclusif. Commenté par Shere Hite, grande prêtesse US de la sexualité féminine.

Shere Hite : Dans les années 70, la féministe américaine publie son célèbre rapport sur la sexualité féminine. Une bombe. Depuis, elle n'a cessé d'enquêter sur les femmes et leurs relations avec les hommes. Son dernier ouvrage "Sexe et business", paraît en France en novembre (éd. Village mondial)

Ce sondage exclusif CSA/Femme a été réalisé les 20 et 21 septembre auprès d'un échantillon national représentatif de 1001 personnes âgées de 18 ans et plus.

60% DES COUPLES PARLENT DE SEXUALITE
" Parlez-vous avec votre partenaire de votre sexualité ? "
LES FEMMES:
souvent, de temps en temps 57%
rarement, jamais 29%
refusent de répondre 11%
ne se prononcent pas 3%
LES HOMMES:
souvent. de temps en temps 67%
rarement, jamais . 24%
refusent de répondre 8%
ne se prononcent pas 1 %
   

Shere Hite: Une question trop vague pour induire une réponse réellement informative: le type de discussion et les points abordés ne sont pas précisés. Quoi qu'il en soit, c'est bien de constater que les couples parent davantage de sexualité.

80% DES COUPLES NE PARLENT PAS DE MASTURBATION
" Parlez-vous avec votre partenaire du plaisir que peuvent se donner les femmes en se caressant,
c'est-à-dire de la masturbation féminine

LES FEMMES:
souvent, de temps en temps 14%
rarement, jamais .................. 78%
refusent de répondre 5%
ne se prononcent pas. 3%
LES HOMMES:
souvent, de temps en temps 21%
rarement, jamais 76%
refusent de répondre > 2%
ne se prononcent pas 1 %
   

Shere Hite : La plupart des hommes et des femmes interrogés confient que c'est un sujet dont ils ne parent pas. Regrettable, lorsque l'on sait que la plupart des femmes atteignent l'orgasme par stimulation de la zone clitoridienne. Mais on manque de mots, pas facile de dire à un homme: " Pourrais-tu, s'il te plaît, caresser mon clitoris doucement, régulièrement, sans t'arrêter, jusqu'à ce que j'atteigne l'orgasme ? " ou " Pourrais-tu me masturber pendant que nous faisons l'amour ? " Pour des raisons évidentes, la plupart des filles sont incapables de formuler de telles demandes, particulièrement dans une culture qui partout renvoie l'image d'une femme supposée atteindre l'orgasme grâce au coït uniquement. Nous sommes éduqués dans l'idée -fausse!- qu'une relation sexuelle doit se dérouler ainsi: 1 /préliminaires, caresses, baisers, étreintes... 2/ pénétration, 3/ coït, jusqu'à l'orgasme.

45% DES FEMMES DISENT POUVOIR EN PARLER
" Pour vous, parler du plaisir que peuvent se donner les femmes toutes seules,

est-ce quelque chose de ... ? "

LES FEMMES:
...choquant 15%
... gênant, il ne faut pas en parler 9%
... gênant, mais on peut en parler 26%
...pas choquant 45%
...refusent de répondre
...ne se prononcent pas

LES HOMMES:
...choquant 5%
... gênant, il ne faut pas en parier 7%
... gênant, maison peut en parier 22%
...pas choquant 62%
...refusent de répondre 1 %
...ne se prononcent pas 3%

   

Shere Hite : Bien que la plupart des gens répondent que ce n'est pas choquant de parler de masturbation, la question précédente montre que c'est encore un sujet tabou puisqu'ils ne peuvent pas l'aborder dans le cadre qui s'y prête le plus: la relation sexuelle. On se trouve là face à une crainte très répandue: passer pour quelqu'un de coincé.

74% DES FEMMES ONT DU PLAISIR EN FAISANT L'AMOUR
AUX FEMMES:
" Eprouvez-vous toujours ou presque, la plupart du temps. rarement ou jamais du plaisir en faisant l'amour avec votre compagnon ? "
toujours ou presque, la plupart du temps 74%
rarement, jamais 11%
refusent de répondre 9%
ne se prononcent pas 6%

AUX HOMMES:
" D'après vous. votre compagne éprouve-t-elle toujours ou presque, la plupart du temps ou jamais du plaisir en faisant l'amour avec vous?
toujours ou presque, la plupart du temps 81%
rarement, jamais 8%
refusent de répondre 4%
ne se prononcent pas 7%

   

Shere Hite: Bonne question, excepté qu'elle emploie une périphrase imprécise au lieu d'un verbe explicite: " Jouir ". La question formulée ainsi permet à presque tout le monde de répondre par l'affirmative, et d'éluder la question de l'orgasme oui ou non. Ce que les études ont prouvé, c'est que justement les femmes, dans leur grande majorité, n'atteignent pas l'orgasme avec leur compagnon. Il est étrange de voir comment ce malentendu est entretenu de part et d'autre: par les femmes de peur de passer pour " frigides ", par les hommes pour impuissants ".

72% DES FEMMES N'ONT PAS DE PLAISIR EN SE CARESSANT
AUX FEMMES:
" Eprouvez-vous du plaisir en vous caressant ? "
toujours ou presque,. la plupart du temps 21%
rarement, jamais 58%
ne se caressent pas 16%
(réponse non suggérée)
refusent de répondre 5%
ne se prononcent pas 0%

AUX HOMMES:
" D'après vous, votre compagne éprouve-t-elle du plaisir en se caressant ?
toujours ou presque, la plupart du temps 33%
rarement. jamais 41%
ne se caressent pas 8%
(réponse non suggérée)
refusent de répondre 18%
ne se prononcent pas- 0%

   

Shere Hite: Là encore, la question est formulée de façon à ménager l'interlocuteur, le terme clinique de - masturber " étant évité au profit d'une expression plus charmante " se caresser "... Ce qui montre combien le sujet reste tabou car même avec ce langage "soft", 58 % des femmes interrogées répondent " rarement ou jamais ". En ce qui concerne la réponse des hommes, 41 % d'entre eux disent que leur compagne n'éprouve pas de plaisir en se caressant. En d'autres termes, cela sous-entend, ce qui était prévisible, qu'il n'est pas question pour la plupart des femmes de se masturber au cours de la relation sexuelle, et que seulement un homme sur deux peut imaginer que leur partenaire le fasse en son absence. C'est très étonnant de constater que les Françaises, seules ou vivant en couple, ont si peu recours à la masturbation et combien celle-ci est empreinte de culpabilité. Comme s'il restait difficile de concevoir une sexualité qui ne corresponde pas à la procréation.

Catherine Blanc, sexothérapeute
Notre sexe est un continent à découvrir
Femme : Quel est, selon vous le rapport que les filles d'aujourd'hui entretiennent avec la masturbation ?
Catherine Blanc : On parle beaucoup de sexe, mais on constate que les femmes restent malgré tout empêtrées dans de nombreux préjugés faits de culpabilité et une méconnaissance anatomique et mécanique de leur corps. Un grand nombre d'entre elles sont par exemple incapables de décrire ou de situer les différentes parties de leur sexe, et plus encore de les explorer."

Femme : Comment expliquer cette inhibition par rapport à son propre corps ?
C. B. : De façon fantasmique et inconsciente, la femme vit son vagin comme susceptible de faire des choses qui lui échapperaient- mordre, castrer par exemple -, et s'interdit bien souvent le plaisir qu'elle pourrait y trouver. L'orgasme, même si elle affirme le contraire, elle ne l'attend pas si souvent que cela même lors du coït. Prendre du plaisir, ce serait se laisser aller à une gourmandise qui pourrait s'avérer "dévorante". D'autrepart plus le désir sexuel est vécu inconsciemment comme dangereux, plus il adopte une forme compulsive. Ainsi, certaines personnes vont ressentir toujours inconsciemment, leur impulsions sexuelles comme violentes et agressives. Se masturber devient alors urgent pour tenter d'apaiser ces pulsions corporelles et ces angoisses psychiques. Le problème, c'est qu'une masturbation compulsive, un peu comme une boulimie, n'est jamais satisfaisante. C'est une sexualité "décharge d'angoisse", que l'on retrouve en général chez des gens qui, enfants, ont manqué de réponses à leurs interrogations sur la sexualité, sur leur identité sexuelle.

Femme : Si on se masturbe, c'est forcément que quelque chose ne va pas ?
C. B.: Non, pas systématiquement. Il y a bien entendu une masturbation qui est de l'ordre de la volupté. On peut dire qu'un besoin qui exige d'être satisfait dans l'instant parle plus d'anxiété que de désir ou de plaisir. Et que se masturber peut aussi être une façon de mettre à distance l'autre, de lui dire "tu n'as pas le pouvoir de me faire du bien comme je peux m'en faire". A.G.

Le plaisir solitaire…Une trahison ?

ALINA REYES écrivain
La masturbation féminine est un sujet tabou. C'est pourtant un truc qui fascine les hommes, c'est un plaisir tellement intime que c'est toujours mystérieux: ce n'est pas par hasard si les films pornos commencent presque toujours par une scène de masturbation féminine. Je me souviens d'une anecdote qui m'avait frappée. J'avais un voisin, un jeune musicien très sympa qui aimait beaucoup les femmes. Il me racontait souvent ses aventures et un jour il m'a dit, furieux:" Ma copine est une vraie salope. Elle m'a dit qu'elle se masturbait souvent quand je n'étais pas là. " Cette histoire prouve à quel point le plaisir solitaire est encore vécu comme une trahison.

ANNA ROZEN écrivain
Une idée me paraît complètement fausse, celle qui consiste à dire que la masturbation vient compenser une vie sexuelle pas assez remplie. Plus on a une vie sexuelle agitée, plus on se masturbe, parce qu'on a davantage le sexe en tête. Quand je me masturbe, j'ai l'impression d'être un garçon: c'est quasiment le même geste et le même plaisir. C'est un mouvement simple qui va directement à la jouissance. Dans mon livre Plaisir d'offrir, joie de recevoir (éd. Le Dilettante), je détaille avec précision le sujet. Mais ce n'est pas la même chose d'écrire et d'en parier. L'objet livre vous absout. Je n'en parle pas avec mes copines. Pourtant, j'ai l'impression que tout le monde le fait. Quand j'étais petite, j'avais le sentiment de faire quelque chose de pas très net, de secret et de délicieux en même temps. En grandissant, la masturbation prend une dimension plus utilitaire. Quand j'ai du mal à m'endormir par exemple, je le fais.

OLIVIA ADRIACO animatrice télé
Je parle de sexualité avec mon mari, mais pas avec des amis. Quand on se voit, c'est souvent avec nos enfants et pour passer de bons moments, partager des passions comme l'équitation. Bref, le sexe n'est pas le sujet immédiat Dans ce cadre, je ne parle pas plus de masturbation que du reste. Je pense simplement que tout le monde se masturbe ou s'est déjà masturbé. Il y a une espèce de pudeur à en parler et c'est normal. Ça fait partie de la sexualité de ne pas tout dire. V

CATHERINE BREILLAT réalisatrice
La masturbation des femmes est gênante: parce que ça prouve qu'il y a une pulsion qui n'est pas forcément satisfaite par l'homme. Et ça le met mal parce que ça le nie. Les pulsions sexuelles féminines sont beaucoup plus fortes que les pulsions masculines. Plus une femme fait l'amour, plus elle en a envie. La seule différence, c'est que les filles sont dans la culpabilité. L'éducation nous mutile encore énormément, même si les femmes se libèrent peu à peu. Il n'est pas pour autant question d'éliminer les hommes de la sexualité. C'est cent fois mieux de faire l'amour avec un homme que de se masturber. La masturbation est une jouissance brève et mécanique qui ressemble à la jouissance de l'homme. En réalité, on choisit la masturbation quand on n'a pas trouvé d'autre voie. Mais entre faire l'amour avec quelqu'un qu'on aime et se masturber, y'a pas photo.

MAUREEN DOR animatrice télé et comédienne
Avec mes copines, on parle assez facilement de sexualité. C'est très important d'en parler, ça permet de désacraliser la sexualité, de désamorcer certaines petites bombes, de rendre les choses plus naturelles. Ça ne fait pas très longtemps que j'en parle. Quand mes copines me disent dans quelles positions elles préfèrent se masturber, ça ne me choque pas du tout, ça me fait plutôt rire,

ISABELLE ALONSO présidente de Chiennes de garde
Nous avons encore une approche hygiéniste et médicale de la sexualité. Toute la dimension du plaisir et du désir reste taboue. Un manifeste sur le droit à la masturbation ? Mais personne n'interdit aux femmes de se masturber. Je nous vois mal manifester dans la rue en scandant "Vive la masturbation". Mais il est important que chaque femme puisse en parler. Nous avons un double système de valeurs qui consiste à dire qu'un homme qui prend du plaisir est un don Juan et qu'une femme qui fait la même chose, a fortiori toute seule, est une salope. Si se masturber, c'est être une salope, alors j'en suis une et j'en suis fière ! Il y a encore trop de femmes qui prétendent ne s'être jamais masturbées. A la rigueur elles veulent bien dire qu'elles se masturbent devant leur mec à qui elles font ainsi plaisir. Elle ne diront pas en revanche : " Je le fais devant la télé quand je suis seule et j'aime ça.

LIO chanteuse et comédienne
La masturbation des femmes, par opposition à celle des hommes, est un sujet tabou. Les hommes en parlent très facilement, c'est même un sujet de rigolade. Ils se demandent qui éjacule le plus loin, par exemple. Moi, j'en parle sans aucun souci. J'ai régulièrement recours à la masturbation parce que j'ai très peu de plaisir avec les hommes. Il faut dire que je suis plus clitoridienne que vaginale. La plupart des hommes que je rencontre ne savent pas prendre le temps nécessaire des caresses. Je le dis très franchement, j'arrive plus facilement à la jouissance toute seule qu'avec un homme. La masturbation, c'est la réussite programmée. C'est simple, je ne me rate jamais ! Mais il y a quand même une énorme frustration dans ce plaisir narcissique. Quand j'ai du plaisir avec un homme, et ça m'arrive, c'est nettement meilleur.

CHRISTINE BOISSON comédienne
Avec la sortie de La Mécanique des femmes (en salle le 15 novembre), je m'attends à une polémique. Parler de sexualité féminine reste difficile. Je n'en parie très facilement qu'avec mes amis homosexuels, parce qu'il n'y a entre nous aucun rapport de séduction. La masturbation des femmes fait partie d'une vie sexuelle commune. On ne se masturbe pas forcément seule, ça peut-être quelque chose qu'on partage. Il faut que les hommes et les femmes puissent parler de leurs désirs sans que ce soit une prise de pouvoir, sans que ce soit castrateur, C'est difficile d'accepter de se laisser guider, surtout pour les hommes. Donner des signes indicatifs à son partenaire, ça ne veut pas forcément dire qu'il est incapable.

ALEXANDRA DA ROCHA
Femme

 

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