La sortie du corps
: N.D.E.
(L'enfance)
Je pense qu'il est bon de vous présenter un peu de ma propre vie,
ainsi pourrez-vous mieux percevoir qui " nous " sommes au travers de
mes yeux .
J'ai été une petite fille très gentille, blonde avec des grands yeux
bleus. J'aimais ma famille, elle m'aimait aussi je crois. Nous n'étions
pas très riches, pauvres non plus. J'aimais l'école, et aussi jouer
à grimper dans les arbres des bois qui entouraient la maison.
J'étais heureuse.
Mes parents n'étaient pas pratiquants, mais ils m'ont envoyé au catéchisme
comme cela se faisait dans les villages. J'avais six ou sept ans et
je me suis mise à aimer Dieu, à l'aimer vraiment. Cela a duré des années.
Je gardais cet amour secret, non parce que j'en avais honte, mais par
pudeur.
La sortie hors du corps :
J'ai eu treize ans. Une nuit, j'essayais de prier Dieu comme toutes
les nuits. Pas avec des mots bien sûr, mais en essayant de percevoir
sa présence au dessus de ma tête, là haut, très loin, plus loin que
la dernière étoile après toutes les étoiles.
Aussi j'essayais de ressentir de l'amour dans mon coeur pour Lui. C'était
une façon de faire que j'avais trouvé pour me rapprocher de Lui.
Mais ce soir là, ça ne marchait pas, le rendez vous semblait devoir
ne pas avoir lieu. Et là, je suis sortie consciemment de mon corps.
Bien sûr, je ne savais pas que ça existait, que c'était possible. Bien
longtemps après j'ai appris que j'avais procédé sans le savoir durant
des années comme ce que font les yogis pour sortir de leurs corps :
ils se concentrent dans des centres d'énergie qui se situent au niveau
du coeur et au dessus de la tête.
Je suis sortie de mon corps, je me percevais comme un pur esprit,
c'est à dire sans aucun corps, même le plus invisible. J'allais à des
vitesses vertigineuses au travers des espaces sidéraux. Je savais parfaitement
ou aller, comme si j'allais à un rendez vous. Je n'ai eu peur à aucun
moment. Très à distance, je percevais les circuits de gravitation des
planètes, je ne m'en approchais pas. Puis je suis arrivée à une sorte
de carrefour de l'espace temps, je m'y suis arrêtée un instant, comme
si j'attendais quelqu'un, ou une permission pour franchir un cap. En
fait, ce n'était plus vraiment un lieu déjà, car l'espace et le temps
ont cessé d'exister sous la forme que nous connaissons. J'ai vécu une
expérience indescriptible avec des mots.
Quand je suis revenue pour rentrer dans mon corps, je suis restée stationnée
un certain temps au dessus des grands acacias proches de la maison.
Contrairement au début du voyage durant lequel je n'avais aucun volume
qui puisse me faire penser à un corps, j'existais dans un immense corps
transparent de conscience-énergie. Là, j'ai reçu un enseignement. "On",
c'est à dire une conscience supérieure, m'enseignait énormément de choses,
des choses d'ordre métaphysique, sur la nature même de l'être, et beaucoup
d'autres choses aussi. Cela ne se faisait pas avec des mots, c'était
plutôt comme une connaissance directe qui m'était insufflée.
Ce que l'on m'a enseigné, hors du corps
:
* Là où j'étais, l'amour était d'un autre ordre, immanent, complètement
contenu à l'intérieur de la conscience. Ce n'était pas une chose que
l'on pouvait percevoir comme un sentiment. C'est comme si ce lieu était
préexistant à l'amour, parce que dans l'unité. L'amour est le lien qui
se crée lors de la descente de l'unité dans la diffraction des formes
subtiles ou denses. Dans l'unité les liens sont superflus.
* On m'a montré les trames invisibles qui régissent tout de nous,
alors que nous, simples gardiens d'un corps qui nous est prêté pour
un temps très court, nous nous croyons libres....
* On m'a montré que le bien et le mal sont des notions humaines inhérentes
au manque de conscience que nous avons, mais qu'en réalité ils n'existent
pas, du moins sous la forme sous laquelle nous les concevons. On ne
voit qu'une toute petite partie d'une partition universelle et intemporelle
immense, et l'on juge en ayant pour référence l'étroitesse de notre
champs de vision. Il n'y a en fait ni hasard, ni injustice, ni mal,
il n'y a qu'une perfection absolue, mais nous ne le savons pas. Et nous
ne devons pas le savoir, cela fait partie justement de l'expérience
que nous tentons au travers du fait de devenir des humains quand nous
nous incarnons.
* On m'a montré à la fois l'unité de toute chose, et la diffraction
de l'unité dans des formes séparées, ou du moins qui se perçoivent comme
telles. On m'a permit de voir que je n'existe pas que dans un corps,
mais dans plusieurs corps.
* On m'a montré que dans l'univers tout est indissolublement lié. Cet
univers lourd de formes apparemment grossières et isolées les unes par
rapport autres, est en fait totalement pénétré par l'unité de la présence
Divine, mais nous ne le voyons pas.
* On m'a appris que lorsque je reviendrais dans mon corps, je devrais
oublier presque tout de ce que l'on m'aurait transmit. A nouveau je
me percevrais comme un élément séparé du tout. Je m'approprierais la
responsabilité de mes actions. Je me sentirai coupable quand je ferai
quelque chose que je considérerais mauvais, selon mes conceptions humaines,
je me sentirais fière quand je ferai une chose que je jugerai bonne.
Pourtant rien de tout ceci ne sera la réalité du jeu. En fait quelque
chose agira au travers de moi issu d'un ordre parfait et je n'en serai
pas consciente. Ces choses se déclencheront sur un niveau beaucoup plus
élevé que celui de la conscience humaine. Et moi Claudine je continuerai
de croire en toute naïveté que c'est moi qui décide...
* On m'a apprit beaucoup d'autres choses, j'ai juste encore la mémoire
de les avoir connu, puis d'avoir dû les oublier.
* Je me suis demandée comment faire pour rentrer dans un corps si petit,
étant donné la grandeur du volume transparent dans lequel j'existais,
et je crois me souvenir avoir reçu une réponse, comme télépathique,
m'annonçant qu'une partie seulement de moi allait descendre dans ce
corps.
Le retour dans le corps :
Enfin, je suis rentrée. J'ai vérifié tout de suite que j'étais bien
partout, dans les jambes, dans les bras, que je pouvais bouger.
Puis je me suis dit que j'avais dû être morte, car durant mon absence
je n'avais absolument rien laissé de moi dans ce corps.
Je me suis dit tout de suite, heureusement que personne n'est rentré
dans la chambre, car me voyant morte, ils auraient pu vouloir m'enterrer.
Je ne sais pas combien de temps tout ceci a duré. Ailleurs, je n'étais
pas dans le même temps, je n'étais même pas dans un temps du tout. Dans
les jours suivants, je savais encore comment faire pour me décrocher
de mon corps, mais dans la mesure ou la première fois, ce n'était pas
moi qui avais fait le choix de sortir, j'ai senti qu'il était plus prudent
de ne rien décider de moi même. Je n'étais pas sûre de savoir bien me
comporter si cela n'était pas décidé par quelque chose d'autre que juste
moi même. Ce à quoi j'avais eu accès n'avait rien à voir avec le Dieu
si proche de mon enfance. Sans doute y a-t-il un bon Dieu spécial pour
le coeur des petits enfants. Je n'avais rencontré personne que j'ai
pu identifier. Juste la réalité de la présence, dénudée de tout artifice,
de toute forme, magnifique et vibrante, absolue.
L'après N.D.E. :
J'ai essayé de faire comme si rien ne s'était passé.
Chacun se protège comme il peut des avancées du destin.
Ce n'était pas vraiment de la lâcheté, mais je ne savais plus comment
faire pour vivre.
J'ai trouvé un prétexte pour justifier que je ne voulais plus aller
à le messe.
Je savais que je n'étais pas folle.
Tout ce que j'avais vécu était beaucoup plus réel que ce que je m'étais
remis à vivre au quotidien et qui m'apparaissait comme un mauvais décor
de film, comme une masse dont l'inertie freinait tellement toute vibration
qu'il n'y avait plus de place pour la présence.
C'est comme si tout ici était presque mort comparé aux énergies spirituelles
que j'avais connues.
Instinctivement je savais qu'il valait mieux ne pas en parler de peur
que l'on se moque de moi, que l'on me traite de menteuse dans le meilleur
des cas, ou que l'on m'envoie en hôpital psychiatrique dans le
pire.
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