LA PLUIE ET LE BEAU TEMPS
Il est difficile de résumer un recueil de poésie sans prendre isolément chaque poème. Par contre, un album suit une sorte de courant, un fil conducteur. Dans la pluie et le beau temps, Prévert représente cette tendance par une sorte de révolte envers les autorités. Il débute en force avec des poèmes tels que " Entendez-vous gens du Viêt-Nam", " Cagne-sur-mer et "Étranges étrangés". Ce dernier exprime les réalités cruelles de la vie, ainsi il écrit :
" Enfant indochinois
…
Enfants trop tôt grandis et si vite en allés
qui dormez aujourd'hui de retour au pays
les visages dans la terre
et des bombes incendiaires labourant vos rizières "
Le courant se poursuit et nous amène vers une autre fatalité : la mort.
" Sceaux d'hommes égaux mort " , " Entrées et sorties " et " Confidences d'un condamné " en sont des exemples.
À travers cet amas de poèmes rebelles, Prévert a glissé quelques poèmes d'amour. " Au grand jamais" en est un exemple :
" Bien sûr
si je te dis je t'aime
je t'aime à mourir
c'est un peu aussi pour en vivre "
L'ensemble des poèmes de La pluie et le beau temps sont assez longs ( certains ont jusqu'à plusieurs pages , voire même 42 ! ) , mais l'auteur sait nous garder en haleine jusqu'à la fin. En revanche, avec " Les amoureux trahis", Prévert nous prouve que la longueur n'a pas d'importance pour ce qui est de l'efficacité d'un poème :
" Moi j'avais une lampe
et toi la lumière
Qui a vendu la mèche ? "