La tante Henriëtte et l'oncle Cornélis
Mon oncle Cornélis était né en 1882
à Rie en Frise. Mon père se souvenait de lui en
étudiant derrière la fenêtre quand il faisait
lui-même un bonhomme de neige. Plus tard, Cornélis
étudiait la langue et la littérature française à
Groningue et à la Sorbonne à Paris, où il était reçu
docteur en 1927 concernant Leconte Lisle et André
Chénier. Mon oncle était un homme très honnête et modeste. En conséquence il était inapte à donner des leçons à une classe de jeunes enfants. Sa modestie aussi faisait-on le passait pour d'autres fonctions que lui auraient convenu mieux. Enfin, il s'établissait comme professeur libre à Ljouwert (Leeuwarden). Un nombre de livres portant les dédicaces de ses écoliers témoigne de leur reconnaissance. Un d'eux l'emmenait lui-même à Paris en avion! En attendant, mon oncle publiait un nombre d'articles concernant la littérature française dans les journaux néophilologiques néerlandaises. Jusqu'ici, je n'étais pas en état à prendre une lueur de son génie sauf en son Gysbert Japiks as oersetter en biwurker, dans lequel on lit que dans un policier que le célèbre poète frison obtenait ses motifs classiques par la connexion française! A ces activités, mon oncle avait été certainement animé par sa femme Henriëtte Vitrier, son amie de jeunesse, avec qui il se mariait en 1930. De ma tante Henriëtte je n'ai qu'un mémoire, ils nous rendaient visite quand j'avais trois ans et demi. Toujours je me souvenais d'une personne aimable et énergique. Et toujours j'ai un carte postale d'elle, adressée à moi, "petit Pierre"! Henriëtte était fille unique et ses parents avaient une librairie en le Boulevard de Courcelles à Paris. Cette librairie était l'endroit où les deux se seraient rencontres la première fois. Nous possédions encore les plus beaux livres de cette librairie de la période qu'elle avait été fermée, environ 1900. Henriëtte avait étudié à qu'on appellerait aujourd'hui un mélange de la puériculture et de la pédagogie. Elle travaillait avec les familles différentes, aussi en Tunisie, dont nous possédions un nombre de souvenirs. Elle disait, que je devrais apprendre le frison d'abord, puis le néerlandais et enfin le français! A Leeuwarden, elle était secrétaire de l'Alliance française. Peut-être un jour je saurais plus de sa vie par l'étude de son héritage documentaire. Quelque mois après cette visite, la tante tombait malade et mourait. Après cela mon oncle, seul alors, nous rendait visite chaque mois. Pour cela, il était obligé de marcher cinq kilomètres du village à notre ferme isolée. Pendant cette occasion, il accompagnait parfois un certain transporteur de lait, à propos de qui mon ami Jan Dotinga mettrait en vers ce qui suit:
Parce que mes parents étaient très
intéressés en ce sujet, la conversation pendant de
telles visites souvent concernait la littérature.
J'entendais toujours mon oncle lisant en français avec
sa prononciation précieuse. Je le vois aussi montrant un
nouveau livre. Quand chaque fois, il portait une mallette
avec des livres! Mais malgré sa pauvreté, dans cette
mallette il y avait aussi toujours un petit cadeau pour
ma mère et pour nous, les enfants. Quelquefois il les
combinait de la manière d'une boîte de bonbons avec une
image de construction, qui était acceptée avec
reconnaissance parce que nous sentions que l'oncle était
notre ami. |
||
Henriëtte et son père devant leur librairie, Bd. de Courcelles 122, environ 1900. | ||
l'Ecriture de mon oncle. |