EN CHRIST

LA FAMILLE DIVINO-HUMAINE

W. W. Prescott

(catalogue)

Chapitres: 2, 3.

Chapitre 1

Le chef de la famille

L'objectif premier de toute étude de la Bible ne devrait pas être d'établir des théories, mais de se nourrir de la Parole de vie. Il est tout spécialement requis d'attirer l'attention sur ce principe surtout pour ceux qui sont déjà habitués à enseigner la Parole de Dieu. Par conséquent, le principe à suivre ne devrait pas être de développer de nouvelles théories pour les communiquer à d'autres mais d'obtenir une vie qui puisse servir d'exemple aux autres; ce sera là le but de notre étude de la Parole, nous alimenter simplement de cette Parole qui est Esprit de vie. C'est ce que nous allons faire, peu importe les points particuliers de Vérité que nous étudierons. Notre intention sera de rompre le pain de vie afin que nous puissions ensemble nous en nourrir.

Le sujet que nous considérons ensemble dans cet ouvrage pourrait être décrit sous le nom de: "La famille divino-humaine". Nous lisons dans Éphésiens 3: 14-15:

"A cause de cela, je fléchis les genoux devant le Père, duquel tire son nom toute famille dans les cieux et sur la terre,..."

Toute famille dans les cieux et sur la terre. Notre but sera de considérer cette idée de famille, mais d'un point de vue spécial: celui de la famille divino-humaine; et pour l'heure à venir, nous chercherons à nous concentrer sur le Chef de la famille.

J'aimerais d'abord attirer votre attention sur le fait que la famille humaine, lorsque nous la considérons en tant que famille, possède un même Père, commun à tous.

"Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n'habite point dans des temples faits de main d'homme; il n'est point servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses. Il a fait que tous les hommes, sortis d'un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre..." (Actes 17: 24-26).

Une autre version biblique (Revised Version) omet le mot sang. "Et il a fait d'un seul [homme] toutes les nations pour qu'elles habitassent sur toute la surface de la terre" Il a fait d'un seul [homme] toutes les nations de la terre; c'est-à-dire qu'Adam a été le père de la famille humaine et que Dieu, en créant Adam, a créé toute la famille humaine. En créant Adam, Il a créé toutes les nations qui sont sur la terre. C'est-à-dire qu'en créant Adam, Il a créé toutes les nations qui sont sur la terre. C'est-à-dire qu'en créant Adam et en lui conférant le pouvoir d'engendrer à sa propre image [ressemblance], Il a vu en lui comme une fontaine de vie; quand Il a créé Adam Il a vu en Adam chaque être humain ayant jusqu'ici existé ou devant exister sur terre, et Il a créé chaque être humain à la surface du globe en Adam.

Vous allez voir comment cette pensée nous est présentée au chapitre 25 de la Genèse, où se trouve écrit le récit de la naissance de Jacob et d'Ésaü. Les versets 19 à 23 nous en parlent. Mais j'attire votre attention en particulier sur le verset 23. Quand Rébecca interrogea le Seigneur, Il lui répondit: "deux nations sont dans ton ventre". Deux nations, Jacob et Ésaü. En Jacob, Dieu voyait tous les descendants de Jacob; en Ésaü , Dieu voyait tous les descendant d'Ésaü; et ils étaient là, devant Ses yeux, comme deux nations se querellant.

La même pensée est soulignée dans Hébreux 7: 9-10:

"De plus, Lévi, qui perçoit la dîme, l'a payée, pour ainsi dire, par Abraham; car il était encore dans les reins de son père, lorsque Melchisédek alla au-devant d'Abraham."

Ces textes suffisent à présenter le principe qu'en Adam se trouvaient tous les descendants d'Adam, puisqu'il était le père de toute la famille humaine. Mais Adam a échoué dans sa tâche et c'est pour cette raison qu'un second Adam s'est manifesté.

"C'est pourquoi il est écrit: Le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. Mais ce qui est spirituel n'est pas le premier, c'est ce qui est animal [naturel]; ce qui est spirituel vient ensuite. Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre; le second homme est du ciel" (1 Corinthiens 15: 45 et suivants).

Et ce second homme, le Seigneur du ciel, entretient une même relation avec Sa famille qu'Adam entretenait avec la sienne. Ce qui veut donc dire qu'Il est devenu le second père de la famille.

Il est dit dans Colossiens 3: 9 à 10:

"Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillés du vieil homme et de ses œuvres, et ayant revêtu l'homme nouveau qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l'image de Celui qui l'a créé."

Et Éphésiens 4: 22 à 24 nous donne ceci:

"... à vous dépouiller, eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l'esprit de votre intelligence, et à revêtir l'homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité."

La traduction du Dr. Young exprime une nuance importante. Au lieu de lire "créé selon Dieu dans une justice", il traduit littéralement: "qui a été créé selon Dieu dans une justice".

Maintenant, avec ces textes devant nous, nous pouvons tout de suite voir le point enseigné. Adam était le premier homme et en s'abandonnant au péché, il a reçu le péché dans la chair humaine et sa chair est devenue la chair pécheresse. Christ fut le second homme, le second père de la famille humaine. Il n'a pas péché, et on ne trouvera rien de condamnable dans ses paroles. Après que l'humanité en Adam ait reçu le péché dans la chair, elle est devenue ce vieil homme et le vieil homme constitue l'humanité dans laquelle agit le péché. C'est-à-dire que le vieil homme représente l'humanité dominée par le diable et ceux qui sont dans cette condition sont décrits par le Sauveur dans Jean 8 comme ayant pour père le diable:

"Jésus leur dit: Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez, car c'est de Dieu que je suis sorti et que je viens; je ne suis pas venu de moi-même, mais c'est lui qui m'a envoyé. Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage? Parce que vous ne pouvez écouter ma parole. Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les convoitises de votre père." (Jean 8: 42 à 44).

Le vieil homme, c'est l'humanité ayant en elle le péché; le vieil homme, c'est l'humanité sous le contrôle et la direction du diable. Le nouvel homme, c'est l'humanité portant en elle la divinité, mais c'est d'abord et avant tout Jésus-Christ. "créé selon Dieu dans la justice et la véritable sainteté". Nous sommes ainsi enjoints de nous revêtir du nouvel homme.

"Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et n'ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises" (Romains 13: 14).

Maintenant comment Jésus-Christ est-Il devenu le second père de la famille humaine et quelle en est la signification pour nous? Il nous est dit dans Hébreux 2: 14:

"Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même, afin que, par la mort, il anéantit celui qui a la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable, et qu'il délivrât ceux qui, par crainte de la mort, étaient toujours retenus dans la servirtude."

Notez bien, c'est parce que les enfants étaient participants de la chair et du sang qu'il a aussi participé Lui-même à la même chair et au même sang. Pourquoi? Afin de pouvoir détruire celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable.

Cette pensée nous est suggérée dans 1 Jean 3: 5:

"Or, vous le savez, Jésus s'est manifesté pour ôter les péchés."

Remarquez ce qui est dit:

"Vous savez qu'Il s'est manifesté". Il s'est manifesté pour ôter nos péchés. Comment s'est-il manifesté? Il s'est manifesté dans la chair; Il s'est manifesté en devenant participant de la chair et du sang. Jean nous dit au premier chapitre et au second verset:

"... et la vie a été manifesté, et nous l'avons vue, et nous lui rendons témoignage, et nous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée" (1 Jean 1: 2).

Il s'est manifesté pour enlever nos péchés. Il s'est manifesté en prenant par à la chair et au sang, afin qu'Il puisse être vu et que nous puissions Le regarder. Mais Il s'est manifesté pour ôter nos péchés. Car il était nécessaire, afin d'ôter nos péchés, que la divinité souffre. Mais comment la Divinité pouvait-elle souffrir simplement et seulement en tant que Divinité pour les péchés de l'humanité? La Divinité s'est revêtue de l'humanité, s'est manifestée dans l'humanité, afin que la Divinité puisse posséder un côté humain qui lui permette de souffrir, afin qu'il soit possible pour la Divinité de présenter un côté humain à la souffrance, afin qu'il puisse, pour ainsi dire, y avoir un côté vulnérable à la Divinité, pour que la Divinité puisse recevoir la blessure; car la prophétie avait déclaré que son talon serait blessé, et ceci ne pouvait s'accomplir que dans l'humanité. Il fallait que la Divinité ait un côté humain afin de pouvoir souffrir dans l'humanité. Mais la Divinité devant souffrir pour ôter nos péchés, elle s'est donc manifestée, s'est accoutrée de l'humanité, l'a revêtue d'un corps; revêtue de chair, de notre chair, afin de pouvoir présenter un côté capable de recevoir la blessure et par conséquent:

"La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous"

et Elle a participé à la même chair et au même sang, "afin que, par la mort, Il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable, et qu'il délivrât ceux qui, par crainte de la mort, étaient toujours retenus dans la servitude" (Hébreux 2: 14).

Comment a-t-Il pris sur Lui cette nature, cette chair et ce sang? Il l'a fait par la naissance, en naissant d'une femme, et l'agent utilisé par Lequel Il est né d'une femme a été le Saint-Esprit.

"L'ange lui répondit: Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu" (Luc 1: 35).

Mais Il était aussi le Fils de l'homme. Et le chef, le second chef de la famille humaine était un homme, le nouvel homme, l'homme divino-humain, l'homme Jésus-Christ.

Maintenant qu'est-ce que cela signifie pour nous que Jésus-Christ soit devenu le second chef de cette famille humaine? Cela signifie que, tout comme par la création d'Adam tous les membres de la famille humaine ont été créés en lui, ainsi, lorsque le second homme a été créé "selon la justice et la véritable sainteté", tous les membres cette famille ont été créés en Lui. Cela signifie que, tout comme Dieu a vu en Adam tous les membres de la famille humaine, Il a de même vu en Christ, le second père de la famille, tous les membres de la famille divino-humaine; Il a ainsi vu en Lui tous Ses fils, toutes Ses filles, tous Ses descendants, tous ceux qui appartiennent à la famille. Peut importe qu'ils soient nés dans la famille ou non. Avant que Jacob et Ésaü ne naissent, Il a vu en eux deux nations. Peu importe qu'ils aient vu le jour dans la famille divino-humaine ou non, Dieu a créé en Jésus-Christ, le nouvel homme, tous les membres de la famille divino-humaine qui naîtraient ultérieurement dans cette famille.

Maintenant le fait que Christ ait pris notre chair, et que la Parole a été faite chair et a habité parmi nous, signifie beaucoup plus que la simple vie d'un homme de bien, qu'un bon exemple mis sous nos yeux. Il était le second père, Il était le représentant de l'humanité; et c'est lorsque Jésus-Christ a pris notre nature humaine et est né d'une femme qu'ont été unies l'humanité et la divinité. C'est alors que Jésus-Christ s'est donné, non pas simplement pour la famille humaine mais à la famille humaine. C'est-à-dire que Jésus-Christ Lui-même s'est uni à l'humanité, Il s'est identifié à l'humanité et Il est devenu l'humanité; Il est devenu "nous" et nous étions là en Lui. Cela signifie que Jésus-Christ a, en Lui-même, uni l'humanité et la divinité pour toute l'éternité, afin de prendre notre nature humaine et de la garder pendant toute l'éternité; il est donc aujourd'hui notre représentant dans le ciel, portant encore notre nature humaine; un homme divino-humain dans le ciel, aujourd'hui, Jésus-Christ.

Lisons-le dans Hébreux 10: 11-12:

"Et tandis que tout souverain sacrificateur fait chaque jour le service et offre souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés, cet homme, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu."

Un homme est là, assis à la droite de Dieu, et nous sommes là, assis en Lui. C'est ce que ce texte souligné en Hébreux 7 illustre -comment Dieu a vu en Adam toute la famille humaine et comment, en créant Adam, Il a créé toute la famille humaine. Mais ce texte de l'Écriture recèle davantage. Lisez de nouveau Hébreux 7: 9 et 10:

"De plus, Lévi, qui perçoit la dîme, l'a payée, pour ainsi dire, par Abraham; car il était encore dans les reins de son père, lorsque Melchisédech alla au-devant d'Abraham".

Lorsqu'Abraham a payé la dîme à Melchisédech, Lévi a payé la dîme en lui, car il était dans les reins de son père quand Melchisédech vint à sa rencontre. Tout ce qu'Abraham a fait, Lévi l'a fait en lui.

Lisez encore au chapitre 15 et 1 Corinthiens, versets 21 et 22:

"Car, puisque la mort est venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la résurrection des morts".

Vous désirez peut-être vous arrêter un moment pour réfléchir au fait que les deux morts sont survenues par un arbre; la mort est survenue par un arbre, la vie est survenue par un arbre. Adam a mangé du fruit défendu de l'arbre et la mort est venue sur la famille humaine. Christ a porté tous nos péchés sur [le bois d'un] arbre et Il a, par ce moyen, apporté la vie à la famille humaine.

"... la mort est venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ."

Adam est l'homme par lequel est venue la mort; Christ est l'homme par lequel est venue la résurrection des morts.

Lisez aussi Romains 5: 12 et les versets qui suivent. En lisant ce texte, gardez à l'esprit ces principes ainsi que le parallèle entre le premier Adam et le second Adam, ce que nous avons gagné par le premier Adam et ce que nous avons gagné par le second Adam. Du premier Adam, [nous avons reçu] le péché, une vie éphémère, la mort; du second Adam, la justice, la vie, la vie éternelle.

"C'est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort s'est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché." (Romains 5: 12)

"Parce que tous ont péché." Un seul acte à un moment donné totalement passé. Parce que tous ont péché; oui, tous ont péché:

"... car jusqu'à la loi le péché était dans le monde. Or, le péché n'est pas imputé quand il n'y a point de loi. Cependant la mort a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, même sur ceux qui n'avaient pas péché par une transgression semblable à celle d'Adam, lequel est la figure de celui qui devait venir. Mais il n'en est pas du don gratuit comme de l'offense; car, si par l'offense d'un seul il en est beaucoup qui sont morts, à plus forte raison la grâce de Dieu et le don de la grâce venant d'un seul homme, Jésus-Christ, ont-ils été abondamment répandus sur beaucoup. Et il n'en est pas du don gratuit comme de ce qui est arrivé par un seul qui a péché; car c'est après une seule offense que le jugement est devenu condamnation, tandis que le don gratuit devient justification après plusieurs offenses" (Romains 5: 13 à 16).

Le contraste se situe donc entre la condamnation et la justification, ou la justice. La mort est venue par le péché.

"Si par l'offense d'un seul la mort a régné par lui seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus-Christ lui seul. Ainsi, donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes. Car, comme par la désobéissance d'un seul homme beaucoup ont été rendus ["sont devenus" ou "ont été constitués"] (Traduction du Dr. Young) pécheurs, de même par l'obéissance d'un seul beaucoup ont été rendus [ou "constitués"] justes" (Romains 5: 17-19).

Nous voyons maintenant le contraste entre le premier Adam et le second Adam, entre le premier père de la famille et le second père de la famille. De l'un, nous avons obtenu un jugement qui condamne, de l'autre, une justification qui donne la vie. Par la désobéissance de l'un, beaucoup ont été constitués pécheurs, par l'obéissance de l'autre, beaucoup ont été constitués justes en Lui.

Vient ensuite l'idée que Jésus-Christ s'est donné Lui-même pour nous. Pensez-y un moment. Ce n'est pas un Jésus-Christ qui nous serait étranger, comme s'il ne possédait aucun lien de parenté avec nous, et se présentait simplement en disant: "Je mourrai pour l'homme". Non. Il est devenu homme et la divinité a été donnée à la famille humaine en Jésus-Christ. Mais la divinité s'est unie à l'humanité par la naissance, et Jésus est devenu son parent par la chair et le sang, le plus proche parent de chacun de nous. Lisez comment la chose était préfigurée dans Lévitique 25: 47 à 49:

"Si un étranger, si celui qui demeure chez toi devient riche, et que ton frère devienne pauvre auprès de lui et se vende à l'étranger qui demeure chez toi ou à quelqu'un de la famille de l'étranger, il y aura pour lui le droit de rachat, après qu'il se sera vendu: un de ses frères pourra le racheter. Son oncle, ou le fils de son oncle, ou l'un de ses proches parents, pourra le racheter; ou bien, s'il en a les ressources, il se rachètera lui-même."

Voilà où se trouve l'humanité. L'humanité s'est vendue au péché. Maintenant si l'humanité en est capable, elle peut se racheter. En est-elle capable? Non. Un proche parent peut alors la racheter. Mais qui est ce proche parent qui peut la racheter? Celui qui a pris part à la même chair et au même sang que nous. Ainsi donc, tel qu'exprimé dans Éphésiens 5: 30:

"Nous sommes membres de son corps et de sa chair et de ses os."

Et Il est notre proche parent.

Maintenant lisez de nouveau Hébreux 2:11 et voyez comment cette relation est reconnue.

"Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d'un seul. C'est pourquoi il n'a pas honte de les appeler frères, lorsqu'il dit: J'annoncerai ton nom à mes frères..."

Rappelez-vous Sa dernière prière, juste à la fin de Son ministère terrestre; Il dit:

"Je leur ai fait connaître [ai déclaré] ton nom, et je le leur ferai connaître..." (Jean 17: 26).

Et Il l'a fait; l'une de Ses dernières paroles a été: "Je leur ai déclaré ton nom." Ils étaient Ses frères. "J'annoncerai ton nom à mes frères, je te célébrerai au milieu de l'assemblée. Et encore: Je me confierai en toi. Et encore: Me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés." (Hébreux 2: 12).

Il est le second père de la famille. Voici Ses enfants.

Dans Marc 3: 31:

"Survinrent sa mère et ses frères, qui, se tenant dehors, l'envoyèrent appeler. La foule était assise autour de lui, et on lui dit: Voici, ta mère et tes frères sont dehors et te demandent. Et il répondit: Qui est ma mère, et qui sont mes frères? Puis, jetant les regards sur ceux qui étaient assis tout autour de lui: Voici, dit-il, ma mère et mes frères. Car quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, et ma mère."

Cela signifie que quiconque est né dans cette famille divine est aussi étroitement apparenté à Jésus-Christ - par la chair et le sang- qu'une mère l'est à son propre fils.

Lisez dans Luc 11: 27 et 28, et remarquez la pensée touchante:

"Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit: Heureux le sein qui t'a porté! Heureuses les mamelles qui t'ont allaité! Et il répondit: Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent!"

Alors cette femme regarda Jésus-Christ et écouta ses enseignements, il survint dans ce cœur de mère le sentiment de la merveilleuse bénédiction que pouvait représenter le fait d'être aussi étroitement unie à cet homme qu'une mère à son enfant. Qu'a-t-Il répliqué? "Oh oui! Dit-il, mais bénis plutôt soient ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la gardent." Car tous sont unis à Lui, chacun d'entre eux, exactement comme une mère l'est à son propre enfant. C'est-à-dire que chaque fils de Dieu est uni à Jésus-Christ, son Frère, son Père, son Sauveur, son Rédempteur, par les liens les plus étroits qui puissent exister dans ce monde.

 

Chapitre 2

Tous en Lui

(index)

Je ne vous demanderai pas maintenant de comprendre la leçon que nous allons aborder, je vous demanderai plutôt de recevoir et de croire tout ce que vous dira la Parole, parce que c'est la seule façon dont nous pourrons profiter de cette leçon. Le Juifs ont [un jour] perdu l'une des meilleures leçons, en fait la plus importante de toutes celles que Jésus cherchait à leur enseigner, parce qu'ils se "disputaient entre eux, disant : comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger?" Le même esprit pourrait aussi empêcher nos esprits et nos cœurs de comprendre cette leçon.

Colossiens 2: 10: "Vous avez, tout pleinement en lui". L'objectif spécial de notre étude sera à ce moment-ci de développer davantage la pensée exprimée dans Hébreux 7: 9 et 10:

"De plus, Lévi, qui perçoit la dîme, l'a payée, pour ainsi dire, par Abraham; car il était encore dans les reins de son père, lorsque Melchisédech alla au-devant d'Abraham."

Notre première étude nous a permis de mieux connaître le Chef de cette famille divino-humaine. Quel était notre lien avec le père de la famille spirituelle, de cette famille divino-humaine?

"Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous" (Jean 1: 14).

J'aimerais lire trois ou quatre textes pour montrer que, selon la teneur générale du sujet et en suivant plus strictement l'original, nous pouvons l'interpréter comme ceci:

"Et la Parole a été faite chair, et elle a habité en nous."

Nous avons le texte suivant de l'Évangile selon Matthieu pour exprimer l'idée générale que Dieu s'est manifesté en chair parmi les hommes:

"Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d'Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous." (Matthieu 1: 23).

Mais nous faisons face ici à une expression différente de la précédente tant en français que dans la langue originale, où nous trouvons "Emmanuel, Dieu avec nous".

Mais il existe d'autres textes où la traduction de la même expression originale nous donne "en nous". Ainsi:

"Nous connaissons que nous demeurons en lui, et qu'il demeure en nous" (1 Jean 4: 13), non pas parmi nous, mais "en nous".

"Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui; et nous connaissons qu'il demeure en nous par l'Esprit qu'il nous a donné" (1 Jean 3: 24).

"Afin que tous soient un comme nous sommes un, moi en eux, et toi en moi, afin qu'ils soient aussi en nous" (Jean 17: 21).

Vous observerez dans tous ces textes que dire "parmi nous" détruirait toute leur signification, et quoique cela ne détruit pas la signification du texte dans Jean 1: 14 de dire: "Il a habité parmi nous", l'essentiel de l'idée semble à mon point de vue nous échapper.

"Elle a été faite chair et a habité en nous."

Cela signifie que Jésus-Christ était le représentant de l'humanité, que toute l'humanité était concentrée en Lui, et qu'en prenant la chair, Il a pris l'humanité- Il a pris l'humanité et Il est dès lors devenu le père de cette famille divino- humaine. Il est devenu père en s'unissant de cette manière à l'humanité, et la chair qu'Il a prise et dans laquelle Il a habité était notre chair; nous étions là en Lui et Lui en nous, exactement comme Lévi était présent en Abraham; et comme tout ce qu'a fait Abraham Lévi l'a fait en Abraham, ainsi tout ce que Jésus-Christ a fait dans la chair, nous l'avons fait en Lui. C'est ici la plus glorieuse vérité du christianisme. C'est le christianisme même, c'est le noyau, la vie et le cœur du christianisme. Il a pris notre chair et notre humanité s'est retrouvé en Lui, et ce qu'il a ainsi accompli, l'humanité l'a accompli en Lui.

Maintenant, essayons de développer davantage cette idée.

"Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ!" (Éphésiens 1: 3).

Ce texte signifie qu'en plaçant toutes ces bénédictions spirituelles sur Christ alors qu'il était ici-bas dans la chair, Dieu les a [en même temps] placées sur nous, parce qu'il avait été fait chair, qu'il habitait en nous et que nous étions là en Lui; et c'est au moment où ces bénédictions ont été placées sur Jésus-Christ qui habitait en nous que nous avons été bénis de toutes les bénédictions spirituelles en Christ; la seule question qui importe maintenant pour nous est de savoir si nous avons profité et reçu les bénédictions qu'il nous a données en Lui?

"En lui Dieu nous a élus (choisis) avant la fondation du monde" (Éphésiens 1: 4).

Lorsqu'Il a élu Jésus-Christ, Il nous a élus en Lui, et nous avons été élus avant la fondation du monde en Lui; non pas vous et moi en tant qu'individus, élus de préférence à d'autres individus, notre salut personnellement assuré et exclusif mais chacun de nous élu en Lui. Chacun de nous a été élu en Lui. Chaque membre de cette famille divino-humaine a été élu quand Il a été élu, parce que nous étions là en Lui, et parce qu'il a été fait chair et a habité en nous.

Verset 6:

"à la louange de la gloire de sa grâce qu'il nous a accordée en son bien-aimé."

Quand le Père a dit à Son Fils: "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection", Il adressait en fait les mêmes paroles à chaque fils de cette famille divino-humaine. "Tu es mon fils bien-aimé en qui j'ai mis toute mon affection" -en Lui. A-t-Il été accepté[par Dieu]? Nous le sommes aussi, en Lui. Sommes-nous acceptés en vertu de ce que nous sommes, de ce que nous avons été ou de ce que nous pouvons être? Non, mais nous avons été acceptés en Lui, en Son Bien-aimé. C'est ainsi, nous sommes acceptés, en Lui.

Verset 11:

"En lui nous sommes aussi devenus héritiers."

A-t-Il sauvé Son héritage? A-t-Il racheté Son héritage? En a-t-Il payé le prix? Les épines ont-elles touché Son front, comme preuve du fait qu'Il a porté la malédiction de la terre, qu'Il a porté les souffrances pour la terre, qu'Il a ôté la malédiction de la terre, et qu'Il a récupéré Son héritage? Nous avons obtenu l'héritage en Lui qui a obtenu l'héritage, sauvé l'héritage et racheté l'héritage. Nous l'avons obtenu parce que nous étions là en Lui, et parce qu'il a été fait chair et qu'Il a habité en nous.

"Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions" (Éphésiens 2: 10).

Quand a-t-Il préparé ces bonnes œuvres dans lesquelles nous devons marcher? Lorsque nous étions en Lui, bien sûr. Que faut-il faire alors? Pratiquer les bonnes œuvres que Dieu a préparées d'avance afin que nous les pratiquions, selon ce que dit l'Écriture dans 1 Jean 2: 6:

"Celui qui dit qu'il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché lui-même."

Non pas tant comme une obligation mais comme une conséquence. Pourquoi? Étant donné que Dieu a préparé d'avance les bonnes œuvres pour que nous les pratiquions, "Celui qui dit qu'il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché lui-même" non pas comme une obligation, mais comme une suite logique, "il doit (aussi) marcher comme il a marché", parce qu'il est en Lui.

Nous lisons de même dans Colossiens 2: 6:

"Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui."

En Lui. Nous avons donc été crées en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres et Dieu les a préparées d'avance pour que nous les pratiquions; mais comment pratiquer ces bonnes oeuvres qu'il a préparées pour nous afin que nous les pratiquions? Simplement en marchant en Lui. Lisons Éphésiens 2: 6, et je lirai à partir de la version Syriaque la clause que je souhaite particulièrement. "Il nous a ressuscités ensemble", et le cinquième verset montre que cela veut dire ensemble avec Christ, car il précise: "Il nous a rendus à la vie ensemble avec Christ."

"Il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus le Messie."

"Il nous a fait asseoir ensemble dans le ciel en Jésus le Messie." Il a été fait chair, Il a habité en nous et Il est monté au ciel dans cette même chair humaine; puis, ayant fait la purification de nos péchés Il s'est assis à la droite du trône de la Majesté céleste. Lorsqu'Il est monté au ciel nous y sommes montés en Lui. Lorsqu'Il s'est assis à la droite du trône de la Majesté céleste, nous étions assis là en Lui. L'humanité est là, dans le ciel. Nous, notre humanité, notre chair est là et nous sommes assis là en Lui, parce qu'il est le Père de cette famille, et parce que chaque fils est en Lui tout comme Lévi était en Abraham et a payé la dîme en lui, même s'il n'était pas encore né. De même, quand Jésus a pris place à la droite du trône de la Majesté céleste, chaque enfant [de l'humanité] était assis là en Lui, merci Seigneur!

Chacune de ces vérités mériterait qu'on y consacre une heure d'étude. Nous sommes renversés par ce que Dieu a fait pour nous - la famille humaine! Ce qu'Il a fait pour nous ramener à Lui, pour restaurer Son image en nous, pour nous racheter, la condescendance de Jésus-Christ en venant ici-bas pour demeurer en nous, prendre notre chair, notre chair pécheresse, s'unir à la famille humaine, devenir le Père de la famille, se joindre à nous par la naissance, par les liens les plus étroits, des liens qui ne seront jamais brisés! Voilà l'amour de Dieu en Jésus-Christ! Il n'est pas simplement venu [nous visiter] tel un voyageur [en service commandé] pour régler une affaire; mais Il est venu dans ce monde et Il est devenu ce que nous sommes, Il a habité en nous! Il a rassemblé en Lui toute l'humanité invitant le Père à Le traiter comme le représentant de l'humanité; c'est ainsi que ce qu'Il a fait, nous l'avons fait ne Lui, et nous en recevons les bénéfices. Ce que nous avons fait, Il ne l'a pas fait; mais Il a été traité comme s'Il l'avait fait et Il en a reçu les conséquences - changeant complètement de place avec nous! C'était vraiment l'amour de Dieu en Jésus-Christ.

Nous lirons de nouveau Romains 6: 6 et ensuite le verset 10, Version Révisée:

"Sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fut détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché, car celui qui est mort est justifié [libéré] du péché. Mais si nous sommes morts avec Christ, nous savons que nous revivrons aussi avec Lui."

"Car il est mort (et nous sommes morts avec Lui), et c'est pour le péché qu'il est mort une seule fois; mais la vie qu'il vit, il la vit pour Dieu. Ainsi vous-mêmes, reconnaissez-vous comme morts au péché, mais comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ."

Lisons-le dans Hébreux 2: 9:

"Mais nous voyons Jésus, qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges afin de souffrir la mort couronné de gloire et d'honneur afin que, par la grâce de Dieu, il goûta la mort pour chaque homme."

Comment pouvait-Il goûter la mort pour chaque homme? [Ce fut possible] parce que chaque homme était en Lui; parce qu'Il avait revêtu Sa divinité de l'humanité; parce que toute l'humanité était concentrée en Lui. Remarquez les nombreuses façons dont les Écritures témoignent de ce fait:

"Il a été tenté comme nous en toutes choses."

Les tentations de l'humanité se sont retrouvées en Lui.

"Nous avons tous erré comme des brebis, chacun était tourné vers sa propre voie, et Jéhovah a amené sur lui la punition de nous tous." (Ésaïe 53: 6; traduction du Dr. Young).

Toutes ces choses se sont retrouvées en Lui. "Il a été fait péché" non pas pécheur, "mais il l'a fait devenir péché pour nous, lui qui n'a connu aucun péché," Il s'est chargé de tout, Il a porté tous nos péchés. Voyez-le aussi dans Ésaïe 53: 4:

"Assurément, ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé; cependant nous l'avons considéré comme puni, frappé de Dieu et affligé. Mais il a été blessé pour nos péchés, il a été meurtri (brisé) pour nos iniquités. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c'est pas ses meurtrissures que nous sommes guéris."

Pourquoi sommes-nous guéris? Parce que notre humanité a porté ces meurtrissures et que nous avons reçu ces meurtrissures en Lui.

Voyez comment cette pensée est présentée encore dans Romains 7: 4:

"De même, mes frères, vous aussi avez été, par le corps de Christ, mis à mort en ce qui concerne la foi..."

"Mis à mort". Notez la forme de l'expression, -"mis à mort" dans le passé quand l'évènement a pris place. Notez encore ceci, toujours dans le même ordre d'idées, dans Hébreux 10: 5:

"C'est pourquoi Christ, entrant dans le monde, dit: Tu n'as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m'as préparé un corps."

Le commentaire en marge mentionne: "Tu me l'as ajusté". La Version Syriaque nous dit: "Tu m'as revêtu d'un corps". Il a été fait chair et Il a habité en nous; nous étions ainsi le corps, et Il s'est revêtu de nous, afin que nous puissions [à notre tour] nous revêtir de Lui, car l'Écriture dit : "Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ". Mais nous n'aurions jamais pu le faire, s'Il ne s'était d'abord revêtu de nous. Mais Hébreux 10: 10 déclare:

"C'est en vertu de cette volonté que nous avons été sanctifiés par l'offrande du corps de Christ, une fois pour toutes". (Version Révisée).

Maintenant, comment a-t-il été possible que nous soyons mis ou que nous ayons été mis à mort en ce qui concerne la loi, par le corps de Christ? Cela a été possible parce qu'Il a été revêtu d'un corps, parce qu'Il a été fait chair, qu'Il a habité en nous, que nous étions là en Lui et que ce corps de chair était un corps de chair pécheresse (Romains 8: 3); nous pouvons donc être sûrs qu'il était comme le nôtre. C'est ainsi qu'Il a pu payer la pénalité de la loi par Son offrande. Mais ce corps était notre chair et nous étions là en Lui. Par l'offrande du corps de Christ, nous avons été mis à mort en ce qui concerne la loi, au travers de ce corps, pour que l'humanité (une humanité dans laquelle était enchâssée la divinité) puisse payer le prix [de la pénalité]. La Divinité et l'humanité étaient unies dans le corps de Christ et la pénalité a été payée. "Tu as amené sur lui la pénalité de nous tous"; et nous étions tous là en Lui pour recevoir la punition. Nous avons été mis a mort quant à la loi à un moment défini dans le passé. Nous avons été mis à mort en ce qui concerne la loi par l'intermédiaire du corps de Christ.

Lisons plus loin au chapitre 6 de Romains, verset 7:

"Car celui qui est mort est justifié [libéré] du péché."

"Le salaire du péché, c'est la mort", et quand une personne est morte, elle a payé la pénalité. De la même manière, celui qui est mort est justifié [libéré] du péché et c'est ici qu'intervient notre choix. Préférons-nous mourir nous-mêmes? Nous étions là en Lui, nous avons reçu la punition et nous avons payé la pénalité; désirons-nous nous prévaloir de ce fait? Ou préférons-nous payer nous-mêmes la dette et mourir nous-mêmes en dehors de Sa personne? C'est possible, mais "celui qui est mort est justifié [libéré] du péché." Le verset 8 dit:

"Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui."

Par conséquent, si nous acceptons le fait que nous sommes morts avec Lui, que nous sommes morts en Lui, et que nous le faisons nôtre, nous recevrons alors la vie en Lui, et par Lui.

Vous pouvez lire la même pensée dans Galates 2: 20, Version Révisée:

"J'ai été crucifié avec Christ; et ce n'est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi; et la vie que je vis maintenant dans la chair, je la vis dans la foi, la foi qui est dans le Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est donné lui-même pour moi."

Je lis la même chose dans Colossiens 2: 11, toujours dans la Version Révisée:

"Et c'est en lui que vous avez aussi été circoncis d'une circoncision que la main n'a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement de la chair."

En lui, vous avez été circoncis." Comprenez-vous l'idée que tout ce qu'Il a fait, nous l'avons fait en Lui? Voyez-vous que la seule question qui reste à régler est de savoir si nous sommes en Lui? C'est tout. Sommes-nous en Lui? Si c'est le cas, nous pouvons, dès notre entrée dans la famille, nous prévaloir de tous les droits et privilèges de la famille. Aussitôt que nous entrons dans la famille, nous entrons en possession de tout ce qu'a fait le Père de famille. Ceci est quelque peu illustré par les enfants qui naissent dans une famille terrienne. Ils ont certains droits sur tout ce que le père a bâti, sur tout ce qu'il possède comme propriété. L'enfant possède certains droits et réclamations et la loi les lui reconnaît. C'est une faible illustration qui suit la même ligne de pensée, parce qu'en naissant dans la famille divino-humaine et en prenant réellement notre place en Lui de notre propre gré, il est non seulement vrai que nous obtenons droits à certaines choses qu'Il possède et qu'Il a faites, mais aussi que tout ce qu'Il a fait et tout ce qu'il a appartient à chaque membre de la famille. Peut-on alors s'étonner de ce que l'apôtre Jean se soit soudain exclamé:

"Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu!" (1 Jean 31).

Ainsi, en tant que fils et membres de la famille, tout ce qu'Il a fait nous appartient; tout ce qu'Il possède est à nous; et tout ceci nous est accordé dès notre naissance dans la famille, au moment même où nous devenons fils de Dieu. La question qui surgit ensuite est: Qu'en est-il de l'expérience chrétienne dans un tel contexte? Tout est en Lui. Tout ce que nous faisons, nous le faisons en Lui, si nous luttons, nous luttons en Lui. Tout est en Lui et l'expérience chrétienne peut se résumer ainsi, -ce que nous avons fait en Lui à ce moment-là, sans aucun choix de notre part, Il le fera maintenant en nous en vertu de notre propre choix. Nous aurons ensuite une expérience chrétienne riche et valable. Tout ce que nous avons fait en Lui l'a été sans choix ni consentement de notre part; sans même nous avoir demandé si nous le voulions, Il s'est présenté, a pris notre chair et Il est venu habiter en nous; Il l'a fait en nous et nous l'avons fait en Lui sans même nous l'avoir demandé, sans aucun choix, sans aucun effort de notre part.

Maintenant, Il désire que ce qui a été fait en Lui sans aucun choix ni décision de notre part, Il puisse aussi le faire en nous, en vertu de notre propre choix et avec notre consentement volontaire, et que notre choix soit toujours constant sur ce point: rester en Lui, continuer à Le choisir et à être en Lui. Voilà ce qu'est l'expérience chrétienne! C'est l'expérience que Paul nous présente dans son Épître aux Galates:

"Mais, lorsqu'il plut à celui qui m'avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m'a appelé par sa grâce, de révéler en moi son Fils..." (Galates 1: 15 et 16).

C'est maintenant le bon moment de mentionner que cette union, en vertu de laquelle nous sommes en Lui, est d'une telle nature qu'elle est impossible à moins qu'il ne soit aussi en nous et qu'Il puisse ainsi révéler Son Fils "en moi".

Voyez cette pensée dans Timothée 1: 16:

"Mais j'ai obtenu miséricorde, afin que Jésus-Christ fît voir en moi le premier toute sa longanimité".

Jésus-Christ a démontré toute Sa longanimité, Il l'a fait quand Il était ici-bas et Il a aussi voulu le démontrer dans l'apôtre Paul.

Voyez [maintenant] ce qui est écrit dans 1 Jean 4: 2 à 4:

"Reconnaissez à ceci l'Esprit de Dieu: tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu."

Il ne s'agit pas ici de ceux qui confessent que Jésus-Christ est venu en chair, mais plutôt de toute personne qui a confessé et qui confesse que Jésus-Christ est venu dans sa propre chair. Mais direz-vous, le texte ne peut vouloir dire une telle chose. Arrêtons-nous un instant. Tout esprit qui confesse une telle chose est de Dieu. Maintenant, quand Jésus-Christ était ici dans la chair et que les démons venaient à Sa rencontre, ne Le reconnaissaient-ils pas chaque fois comme Jésus-Christ venu en chair? Ils disaient:

"Nous savons qui tu es, le Saint de Dieu."

Étaient-ils envoyés par Dieu? Est-il correct de simplement dire qu'il s'agit de toute personne qui confesse que Jésus-Christ est venu ici-bas? Les démons croient et ils tremblent, mais leur foi ne peut les justifier; or, l'Évangile consiste justement à être justifié par la foi, à posséder Christ en vous, l'espérance de la gloire. Cet esprit vient de Dieu. Tout esprit qui ne confesse pas que Jésus-Christ est venu dans la chair n'est pas de Dieu, c'est l'esprit de l'Antéchrist, peu importe où et quand vous le rencontrez, cela ne fait aucune différence. Tout esprit qui ne confesse pas que Jésus-Christ est venu dans la chair est celui de l'adversaire; il est l'Antéchrist et il vient d'un esprit d'opposition; et c'est l'essence même de l'Antéchrist de nier de fait qui est en premier lieu [la base même et] le fondement général du christianisme, et en second lieu, la vie et l'ensemble du christianisme de chaque individu, c'est-à-dire Christ en lui, l'espérance de la gloire.

Chapitre 3

L'expérience chrétienne

(index)

Nous continuerons cette fois l'étude de l'expérience chrétienne et la façon dont nous pouvons l'obtenir.

"Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu" (2 Corinthiens 5: 21).

"Or, c'est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, lequel a été fait pour nous sagesse de Dieu, justice, sanctification et rédemption" (1 Corinthiens 1: 30).

"Car nulle chair ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c'est par la loi que vient la connaissance du péché. Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice de Dieu (et c'est ce que nous sommes faits en lui afin que nous puissions devenir justice de Dieu en lui) par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient, car il n'y a pas de différence" (Romains 3: 20 à 22).

Or, la loi et les prophètes rendent témoignage de la justice de Dieu; elle est acceptable parce qu'elle montre ce que Jésus-Christ est devenu pour nous. Et cela pour que nous puissions le devenir en Lui afin que la justice de Dieu puisse satisfaire les exigences de l'expérience chrétienne.

Lorsque nous devenons justice de Dieu en Lui, toutes les conditions sont satisfaites ici même et dans le ciel; c'est l'expérience chrétienne, mais elle est toute en Lui, toujours en Lui.

Lisons à nouveau:

"Il n'y a donc aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ qui marchent non selon la chair, mais selon l'Esprit" (Romains 8: 1).

"Il n'y a donc aucune condamnation". Il n'y a aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. C'est tout, mais c'est suffisant. Mais n'a-t-Il pas été condamné? Et n'avons-nous pas été condamnés en Lui?

Lisons le récit de l'expérience de Christ alors qu'Il était devant le souverain sacrificateur:

"Vous avez entendu le blasphème. Qu'en pensez-vous? Tous le condamnèrent comme méritant la mort" (Marc 14: 64).

Tous le condamnèrent comme méritant la mort.

"L'un des malfaiteurs crucifiés l'injuriait, disant: N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même et sauve-nous! Mais l'autre le reprenait, et disait: Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation? Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes; mais celui-ci n'a rien fait de mal" (Luc 23: 39 à 40).

"Pilate lui dit: Qu'est-ce que la vérité? Après avoir eu dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit: Je ne trouve aucune faute en lui" (Jean 18: 38).

"Voici, je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucune faute" (Jean 19: 4).

"Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le, car, moi, je ne trouve aucune faute en lui" (Jean 19: 6).

"Hommes Israélites, écoutez ces paroles! Jésus de Nazareth, un homme [ remarquez, un homme] auquel Dieu a rendu un témoignage d'approbation devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu'il a opérés par lui au milieu de vous... " (Actes 2: 22).

Encore un autre texte:

"Car ce n'est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, c'est celui que le Seigneur recommande" (2 Corinthiens 10: 18).

Le récit est clair. Jésus-Christ a été condamné par les chefs religieux de l'époque comme méritant la mort, mais l'un des malfaiteurs qui était à Ses côtés savait que c'était une condamnation injuste et il l'a déclaré. Pilate, qui représentait le pouvoir civil, a dit par trois fois: "Je ne trouve aucune faute en lui"; et quoique soumis à la pression des chefs religieux, il leur a déclaré: "Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le." Son témoignage confirme qu'Il était un homme approuvé de Dieu.

Cette leçon s'applique de très près à notre propre situation: "Il n'y a donc aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ." Et pourtant, ceux-là mêmes qui sont en Jésus-Christ seront condamnés par les leaders religieux de notre époque et sous la pression de ces leaders, le pouvoir civil cédera et ne persécutera nul autre qu'un "homme approuvé de Dieu".

Mais "il n'y a aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ". C'est-à-dire que Dieu ne nous condamne pas; qu'importe alors si un homme nous condamne? Cela n'a aucune valeur. Lorsque les Écritures déclarent que Jésus de Nazareth était un homme approuvé de Dieu, elles affirment que tout homme qui est en Lui est aussi approuvé de Dieu.

Une autre pensée. Notez ce que disent les Écritures: "Il n'y a donc maintenant aucune condamnation". Elle ne dit pas: "Il n'y a donc maintenant aucune culpabilité". La première chose à faire devant les tribunaux terrestres est de démontrer la culpabilité, la suivante consiste à rendre la sentence. La première fonction du Saint-Esprit est de convaincre de péché, non dans le but de condamner, mais dans le but d'accorder un pardon gratuit. Ainsi, il peut y avoir culpabilité, mais il ne faut pas confondre culpabilité et condamnation. La fonction suivante de l'Esprit est de convaincre de justice, et le but de Dieu en apportant cette conviction est toujours de pouvoir accorder un pardon gratuit et non de condamner.

Le texte nous suggère aussi une autre idée: "Aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ". Allons maintenant au chapitre 35 des Nombres. Nous pouvons donner un bref aperçu de ce chapitre. C'est l'histoire de l'assignation des villes de refuge, et vous vous souvenez que lorsqu'un homme en avait tué un autre, il pouvait s'enfuir vers l'une de ces villes de refuge. S'il était démontré après enquête que le meurtre n'avait pas été commis par malice ou intentionnellement, le meurtrier était en sécurité tant qu'il demeurait dans cette cité de refuge et on ne pouvait pas le condamner. Mais s'il sortait de la ville, il pouvait encourir la peine. Ces cités de refuge étaient dispersées sur tout le territoire d'Israël de telle sorte qu'il était impossible pour une personne se trouvant à l'intérieur des frontières d'être à plus d'une demi-journée de marche de l'une d'elles, et les routes menant à ces villes étaient toujours gardées en bonne état et des panneau indicateur "REFUGE" s'élevaient tout le long de ces routes afin que le fuyard évite de perdre du temps et de s'égarer.

Voyez-vous à quel point la leçon s'applique parfaitement à notre cas? Jésus-Christ n'est pas loin de chacun de nous, et Dieu a rendu la route qui mène à Lui aussi facile que possible, le chemin étant toujours ouvert et réparé. De plus, partout, il est bordé d'enseignes indiquant le chemin qui mène à Jésus-Christ, le refuge, si bien qu'aussitôt qu'un homme est en Lui, il est à l'abri de celui qui le poursuit, aussi longtemps qu'il demeure en Lui. S'il Le quitte, c'est à ses propres risques. Il devra en subir la pénalité, mais s'il demeure en Lui, il est en sécurité. "Il n'y a aucune condamnation."

Dans l'épître aux Philippiens, il est dit:

"Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ. Oui, et même je regarde toutes choses comme une perte à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j'ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et d'être trouvé en lui, non avec ma justice qui viendrait de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi" (Philippiens 3: 7 à 9).

C'est cette justice de Dieu que nous devenons en Lui. L'expérience de Paul fut celle d'un parfait pharisien. Il donne la liste de ses bons points: sa naissance, sa généalogie, ses œuvres, "irréprochable, à l'égard de la justice de la loi." Mais lorsqu'il s'est vu tel qu'il était en comparaison de Jésus-Christ, et qu'il a vu toutes les œuvres qu'il avait faites en comparaison de la perfection de la justice de Jésus-Christ, non seulement il a dû compter tout ce qu'il avait fait comme sans valeur, mais il a compris que toutes ses œuvres n'étaient en réalité que pure perte. C'était une quantité négative à inscrire à côté du débit. Il devait s'en repentir et "être trouvé en Lui". Il lui suffisait dorénavant d'être trouvé en Lui. Remarquez comment il compare ce qu'il a découvert en lui et ce qu'Il a trouvé en Christ, et voyez quel désir il avait d'être trouvé en Christ plutôt qu'en lui-même.

"Vous êtres complets en lui" (Colossiens 2: 6).

Lisons le texte de Colossiens 2, en commençant par le verset 6:

"Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui, étant enracinés et fondés en lui, et affermis par la foi, d'après l'enseignement qui vous a été donné, et abondez en actions de grâces. Prenez garde que personne ne vous dépouille..."

C'est-à-dire: ne vous vole, ne fasse de vous sa proie, ne vous mette à nu, ne vous dévêtisse. Vous voyez que nous devons être en Jésus-Christ; nous devons être revêtus du Seigneur Jésus-Christ. Maintenant, soyez sur vos gardes de peur que quelqu'un ne vous enlève ce vêtement de noces, la justice de Dieu que nous avons en Lui.

"Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, et non sur Christ. Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité..."

Non pas comme une masse informe, mais "en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité" dans un corps, corporellement, parce qu'un corps avait été préparé pour lui.

"Tu m'as préparé un corps" (Hébreux 10: 5).

Maintenant, dans ce corps, c'est-à-dire dans la chair, "habite toute la plénitude de la divinité", et toute la plénitude de la divinité était dans ce corps, et y habitait corporellement. Voyez-vous la force de cette déclaration, -corporellement, dans le corps, non comme une masse indéfinie, mais comme s'étant revêtue d'un corps?

"Et vous êtes complets en lui".

Ou mieux encore, selon la Version Révisée:

"Vous êtes remplis en lui" (Colossiens 2: 10).

Que sommes-nous sans Lui? Rien... rien. Si nous essayons d'être quelque chose, nous ne pouvons être que la forme de cette chose. C'est du formalisme. Vous vous rappelez que la loi nous a été transmise par Moïse, mais "la grâce et la vérité" ou comme le dit la Version Syriaque, "la grâce et la réalité sont venues par Jésus-Christ". Maintenant, il est vrai que nous avons dans la loi la forme de la vérité, mais la réalité est en Jésus-Christ. Or, n'importe quel homme qui tente de devenir meilleur, qui essaie de se conformer aux exigences de la loi divine sans Christ, n'est qu'un formaliste. Il ne possède que la forme. Ce n'est rien d'autre qu'une lettre morte. Il est tout à fait correct d'avoir la forme, mais la forme doit être remplie. Maintenant, "vous êtes remplis en lui". La même forme est là, la loi y est aussi présente, mais au lieu de n'être simplement qu'une forme morte, une sorte de squelette légal, elle est vivante, et "nous [en] sommes remplis en lui."

Nous pouvons pousser la réflexion plus loin comme vous pouvez l'imaginer, car cette idée est omniprésente dans les Saintes Écritures. Tout est en Lui. Et ces pensées jettent un flot de lumière sur le sujet de la justification et de la sanctification. Elles m'ont permis de clarifier une grande partie de ce qui restait obscur et confus dans mon esprit sur le sujet de la justification et de la sanctification. Lisons de nouveau dans Romains 5. Il serait bien de lire une bonne partie du chapitre, mais nous allons passer directement aux versets 17, 18 et 19.

"Car si par l'offense d'un homme la mort a régné par lui seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus-Christ seul. Ainsi donc, comme par l'offense d'un seul le jugement a apporté la condamnation à tous les hommes, de mêmes par la justice d'un seul, le don gratuit a apporté la justification qui donne la vie à tous les hommes. Car, comme par la désobéissance d'un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs (ont été constitué pécheurs), de même par l'obéissance d'un seul beaucoup seront rendus justes (ou constitués justes)" (Romains 5: 17 à 19).

Maintenant, n'est-il pas parfaitement clair à partir du verset 18 que tout comme la condamnation a atteint tous les hommes, ainsi la justification qui donne la vie s'est étendue à tous les hommes? C'est parfaitement clair. La pensée me semble être celle-ci: qu'en Jésus-Christ tous les hommes ont été justifiés.

"Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour tous" (verset 8).

Est-Il mort pour tous?

"Afin que, par la grâce de Dieu, il souffrit la mort pour tous" (Hébreux 2: 9).

Maintenant, si tous les êtres humains devaient décider d'un coup de se repentir et de se tourner vers Dieu sur-le-champ, serait-il nécessaire que Dieu apporte des modifications à Son plan? Ne voyez-vous pas qu'Il a déjà tout accompli, pour tous les hommes?

Revenons au parallèle entre le premier et le second Adam. Par l'offense d'un seul, par la désobéissance d'un seul, plusieurs ont été constitués pécheurs, -c'est-à-dire qu'Adam a par sa désobéissance permis au péché d'entrer dans la chair. Chaque descendant d'Adam, en conséquence de ce seul acte possède une tendance au péché qui l'amènerait à commettre lui-même le péché s'il refusait de lutter contre elle. Cependant aucune culpabilité morale ne lui sera imputée comme descendant d'Adam- à moins qu'il ne cède à cette tendance. Mais en ne luttant pas contre elle, il cédera et le péché apparaître en lui.

Maintenant, par l'obéissance d'un seul beaucoup seront rendus justes; ou encore, par l'obéissance d'un seul homme, le don gratuit a apporté la justification qui donne la vie à tous les hommes. C'est-à-dire qu'en vertu de l'union du divin avec l'humain en Christ, et du fait que la pénalité L'a frappé pour tous les hommes, Il "a fait retomber sur Lui le châtiment de tous". Pour cette raison, chaque être humain reçoit un penchant, ressent une attirance pour la justice; et s'il ne résiste pas, il sera attiré vers la justice, mais il ne recevra rien pour son propre bénéfice à cause de cette justice ou de cette attirance vers la justice, à moins qu'il ne se soumette lui-même à cette tendance. Il sera attiré à Christ, il sera en Christ, et il recevra alors personnellement les bénéfices de la justification qui donne la vie, venue sur tous les hommes, exactement comme, dans l'autre cas, il reçoit personnellement la condamnation ayant frappé tous les hommes en Adam, en cédant à cette tendance au péché.

Maintenant, nous l'avons mis sous forme de diagramme pour que le sujet soit bien clair:

JUSTIFIÉ

SA PART

NOTRE PART

Par Sa grâce : Tite 3: 7

" Étant justifiés gratuitement par sa grâce"

Par la foi : Romains 5: 1

"Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu"

Par Son sang : Romains 5: 9

"Maintenant que nous sommes justifiés par son sang..."

Par les œuvres : Jacques 2: 24

"Vous voyez que l'homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement"

 

La justification par la grâce, dans Tite 3: 7: "Étant justifiés gratuitement par sa grâce". Justifiés par Son sang, selon Romains 5: 9; "Maintenant que nous sommes justifiés par son sang". Par la foi: "Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu" (Romains 5: 1). Par les œuvres: "Vous voyez que l'homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement"(Jacques 2: 24).

Maintenant, il existe une grande confusion à cause de notre incapacité à saisir clairement ces méthodes de justification. La justification par "la grâce", la grâce divine- est la source de toute justification. La justification "par son sang", le sang de Christ (le sang est la vie) était le canal divin par lequel la justification devait être apportée à l'humanité, en s'unissant Lui-même, en unissant Sa vie avec celle de l'humanité. "Par la foi", c'est la méthode par laquelle l'individu saisit et applique à son propre cas la justification qui vient de la grâce au travers du sang de Christ. "Par les œuvres": l'évidence extérieure que l'individu s'est appliqué, par la foi, la justification qui vient de la grâce au travers de Son sang. Maintenant, la justification par la grâce constitue la part de Dieu. La justification par Son sang est aussi la part de Dieu, qu'Il a accomplie pour chaque être humain, en sa faveur. Il a fait tout cela pour la justification de chaque être humain; Sa grâce est offerte gratuitement à chaque être humain et Son sang est le canal par lequel elle coule vers chaque être humain; et "nous estimons que si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts" (2 Corinthiens 5: 14), cela vient donc de la grâce divine. Mais quoiqu'Il ait réalisé toutes ces choses pour chaque être humain, elles n'ont d'efficacité que pour ceux qui s'en saisissent personnellement par la foi, qui s'emparent de la justification fournie. Elle est gratuitement donnée à chacun, mais l'individu doit se saisir de cette justification pour son propre bénéfice, par la foi en Lui. Ainsi, la provision accomplie gratuitement pour tous vaut maintenant pour lui individuellement; et quand, par la foi, il s'est appliqué personnellement la justification qui vient de Dieu au travers du sang de Christ, les œuvres de Christ paraissent en lui, comme une conséquence, comme résultat inévitable.

Par conséquent, peu importe la méthode de justification mentionnée, cela ne fait aucune différence pour la personne qui est en Jésus-Christ. Qu'elle soit justifiée par la grâce, comme il se doit bien sûr, et toutes les autres conséquences suivront. En étant justifiée par la grâce, elle devient alors justifiée par le sang, en vertu de sa propre foi, et les œuvres feront leur apparition; vous pourrez le constater à n'importe quelle étape. Si l'individu est réellement justifié par les œuvres de la foi et si vous dites qu'il est justifié par les œuvres, il est évident que tout le reste précède. Ceci devrait mettre un point final à nos discussions pour déterminer si nous sommes justifiés par la foi ou par les œuvres, si c'est par grâce ou d'une autre manière. Une personne qui se trouve véritablement et personnellement justifiée doit l'être en chaque type de justification. Lorsqu'une personne est réellement justifiée et manifeste l'un de ces quatre types, les trois autres sont tous sous-entendus.

Passons maintenant à une autre idée: cette justification, cette justice, constitue, en résumé, la justice imputée. Rappelons-nous qu'elle a été donnée à l'humanité; c'est-à-dire que cette justice a été fournie quand Jésus-Christ a été donné à l'humanité. Il ne nous apporte pas non plus une chose totalement extérieure à nous-mêmes, comme un étranger qui nous offrirait un livre en disant: "Tiens, prends-le. C'est ton billet pour le ciel." Non, nous ne pouvons pas y entrer en présentant un billet. Il est devenu humanité et Il est "le Seigneur notre justice". Lorsqu'Il s'est incarné, Il est devenu un avec nous et nous sommes un avec Lui. Dieu nous regarde comme un avec Lui et donc justes en Lui, un dans tout ce qu'Il est. Voilà d'où vient notre justification.

Notre justification vient ainsi en recevant Celui qui est "le Seigneur, notre justice" comme un don à l'humanité, en vertu d'une union rédemptrice, de l'union de nos vies. Elle est donc à la fois intérieure et extérieure; elle nous pénètre de bord en bord; elle n'est pas comme un vêtement dont on se couvrirait, mais elle est en nous et sur nous, et elle est vie d'un bout à l'autre. Mais elle est totalement imputée; elle est totalement donnée; il existe cependant une raison derrière cette idée du don de la justice. Cette justice que nous recevons a été réellement et totalement accomplie en Lui alors que nous étions en Lui, de telle sorte que cette justice est notre justice en Lui, mais elle est un don toujours imputé. Il y a cependant une différence entre cette idée et l'idée de nous donner une chose tout à fait inédite et inconnue auparavant.

Nous étions en Lui lorsqu'Il a accompli cette justice, mais la justice que nous avons accomplie en Lui a été accomplie sans choix ni consentement de notre part, exactement comme le péché commis par Adam l'a été sans choix ni décision de notre part. Maintenant, l'expérience chrétienne consiste à nous saisir de la justice par la foi, en naissant dans la famille; et ce que nous avons fait en Lui sans l'avoir choisi ni voulu, Il le fera ensuite en nous en vertu de notre consentement constant et de notre propre choix. C'est toujours un don, totalement compris en Lui. Il en a pris l'initiative sans avoir attendu que nous l'ayons. "Lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour des impies" (Romains 5: 6 et 8). Il a ainsi tout accompli d'une manière merveilleuse, c'est certain, en Lui. Il l'a fait en s'unissant Lui-même à l'humanité et en amenant l'humanité à s'unir de même en Lui.

Par la suite, étant nés dans la famille et nous étant unis à Lui, tout ce qu'Il a fait est devenu nôtre. Mais ceci fera-t-il germer en nous une idée de propre justice? Pas du tout, car tout est " don". La grâce est un don, le sang est un don, la foi que nous exerçons est un don et les œuvres sont accomplies par cette foi qui est elle-même un don. Tout vient de Lui, et cependant, le merveilleux plan de Dieu est que tout soit fait en Lui, et en nous par cette union de nos vies. Lorsque Jésus-Christ s'est uni à l'humanité, Il s'est uni à la race humaine actuelle, tout comme Il s'est uni à celle de n'importe quelle autre époque. C'est-à-dire qu'Il s'est uni à toute la descendance de l'homme, à l'ensemble de la famille humaine.

L'idée qui suit aidera peut-être à mieux l'illustrer. Il nous dit: "Je suis le cep, vous êtes les sarments". Or, quand Il s'est uni à ce cep que constitue l'humanité, Il s'est uni à l'arbre généalogique humain de toutes les époques, et peu importe où vous vous situez dans l'histoire humaine, Jésus-Christ S'est joint à votre lignée autant qu'à celles qui l'ont précédée. Les générations naissent et passent, mais la vague de l'humanité continue de couler, les branches poussent et sont brisées, mais le cep continue de croître, année près année. Et cette année, lorsque les branches se sont additionnées à la vigne, il s'agissait de la même vigne qui avait porté du fruit pendant toutes ces années, mais il y avait simplement une branche différente, c'est tout, une branche différente cette année. Et voici les branches, elles sont apparues sur la vigne en cette génération; le fruit de la vigne doit maintenant paraître sur ces branches. N'est-ce pas la même vigne qui a déjà portée du fruit? Jésus-Christ n'était pas simplement un homme, surgissant comme un phénomène isolé à une époque particulière. Il était humain. Il était nous. Nous étions tous en Lui. Quel merveilleux plan! Quel plan merveilleux!

Mais qu'advient-il de l'idée de sanctification en rapport avec cette justification [que nous venons d'exposer]. D'abord, la sanctification n'existe pas au moment où l'homme naît dans la famille, parce qu'Il est en Lui. Toute sa justice est imputée. Il est considéré comme juste et l'est complètement en Lui. Maintenant, par la soumission, en s'abandonnant, et en étant toujours justifié par la foi, cette vie, cette justice qui est vie commence à agir en lui et forme une union vitale. Elle commence à faire partie de l'homme. Comme si le sang qui donne la vie commençait à circuler dans son système et à prendre la place des choses mortes et anciennes, le changement commence à se faire sentir dans le système, le reliant maintenant à la source divine. Cette vie divine se déverse alors en lui et circule au travers de son être; la vie divine ainsi reçue commence alors à se manifester, tout ceci s'accomplissant en Lui seul et par Lui uniquement, -c'est la sanctification. En continuant ainsi à s'abandonner, il est pendant tout ce temps justifié, mais il continue à s'abandonner à ce courant de vie divine qui agit en lui de plus en plus; il s'abandonne aux motivations de cette vie plutôt qu'aux motivations pécheresses présentes dans ses membres. Plus il s'abandonne aux impulsions de cette vie, plus il croît dans la sanctification. Sa justification ne diminue pas d'un iota, pour ainsi dire, mais la somme de sa justification et de sa sanctification constituent pendant tout ce temps la perfection.

Pendant tout ce temps sa justification ne diminue pas, même s'il croît dans la sanctification; et c'est le but de Dieu que toute la justice donnée à une personne au moment où elle naît dans la famille de Dieu et croit en Jésus-Christ, soit accomplie en elle en vertu de sa propre volonté et d'un consentement constant. En Lui était la vie. C'est là tout le secret. En Lui était la vie. En dehors de Lui, il n'y a point de vie. Lorsque nous nous unissons à Lui en naissant dans la famille, nous recevons alors la vie. Puis, le sang qui donne la vie coule en nous et la justice qui donne la vie nous est communiquée. Mais la vie de Jésus-Christ n'est pas une chose stagnante ou inactive. C'est la vie! Et la vie se manifeste toujours. Nous ne sommes que les instruments de la justice. La vie de justice nous utilise simplement comme des instrument volontaires et soumis.

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