QUARANTE ANS DANS LE DÉSERT

LE TYPE ET L'ANTITYPE

Taylor G. Bunch     

(catalogue)

"Frères, je ne veux pas que vous ignoriez que nos pères ont tous été sous la nuée, qu'ils ont tous passé au travers de la mer, qu'ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer, qu'ils ont tous mangé le même aliment spirituel, et qu'ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher c'était Christ. Mais la plupart d'entre eux ne furent point agréables à Dieu, puisqu'ils périrent dans le désert.

"Or, ces choses sont arrivées pour nous servir d'exemples, afin que nous n'ayons pas de mauvais désirs, comme ils en ont eu. Ne devenez pas idolâtres, comme quelques-uns d'eux, selon qu'il est écrit: Le peuple s'assit pour manger et pour boire; puis ils se levèrent pour se divertir. Ne nous livrons point à l'impudicité, comme quelques-uns d'eux s'y livrèrent, de sorte qu'il en tomba vingt-trois mille en un seul jour. Ne tentons pas le Seigneur, comme le tentèrent quelques-uns d'eux, qui périrent par les serpents. Ne murmurez point, comme murmurèrent quelques-uns d'eux, qui périrent par l'extermination. Ces choses leur sont arrivées pour servir d'exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles. Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber!" (1 Corinthiens 10: 1 à 12).

Selon ce texte, les expériences de l'ancien Israël, dans le mouvement de l'Exode, furent un type des expériences de l'Israël moderne, dans le mouvement adventiste. Ce sont des mouvements parallèles. L'ancien Israël "littéral" fut appelé hors de l'ancienne Egypte "littérale", et conduit à travers le désert jusqu'à la terre promise de Canaan. L'Israël spirituel moderne est appelé hors d'Egypte et de la Babylone spirituelles modernes, symboles des ténèbres et de la confusion, et il est conduit à travers le désert du péché jusqu'à la terre de la Canaan céleste. Le texte ci-dessus est un appel au peuple adventiste à étudier les expériences et les voyages de l'ancien Israël dans le mouvement de l'exode. Les livres de l'Exode, du Lévitique, des Nombres, du Deutéronome et de Josué doivent être étudiés très soigneusement par les Adventistes puisqu'ils approchent des frontières de la Canaan céleste.

"Il m'a été montré que l'esprit du monde envahit rapidement l'église. Vous suivez la même voie que l'ancien Israël. Il y a le même abandon de votre sainte vocation en tant que peuple particulier de Dieu." Testimonies, vol. 5, p. 75.

"Le péché de l'ancien Israël consistait à ne pas tenir compte de la volonté expresse de Dieu et de suivre leur propre voie selon les directives de cœurs non-sanctifiés. L'Israël moderne suit rapidement les traces de l'ancien Israël et le déplaisir du Seigneur pèse sur eux, d'une manière aussi certaine." Id., p. 94.

"Les mêmes désobéissances et échecs, constatés dans l'église juive, ont caractérisé, dans une plus grande mesure, le peuple qui a reçu cette grande lumière du ciel dans ces derniers messages d'avertissement. Laisserons-nous l'histoire d'Israël se répéter dans notre expérience?" Id., p. 456.

Remarquons brièvement quelques-unes de ces similitudes. Les deux mouvements sont apparus en accomplissement de prophéties d'une époque précise, et ils débutèrent au moment indiqué. (Cf. Genèse 15: 13-16; Daniel 8: 14). L'ancien Israël fut délivré de l'esclavage égyptien afin qu'il puisse servir Dieu et garder ses lois. (Psaume 105: 43-45). Dans le même but, l'Israël moderne est appelé hors de la Babylone spirituelle. Le Sabbat est un signe et une épreuve de fidélité pour les deux mouvements. Juste avant la délivrance d'Israël hors d'Egypte, Dieu déversa sa colère par les dix plaies, les sept dernières frappant seulement les Egyptiens. Juste avant la délivrance du peuple adventiste, de ce monde, de ses persécutions et de son esclavage, la colère de Dieu se manifestera encore par les dix plaies, dont les sept dernières frapperont seulement les méchants. La délivrance d'Israël en Egypte arriva à minuit, et la délivrance finale du reste de l'église, de la sentence de mort, arrivera aussi à minuit. Les organisations des deux mouvements sont presque identiques. La réforme concernant la santé fait partie des deux mouvements qui ont été affligés par la présence d'une "multitude mélangée" qui causa la plupart des ennuis le long du chemin. Satan, par des attaques de l'extérieur et des apostasies de l'intérieur, a tenté d'arrêter le mouvement de l'Exode et de l'empêcher d'atteindre la terre promise. Mais ce même mouvement qui quitta l'Egypte a atteint Canaan, les rebelles étant tous exclus avant la traversée du Jourdain. L'histoire du mouvement adventiste sera fidèle au type. (Cf. Deutéronome 6: 23; Jérémie 16: 14-16, 19; Ésaïe 11: 10, 12, 16; Josué 20: 33-38).

"Par un prophète l'Eternel fit monter Israël hors d'Egypte, et par un prophète Israël fut gardé." (Osée 12: 14). Non par des prophètes, mais par un prophète. Moïse, ce prophète, mourut à la frontière de la terre promise après avoir entrevu l'héritage. Avant sa mort, pourtant, le Seigneur donna par lui toutes les instructions nécessaires pour faire arriver Israël et l'établir dans la terre promise. Josué ne fit qu'accomplir les instructions données par l'intermédiaire de Moïse. Non pas par des prophètes mais par un prophète, le mouvement adventiste fut, et continuera à être dirigé et préservé. Le prophète mourut à la frontière de la Canaan céleste, après avoir entrevu en vision la gloire de la terre promise. Par ce prophète, le Seigneur donna toutes les instructions en détail pour faire arriver le peuple adventiste à destination. Avec toutes les instructions nécessaires pour tout le voyage, on a l'Esprit de Prophétie comme si le prophète était toujours vivant. C'est le devoir des dirigeants de ce mouvement de suivre les directives pour le voyage et l'entrée dans le pays céleste.

Après leur délivrance à la Mer Rouge, les Israélites chantèrent le cantique de Moïse, un chant de délivrance de la mort et de victoire par la foi. Quand le peuple adventiste sera délivré du décret final de mort, il chantera le même cantique sur la mer de verre, car il aura vécu la même expérience. (Cf. Apocalypse 15: 2, 3). "Ce cantique n'appartient pas seulement au peuple juif. Il annonce la destruction du tous les ennemis de la justice, et la victoire finale de l'Israël de Dieu." Patriarches et prophètes, p. 289 (267).

Le voyage d'Egypte à Canaan était très court par la grande route commune, le long de la côte: moins de 400 kilomètres. En faisant quinze kilomètres par jour, le voyage aurait pris moins d'un mois. Deux hommes ont effectué le voyage de Goshen aux abords du Jourdain, où Israël le traversa, en avion en moins de deux heures. Pourtant, le voyage direct se faisait par le pays des Philistins guerriers et, à cause du manque de foi d'Israël en Dieu qui avait promis de combattre pour eux, le Seigneur dut les faire passer par un chemin détourné. (Cf. Exode 13: 17, 18). Ils ne purent entrer dans la terre promise avant d'avoir appris la leçon de la victoire et de la délivrance par la foi. Leur première leçon eut lieu à la Mer Rouge. (Cf. Exode 14).

Selon la chronologie biblique, les Israélites quittèrent l'Egypte le 15è jour du premier mois, en 1491 avant J.-C. Le troisième mois, ils campèrent au pied du Mont Sinaï où ils reçurent la loi, et construisirent le sanctuaire et instituèrent les services typiques, dont le but était de leur révéler l'Agneau de Dieu et le plan de la rédemption. C'était la préparation nécessaire pour entrer dans le pays promis. Ils campèrent presque deux ans autour de la montagne de la loi, quand arriva le message, "L'Éternel, notre Dieu, nous a parlé à Horeb, en disant: Vous avez assez demeuré dans cette montagne. Tournez-vous, et partez; allez à la montagne des Amoréens et dans tout le voisinage, dans la plaine, sur la montagne, dans la vallée, dans le midi, sur la côte de la mer, au pays des Cananéens et au Liban, jusqu'au fleuve, au fleuve d'Euphrate. Voyez, j'ai mis le pays devant vous; allez, et prenez possession du pays que l'Éternel a juré à vos pères, Abraham, Isaac et Jacob, de donner à eux et à leur postérité après eux." (Deutéronome 1: 6 à 8). La marche vers Canaan reprit alors et en onze jours, ils furent à Kadès-Barnéa, à la limite sud de la terre promise. C'était le plan de Dieu de les y faire entrer directement. "Dieu avait fait que leur privilège et leur devoir soient d'entrer dans le pays à Son moment fixé; mais, à cause de leur négligence volontaire, cette permission avait été retirée." Patriarches et prophètes, p. 392.

"Ce n'était pas la volonté de Dieu qu'Israël erre quarante ans dans le désert. Il désirait les conduire directement au pays de Canaan, et en faire là un peuple saint et heureux. Mais, ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité." La tragédie des siècles, p. 496 (Hébreux 3: 16 à 19).

Le Seigneur avait dit à Israël que le pays promis était un "bon pays, où coulent le lait et le miel", et qu'Il chasserait les habitants devant eux par des plaies, des frelons et des grêlons, et qu'ils n'auraient pas à combattre. Ce n'était pas Son but qu'Israël obtienne ce pays par la guerre, mais par une stricte obéissance à Ses commandements. Patriarches et prophètes, p. 392 (370). A Kadès-Barnéa, leur foi vacilla et ils suggérèrent à Moïse d'envoyer des espions pour voir si le pays était bon, et s'ils étaient capables de le posséder. Leur requête exigeante était une preuve qu'ils ne croyaient pas en Dieu, mais Il a satisfait leur demande, comme lorsque plus tard, ils demandèrent un roi, et un comité de douze hommes fut choisi. Après quarante jours d'exploration, ils revinrent avec des échantillons de fruits et signalèrent que c'était vraiment un bon pays. Le groupe des douze hommes était partagé et dix d'entre eux déclarèrent qu'Israël n'était pas capable de prendre possession de ce pays. Laissant Dieu hors de leurs calculs et considérant seulement leurs propres œuvres, et leur propre organisation, ils dirent que la tâche était trop grande. Leur compte-rendu entraîna une grande détresse et le peuple pleura, et menaça de désigner un capitaine pour les ramener en Egypte. Moïse, Caleb et Josué tentèrent d'encourager le peuple. Ils dirent, "Si l'Eternel nous est favorable, il nous mènera dans ce pays, et nous le donnera: c'est un pays où coule le lait et le miel. Seulement, ne soyez point rebelles contre l'Eternel, et ne craignez point les gens de ce pays, car ils nous serviront de pâture, ils n'ont plus d'ombrage pour les couvrir, ne les craignez point!" (Nombres 14: 8 à 9). Leurs efforts ne servirent à rien, car le poison avait infecté tout le camp. (Cf. Nombres 13 et 14).

A cause de leur rébellion, la colère du Seigneur s'enflamma et Il leur dit qu'aucun de ceux qui quittèrent l'Egypte, âgés de vingt ans et plus, n'entrerait dans la terre promise sauf Caleb et Josué, parce qu'ils "avaient un autre esprit" en eux et avaient totalement suivi le Seigneur. "Vos cadavres, à vous, tomberont dans le désert; et vos enfants paîtront quarante années dans le désert, et porteront la peine de vos infidélités, jusqu'à ce que vos cadavres soient tous tombés dans le désert. De même que vous avez mis quarante jours à explorer le pays, vous porterez la peine de vos iniquités quarante années, une année pour chaque jour; et vous saurez ce que c'est que d'être privé de ma présence." (Nombres 14: 32 à 34). Quel était le plan que Dieu avait dû changer à cause de leur rébellion? Son plan était de les faire rentrer directement dans la terre promise. Alors, il se repentirent et tentèrent d'y entrer par leurs propres efforts, et ils furent battus par les Amoréens. (Cf. Deutéronome 1: 41 à 44).

Pendant qu'ils campèrent à Kadès-Barnéa, eut lieu la plus grande apostasie de leur voyage jusque là. La rébellion fut menée par Koré, Dathan et Abiram. Deux cent cinquante princes ou dirigeants les suivirent et 14 700 laïcs furent affectés par l'apostasie. Tous furent détruits par les jugements de Dieu et les dirigeants du mouvement furent soutenus.

"Nous nous tournâmes, et nous partîmes pour le désert, par le chemin de la Mer Rouge, comme l'Eternel me l'avait ordonné; nous suivîmes longtemps les contours de la montagne de Séir. L'Eternel me dit: Vous avez assez suivi les contours de la cette montagne. Tournez-vous vers le nord." (Deutéronome 2: 1-3).

Les nombreux jours de campement autour des montagnes de Séir furent de presque 38 ans (verset 14). Alors, leur arriva un autre message, semblable à celui qu'ils reçurent pendant qu'ils campaient au Mont Sinaï, juste avant d'atteindre Kadès-Barnéa, "vous avez assez suivi les contours de cette montagne. Tournez-vous vers le nord." Ce fut un autre appel pour entrer dans la terre promise et les deux appels étaient séparés d'environs 38 ans. Ce message, a dû être encourageant pour les pèlerins fatigués, et l'on peut bien imaginer qu'il remplit tout le camp de joie. Cela signifiait que leur pèlerinage dans le désert allait se terminer et que le pays promis n'était pas très loin. La marche vers les bords du Jourdain fut vraiment rapide, bien que la durée exacte ne soit pas précise.

Pendant qu'ils campaient à Kadès-Barnéa, le peuple murmura beaucoup "dans ses tentes" et autour de ses feux, et dit beaucoup de choses dures concernant Dieu et Moïse. Le Seigneur entendit tout. "J'ai entendu les murmures des enfants d'Israël qui murmuraient contre moi." (Nombres 14: 27). (Cf. Psaume 106: 24 à 26).

Les textes suivants disent pourquoi les enfants d'Israël ont dû retourner dans le désert, après Kadès-Barnéa: "Mais vous ne voulûtes point y monter, et vous fûtes rebelles à l'ordre de l'Eternel, votre Dieu." "Malgré cela, vous n'eûtes point confiance en l'Eternel, votre Dieu" (Deutéronome 1: 26, 32).

"Et contre qui Dieu fut-il irrité pendant quarante ans, sinon contre eux qui péchaient, et dont les cadavres tombèrent dans le désert? Et à qui jura-t-il qu'ils n'entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui avaient désobéi? Aussi voyons-nous qu'ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité." (Hébreux 3: 17 à 19). Le verset suivant est un avertissement pour le mouvement adventiste: "craignons donc, tandis que la promesse d'entrer dans son repos subsiste encore, qu'aucun de vous ne paraisse être venu trop tard." (Hébreux 4: 1).

Quand Israël fut renvoyé des limites de la terre promise, vers le désert, à cause de son manque de foi ou de confiance, ce fut le début d'une retraite vers l'Egypte. Les 38 années suivantes se passèrent à errer autour des montagnes de Séir. Ils ne retournèrent pas en Egypte et ne progressèrent pas nom plus vers Canaan. En pratique, ils firent du "surplace" Actes 7: 39 nous dit qu'ils "tournèrent leurs cœurs vers l'Egypte."

Il semble triste que Caleb et Josué aient dû passer toutes ces années dans le désert, non pas à cause de leurs propres fautes, mais leur seul espoir d'atteindre le pays promis était de rester dans le mouvement et l'organisation. S'ils avaient tenté de lancer un autre mouvement, en appelant les fidèles et en empruntant un chemin plus court, cela se serait terminé par un désastre. En effet, la colonne de feu la nuit et la nuée le jour ramenaient le mouvement d'origine dans le désert et restaient avec lui durant son pèlerinage. Tandis qu'il s'était rebellé contre Dieu, Israël était toujours son peuple choisi et le Seigneur l'aimait plus que tout autre peuple sur la surface de la terre. "Oui, il aime les peuples; tous ses saints sont dans sa main." (Cf. Deutéronome 33: 1 à 3). Le seul espoir de partager cet amour était de rester fidèlement dans le mouvement et avec ses dirigeants.

Toutes ces choses étaient des types des expériences dans le mouvements adventiste. L'Eglise du reste devait atteindre son Kadès-Barnéa aux abords de la Canaan céleste et, à cause de l'incrédulité, être renvoyée dans le désert du péché:

"L'histoire de la vie d'Israël au désert fut rapportée pour le bien de l'Israël de Dieu à la fin des temps. Le rapport des actions de Dieu à l'égard des personnes errant dans le désert, dans toutes leurs allées et venues, dans leur état face à la faim, à la soif et à la fatigue, et dans les frappantes manifestations de Sa puissance pour les secourir, est un récit chargé d'avertissements et d'instructions pour Son peuple dans tous les temps. Les expériences diverses des Hébreux fut une école de préparation pour leur demeure promise en Canaan. Dieu voulait que Son peuple, à cette époque, obtienne un cœur humble et un esprit docile, à travers les épreuves par lesquelles l'ancien Israël passa, afin qu'il puisse être instruit dans sa préparation pour la Canaan céleste." Patriarches et prophètes, p. 293 (265).

Le mouvement adventiste arriva à son Kadès-Barnéa à la Conférence Générale de Minneapolis en 1888. Durant deux ou trois années précédant cet important rassemblement, Dieu, par l'Esprit de Prophétie, envoya message sur message à ce peuple, déclarant qu'ils étaient aux frontières de la Canaan céleste et les appelant à un grand réveil spirituel pour se préparer au retour de Christ. Ce fut l'anti-type du message à Israël juste avant qu'ils atteignent Kadès-Barnéa. "Vous avez assez demeuré dans cette montagne... allez, et prenez possession du pays que l'Eternel a juré de donner à vos pères." (Cf. Deutéronome 1: 6 à 8).

Notez les messages suivants, donnés juste avant 1888:

- 1879: "Nous sommes maintenant tout à fait aux bords du monde éternel." Vol. 4, 306.

- 1881: "La fin de toutes choses est proche." Id. 16.

- 1885: "Nous nous tenons tout à fait aux bords du monde éternel." Id. 460.

" L'éternité s'étend devant nous. Le rideau est sur le point de se lever." Id. 464.

Il y eut également un appel solennel pour un réveil, une réforme et une acceptation de la justice de Christ, en vue de se préparer à l'entrée dans le royaume céleste.

"Un réveil de la vraie piété est le plus grand, le plus urgent de tous nos besoins... Si Satan réussissait, il n'y aurait jamais un autre réveil, grand ou petit, jusqu'à la fin des temps." Review and Herald, 22/3/1887.

Pratiquement, tous les numéros de la Review and Herald, durant les mois avant 1888, contenaient des appels sérieux et pressants à un réveil spirituel qui donnerait au peuple de Dieu une vision de son état laodicéen, et de Christ et sa justice comme le seul remède. Le volume 5 des Témoignages fut écrit juste avant 1888. Il est rempli de messages avertissant de la proximité de la fin et de la préparation nécessaire pour la crise venant bientôt. (Cf. "Jésus-Christ, notre justice", A. G. Daniells).

Durant la conférence de Minneapolis, la justification par la foi et une préparation pour la fin furent le thème principal de presque tous les messages. La servante du Seigneur était présente et s'identifia complètement au message. Parlant de cela plus tard, elle dit:

"Le Seigneur, dans sa grande miséricorde, envoya à son peuple un message très précieux... Ce message devait présenter, d'une façon plus importante devant le monde, le Sauveur exalté, le Sacrifice pour les péchés du monde entier. Ce message présenta la justification par la foi en s'en portant garant; il invita les gens à recevoir la justice de Christ, qui est rendue manifeste dans l'obéissance à tous les commandements de Dieu. Beaucoup de gens avaient perdu Jésus de vue. Ils avaient besoin que leurs yeux soient dirigés sur Sa personne divine, Ses mérites et Son amour immuable pour la famille humaine. Toute puissance est placée entre Ses mains pour qu'Il puisse distribuer de riches dons aux hommes, accordant le don inestimable de Sa propre justice à l'être humain impuissant. Voici le message du troisième ange qui doit être proclamé d'une voix forte, et accompagné de l'effusion de Son Esprit dans une grande mesure." Testimonies to Ministers, p. 91, 92.

Selon la déclaration ci-dessus, il est évident que le Seigneur se proposait de déverser Son Esprit par la pluie de l'arrière saison et d'achever rapidement Son oeuvre. C'est également évident d'après la déclaration de la Review and Herald du 22/11/1892: "Le moment de l'épreuve est juste arrivé pour nous, car le grand cri du troisième ange a déjà commencé par la révélation de la justice de Christ, le Rédempteur qui pardonne le péché. C'est le début de la lumière de l'ange dont la gloire remplira la terre entière."

Mais beaucoup se mirent à craindre le fanatisme et la réunion, qui débuta avec une telle manifestation remarquable de la présence de Dieu et de Ses bénédictions, se termina dans la dispute et la confusion. Beaucoup eurent l'impression que le message annoncé était un abandon des bonnes anciennes doctrines, qui avaient fait de nous un peuple, et ils rejetèrent ce message. (Cf. "Jésus-Christ, notre justice", p. 63 à 68). Dans Testimonies to Ministers, pages 89 à 98, il y a un chapitre intitulé: "Le rejet de la Lumière", et contenant le reproche le plus cinglant envers ceux qui rejetèrent ce message. Cela a dû être aussi terrible pour le Seigneur que la rébellion à Kadès-Barnéa, car il en résulta la même punition, un retour dans le désert.

Tout comme Israël "murmura dans ses tentes" et critiqua le dirigeant choisi par Dieu, qui tentait de le mener dans la terre promise, ainsi l'Israël moderne répéta les mêmes scènes à Minneapolis en 1888.

"Dieu a suscité Ses messagers pour accomplir Son oeuvre à cette époque. Certains se sont détournés du message de la justice de Christ pour critiquer ces hommes et leurs imperfections... Christ a enregistré tous les discours durs, orgueilleux, sarcastiques, contre ses serviteurs comme s'ils étaient prononcés contre lui-même." Review and Herald, 27/5/1890.

"Je pense que je ne serai plus jamais appelée à me tenir sous la direction du Saint-Esprit, comme je l'ai été à Minneapolis. La présence de Jésus était avec moi. Toutes les personnes présentes à cette assemblée ont eu l'occasion de se placer du côté de la vérité, en recevant le Saint-Esprit envoyé par Dieu comme un tel courant rempli d'amour et de miséricorde. Mais, dans les pièces occupées par certains des nôtres, on entendit des critiques ridicules, des moqueries, des rires. Les manifestations du Saint-Esprit étaient attribuées au fanatisme... Les scènes qui se déroulèrent à cette réunion, rendirent le Dieu du ciel honteux d'appeler Ses frères, ceux qui y prirent part. Le Témoin céleste prêta attention à tout cela, et ce fut écrit dans le livre du souvenir de Dieu." Special Testimony to Review and Herald office, p. 16, 17, écrit en 1896.

Il est évident, selon les déclarations suivantes de l'Esprit de Prophétie, que Dieu avait pleinement l'intention de faire entrer l'Israël moderne dans la Canaan céleste, il y a plus de quarante ans:

"Si ceux-ci avaient fait leur travail, le monde aurait été averti avant aujourd'hui." Review and Herald, 6/10/1896.

"Si le peuple de Dieu avait conservé une relation vivante avec Lui, depuis le début du mouvement adventiste, ce peuple serait aujourd'hui dans la Canaan céleste". Stewardship Series, nº 1, p. 3 et 4.

A cause de son incrédulité manifestée dans le rejet du message, envoyé pour le préparer pour la Canaan céleste, le Seigneur dut modifier Son plan et renvoyer le peuple adventiste dans le désert du péché, jusqu'à ce qu'il apprenne la leçon de la foi.

"Son peuple a été très en retard. Les êtres humains peuvent, d'après le plan divin, retrouver quelque chose de ce qui est perdu, parce que le peuple qui a eu une grande lumière n'a pas eu la piété, la sanctification, ni le zèle correspondants, pour réaliser les plans spécifiques de Dieu... Il n'est pas possible à l'homme de franchir l'abîme qui a été fait par les ouvriers qui n'ont pas suivi le divin Conducteur. Il se peut que nous ayons à rester ici dans ce monde, à cause de l'insubordination, beaucoup plus d'années que prévu, comme l'ont fait les enfants d'Israël; mais pour l'amour de Christ, Son peuple ne doit pas ajouter péché sur péché." Unpublished Testimony, 7/12/1901.

"L'histoire de l'ancien Israël est une illustration frappante des expériences passées de l'église adventiste. Dieu a conduit les enfants d'Israël hors d'Egypte... Si tous avaient travaillé d'une manière unie dans l'oeuvre en 1844, avaient reçu le message du troisième ange et l'avaient proclamé avec la puissance du Saint-Esprit, le Seigneur aurait agi puissamment en faveur de leurs efforts. Un flot de lumière se serait déversé sur le monde. Il y a des années, les habitants de la terre auraient été averti et l'oeuvre finale achevée, et Christ serai venu pour la rédemption de Son peuple. Ce n'était pas la volonté de Dieu qu'Israël erre pendant quarante ans dans le désert. Il désirait les conduire directement au pays de Canaan et les y établir comme un peuple saint et heureux. Mais ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité. A cause de leur déchéance et de leur apostasie, ils périrent dans le désert et d'autres personnes furent suscitées pour entrer en terre promise. De la même façon, ce n'était pas la volonté de Dieu que le retour de Christ soit si longtemps retardé et que Son peuple doive rester autant d'années dans ce monde de péché et de douleur. Mais l'incrédulité l'a séparé de Dieu." La Tragédie des Siècles, p. 496-497.

Ainsi, le retour de Christ devait être retardé et l'église entra dans le temps d'attente. Ceci explique aussi la parabole des dix vierges. Toutes allèrent rencontrer l'époux mais, comme Il tardait, elles ont toutes sommeillé et dormi. Beaucoup de déclarations de l'Esprit de Prophétie disent que le peuple de Dieu est endormi, pasteurs et laïcs. Aux dix vierges, parvint un cri de réveil: "Voici l'époux vient, allez à sa rencontre." Toutes ont entendu le message mais seulement cinq, la moitié, se sont préparées pour la mariage. A la fin du temps d'attente, il y aura un message de réveil pour le peuple adventiste. Malheureusement, beaucoup négligeront son avertissement, et ne feront pas la préparation nécessaire pour entrer dans le royaume et participer au festin des noces de l'Agneau. La préparation nécessaire est d'accepter comme un don et de revêtir la robe de la justice de Christ. (Cf. Apocalypse 19: 7 à 9).

Il est très évident que le rejet du message spécial de Dieu en 1888, qui entraîna le changement de Son plan de faire entrer Son peuple directement dans le pays promis, marqua le début d'un recul spirituel vers le monde ou l'Egypte. En fait, cela avait déjà commencé et c'était la raison du message spécial pour le préparer à entrer dans la Canaan céleste. "Beaucoup, pendant des années, n'ont pas progressé en connaissance et en vraie sainteté. Ce sont des nains spirituels. Au lieu d'avancer vers la perfection, ils retournent à l'obscurité et l'esclavage de l'Egypte." Testimonies, vol. 2, p. 124.

"En tant que peuple, nous n'avançons pas en spiritualité, alors que nous approchons de la fin." Testimonies, vol. 5, p. 11.

"Mon cœur souffre jour après jour, et nuit après nuit, pour nos églises. Beaucoup progressent, mais sur la voie du recul." Id., p. 93.

"Je suis remplie de tristesse quand je pense à notre état, en tant que peuple. Le Seigneur n'a pas fermé le ciel devant nous, mais notre propre conduite d'apostasie continuelle nous a séparés de Dieu. L'orgueil, la convoitise et l'amour du monde ont vécu dans le cœur sans la crainte du bannissement ou de la condamnation. Des péchés graves et présomptueux ont demeuré parmi nous. Et pourtant, on pense en général que l'église est florissante, et que la paix et la prospérité spirituelles sont chez elle, partout où elle se trouve. Elle a fait demi-tour et ne suit pas Christ, son Conducteur, et, sans arrêt, elle bat en retraite vers l'Egypte. Cependant, peu de gens sont alarmés ou étonnés de leur manque de vigueur spirituelle. Le doute et même l'incrédulité, envers les témoignages de l'Esprit de Dieu, agissent comme un levain partout dans nos églises." Idem, p. 217.

"L'influence qui se développa, à cause de la résistance à la lumière et la vérité, à Minneapolis, a eu tendance à supprimer la lumière que Dieu avait donnée à Son peuple par les 'Témoignages'." General Conference Bulletin, 28/2/1890.

"Depuis l'époque de la réunion de Minneapolis, j'ai vu l'état de l'église de Laodicée comme jamais auparavant. J'ai entendu Dieu blâmer ceux qui se sentent si bien satisfaits, qui ignorent leur dénuement spirituel... Comme les Juifs, beaucoup ont fermé les yeux de peur de voir; mais il y a un grand péril maintenant à fermer les yeux devant la lumière et à avancer séparés de Christ, à n'éprouver le besoin de rien, comme lorsqu'Il était sur terre." Review and Herald, 26/8/1890.

De même que l'Ancien Israël, après avoir fait demi-tour à Kadès-Barnéa, le mouvement adventiste ne retourna pas totalement en Egypte ou dans le monde. Mais il a parcouru un long trajet et il est resté dans l'état laodicéen, sans retourner dans le monde ni avancer vers le ciel, mais errant dans le désert et campant autour de la montagne de la loi. "Péchant et se repentant, péchant et se repentant", il n'y a pas eu de changement important, sinon pour le pire. Personne ne peut lire Apocalypse 3: 14-17, ni les nombreuses déclarations de l'Esprit de Prophétie concernant notre état spirituel, et nier que nous avons battu en retraite vers le monde, spirituellement, et erré dans le désert du péché. Comme l'ancien Israël, le peuple adventiste, "dans son cœur, est retourné en Egypte". En même temps, nous nous sommes vantés d'avoir fait des progrès et nous nous en sommes réjouis.

"Dans beaucoup de cœurs, il semble y avoir à peine un souffle de vie spirituelle... Nous réjouissons-nous encore d'un christianisme à demi-mort, d'un esprit du monde égoïste, plein de convoitises, participant à son impiété et souriant devant ses mensonges? Non... Dieu accuse les pasteurs et le peuple, sévèrement, de faiblesse spirituelle, en disant "Je connais tes œuvres, je sais que tu n'es ni froid ni bouillant... Dieu appelle à un réveil spirituel et à une réforme spirituelle." Review and Herald, 25/2/1902.

"Il y a beaucoup, beaucoup de soi-disant chrétiens qui attendent, d'une manière indifférente, le retour du Seigneur. Ils ne portent pas la robe de Sa justice. Ils peuvent professer être enfants de Dieu, mais ils ne sont pas purifiés du péché. Ils sont égoïstes et autosuffisants. Leur expérience est dépourvue de l'action de Christ. Ils n'aiment ni Dieu suprêmement, ni leur prochain comme eux-mêmes. Ils n'ont pas une idée juste de ce que constitue la sainteté. Ils ne voient pas leurs propres défauts. Ils sont si aveuglés qu'ils sont incapables de déceler l'action subtile de l'orgueil et de l'iniquité. Ils sont revêtus des haillons de la propre justice et frappés d'aveuglement spirituel. Satan a projeté son ombre entre eux et Christ, et ils ne désirent pas étudier le caractère pur et saint du Sauveur." Review and Herald, 26/2/1901. "Chaque jour, l'église devient convertie au monde." Testimonies, vol. 8, p. 119.

L'église, dans son état actuel, est déclarée être dans la condition de Laodicée et "comme un vaste hôpital rempli de malades et de mourants". "Toute personne, qui a été en relation avec ce message durant vingt ans ou plus, sait que, pendant que la prospérité matérielle a assisté notre oeuvre, notre peuple a battu en retraite vers le monde, spirituellement. Le progrès et la prospérité spirituels sont les seuls que Dieu reconnaît." Si les chiffres étaient une preuve de succès, Satan pourrait prétendre à la prééminence.

"C'est le degré de moralité, prédominant dans un collège, qui est le test de sa prospérité. C'est la vertu, l'intelligence et la piété des membres composant nos églises, et non leur nombre, qui doivent être une source de joie et de gratitude." Testimonies, vol. 5, p. 31, 32.

Tandis qu'Israël rejeta Dieu à Kadès-Barnéa, et qu'Il dut les faire retourner dans le désert, Il ne les abandonna pas, ne les rejeta pas et ne commença pas un nouveau mouvement. Même, si les récits de leurs vies révèlent peu de choses autres que des rébellions contre le Seigneur; pourtant, Il les aima plus que tous les peuples de la terre et, avec patience, les conduisit dans une colonne de nuée le jour et de feu la nuit. "Car l'Eternel, ton Dieu, t'a béni dans tout le travail de tes mains, il a connu ta marche dans ce grand désert. Voilà quarante années que l'Eternel, ton Dieu, est avec toi: tu n'as manqué de rien." Deutéronome 2: 7.

"Dans ton immense miséricorde, tu ne les abandonnas pas au désert, et la colonne de nuée ne cessa point de les guider le jour dans leur chemin, ni la colonne de feu de les éclairer la nuit dans le chemin qu'ils avaient à suivre." Néhémie 9: 19.

"Il l'a trouvé dans une contrée déserte, dans une solitude aux effroyables hurlements; il l'a entouré, il en a pris soin, il l'a gardé comme la prunelle de son œil". "Dans toutes leurs détresses ils n'ont pas été sans secours, et l'ange qui était devant sa face les a sauvés; il les a même rachetés, dans son amour et sa miséricorde, et constamment il les a soutenus et portés, aux anciens jours." Deutéronome 32; 10; Ésaïe 63: 9.

De la même manière, malgré les errances dans le désert de l'Israël moderne, dans son affreux état Laodicéen, le Seigneur aime le reste de l'église plus que tous les peuples car il est Son peuple choisi et Il ne l'abandonnera pas, ni ne commencera un nouveau mouvement. Il exclura finalement les rebelles et conduira le mouvement jusqu'à la Canaan céleste.

"Affaiblie et imparfaite, avec le besoin constant d'avertissements et de conseils, l'église est néanmoins l'objet de la considération suprême de Christ." Testimonies, vol. 7, p. 16.

"Rien d'autre au monde n'est aussi cher à Dieu que Son église. Rien n'est gardé par Lui avec un tel soin jaloux. Rien n'offense Dieu autant qu'un acte qui fait du tort à l'influence de ceux qui accomplissent Son oeuvre." Testimonies, vol. 6, p. 42.

"Dieu a un peuple auquel le ciel entier s'intéresse et il est l'objet unique, sur terre, cher au cœur de Dieu." Testimonies to Ministers, p. 41.

Ce chapitre entier est un avertissement contre ceux qui appelaient le reste de l'église "Babylone" à cause de son état spirituel.

Maintenant que nous nous approchons de la fin de nos pérégrinations dans le désert, combien est encourageant le message divin: "Vous avez assez contourné cette montagne, tournez-vous vers le Nord", ou vers la Canaan céleste. Le Seigneur redonne à ce peuple le message d'il y a plus de quarante ans, appelant à un réveil spirituel et à une réforme de la vraie piété, et exaltant la justice de Christ comme la seule espérance de victoire. Combien ce message doit être réjouissant pour l'Israël moderne, montrant que l'on approche de la fin de notre pèlerinage, et que le Seigneur tient dans Sa main l'achèvement de Son oeuvre et la délivrance de Son peuple.

Combien nous devons être reconnaissants que l'expérience de 1888 ne se répétera pas. Le Seigneur ne conduira pas à nouveau ce peuple dans le désert à cause de l'incrédulité, mais ceux qui accepteront Son message spécial, et se prépareront pour les moments difficiles, parviendront en triomphe au pays promis et tous les autres seront exclus.

"J'ai été profondément impressionnée par des scènes qui ont défilé récemment devant moi dans la nuit. Il semblait y avoir un grand mouvement, un réveil, se développant en beaucoup d'endroits. Notre peuple s'avançait 'en rangs', répondant à l'appel de Dieu." Testimonies to Ministers, p. 515.

La Bible et l'Esprit de Prophétie contiennent beaucoup de prophéties précises d'un message de réveil final pour le reste de l'église, juste avant que nous atteignions le pays promis, et le succès de ce message, comme il en est du grand triple message lui-même et de son triomphe final. En fait, les deux sont inséparables, car c'est l'un qui donne puissance et gloire à l'autre. Le dernier message de Dieu au monde ne peut pas triompher glorieusement tant que l'église n'est pas réveillée de son sommeil et délivrée de son état laodicéen, et vêtue de la robe de la justice de Christ.

Dix jours avant le jour des expiations, arrivait la fête des trompettes pour réveiller Israël en vue de se préparer spécialement pour le jour solennel qui scellait leur destin.

Juste avant la fin du temps de grâce dans le mouvement adventiste, un message spécial sera envoyé pour réveiller l'église et qu'elle se prépare pour la fin du temps de grâce au jour anti-typique des expiations.

L'apôtre Pierre a décrit un tel message: "Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur, et qu'il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus-Christ." Actes 3: 19 et 20. La version Weymouth dit: "Repentez-vous donc, et réformez vos vies, afin que le souvenir de vos péchés puisse être effacé et que puisse arriver des temps de réveil venant du Seigneur."

Le prophète Joël a décrit le même message: "Sonnez de la trompette en Sion! Faites-la retentir sur ma montagne sainte! Que tous les habitants du pays tremblent! Car le jour de l'Eternel vient, car il est proche." Joël 2: 1. Les versets 12 à 32 décrivent davantage le message et ses résultats. Le peuple pleure sur son état laodicéen et les pasteurs pleurent "entre le porche et l'autel", criant afin que le Seigneur fasse grâce à Son peuple comme Moïse le fit dans le désert. Cette expérience d'examen des cœurs est suivie par l'effusion du Saint-Esprit, lors de la première et de la dernière pluies sur toute chair, et de la délivrance finale du reste.

Ce fut près de la fin des pérégrinations d'Israël dans le désert que les serpents féroces entrèrent dans le camp, alors que "le peuple était très découragé, à cause du chemin", et commençait à murmurer contre Moïse et Dieu. La piqûre et le poison des serpents symbolisaient la piqûre de Satan, le serpent ancien, et le poison du péché. Des milliers souffraient et mouraient, et le peuple priait pour la délivrance. Le Seigneur ordonna à Moïse de faire un serpent d'airain, de le mettre sur un pieu et d'apprendre au peuple que le poison des serpents pouvait être annihilé seulement par un regard sur le serpent d'airain. Le peuple doit considérer toutes choses afin de vivre. Le serpent d'airain symbolisait Christ sur la croix du Calvaire, crucifié à cause de la piqûre du "serpent ancien". Il n'était pas exigé du peuple de faire des œuvres pour se délivrer des serpents; il devait seulement regarder et vivre.

Quand le peuple adventiste est découragé parce que la route est longue et que les ravages du péché sont fréquents parmi nous, un message nous est envoyé, nous indiquant Christ et le Calvaire comme les seuls espoirs de victoire. Combien il est réjouissant qu'un tel message soit maintenant donné, et que des milliers de gens trouvent la délivrance et la vie par un regard sur le Calvaire. Le remède complet pour guérir de l'état de Laodicée est de voir Christ à la porte avec l'or de la foi et de l'amour, la robe blanche de Sa justice et l'onction qui restaure le discernement spirituel; et puis de l'inviter à entrer pour purifier le cœur et en prendre possession. Ce message est un autre signe certain que notre pèlerinage est sur le point de se terminer.

Près des rives du Jourdain, Moïse, après avoir rappelé à Israël que les nations puissantes, les villes fortifiées et les géants pourraient être abattus seulement par la foi en Dieu; il avertit Israël de ne jamais penser qu'ils avaient obtenu leurs victoires, et étaient entrés dans la terre promise, par leurs propres forces. "Ecoute, Israël! Tu vas aujourd'hui passer le Jourdain, pour te rendre maître de nations plus grandes et plus puissantes que toi, de villes grandes et fortifiées jusqu'au ciel, d'un peuple grand et de haute taille, les enfants d'Anak, que tu connais, et dont tu as entendu dire: Qui pourra tenir contre les enfants d'Anak?

Sache aujourd'hui que l'Eternel, ton Dieu, marchera lui-même devant toi comme un feu dévorant, c'est lui qui les détruira, qui les humiliera devant toi; et tu les chasseras, tu les feras périr promptement, comme l'Eternel l'a dit. Lorsque l'Eternel ton Dieu les chassera devant toi, ne dis pas en ton cœur: C'est à cause de ma justice que l'Eternel me fait entrer en possession de ce pays. Car c'est à cause de la méchanceté de ces nations que l'Eternel les chasse devant toi. Non, ce n'est point à cause de ta justice et de la droiture de ton cœur que tu entres en possession de leur pays; mais c'est à cause de la méchanceté de ces nations que l'Eternel, ton Dieu, les chasse devant toi, et c'est pour confirmer la parole que l'Eternel a jurée à tes pères, à Abraham, à Isaac et à Jacob. Sache donc que ce n'est point à cause de ta justice que l'Eternel, ton Dieu, te donne ce bon pays pour que tu le possèdes; car tu es un peuple au cou raide." Deutéronome 9: 1 à 6. C'était un message de victoire et de justice par la foi en Christ. C'est la leçon qu'ils avaient manquée d'apprendre, durant les 40 ans dans le désert, et qui était la raison pour laquelle ils avaient été renvoyés à Kadès-Barnéa. Les deux seules manifestations de vraie foi, dignes d'être mentionnées dans le grand chapitre sur la foi, ont eu lieu au début et à la fin de leur voyage.

"C'est par la foi qu'ils traversèrent la Mer Rouge, comme un lieu sec, tandis que les Egyptiens qui tentèrent de passer furent engloutis. C'est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent, après qu'on en eut fait le tour pendant sept jours." Hébreux 11: 29, 30. Durant ces quarante ans, ils avaient perdu de vu ce qui, par la suite, pouvait leur apporter la victoire et la justice. Avant qu'ils puissent entrer en terre promise, il fallait qu'ils apprennent que la victoire devait s'obtenir non "par la guerre, mais par une stricte obéissance à Ses Commandements."

"A la prise de Jéricho, le Seigneur Dieu des armées fut le Général de l'armée. Il fit le plan de bataille, et réunit les agents célestes et humains pour jouer un rôle dans l'action, mais aucune main humaine ne toucha les murs de Jéricho. Dieu arrangea le plan de sorte que l'homme ne put s'attribuer le mérite de remporter la victoire. Dieu seul devait être glorifié. Il en sera ainsi dans l'oeuvre dans laquelle nous sommes engagés. La gloire ne doit pas être attribuée aux agents humains; le Seigneur seul doit être magnifié." Testimonies to Ministers, p. 214.

A cause de la rébellion à Kadès-Barnéa, où Israël perdit de vue Christ, leur Dirigeant, et Son sacrifice d'expiation sur le Calvaire, Sa justice et Sa victoire par la foi, le Seigneur refusa de leur permettre de pratiquer la circoncision, ou de célébrer la Pâque, avant que leurs errances dans le désert soient terminées. "A la rébellion de Kadès-Barnéa, ils avaient rejeté Dieu; et Dieu, pour un temps, les avait rejetés. Puisqu'ils s'étaient montrés infidèles à Son alliance, ils ne devaient pas recevoir le signe de l'alliance, le droit de la circoncision. Leur désir de retourner au pays de l'esclavage les avait montrés indignes de la liberté et le rite de la Pâque, institué pour commémorer la délivrance de l'esclavage, ne devait pas être observé." Patriarches et prophètes, p. 406 (425). Voir aussi Josué 5.

Romains 4: 11 à 13 dit que la circoncision est le signe et le sceau de la justice qui vient de la foi. Par la foi seule, ils pouvaient avoir leurs péchés "retranchés" et se voir imputer la justice de Christ.

"La Pâque commémorait la délivrance d'Israël de l'esclavage égyptien et était aussi le type du Calvaire, le seul espoir de délivrance du péché.

L'anti-type est conforme au type. Depuis le rejet du message de la justification par la foi en 1888, en tant que peuple, nous avons pratiquement perdu de vue, et réduit au silence, la grande vérité qui est dans le cœur même et la vie de l'évangile, et qui est divinement déclarée être : le message du troisième ange, en vérité." (Cf. Jésus-Christ notre Justice, p. 80 à 86 et Testimonies to Ministers, p. 92 et 93).

Nous avons aussi, dans une grande mesure, oublié notre délivrance du monde et l'expérience de notre premier amour. Le message actuel est : "Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres; sinon, je viendrai à toi, et j'ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes." Apocalypse 2: 4 et 5. Durant nos pérégrinations dans le désert, nous avons également perdu de vue le Calvaire.

"Il y a trop d'affairement et d'agitation concernant notre religion, tandis que la Croix et le Calvaire sont oubliés." Testimonies, Vol. 5, p. 133.

"Le message présent de la justification par la foi, et le fait d'attirer l'attention sur Christ et le Calvaire, sont d'autres signes que nous sommes à nouveau au bord de la Canaan céleste.

Sur les rives du Jourdain, l'histoire des relations de Dieu avec Israël, pendant les quarante ans, fut passée en revue et toutes les instructions données par Moïse, le prophète, furent soigneusement étudiées. Le Deutéronome est un récit de ce que Moïse dit à Israël, sur les rives du Jourdain, avant sa mort. Il insista sur leurs rébellions et leurs apostasies, spécialement sur l'expérience de Kadès-Barnéa, et leur conseilla de tirer profit de cette erreur. Il dit clairement pourquoi ils avaient été tenus hors du pays promis si longtemps. Les choses qui les avaient intrigués avant, devenaient maintenant évidentes. Se repentant de leurs fautes passées, ils tournèrent leurs regards, avec un espoir et un courage renouvelés, en direction de Canaan.

Le temps est arrivé pour le peuple adventiste de passer en revue son passé, avec soin, et de tirer profit des fautes commises. Nous devons particulièrement étudier l'expérience de 1888 et apprendre les raisons de nos errances dans le désert. Les instructions données par l'Esprit de Prophétie, pour nous guider vers le pays promis, doivent être passées en revue et appréciées puisque nous approchons de la fin de notre pèlerinage. Une telle recherche éclaircira beaucoup de déclarations et d'expériences déconcertantes, et apportera la conviction précises que nous sommes presque arrivés à la maison. "Nous n'avons rien à craindre de l'avenir, sauf si nous oublions la façon dont le Seigneur nous a conduits." Testimonies to Ministers, p. 31. Dans Testimonies volume 8, pages 107 à 116, dans le chapitre "La tendance à l'oubli", nous sommes avertis d'étudier les expériences de l'ancien Israël en relation avec le mouvement adventiste, afin que nous puissions tirer profit des erreurs commises.

La plus grande apostasie, dans l'histoire d'Israël, arriva au bord du Jourdain, juste avant leur entrée dans le pays promis. Ce fut la dernière tentative de Satan pour les tenir hors de Canaan et ceci a abouti à un criblage qui a exclu du mouvement tous les rebelles. La crise de Baal-Peor résulta de rapports et de compromis avec le monde. Un esprit de mondanité et de licence se répandit dans le camp comme un poison dans l'organisme. Plusieurs dirigeants furent la proie des ruses des femmes de Madian. L'immoralité devint si courante que sa malédiction destructrice fut considérée à la légère.

Quand les dirigeants fidèles ont compris la situation, ils furent remplis d'indignation et le courroux de Dieu s'enflamma. Les prêtres et les dirigeants pleurèrent "entre le porche et l'autel", criant à Dieu pour qu'Il épargne Son peuple qui allait être détruit par un terrible fléau. Avant que les jugements de Dieu s'arrêtent, 24.000 êtres avaient péri, à cause du fléau, et les dirigeants coupables furent tués, et leurs corps pendus à la vue de tout Israël. Ceci afin que l'assemblée, voyant les chefs si sévèrement traités, puisse bien saisir l'horreur de Dieu envers ses péchés et la terreur de Sa colère contre elle." "Les Israélites, qui ne pouvaient pas être vaincus par les armes ou par les enchantements de Madian, devinrent la proie de ses prostituées." (Cf. Patriarches et Prophètes, p. 453 à 461 (433 à 441)).

Après ce grand criblage, le recensement d'Israël montra que "parmi eux, il n'y avait aucun des enfants d'Israël dont Moïse et le sacrificateur Aaron avaient fait le dénombrement dans le désert du Sinaï. Car l'Eternel avait dit: Ils mourront dans le désert, et il n'en restera pas un, excepté Caleb, fils de Jephunné, et Josué, fils de Nun." Nombres 26: 64 et 65.

"Or toutes ces choses leur arrivèrent comme exemples et elles sont écrites pour notre mise en garde, nous pour qui la fin du monde est arrivée.... Alors que nous approchons de la fin des temps et que le peuple de Dieu se tient sur les bords de la Canaan céleste, Satan, comme jadis, redoublera ses efforts pour l'empêcher d'entrer dans le bon pays. Il tend ses pièges pour chaque âme. Ce ne sont pas simplement les ignorants et les non cultivés qui ont besoin d'être protégés. Il préparera ses tentations pour ceux qui sont aux postes les plus élevés, dans les fonctions les plus saintes. S'il peut les amener à souiller leur âme, il pourra en détruire beaucoup par leur intermédiaire. Et il emploie les mêmes agents maintenant qu'il utilisa, il y a trois mille ans. Par des amitiés mondaines, par les charmes de la beauté, par la recherche des plaisirs, la gaieté, les festins ou la boisson, il tente de provoquer la violation du septième commandement." Patriarches et Prophètes, p. 457 et 458 (437 et 438).

Satan, après avoir échoué pour tenir le mouvement adventiste hors de la Canaan céleste, par des attaques de l'extérieur et l'apostasie de l'intérieur, fera sa dernière tentative, comme dans l'expérience de Baal-Peor, en amenant un esprit de mondanité et d'immoralité qui souillera même certains des dirigeants et des milliers de membres. Ceci arrivera aux bords mêmes de la Canaan céleste. Quand ceux qui sont sincères et loyaux réaliseront bien la situation, ils pleureront "entre le porche et l'autel", criant pour que Dieu épargne Son peuple d'être gouverné par le monde. Ils "soupireront et crieront" à cause de toutes les abominations existant "au milieu" de l'église. Le réveil de la vraie piété rendra manifeste l'aspect terrible de ce péché, de sorte qu'il sera traité sévèrement, particulièrement pour les dirigeants. Les instructions de la servante du Seigneur seront suivies tout comme les décrets de Moïse furent exécutés à Baal-Peor.

"Purifiez le camp de cette corruption morale, si elle touche les hommes les plus élevés aux postes les plus élevés. Dieu ne veut pas qu'on se moque de Lui. La fornication est dans nos rangs, je le sais, car elle m'a été montrée comme se renforçant et répandant ses souillures... Purifiez le camp, car il y a une chose maudite en lui." Testimonies to Ministers, p. 427 et 428.

"Le temps est venu pour des efforts ardents et puissants, afin de délivrer l'église de la boue et de la saleté qui ternissent sa pureté." Id. p. 450. (Cf. p. 426 à 456 et "Appeal to the Church", Testimonies, Vol. 2, p. 439 à 489, et Testimonies, Vol. 5, p. 211, 212, 214 "Agents of Satan").

Personne ne peut lire ces descriptions divines de l'Israël moderne sans avoir la profonde conviction que nous entrons dans notre plus grande apostasie appelée le "temps du criblage". Beaucoup de pasteurs pleurent "entre le porche et l'autel" à cause des ravages de la plaie, provoquée par la licence, et des "abominations faites au sein de l'église", mais il y a des signes pleins d'espoir que le criblage a commencé.

C'est la prédication du message à Laodicée qui causa les "soupirs et les cris" concernant nos propres péchés et ceux d'autrui. Il en résultera le "scellement" de ceux qui accepteront le message de réveil et le "criblage" de ceux qui le rejetteront, tout cela suivi par la "pluie de l'arrière-saison et le "grand cri".

"Le groupe qui ne s'attriste pas à cause de son propre déclin spirituel, et ne se lamente pas à cause des péchés des autres, sera laissé sans le sceau de Dieu". "Le sceau de Dieu sera placé sur le front de ceux seulement qui soupirent et crient à cause des abominations faites dans le pays." "Aucun de nous ne recevra jamais le sceau de Dieu tant que son caractère aura une seule tâche de souillure. Il nous reste à remédier aux défauts de nos caractères, à purifier le temple de notre âme de toute souillure. Alors, la pluie de l'arrière saison tombera sur nous comme la première pluie tomba sur les disciples le jour de la Pentecôte." Testimonies, Vol. 5, p. 211, 212, 214.

"Ceux qui répondent sur tous les points, supportent toutes les épreuves et sont vainqueurs, quel qu'en soit le prix, ont suivi le conseil du Témoin Fidèle et ils recevront la pluie de l'arrière saison, et ainsi seront préparés pour la translation." Testimonies, Vol. 1, p. 187.

"J'ai demandé la signification du criblage que j'avais vu et il m'a été montré qu'il serait causé par le témoignage direct apporté par le conseil du Témoin Fidèle aux laodicéens. Ceci aura son effet sur le cœur de celui qui le reçoit et le conduira à exprimer la vérité d'une manière directe. Certains ne supporteront pas ce témoignage juste. Ils se dresseront contre lui et c'est ce qui causera un criblage parmi le peuple de Dieu. J'ai vu que le témoignage du Témoin Fidèle n'a même pas été écouté à moitié. Le témoignage solennel, dont la destinée de l'église dépend, a été estimé à la légère, sinon entièrement dédaigné. Ce témoignage doit produire une repentance profonde; tous ceux qui le recevront vraiment, lui obéiront et seront purifiés." Premiers écrits, p. 270. Alors, suit l'image de la pluie de l'arrière saison, et de ses glorieux résultats, qui soulève la colère de l'ennemi et provoque "la grande tribulation".

La persécution finale ne produit pas le réveil de l'église. Au contraire, c'est le réveil spirituel qui pousse Satan à persécuter le peuple de Dieu du reste.

"Pourquoi alors, la persécution semble-t-elle, dans une grande mesure, sommeiller? La seule raison est que l'église s'est conformée aux critères du monde et n'a donc manifesté aucune opposition... C'est seulement à cause de l'esprit de compromis avec le péché, parce que les grandes vérités de la Parole de Dieu sont considérées avec une telle indifférence, parce qu'il y a si peu de piété essentielle dans l'église, que le christianisme est apparemment si populaire dans le monde. Qu'il y ait un réveil de la foi et de la puissance de l'église primitive, et l'esprit de persécution renaîtra et les feux de la persécution se ranimeront." Tragédie des siècles, p. 48.

Bien sûr, la persécution jouera un rôle pour consumer les scories et perfectionner les saints pour la pluie de l'arrière saison et la translation. C'est pendant la "grande tribulation" qu'ils lavent leurs robes et les blanchissent dans le sang de l'Agneau." Il y aura un mélange de "gloire céleste et une répétition des persécutions du passé." (Cf. Testimonies, Vol. 9, p. 16; Premiers écrits, p. 85).

Après que le mouvement de l'Exode traversa le ruisseau Zered, le temps exigé pour atteindre les rives du Jourdain, le traverser et prendre possession du pays promis, est plutôt indéfini. Leur marche vers le Jourdain fut, pourtant, marquée par une série ininterrompue de victoires. "Ce fut le Capitaine de l'armée du Seigneur qui vainquit les ennemis de Son peuple; et Il aurait fait de même trente-huit ans plus tôt, si Israël avait cru en Lui." Patriarches et prophètes, p. 415.

Tandis que nous ne pouvons pas fixer un temps précis pour le triomphe final du mouvement adventiste, nous savons bien que la fin est très proche. Le message de 1888 a continué à agir pendant plusieurs années avant d'être finalement rejeté, et que le peuple adventiste retourne au désert. Le Seigneur seul connaît le moment exact, mais Il a promis un signe pour que nous puissions savoir "quand Il est proche et même à la porte. "Le cri, 'voici l'époux arrive; sortez pour aller à sa rencontre", ne doit pas être retardé plus longtemps. Il ne devrait pas y avoir d'incertitude dans le son de la trompette de l'Évangile qui doit réveiller le reste de l'église pour son triomphe final. Comme cela devrait faire tressaillir nos cœurs de joie de savoir que notre vie de pèlerin est presque terminée.

"Comme les enfants d'Israël, marchant dans le désert, égayaient leur cheminement avec la musique de chants sacrés, de même Dieu demande à Son peuple aujourd'hui d'égayer sa vie de pèlerin." Education, p. 167. Sûrement, il est temps pour les pèlerins de l'Adventisme de regarder en haut et de lever la tête car leur "rédemption approche". De réaliser que la fin du voyage est à portée de la main, stimulera notre marche et remplira nos cœurs d'allégresse. Cette joie, selon le prophète de l'Evangile, s'exprimera par un chant quand nous approcherons de la Canaan céleste et y entrerons. "Les rachetés de l'Eternel retourneront, ils iront à Sion avec des chants de triomphe, et une joie éternelle couronnera leur tête; l'allégresse et la joie s'approcheront, la douleur et les gémissements s'enfuiront." Ésaïe 35: 10.

Dès qu'Israël a atteint le pays promis, il se mit à célébrer la fête des Tabernacles pour commémorer sa délivrance de l'esclavage égyptien et "en mémoire de sa vie de pèlerin dans le désert." (Cf. Lévitique 23: 34, 39 à 43; Patriarches et prophètes, p. 520; Jésus-Christ, p. 441 à 442.

La fête des Tabernacles était l'évènement final de l'année typique et une fête de grandes réjouissances. C'était une célébration de l'arrivée au pays, et elle ne fut jamais pratiquée pendant qu'Israël était en captivité. Elle fut instituée quand ils retournèrent à la terre natale, en venant d'Egypte, et fut ré-instituée quand ils revinrent de Babylone.

Une autre raison de la grande joie, à cette occasion, était que cette fête suivait le jour solennel des expiations qui terminait les services typiques concernant le péché. Le premier jour du septième mois commençait le son des trompettes connu comme "le grand appel de Dieu à la repentance". Il annonçait à tout Israël que le jour du jugement était proche et, à moins que leurs péchés soient confessés et pardonnés, ils seraient à jamais retranchés du milieu du peuple de Dieu. Les dix jours, comprenant le jour des expiations, étaient appelés "les dix jours de la repentance". Le temps se passait en prières et confessions pour se préparer à recevoir le "sceau de la vie", et pour que leurs noms puissent être inscrits dans le registre d'Israël. Ils considéraient les dernières heures du jour des expiations comme "le temps de scellement".

La fête était, d'une façon prééminente, une occasion de réjouissances. Elle se produisait juste après le grand jour des expiations, quand l'assurance avait été donnée que leur iniquité ne devrait plus revenir en mémoire. En paix avec Dieu, ils venaient alors devant Lui en reconnaissance pour Sa bonté et Le louer pour Sa miséricorde. Les travaux de la moisson étant finis, et ceux de l'année nouvelle m'ayant pas encore commencé, le peuple était libéré de tout souci, et pouvait se livrer aux influences joyeuses et sacrées du moment." Patriarches et prophètes, p. 528.

Il y avait encore une autre raison de se réjouir pendant la fête. La grande moisson de l'année était engrangée et pour cela, on l'appelait aussi la "fête des moissons". Elle correspondait en cela au "Thanksgiving Day" des Etats-Unis.

"Au septième mois, arrivait la fête des Tabernacles ou de la moisson. Cette fête avait lieu en guise de reconnaissance pour la générosité de Dieu dans les produits du verger, de l'oliveraie et de la vigne. C'était la suprême fête de la moisson de l'année. La terre avait donné ses produits, la moisson était engrangée, les fruits, l'huile et le vin était emmagasinés. Les prémices étaient en réserve et maintenant le peuple arrivait avec son tribut d'actions de grâces à Dieu qui les avait ainsi abondamment bénis." Idem.

Les événements des services annuels, pour la prêtrise lévitique, étaient des types de tout le plan du salut. Ils préfiguraient la mort de Christ, comme l'Agneau de Dieu, et Son ministère en tant que souverain sacrificateur du sanctuaire céleste. Les événements anti-typiques doivent arriver dans l'ordre exact des événements typiques.

Les fêtes annuelles se faisaient en deux groupes, l'un au début et l'autre à la fin de l'année typique, ou à l'époque des moissons du printemps et de l'automne. Les services typiques commençaient par la Pâque, le quatorzième jour du mois, suivie par la fête de la gerbe, prémices qu'on agite, et suivie par les semaines de la moisson quand la première moisson de l'année était récoltée. La Pentecôte était une fête d'actions de grâces après la récolte de la première moisson.

Les quelques mois suivants de l'année étaient la saison sèche et l'on ne récoltait que peu de produits. La grande moisson avait lieu à l'automne et, en liaison avec elle, arrivait le deuxième groupe d'événements typiques, -la fête des Trompettes, les dix jours de la repentance, le jour des expiations et la fête des Tabernacles. La dernière était une fête d'actions de grâces qui suivait l'engrangement de la moisson d'automne, de même que la Pentecôte célébrait l'engrangement de la moisson du printemps. Avant la récolte, les prémices étaient mis de côté et consacrés aux service s du sanctuaire. (Cf. Deutéronome 26: 1 à 11; Lévitique 23: 10, 34, 39; Patriarches et prophètes, p. 528.

Les deux groupes de types rencontrent leurs anti-types dans les deux groupes d'événements, reliés aux deux grandes moissons de l'Evangile, au début et à la fin du ministère de Christ en tant que Prêtre du sanctuaire céleste. Les services anti-typiques ont débuté, avec le Calvaire, quand Christ fut sacrifié comme l'Agneau Pascal. Puis, suivit la résurrection de Christ, le "témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre!" (Apocalypse 1: 5), et la mise à part et la consécration des douze apôtres en tant que gerbes prémices de la première moisson de l'Evangile. Les douze apôtres furent donc mis à part pour un ministère spécial par l'expérience de la chambre haute et le baptême du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte.

Le déversement, à la Pentecôte, de la première pluie de puissance et de bénédictions spirituelles a produit une moisson abondante d'âmes qui, selon l'historien Gibbon, s'éleva à plus de cinq millions vers la fin du premier siècle. L'église chrétienne continua ses conquêtes, durant les persécutions de Rome des deuxième et troisième siècles, jusqu'à ce qu'elle supplante le paganisme comme religion d'empire. Puis, vint la grande apostasie qui amena la sécheresse spirituelle du Moyen Age où il fut seulement possible de glaner quelques fruits de l'Evangile. Pendant "l'époque de ténèbres", les Deux Témoins ont dû prophétiser "revêtus de sacs".

Le jour anti-typique des expiations, ou du jugement, commença à la fin des 2300 ans de la prophétie de Daniel et fut annoncé au monde par le grand message de la seconde venue, qui fut proclamé par des avertissements retentissant comme des trompettes, pendant les dix jours précédant 1844. Le son des trompettes aura une autre explication dans le grand appel de Dieu à la repentance qui réveille l'église de Laodicée, juste avant la fin du temps de grâce. (Cf. Esaïe 52; 1, 2; 58: 1; Joël 2: 1, 12 à 32).

Comme résultat d'une expérience semblable à celle de la chambre haute, le reste du peuple de Dieu est scellé car le royaume est réservé aux enfants de Dieu éprouvés, tentés et fidèles. Le reste méprisé est revêtu d'habits glorieux, ne devant plus jamais être souillés par la corruption du monde. Leurs noms sont gardés dans le livre de vie de l'Agneau, inscrits parmi les fidèles de tous les temps". Prophètes et rois, p. 447. Quand le peuple de Dieu aura remédié à tous ses défauts de caractère et que le temple de l'âme sera purifié de toute souillure, de sorte qu'il sera sans tâche ni opprobre, "alors la pluie de l'arrière-saison descendra sur lui comme la première pluie descendit sur les disciples le jour de la Pentecôte." Testimonies, Vol. 5, p. 124.

Nous savons que la pluie de l'arrière-saison sera accordée "sans mesure" et qu'elle sera beaucoup plus abondante que la première pluie. Le Grand Cri appelle le reste du peuple de Dieu à sortir de Babylone et ainsi récolte la moisson finale de l'Evangile, "un firmament d'élus", "une grande multitude que l'on ne peut dénombrer de toutes nations, tribus, peuples et langues." (Cf. Apocalypse 7: 9 à 17; 14: 6 à 14; 18: 1 à 5; La Tragédie des Siècles, p. 421; Prophètes et Rois, p. 141, 142, 289 à 291.

L'Apocalypse décrit les rachetés, dans la Canaan céleste, "revêtus de robes blanches et avec des palmes à la main", célébrant la fête anti-typique des Tabernacles. C'est la grande fête du retour chez soi après leur délivrance de l'esclavage du péché et du pèlerinage terrestre. Leurs péchés ont été effacés des livres de souvenirs et leurs noms retenus dans le livre de vie. L'univers entier s'unit dans la célébration de la fête d'actions de grâces la plus grandiose de tous les temps.

"La fête des Tabernacles, non seulement, mémorisait la délivrance, mais était un type. Elle ne rappelait pas seulement le séjour dans le désert, mais, comme fête de la moisson, célébrait aussi celle de la récolte des fruits de la terre et annonçait le grand jour de la moisson finale, quand le Seigneur de la moisson enverra ses moissonneurs en avant pour rassembler l'ivraie en bottes pour le feu et pour stocker le blé dans son grenier... Et toutes les voix, dans l'univers entier, s'uniront pour louer Dieu joyeusement. Le peuple d'Israël louait Dieu à la fête des Tabernacles en se souvenant de Sa miséricorde dans leur délivrance de l'esclavage d'Egypte, et aussi de Sa tendre sollicitude à leur égard pendant leur vie de pèlerins au désert. Ils se réjouissaient aussi, étant conscients du pardon et de l'acceptation, par les cérémonies du jour des expiations, justes terminées. Mais, quand les rachetés du Seigneur auront été réunis en sécurité dans la Canaan céleste, ils se réjouiront d'une joie indicible et glorieuse. La grande oeuvre d'expiation de Christ pour les hommes aura alors été achevée, et leurs péchés auront été à jamais effacés." Patriarches et prophètes, p. 541, 542.

La grande fête commence par la procession triomphale, ou le défilé victorieux, quand Christ conduit les rachetés en douze nations par les portes de perles de la cité céleste. Les rues en or seront bordées de visiteurs, venant des mondes non-déchus, pour accueillir à la maison les invités de la grande lutte avec le puissant Lucifer de jadis ainsi qu'avec ses armées. Le Capitaine conquérant de l'armée du Seigneur conduit les nations des sauvés jusqu'au trône et les présente au Père "avec une joie immense". Puis, a lieu le mariage et le banquet des noces de l'Agneau. Le grand temple du Mont Sion sera sans doute consacré durant cette célébration, tout comme le fut le temple de Salomon pendant la fête typique des Tabernacles. Prophètes et Rois, p. 25 et 26.

A cette consécration, les 144.000 joueront sûrement un rôle important car, "préparés pour un service saint" comme "les plus élevés de l'armée des rachetés qui se tient devant le trône de Dieu et de l'Agneau", ils devront servir comme officiels dans le gouvernement du royaume céleste. (Cf. Apocalypse 3: 21; 14: 1 à 5; Conquérants Pacifiques, p. 527; Testimonies , Vol. 5, p. 215; Premiers Ecrits, p. 19).

A cause de leur expérience dans le désert laodicéen du péché et de leur victoire complète grâce à Christ, qui amena la réception du sceau de l'approbation de Dieu et l'effusion de la pluie de l'arrière-saison, et à cause de leur foi et de leur fidélité pendant le temps de trouble de Jacob, les 144.000 saints transmués seront particulièrement heureux de célébrer le culte d'actions de grâces pour l'entrée en terre promise, et ils dirigeront le chant du cantique de Moïse et de l'Agneau.

C'était la joyeuse anticipation de cette grande célébration où les rachetés seront rassemblés dans la Canaan céleste, et cela produira la triple doxologie d'Apocalypse 5. Commençant par le cantique des chérubins et des vingt-quatre vieillards, autour du trône de Jéhovah, et puis les innombrables armées angéliques avec leur chant de louange en l'honneur de l'Agneau, chœur de louanges à Dieu et à l'Agneau, et de "la robe immaculée de la justice de Christ", auquel toute créature dans l'univers participera. Le cantique du Calvaire résonnera à travers toute la création avec une signification de plus en plus grande, et un enthousiasme également toujours plus grand, qui ne vieilliront et ne mourront jamais, jamais, tandis que les siècles de l'éternité se dérouleront sans fin.

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