Les mudrâ sont des positions ou des postures des mains qui marquent un état, une action ou une représentation du bouddha ou des bodhisattvas. Bien que non spécifiquement théravadiques, ils affectent le mouvement artistique dans toutes ses écoles et se rencontrent dans les peintures, les bas reliefs et les sculptures. Par un vaste phénomène d'aller et retour entre le monde chinois et le monde indien, les canons de représentation définis par le courant Mahayaniste ont transformé progressivement les modes de représentation prévalant dans le sud de l'Inde.
Les mudrâ concernant les mains ne sont que l'un des aspects d'une posture plus générale touchant le corps tout entier. On dénombre en effet de nombreuses postures assises, debout, couchées signifiant différents états ou niveaux du bouddha. Ces mêmes postures peuvent se rencontrer également dans la statuaire hindouiste.
Le Dhyâni-Mudrâ
Le Dhyâni-Mudrâ est la posture dite de la méditation pratiquée assis les jambes croisées en position du lotus ou du demi-lotus et les mains posées sur le giron. La main droite (qui représente l'état d'éveil) repose sur la main gauche (qui représente le monde des phénomènes) mettant les deux pouces en léger contact l'un en face de l'autre.
Cette posture est plus fréquemment utilisée par l'école Mahayaniste. L'autre posture de médiation est la main droite sur le genou droit et la main gauche sur le genou gauche. L'index et le pouce de chaque main se touchant légèrement.
Le Vitarka-Mudrâ
Le Vitarka-Mudrâ est la posture dite de l'enseignement, ou bien de l'explication et de l'argumentation. La main droite est relevée au niveau de l'épaule, l'avant bras à 45° et paume en avant, la main gauche est maintenue au niveau de la hanche, l'avant bras à l'horizontal et paume vers l'avant (dans certains cas la main gauche repose sur le genou gauche, paume vers le haut). Sur chaque main, le pouce touche légèrement l'index en formant un cercle.
Ce mudrâ connaît une variante, dans laquelle l'index et l'annulaire sont tendus alors que les autres doigts sont légèrement repliés.
Ce mudrâ peut également être appelé Vyâkhyâna-Mudrâ.
Le Dharmachakra-Mudrâ
Le Dharmachakra-Mudrâ est la posture dite de la mise en mouvement de la roue de la loi (bouddhique) ou de la prédication. Les deux mains sont au niveau du tronc, paume droite vers l'avant et paume gauche vers le corps. Le pouce et l'index de chaque main se touche légèrement en formant un cercle. Les deux cercles se touchent, la main gauche plutôt en position horizontale, la main droite plutôt en position verticale. (La main droite est en position de Virtaka-Mudrâ.)
Le Bhûmisparsha-Mudrâ
Le Bhûmisparsha-Mudrâ est la posture dite de la prise de la terre à témoin. La main gauche repose sur le genou ou sur le giron, paume vers le haut. La main droite, paume posée sur la jambe, se laisse pendre jusqu'à effleurer le sol.
Dans certaines variantes, la main gauche tient un bol ou peut être levée de manière à saisir l'extrémité de la toge (au niveau de l'épaule).
Ce geste symbolise l'établissement de la loi bouddhique face aux forces, aux tendances et aux inclinations plus instinctives.
Ce mudrâ peut également être appelé Mâravijaya-Mudrâ.
L'Abhaya-Mudrâ
L'Abhaya-Mudrâ est la posture dite de l'absence de crainte, de l'apaisement ou de la protection. L'avant bras droit est relevé, souvent à l'horizontal, paume vers l'avant, la main parfaite plane et droite doigts regroupés.
Ce geste est destiné à repousser toute crainte, toute appréhension et à instaurer un climat de confiance et de sérénité.
Le Varada-Mudrâ
Le Varada-Mudrâ est la posture dite de la réalisation des souhaits ou de la générosité. Le bras droit est tendu vers le bas, paume en avant la main parfaitement plane et droite, doigts regroupés.
Ce signe est également appelé mudrâ de la prise du ciel à témoin.
Les statues debout sont celles où l'on rencontre le plus souvent ce mudrâ. Il est alors combiné avec l'Abbaya-Mudrâ. Dans ce cas, la main droite est en Abbaya-Mudrâ, tandis que la main gauche est en Varada-Mudrâ.
Au Sri-Lanka, on peut trouver la main vers le bas, paume en avant, mais le pouce et l'index se touchant en forme de cercle.
Ce mudrâ peut également être appelé Dâna-Mudrâ.
L'Uttarabodhi-Mudrâ
L'Uttarabodhi-Mudrâ est la posture dite du détachement complet. Les deux mains à la hauteur des épaules sont jointes, tous les doigts repliés sur le dos de la main adverse, à l'exception des deux index dressés l'un contre l'autre.
Le Mudrâ de Vairocana
Le Mudrâ de Vairocana est la posture dite de la sagesse complète. L'index de la main droite dressé est enveloppé par tous les doigts de la main gauche.
Ce mudrâ est caractéristique du bouddhisme ésotérique. Il symbolise la relation entre le monde phénoménal dans sa complexité (les cinq doigts) et la méthode bouddhique (l'index).
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