Chapitre 3 a - Thèmes pour favoriser le développement mental
LA PENSÉE, PROPRE CAUSE DE DUKKHA Les thèmes de méditation propres à favoriser le développement mental sont appelés Kammatthâna. Ils occupent une place centrale dans le bouddhisme. Leur apprentissage, leur compréhension, leur mise en pratique sont perçus comme indispensables à la pleine réalisation de l'idéal bouddhique.
Le terme Kammatthâna signifie littéralement, les bases (thâna) de l'action (kamma). Cette action renvoie au travail sur la pensée et sur l'organe mental. C'est ce travail qui prévient le vagabondage de la pensée et qui évite que la pensée soit source pour elle-même de souffrance ou de désagrément. Il y a une réelle impuissance à se trouver face à la distraction, au défaut de concentration, à l'ennui et d'avoir le sentiment de ne pouvoir rien y faire pour l'éviter.
Au contraire, dès lors que la pensée s'exerce à une certaine maîtrise, elle démontre ses capacité et ses potentiels. Ce simple aperçu suffit à renforcer la pensée et le sujet et à le prémunir des déceptions courantes du quotidien.
Le travail sur le développement mental (Kammatthâna) est la démarche fondamentale du bouddhisme.
LES DEUX NIVEAUX DE KAMMATTHÂNA Il y a deux catégories de Kammatthâna :
1 - le Samatha Kammatthâna ou bien Samatha Bhâvanâ , la méditation conduisant à la tranquillité.Ces deux niveaux doivent permettre d'atteindre la sagesse et de surmonter l'ignorance des phénomènes et des causes qui la source du dukkha. Les bouddhistes ont une formule pour résumer ce principe :2 - le Vipassana Kammatthâna ou bien Vipassana Bhâvanâ , la méditation conduisant à la compréhension profonde.
Question : à quoi sert la pratique de Samatha ?
Réponse : à favoriser le développement mental.
Question : à quoi sert le développement mental ?
Réponse : à abolir l'égarement de la pensée.
Question : à quoi sert la pratique de Vipassana ?
Réponse : pour développer la sagesse.
Question : à quoi sert de développer la sagesse ?
Réponse : pour éliminer l'ignorance.
LES DEUX SORTES DE BONHEUR Ce que recherche tout un chacun c'est d'expérimenter le bonheur et d'éviter la souffrance. Le bonheur dont il est question a deux composantes : le bonheur physique (Kâyika) et le bonheur mental (Cetasika).
On le voit dans le bouddhisme, le bonheur est conçu dans tous ses aspects et dans toutes ses composantes.
Naturellement, l'enseignement du bouddha porte avant tout sur le développement mental. Le bouddhisme place le mental au coeur du fonctionnement global du sujet.
Le Dhammapada précise : "Tous les phénomènes ont la pensée pour directeur".
Le bouddhisme considère qu'il y a un bonheur plus grand qui est le bonheur apporté par la paix intérieure. Ce type de bonheur est d'une autre nature que le bonheur apporté par les cinq sens (les vues, les sons, les parfums, les goûts et les sensations tactiles).
Ce type de bonheur est appelé ~ Nirâmisa Sukha ~ c'est à dire un bonheur sans objet d'attachement. Ce type de bonheur n'est évidemment pas accessible par des moyens matériels tels que : argent, pouvoir, position sociale ... On le voit bien dans la société, ceux qui paraissaient privilégiés par une situation sociale ou financière avantageuse se révèlent être en définitive frustrés, insatisfaits, vides.
LA MÉDITATION CONDUISANT À LA TRANQUILLITE
Samatha Kammatthâna L'apprentissage de ce type de méditation doit conduire à la tranquillité et doit permettre de se libérer des pollutions mentales.
Le but du développement de la méditation su la tranquillité, c'est d'atteindre la concentration. La concentration, c'est tenir l'état de tranquillité sans se laisser perturber par l'extérieur ou l'intérieur. Cette concentration est appelée Jhâna ou Samâpatti.
EFFETS BÉNÉFIQUES SUSCEPTIBLES DE RESSORTIR D'UNE PRATIQUE MENTALE La pratique de la méditation conduisant à la tranquillité est susceptible d'apporter à celui ou à celle qui s'y entraîne sérieusement des capacités de concentration, de mémorisation et de cohésion dans le travail et dans la conduite du quotidien.
Les guides listent toute une série de conséquences bénéfiques en dix points.
Tout un chacun peut améliorer et renforcer ses capacités mentales bien plus qu'on peut le penser de prime abord.
LES DEUX NIVEAUX DE MÉDITATION Il y a deux niveaux dans la méditation, Upacâra, le niveau d'approche, et Appanâ le niveau du plein accomplissement.
Upacâra désigne l'approche du niveau du parfait accomplissement (de la concentration complète : Jhâna).
Appanâ est le niveau de concentration pleinement accomplit. C'est le niveau de concentration stable où la pensée n'est pas distraite par les sollicitations des six sens. Les cinq constituants de la concentration parfaite sont tous pleinement accomplis: Vitakka, Vicâra, Pîti , Sukka et Ekaggatâ apparaissent clairement.
Ces cinq éléments sont des caractéristiques de l'Appanâ, le niveau avancé de Samâdhi qui en comprend huit au total. L'absorption du sujet dans ce niveau de méditation peut être tel qu'il en oubli tous les besoins organiques et peut rester plusieurs heures voire plusieurs jours en méditation.
Un sujet qui atteint l'Appanâ Samâdhi peut être considéré comme ayant atteint la dernière étape de l'enseignement bouddhiste.
Cependant avant de s'engager dans une si noble et si difficile entreprise, il convient de connaître les moyens par lesquels la pensée peut s'exercer.
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