Mr Rouchon, curé de Valbenoîte, près St Etienne ou Mr Champagnat, Supérieur des frères maristes de l’Hermitage

France, Dép de la Loire (Forest).

Sr Rouchon, párroco de Valbenoîte, cerca de St Etienne o[1] Sr Champagnat, Superior de los hermanos maristas del Hermitage.

Francia, departamento del Loira (Forest).

Vive Dieu!

St Louis le 6 juillet 1836

¡Viva Dios!

San Luis, 6 de julio de 1836

Monsieur le curé,

Señor párroco,

[1] Je suis réellement confus d’avoir tardé si longtemps de vous écrire, de même qu’à M. Champagnat, vu que la reconnaissance m’y oblige. Je ne ferai pas plusieurs lettres; celle-ci sera commune pour tous les maristes auxquels je pense très souvent et à chacun d’eux en particulier. On attend de ceux qui sont loin des nouvelles longues et intéressantes, et bien souvent, il n’y en pas; telles est la circonstance où je me trouve. Il sera nécessaire que je vous parle de moi et des miens, quoique cela ne convienne pas, si je veux vous dire quelque chose. Je remercie bien vos chers paroissiens tous ensemble de toutes les marques d’attachement qu’ils m’ont données. Mr. Champagnat voudra bien aussi me rappeler au souvenir des MM. de la Valla et de leurs paroissiens. Je me recommande à toute vos bonnes prières, et à celles de mes confrères et des fidèles qui m’ont vu parmi eux.

[1] Estoy realmente apenado de haber tardado tanto en escribirles a usted y al P. Champagnat, sobre todo por el agradecimiento que les debo. No enviaré varias cartas; ésta será común para todos los maristas, en quienes pienso tan frecuentemente, como grupo y como individuos. De los que están lejos se esperan numerosas e interesantes noticias, aunque con frecuencia no haya ni unas ni otras, lo que actualmente es mi caso concreto. Es preciso pues que les hable de mi y de los que me rodean, aunque esto sea de mal gusto, para poder decirles algo. Mucho agradezco a sus queridos feligreses, a todos, las muestras de afecto que me han dado. El P. Champagnat tendrá también la amabilidad de hacerme presente en el recuerdo de los Pastores de La Valla y de sus feligreses. Me recomiendo a sus oraciones, a las de mis cohermanos y a las de los feligreses que me conocieron.

[2] Qu’il serait à souhaiter qu’il eu ici de bons maîtres d’écoles primaires! Quel bonheur si les enfants catholiques pouvaient être soustraits à ces écoles où ils apprennent dès l’enfance à haïr leur Mère! Dernièrement je gémissais et tombais presque d’abattement en pensant combien les français ont des secours en ce genre dont-ils abusent. S’il y avait ici quelque frère de Marie! Je communiquai mon idée à l’évêque et aux Père Jésuites. Ils me dirent que des instituteurs français ne feraient rien dans ces pays; il faut absolument parler anglais. Si on pouvait former quelques frères, leur faire apprendre pour l’amour unique de Dieu ce jargon barbare, on assurerait le catholicisme pour toujours en Amérique. Vous ne pourriez pas vous imaginer combien les enfants qui ne sont pas encore gâtés ont d’heureuses dispositions. Mr. Roux m’a dit que si Mr. Champagnat voulait faire un acte héroïque pour l’Amérique et nous envoyer trois bons frères, solides et aimants Dieu, il se chargerait de leur procurer une maison et quelques arpents de terre dans sa mission. Il se fera mariste et nous sacrifieront tout et nos propres personnes. Il m’a beaucoup demandé de détails sur Valbenoîte, des nouvelles de Mr. de Saint Jean, de Mr. Rouchon et surtout de l’école de Mr. Champagnat; celle-ci lui est à coeur.

[2] ¡Cómo nos gustaría que hubiera por acá buenos maestros de escuela primaria! ¡Qué dicha si los niños católicos pudieran ser sustraídos de esas escuelas en donde se aprende desde niños a odiar a su Madre! Recientemente yo me lamentaba y casi caía en una depresión de pensar cuánto los franceses hemos sido socorridos [de Dios] y de lo mucho que se abusa de ello. ¡Si pudiese venir acá algún Hermano de María! Compartí mi idea con el Obispo y con los padres Jesuitas. Me han dicho que maestros franceses no harían nada en este país; es imprescindible tener dominio de la lengua inglesa. Si se pudiera formar a algunos hermanos haciéndolos aprender, por el exclusivo amor de Dios, esta lengua bárbara, consolidaría el catolicismo para siempre aquí en América. Usted no podría imaginarse ni hacerse una idea de cuántas y tan bellas disposiciones poseen tantos niños que aún no se echan a perder. El P. Roux[2] me dijo que si el P. Champagnat quisiera hacer un acto heroico de caridad en favor de América y mandara tres Hermanos fervorosos, sólidos y enamorados de Dios, él se encargaría de proporcionarles casa y algún campo de labranza en su misión. [Entonces] él se hará marista, y nosotros lo sacrificaremos todo, aún nuestras propias personas. Me ha pedido detalles sobre Valbenoîte, noticias del P. de St. Jean, del P. Rouchon, y sobre todo, de la escuela del P. Champagnat; ésta es su consentida.