Paris 24 mars 1838.

París, a 24 de marzo de 1838.

Missions étrangeres rue du Bac nº 120.

Misiones Extranjeras Rue du Bac nº 120.

Mon bien ch(er) frère Antoine,

Mi muy querido H. Antonio:

Vous voyez, mon cher ami, que je suis toujours à Paris, voyant, visitant tantôt l’un, tantôt l’autre, sans savoir où sera le bout de mes ennuyeuses courses. J’espère cependant qu’avec le secours des prières qui se font de toutes parts, j’obtiendrai l’objet de toutes mes démarches. J’ai vu hier le chef de division chargé de toutes les affaires concernant les ecôles primaries Mr. (Pillet) qui m’a dit que mon affaire ayant obtenu des rapports favorables dans tous les conseils universi taires, il comptoit former le lendemain le projet d’ordonnance pour être présenté au conseil d’Etat et ensuite au roi pour être signée. Mr. Lachaize, député de la Loire, a dit à Mr. le maire de Lavalla, actuellement à Paris, qu’il parieroit dix contre un que j’obtiendrais mon ordonnance. Malgré tout cela je suis vivement persuadé, mon bien cher frère, qu’il n’en sera que ce que le bon Dieu voudra, ni plus, ni moins. Je ne néglige cependant aucune démarche tendant ou favorisant notre affaire. Je sais que Dieu veut que nous nous servions des hommes dans de pareille circons tance. Vous voyez donc que ce sont des prières qu’il me faut.

Ya ve, querido amigo, que sigo en París, viendo, visitando ya a uno ya a otro, sin saber cuál será el fin de mis fastidiosas correrías. Espero no obstante que con el auxilio de las oraciones que se hacen en todas partes obtendré el fin de todas mis diligencias. He visto ayer al jefe de departamento de los asuntos concernientes a las escuelas primarias, M. Pillet, que me predijo que habiendo obtenido mi asunto informe favorable en todos los consejos universitarios, esperaba formar al día siguiente el proyecto de decreto para ser presentado al Consejo de Estado y luego al Rey para la firma. El Sr. Lachèze, diputado por el Loira ha dicho al Sr. Alcalde de Lavalla, actualmente en París, que apostaría diez contra uno a que yo obtendría mi decreto. A pesar de todo eso estoy vivamente persuadido, mi muy querido Hermano, que no será sino lo que Dios quiera, ni más ni menos. No descuido no obstante ninguna gestión tendiente a favorecer nuestro asunto. Ya sé que Dios quiere que nos sirvamos de los hombres en tales circunstancias. Ya ve, pues, que son oraciones las que me hacen faltan.

Remplissez, avec vos collaborateurs que j’aime tous bien, remplissez, pour l’amour de Jésus-Christ, vos devoirs. Priez et faites prier vos enfants; vous savez combien Jésus-Christ prend plaisir à être importuné par ces âmes innocentes; mes démarches à la capitale les intéressent particulièrment.

Cumpla, junto con sus colaboradores, a quienes quiero mucho; cumpla, por amor a Jesucristo, sus deberes; rece y haga rezar a sus niños. Usted sabe cuánto le place a Jesucristo ser importunado por esas almas inocentes. Mis gestiones en la capital les interesan particularmente.

Je me porte très bien à Paris. Je suis logé au Séminaire des Mis sions étrangères où je me plaît infiniment. Je vous assure que si je ne savais pas que je fait un peu faute à l’Hermitage, je demanderais à y finir mes jours. Je suis le reglèment de la maison, autant que mes sorties peuvent me le permettre. Je me lève au son de la cloche, j’assiste à la méditation et aux autres exercices spirituels, aux repas, aux récreations. Je suis édifié au dernier point par le généreux dévouement de ceux qui se destinent aux missions lointaines. Quelle aimable charité règne parmi eux; ils sont gais, mais sans légèreté et sans dissipation. Tout ce qui tend à retarder leur départ les inquiete mais ne les decourage pas.

Gozo de muy buena salud en París. Estoy alojado en el Seminario de Misiones Extranjeras, en donde me encuentro inmensamente a gusto. Le aseguro que si no supiese que hago falta en el Hermitage, pediría terminar aquí mis días. Sigo el reglamento de la casa en cuanto mis salidas me lo permiten. Me levanto al toque de campana, asisto a la meditación y a los otros ejercicios espirituales, a las comidas, a los recreos. Estoy edificado hasta el máximo grado por la generosa entrega de los que se destinan a misiones lejanas. Qué amable caridad reina entre ellos; son alegres, pero sin ligereza, ni disipación. Todo lo que tienda a atrasar su partida les inquieta, pero no les desanima.

Il y a à Paris un excellent noyau de bons chrétiens. Que je voudrais que nos campagnards qui se croient bons chrétiens, vissent avec quel respect on se tient dans les églises, avec quelle assiduité et quelle attention on assiste aux instructions. Je voudrais surtout qu’on fut témoin de la piété et du recueillement avec lequel on s’approche de la sainte table. On ne craint pas de demeurer deux ou trois heures à l’Eglise, car les exercices y sont très longs. C’est même ce qu’il y a de mieux à Paris qui se comporte ainsi.

Hay en París un excelente núcleo de buenos cristianos. ¡Vieran con qué respeto están en las iglesias, con qué asiduidad y atención se asiste a las instrucciones! Quisiera sobre todo que se fuera testigo de la piedad y del recogimiento con que se acercan a comulgar. No temen permanecer dos o tres horas en la iglesia, pues los ejercicios aquí son muy largos. Hasta la gente selecta de París se comporta de ese modo.

Le Frère Marie Jubin réussit très bien. Il assiste maintenant à la classe des sourds muets, et moi de même quand je le puis.

El H. Marie Jubin acierta muy bien. Asiste ahora a la clase de sordomudos y yo también cuando puedo.

Je ne vous dirai pas, mon cher ami, combien j’ai eu froid cet hiver. Le combustible est horriblement cher à Paris: un homme ordinaire peut porter sur son dos quinze francs de bois. Plusieurs personnes sont mortes de froid.

No le diré querido amigo, el frío que he pasado este invierno. El combustible es horriblemente caro en París: un hombre puede llevar sobre sus hombros 15 francos de leña. Varias personas han muerto de frío.

A Dieu, mon cher ami, à Dieu mon cher Théodose, Henri Marie et le cher cuisinier. Que Jésus et Marie soient votre unique partage.

Adiós mi querido amigo, adiós, querido Teodosio, Enrique María y querido cocinero. Que Jesús y María sean su único tesoro.

Je suis pour la vie votre tout dévoué Père en Jésus et Marie. CHAMPAGNAT.

Soy siempre su afectísimo en Jesús y María. CHAMPAGNAT.

 Mes amitiés bien affectueu ses à M. le Curé et à son Vicaire. Communiquez ma lettre aux Frères de Mornant que j’embrasse tous.

P.S.Saludos afectuosos al Sr. Cura y a su vicario. Comunique mi carta a los Hermanos de Mornant y un abrazo para todos.

P.S. 29 mars. J’arrive du ministere de l’Instruction publique où l’on ma annoncé que l’ordonnance étoit dressée et que le ministre la signeroit peut etre demain et la presenteroit au conseil d’Etat et la feroit enfin signer au roi, que cela ne seroit pas long. Veuillez en faire part aux freres de Mornant et de St. Symphorien en leur disant de continuer leur prieres.

P.S. 29 de marzo. Acabo de llegar del Ministerio de Instrucción Pública en donde me han asegurado que la ordenanza estaba ya preparada y que el ministro la firmaría posiblemente mañana y la presentaría al Consejo de Estado y finalmente la haría firmar al Rey y que eso no sería largo. Sírvase hacerlo saber a los Hermanos de Mornant y de St.Symphorien diciéndoles que continúen rezando.

Faites en part à M. le curé et dites lui mille choses de ma part. Je reclame toujours une part a ses bonnes prieres.

Comuníqueselo al Sr. Cura y déle muchos saludos de mi parte. Reclamo siempre tener parte en sus oraciones.

A Dieu, mon cher ami. Je pense que je serai à Lyon les dernier[s] jour[s] de la semaine sainte, cela n’est pas bien sur.

Adiós, mi querido amigo. Creo que estaré en Lyon los últimos días de Semana Santa, aunque no es muy seguro.