Reino e Iglesia
(de una carta mia
del otoño del 95
a Ramon Alaix)
Otra cita que en toda reunión de eclesiásticos progres e izquierdosos sale es esta: "Jesús anunció el Reino y salió la Iglesia". Normalmente se recuerda esta frase con un tono de tristeza: "¡Qué pena que ahora tengamos una Iglesia! ¡Qué bien estaríamos si ahora siguiéramos anunciando el Reino". Aproveché para hacer ver el "Sitz in Leben" de esta frase y la intención original de su inventor. Es del año 1902, primera edición de "L'Évangile et l'Église" d'Alfred Loisy, un libro que, retirado al principio de las librerías y durante mucho tiempo prohibida su lectura a los fieles apor las autoridades eclesiásticas, quería ser una defensa del catolicismo contra las teorías y críticas del famoso protestante liberal Harnack.
Veintisiete años más tarde, en la quinta edición (que es la que yo tengo gracias al Mingo Melero), el autor recuerda -a la vez que confiesa que ya ha perdido buena parte de su buena voluntad primera del 1902- sus discretos esfuerzos para que el catolicismo oficial ("intransigente, encerrado en las fórmulas de los últimos concilios i encíclicas papales, encarnado en la curia romana, gran máquina política por la cual el papado administra los negocios de la religión") comprendiera la necesidad de una reforma indispensable de las "doctrinas absolutas del catolicismo oficial": la revelación, la autoridad histórica de los evangelios, la divinidad de Jesucristo, la institución divina de la Iglesia y de los sacramentos Veintisiete años más tarde reconoce que fue un "intento absurdo" de un hombre que no pretendía otra cosa que mantenerse lo más cercano posible del catolicismo tradicional. |
La fortune de
ce livre aura été singulière. Publié pour la
première fois en octobre 1902 comme une apologie du catholicisme
contre les théories et les critiques d'un savant protestant,
il a été l'origine de condamnations successives qui ont finalement
conduit son auteur hors de l'Église catholique. Ecrit sans prétention
littéraire et sans prévision de la tempête qu'il allait
soulever, un moment retiré du commerce et depuis longtemps interdit
aux fidèles par les autorités ecclésiastiques, il
n'en a pas moins eu quatre éditions et la quatrième est épuisée.
Puisque l'ouvrage continue d'être demandé, c'est que beaucoup n'ont pas cessé d'y voir un témoin du mouvement dit moderniste au début de sa courte histoire. Ce témoin toujours réclamé, l'auteur ne se croit pas en droit de le supprimer... ainsi le lecteur retrouvera le document qu'il cherche et il sera par ailleurs averti que ce document ne représente point la pensée actuelle de celui qui le rédigea il y a vingt-sept ans. Il existe un catholicisme officiel, intransigeant, consigné
dans les formulaires des derniers conciles, des encycliques pontificales,
incarné dans la curie romaine, grande machine politique par laquelle
la papauté gère les affaires de la religion. De ce catholicisme-là,
l'auteur ne se proposait aucunement d'établir la légitimité.
Il avait plutôt l'intention d'en signaler discrètement les
défauts et les dangers.
L'auteur croyait encore pouvoir maintenir la valeur substantielle de l'enseignement chrétien, et il remettait à l'Église elle-même, c'est-à-dire à ses représentants les plus autorisés par leur situation et leurs lumières, le soin d'orienter son enseignement dans le sens que paraissaient exiger les circonstances. L'auteur entendait rester le plus près possible
du catholicisme traditionnel,afin de n'en sacrifier que ce qui semblait
irrémédiablement condamné.
Alfred Loisy
L'Évangile et l'Église
(Prólogo a la quinta edición)
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Este libro tuvo
una historia singular. Publicado por primera vez en en octubre de 1902
como una defensa del catolicismo contra las teorías y críticas
de un sabio protestante,
fue el principio de una cadena de condenas que condujeron al final a su
autor fuera de la Iglesia católica. Escrito sin ninguna pretensión
literaria y sin poder prever la tempestad que levantaría, retirado
durante un tiempo de las librerías y prohibida su lectura durante
mucho tiempo a los fieles por las autoridades eclesiásticas, tuvo
a pesar de todo cuatro ediciones habiéndose agotado también
esta última.
Si la obra sigue siendo solicitada, es que muchos no han dejado de ver en ella un testimonio del movimiento llamado modernista en los principios de su corta historia. El autor no cree tener derecho alguno para suprimir este testimonio, durante tanto tiempo reclamado, pero advierte al lector que, si bien encontrará el documento buscado, su contenido no representa ya el pensamiento actual de quien lo escribió hace ya veintisiete años. Existe, es cierto, un catolicismo oficial, intransigente, encerrado en las fórmulas de los últimos concilios i encíclicas papales, encarnado en la curia romana, gran máquina política por la cual el papado administra los negocios de la religión. De este catolicismo el autor no se proponía de ninguna manera establecer su legitimidad. Más bien tenía la intención de señalar sus defectos y sus peligros. La doble finalidad que tenía era, por un lado, instruir sin rupturas al clero católico sobre el estado real del problema de los orígenes cristianos, demostrando contra la crítica protestante que este estado no imposibilitaba una apología del catolicismo; que la Iglesia aparecía como un desarrollo necesario y legítimo del Evangelio. Sin duda que la exposición crítica derrumbaba las doctrinas absolutas del catolicismo oficial y no pocos teólogos ortodoxos se tomaron la molestia -bastante superflua- de intentar probar que el libro contradecía sus ideas sobre la revelación, la autoridad histórica de los evangelios, la divinidad de Jesucristo, la institución divina de la Iglesia y de los sacramentos Si el autor se abstenía entonces de refutar estas
enseñanzas es porque él no tenía la intención
de combatirlo, sino sólo de sugerir su reforma, que él consideraba
indispensable, en el propio interés de la Iglesia católica.
Alfred Loisy
L'Évangile et l'Église
(Prólogo a la quinta edición)
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Prescindamos ahora de esta historia, vivida tantas veces por tantos hombres y mujeres, de la imposibilidad de poder compaginar "honestidad personal" y "catolicismo", y vayamos ya a hacer un "copy" del texto: |
Reprocher à
l'Église catholique tout le développement de sa constitution,
c'est donc lui reprocher d'avoir vécu, ce qui pourtant ne laissait
pas d'être indispensable à l'Évangile même.Nulle
part, dans son histoire, il n'y a solution decontinuité, création
absolue d'un régime nouveau; mais chaque progrès se déduit
de ce qui a précédé, de telle sorte que l'on peut
remonter du régime actuel de la papauté jusqu'au régime
évangélique autour de Jésus, si differentes qu'ils
soient l'un de l'autre, sans rencontrer de révolution qui ait changé
avec violence le gouvernement de la société chrétienne.
En même temps, chaque pogrès s'explique par une nécessité de fait qui s'accompagne de nécessités logiques, en sorte que l'historien ne peut pas dire que l'ensemble de ce mouvement soit en dehors de l'Évangile. Le fait est qu'il en procède et qu'il le continue. Des objections qui peuvent sembler très graves, au point de vue d'une certaine théologie, n'ont presque pas de signification pour l'historien. Il est certain, par exemple, que Jésus n'avait pas réglé d'avance la constitution de l'Église comme celle d'un gouvernement établi sur la terre et destiné à s'y perpétuer pendant une longue série de siècles. Mais il y a quelque chose de bien plus étranger encore à sa pensée et à son enseignement authentique, c'est l'idée d'une société invisible, formée à perpétuité par ceux qui auraient foi dans leur coeur à la bonté de Dieu. On a vu que l'Évangile de Jésus avait déjà un rudiment d'organisation sociale, et que le royaume aussi devait avoir forme de société. Jésus annonçait le royaume, et c'est l'Église qui est venue. Elle est venue en élargissant la forme de l'Évangile, qui était impossible à garder telle quelle, dès que le ministère de Jésus eut été clos par la passion. Il n'est aucune institution sur la terre ni dans l'histoire des hommes dont on ne puisse contester la légitimité et la valeur, si l'on pose en principe que rien n'a droit d'être que dans son état originel. Ce principe est contraire à la loi de la vie, laquelle est un mouvement et un effort continuel d'adaptation à des conditions perpétuellement variables et nouvelles. Le christianisme n'a pas échappé à cette loi, et il ne faut pas le blâmer de s'y être soumis. Il ne pouvait pas faire autrement. La conservation de son état primitif était impossible, et la restauration de cet état l'est également, parce que les conditions dans lesquelles s'est produit l'Évangile ont à jamais disparu. L'histoire montre l'évolution des éléments qui le constituaient. Ces éléments ont subi et ne pouvaient manquer
de subir beaucoup de transformations; mais ils sont toujours reconnaissables,
et il est aisé de voir ce qui représente maintenant, dans
l'Église catholique, l'idée du royaume céleste, l'idée
du Messie agent du royaume, l'idée de l'apostolat ou de la prédication
du royaume, c'est-à-.dire les trois éléments essentiels
de l'Évangile vivant, devenus ce qu'ils ont eu besoin d'être
pour subsister.
La perspective du royaume s'est élargie et modifiée, celle de son avènement définitf a reculé, mais le but de l'Évangile est resté le but de l'Eglise. Alfred Loisy
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Reprochar a la
Iglesia católica todo el desarrollo de su constitución es
lo mismo que reprocharle el haber vivido, algo que no dejaba de ser indispensable
al mismo Evangelio. En ningún momento, en su historia, hay una ruptura
en su continuidad, una creación absoluta de un régimen nuevo;
sino que cada progreso se deduce de lo que le precede y así podemos
ir remontando sin encontrar revolución alguna que haya cambiado
con violencia el gobierno de la sociedad cristiana -del régimen
actual del papado hasta el régimen evangélico centrado en
Jesús-, por muy diferentes que sean el uno del otro.
Igualmente, cada progreso se explica por una necesidad de hecho que viene acompañada de necesidades lógicas, y así el historiador no puede afirmar que el conjunto de este movimiento esté al margen del Evangelio. Procede de él y lo continua. Algunas objeciones que, según el punto de vista de una cierta teología, pueden parecer muy graves, no tienen casi significación alguna para un historiador. Es cierto, por ejemplo, que Jesús no había previsto ni reglamentado ninguna constitución de la Iglesia, como si debiera ser un gobierno establecido sobre la tierra y destinado a perpetuarse durante una larga serie de años. Pero hay algo más extraño todavía a su manera de pensar y a su enseñanza: la idea de una sociedad invisible, formada a perpetuidad por aquellos que tendrían fe en su corazón en la bondad de Dios. Hemos visto que el Evangelio de Jesús tenía
ya un principio rudimentario de organización social y que el reino
también debía tener forma de sociedad. Jesús anunciaba
el reino y es la Iglesia la que ha venido.. Ha venido ampliando y desarrollando
la forma del Evangelio, que no podía ser conservado manteniéndose
siempre igual, una vez que el ministerio de Jesús hubiera concluido
por la pasión.
Estos elementos han sufrido -y no podía ser de ninguna otra manera- muchas transformaciones, pero son siempre reconocibles, y no es nada difícil ver qué es lo que representa hoy día, en la Iglesia católica, la idea del reino celestial, la idea del Mesías promotor del reino, la idea del apostolado o de la predicación del reino, los tres elementos esenciales del Evangelio vivo, convertidos hoy día en aquello a lo que se han visto obligados para poder seguir subsistiendo. La perspectiva del Reino se ha desarrollado y se ha modificado,
la de su venida definitiva ha reculado, pero el fin del Evangelio ha permanecido
como el fin de la Iglesia.
Alfred Loisy
L'Évangile et l'Église
pag 152ss
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Quizás los repetidores de esta frase no se dan cuenta que, cuando
la dicen como la dicen (muy alejados de la intención de su autor),
están participando del principio de que "rien n'a droit d'être
que dans son état originel" y se olvidan -ellos que suelen querer
ser tan vivenciales- que la vida es "un effort continuel d'adaptation
à des conditions perpétuellement variables et nouvelles".
Las condiciones que hicieron posible e inteligible una expresión
como Reino de Dios "ont disparu à jamais". Hoy día
proclamar el Reino de Dios puede ser -para algunos- defender la reforma
laboral de socialistas y convergentes: ¿quién no recuerda
el Exultate profético de Miquel Roca en el Parlamento de
Madrid: "Alegraos, padres, porque hoy vuestro hijo ha encontrado trabajo!!"
Y no me extrañaría nada que algún jesuita del área
de marginación viera en esta reforma laboral una auténtica
aproximación del Reino de dios que da faena a un marginado y se
la quita a un obrero de toda la vida (el cual ya ha ganado bastante en
su vida). Y para otros proclamar tozudamente el Reino de Dios sería
ponerse en huelga indefinida en contra de estas leyes de la reforma
laboral.
Acabo ya, viernes 20. Estos días, entre el 12 (fiesta nacional de España; se ve que ahora oficialmente no quieren hablar de la Fiesta de la Hispanidad) y el 18, los repartí entre visitas a Barcelona y tres días por Andorra y el Pirineo de Vallferrera y Cardós..... Creo que estuve en el mismo sitio en donde hace años estuvimos en nuestra excursión con Ignacio Anzizu desde Andorra a la Pica d'Estats: de Comapedrosa al refugio de Vallferrera pasaríamos por el circo y llanos de Baiau. Fue un momento para meditar sobre la fugacidad de la vida: la vida se nos escapa; ya no seríamos capaces de hacer lo que hicimos hace unos años. No sólo la vida y las fuerzas físicas de subir y bajar montañas, sino la fuerza del espíritu para meternos por lugares que no sabíamos demasiado bien a dónde irían a parar. |
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