NEWSLETTER 7 - 14 AOUT 1999
----------------- Oui, oui, voila, cŽest bon, on arrive, pas la peine de sŽenerver, on est pas aux pieces quand meme... Ouii ?.. CŽest pour quoi ? Une Newsletter ?.. Attendez...mmhh...il doit mŽen rester une, oui. Ah! Voila! Et avec ceci ? CŽest tout ! Bon, alors ca lui fera 25 francs. Merci, bonne fin de semaine chez vous! ------------------ Et voici... tatatata... la... News... LETTER !!! no7 Ouaiiissssss!!! Jeudi 8 juillet - McAllen, frontiere mexicaine... 3:40 PM "Charles, jŽai peur. - Moi aussi, tu sais, Thomas. Il parait quŽau Mexique, ils tŽegorgent a la machette quand tu roules pas sur le bas-cote - Ah bon? Moi on mŽavait dit que les federales te torturaient au guacamole dans les cachots humides des prisons de Veracruz... - Bon, revise ta legende, je fais le douanier: żOu sont vos billets de retour? żVous avez les papiers du velo? żOu tŽas planque la came? żTu vas parler, dis, tu vas parler?" Vous lŽaurez tous compris, au moment de franchir le pont-frontiere au dessus du Rio Grande, on faisait pas les fierots. Surtout quand les douaniers americains nous disent au revoir en faisant le signe de croix et en benissant les velos... Pourtant, yŽavait pas tant de raisons de sŽinquieter. Les douaniers mexicains, reputes pas commodes, ne posent aucun probleme et nous laissent passer avec le sourire. Entres dans Reynosa, cŽest alors pour nous la surprise, le choc, lŽetonnement. Pasque Reynosa, cŽest pas les Etats Unis, ca non madame... Des ruelles etroites enserrees entre dŽinnombrables petites bicoques carrees de toutes les couleurs, le tout grouillant de taxis, de minibus deglingues, de coccinelles et de Renault 12, de livreurs a velo et de vendeurs de jus de fruits roses ou verts. Et surtout, des centaines de paires dŽyeux braquees sur nos tetes blondes de gringos. Le lendemain, apres avoir achete les provisions indispensables (eau + tortillas), nous nous elancons sur les routes mexicaines. Alors, dŽabord ici ils sont fous des ralentisseurs dos-dŽane. Pas les gros innofensifs, non, les petites bosses vicieuses qui forcent a examiner la route a la loupe et a freiner a mort tous les 10m. Plusieurs fois, par megarde, jŽai saute sur ces engins comme sur une mine: grosse surprise, gros boum, decollage immediat, les sachoches prennent le vol 714 pour Sydney et bobo aux fesses a lŽaterrissage. Merci le ministere des transports! Deuxio, les routes sont moins confortables quŽaux USA, alors la beaucoup moins, surtout aux abords des villes. Les bus nous frolent en passant en trombe, les nids de poules nous font faire des montagnes russes quŽa cote Space Mountains cŽest le manege du square des Batignolles et les shoulders americaines cedent la place a des bas-cotes tres "Camel Trophy". Thomas, en se cassant la figure sur la route, echappe de peu a une mort rapide et propre et le moindre ecart a velo signifie un plongeon dans le fosse, soit une mort lente et douloureuse, avec beaucoup de sang qui coule. En chemin, apres un nouveau controle federal au cours duquel nous rigolons avec les flics qui sŽamusent a demonter les voitures texanes et a embeter les americains pendant 3 heures, nous faisons halte dans un petit cafe, au milieu du desert de cactus qui nous separe encore de Monterrey. La, nous faissons la connaissance de Pancho et Victor et de leurs potes, qui nous offrent la cervoise, 60 USD (!! - que nous empochons avec gratitude)et un ride dans leur voiture, musique a fond, vers Monterrey. Mais ce nŽest pas fini, car ils nous offrent aussi un appartement la-bas, rien que pour nous. Certes, cŽest pas le grand luxe vu quŽil nŽy a pas de meubles, mais cŽest toujours ca et nous nous prosternons a leurs pieds. Nous vivons donc une vie de patachon dans la ville de Monterrey, pendant quelques jours, visitons les superbes musees de la ville (les meilleurs du Mexique retrospectivement). Comme il nŽy a aucun touriste, nous sommes les seuls blonds de la ville et tout le monde nous prend pour des gringos. Dans le metro, un petit garcon, apres nous avoir regarde lŽair etonne, tire la main de son pere: "ĄPapa, papa! ĄRegarde, des gringos!!", ca fait toujours plaisir... En plus, du coup, ca les surprend quŽon parle espagnol. Mais bien que tout le monde nous appelle "guero", nous rencontrons plein de mexicains sympa et meme dans la 3eme ville du pays, on finit par se croire dans un village, a rencontrer les gens quŽon connait un peu partout. Puis, Natacha nous rejoint en bus et nous repartons alors avec elle vers lŽAltiplano Central et de nouvelles aventures...en car (desole). Arrives a Zacatecas, nous reprenons les velos et decouvrons les plus belles villes cooniales du Mexique, surtout un peu plus au Sud, en prenant la route des Independantistes (Hidalgo, Allende, et les autres bien sur): Guanajuato, Dolores Hidalgo, San Miguel, Queretaro... Bon, cŽest bien beau tout ca mais toutes ces villes, elles sont pas super basses et nous nous tapons de la serieuse montagne a pedale. Dur dur. Thomas manque de sŽevanouir et de vomir. Tout blanc quŽil etait dans la montee sur la mine dŽargent de la Valenciana. On est monte a pres de 3000m, ca essouffle serieusement et ca promet pour les Andes. Moi, vous voyez, ca serait plutot les troubles intestinaux genre "catastrophe naturelle" (eruption volcanique et coulee de boue). Parfois ca fait mal, tres mal, surtout sur la selle. CŽest si difficile de resister aux jus de pintaya, dŽananas ou aux horchatas-fraise dŽun rose hypnotisant... Vive lŽImodium et lŽErcefuryl! Mais bon, a part ces poetiques details, cŽest beau (eglises churrigueresques en gres roses aux retables baroques et dores, petites rues animees et pleines de couleurs, pueblos sympathiques et leurs enfants qui se ruent sur nos velos, montagnes et forets de cactees) et parfois cŽest kitsch (christs chevelus et sanguinolents dans les eglises, musee des momies enfin, des cadavres, a Guanajuato) Et pendant que nous suons sang et eau pour faire un pauvre km sur les paves de San Miguel, la Natacha nous precede tranquillement en bus et va faire sa petite touriste, tranquille, pas genee. Vous savez quoi ? Tout ca serait mieux avec des photos. CŽest pas moi qui lŽai dit, cŽest mon tonton Eric. LŽideal serait que quelquŽun de ma famille (qui aurait un scanner au bureau et qui soit un peu le boss pour pouvoir lŽutiliser a des fins personnelles) en scanne quelques-unes et les envoie aux abonnes. Enfin moi, cŽest ce que jŽen dis... QuŽest-ce que vous en pensez les gars ? Fermez la parenthese Puis nous arrivons a Mexico DF sans encombre, sans le moindre petit desperado, la moindre escarmouche avec les federales. Les mexicains sont adorables avec nous. Merci les mexicains, on vous aime. Meme la capitale, quŽon nous avait promise un enfer de trafic, de crime et de pollution nous reserve un accueil plutot chaleureux: cŽest grand mais cŽest pas intenable, les routes sont bonnes et les voitures, ca va (sauf le train qui passe carrement au milieu de la rue au nord de la ville, sans barriere ni signal, jamais vu ca). Nous posons les velos chez Tante Laure et Oncle Yves dans leur appartement a Lomas de Chapultepec, entre deux bunkers entoures de barbeles, de cameras et de gardes du corps. Normalement, ils sont en securite... Puis nous receptionnons CharlesEdouard, Fred, Brieuc et Matthieu, amis qui viennent nous rejoindre pour la suite du Mexique. Ils ne nous reconnaissent pas et, apres avoir embrasse par erreurs 2 mexicains, nous accusent de nous etre teint les cheveux. Facile lŽexcuse! (comme quoi on a blondi apparemment) Nous partons alors en vacances pendant plus de 3 semaines, laissant derriere nous nos fideles montures Paco et Jean-Mi. Ambiance colo dans les bus pendant que nous nous reposons. Nous traversons presque tout le Mexique que nous decouvrons au fil des haltes: Catemaco et son superbe lac volcanique et son ile aux macaques, Coazalcoalcos (faut le dire vite) et son coiffeur a 7 pesos (moins de 5F, Thomas et moi craquons et nous faisons faire une coupe mexicaine), Palenque et son site maya monumental et bourre de touristes, Campeche et ses murailles, Edzna (un site maya tout tranquille ou nous etions presque seuls), Merida et ses hamacs, les plages de Progreso (ou nous reucueillons des bebes tortues) et de Celestun, ou un proprio sympa nous prete gentiment ses chevaux pour un galop grisant sur la plage deserte... Puis, nous arrivons sur la cote Caraibe, superbe mais bourree de touristes americains: cŽest cher et ici, on paye en dollars. En guise dŽamuse-gueule, Chichen Itza, le Disneyland maya ou des milliers dŽamericains en maillots de bain, dŽallemands en marcel, de francais guide du routard en poche et dŽitaliens qui parlent fort. CŽest beau les ruines! Puis halte a Isla Mujeres, superbe ile tranquille ou nous explorons les fonds sous-marins de coraux eblouissants et descendons en bouteille taquiner les raies et les murenes. Ambiance coule a dormir dans les hamacs sur la plage. Apres un passage par Tulum, depart pour les villes coloniales et animees de San Cristobal de las Casas puis Oaxaca, pendant que les autres font un detour au Guatemala. Ambiance Chiapas (le sous-commandant Marcos vous passe le bonjour dŽailleurs): nous visitons les villages indiens a cheval et decouvrons les cultes indiens etranges. Ils prient les saints assis sur le sol dŽune eglise remplie de cierges, boivent du coca et de la liqueur pour expulser le demon en rotant, pendant que les chamans du village dansent en une procession coloree. A Oaxaca (apres un passage eclair a Mazunte pour admirer les rouleaux sur les plages du Pacifique), nous goutons aux specialites culinaires locales Žachement ragoutantes: sauterelles grillees, mezcal au sel de gusano -un petit ver blanc super mignon- et (ouf!) chocolat chaud. Nous finissons notre petit tour par la region de Veracruz, vide de touristes (ouais!!) mais pas dŽattractions: le port de Veracruz et sa forteresse-prison legendaire, Xalapa et son cafe, Papantla et sa vanille et le site dŽEl Tajin. Bientot, nous dirons au revoir aux mariachis, a la tequila et bonjour a la neige et aux plateaux a 4500m du Perou. Finies les vacances, va falloir pedaler serieux pasquŽon est pas la pour faire les mariolles non mais des fois. Depart prevu le 20 avec peut-etre une escale au Panama. De toutes facons on se tient au courant, hein? Ecrivez-nous, meme si on repond pas toujours, on lit et ca fait plaisir. JŽen profite pour saluer toute lŽequipe de Bermudes (Bermudes, des habits quŽils sont bien pour les porter). Voila, au moins ca touchera les centaines de milliers de personnes qui, aux quatre coins de la planete, lisent la presente missive. Bon, que je reflechisse si jŽai rien oublie... Non, ya pas lŽair. Merci aux copains qui sont venus nous rejoindre. Besitos a Maman pour sa fete. Sincerement votre, Thomas et Charles (a moins que ce ne soit lŽinverse) leur ventrou soigne a lŽImodium et Jean-Mi et Paco qui pleurent tous seuls a Mexico. PS: Les @#$*! de tacos epices dŽici mŽont detruit le bide a tout jamais. A mort les piments verts et vive la poutine! pas fache dŽavoir fini, moi