Il était un foie. Pas un foie gras, non! Un foie tout à fait ordinaire, comme vous et moi. De temps à autre, il prenait un cou. Bien sûr, il le choisissait avec grand soin afin d'être certain d'avoir un beau cou. Assez souvent d'ailleurs, quand il prenait un cou il prenait aussi son pied! Parfois, quand il prenait un gros cou, il devenait grossier et on le prenait alors pour un côlon! Quand ça lui arrivait trop souvent, ses amis le délaissaient; ils ne comprenaient pas sa manie de si souvent prendre un cou.

Pour se désennuyer, il allait parfois jeter un oeil au coin de la rue mais il finissait toujours par le ramasser et revenir avec. D'autres fois, il prêtait l'oreille à quelqu'un mais on la lui remettait toujours; c'est tant mieux, ça coûte les yeux de la tête ces choses là! À cette époque, il fréquentait aussi beaucoup ses inséparables amies les reins; Anna et Lyse. Ils passaient souvent de longues soirées à parler et à refaire le monde. Une fois, par contre, alors qu'exceptionnellement il était seul avec Anna, il tenta de la séduire. Malheureusement, il n'aurait pas dû faire cette tentative; les deux amies cessèrent de le fréquenter aussitôt qu'Anna l'eut dit à Lyse.

Un jour, qu'il se sentait seul, il alla voir son ami le pied (qui était musicien) et lui offrit un cor. Son ami était bien content mais malheureusement, il possédait déjà un de ces instruments. Le pied demanda alors au foie s'il pouvait l'offrir à un autre de ses amis. "Ton ami, est-ce Thomas?" lui demanda le foie. "Bien sûr", lui répondit le pied. "Alors ne lui donne pas tout de suite, j'ai déjà un cadeau pour lui" lui dit alors le foie. Le foie se rendit aussitôt chez son ami l'estomac et lui offrit son cadeau, un pois. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas reçu de cadeau et cela le mit tout à l'envers. À partir de ce moment, il fallu l'appeler camotse!

Un jour, dans une de ses rares périodes d'introspection interne, alors qu'il faisait son grand ménage, le foie découvrit qu'il avait une scie rose. Drôle de couleur pour une scie direz-vous mais que voulez-vous, c'était comme ça! Il la montra à tous ses amis en pensant qu'elle appartenait peut-être à l'un d'entre eux mais personne n'en voulait. Un jour qu'il la montrait à son ami le coeur, il fit une fausse manoeuvre et il en résulta une blessure au coeur. Cela mit fin à leur relation qui avait pourtant été fort cordiale jusque-là. Il continua pourtant à inviter ses autres amis à venir le voir mais chaque fois qu'il sortait sa scie rose, quelqu'un était blessé. Il cessa alors de voir tous ses amis et s'enferma chez lui. Il termina ses jours solitaire, comme le ver du même nom!

Morale de l'histoire : Au début, prendre un petit cou, c'est peut-être agréable mais, à la longue, on finit par perdre ses amis dès le moment où ils se méfient de la scie rose du foie.

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