Les
monuments à voir
Hôtel
de la Monnaie (XIIIème siècle)
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Devenu
l’édifice de Figeac le plus admiré, et le plus visité
des touristes, l’hôtel de la Monnaie ne fut longtemps, malgré
certains vestiges le rattachant aux XIIIe et XIVe siècles, qu’un
bâtiment sans âme ni prétention. Il y a cent ans, à
peine, on y trouvait encore au rez-de-chaussée des étables
à porc ; quant au premier étage, là où avaient
pu vivre jadis de riches bourgeois de la ville, était entreposé
du foin.
Restauré
avec soin, en partie reconstruit avec des matériaux de récupération,
l’édifice est à la fois curieux et noble. Curieux parce que
sorti d’un écrin de maisons anciennes et parce que constitué,
en fait, de deux constructions distinctes que sépare un mur de refend
; noble par ses façades, par ses fenêtres géminées
ou ternées, par sa monumentale cheminée sarrasine.
La
partie méridionale, la mieux préservée, présente
un mur de grès épais, percé au rez-de-chaussée,
de quatre arcades à arc brisé, au premier étage d’une
série de fenêtres géminées, au deuxième
étage d’un soleilho largement ouvert. Les petites ouvertures rectangulaires
situées au-dessus des arcades et les oculi, tous différents,
dominant les fenêtres rappellent qu’à une époque où
l’usage du verre domestique demeurait limité il était important
de faire entrer, tous volets clos, la lumière du jour dans les locaux
dévolus au travail.
Ancienne
demeure de bourgeois, devenue plus tard avec le temps grange et porcherie,
l’hôtel de la Monnaie, dont on ignore encore, formellement, s’il
a bien été atelier de fabrication des temps médiévaux,
est aujourd’hui office du Tourisme, musée lapidaire et musée
duVieux-Figeac.
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Église
Saint-Sauveur (XIème siècle)
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L’église
Saint-Sauveur remonte pour ses parties les plus anciennes à la fin
du XIe siècle. Elle faisait alors partie d’une riche et vaste abbaye.
Il ne fallut pas moins de deux siècles pour en achever les travaux.
En partie détruite par les huguenots, au XVIe siècle, elle
fut considérablement remaniée au XVIIe et restaurée,
enfin, au XXe.
Dans
son aspect actuel, l’église évoque les grandes églises
romanes de pélerinage, même si les remaniements qui lui ont
été apportés en ont fait un édifice gothique.
On la compare volontiers à son ancienne rivale de Sainte-Foy de
Conques (Aveyron).
Elle
se présente en croix latine, avec une vaste nef à collatéraux,
un transept débordant s’ouvrant sur deux chapelles rectangulaires,
un chœur profond entouré d’un déambulatoire et de trois chapelles
absidiales. Le côté sud de la nef s’orne de tribunes qui n’ont
pas été restituées au côté nord lors
de sa reconstruction après le vandalisme huguenot. Les croisillons
nord et sud du transept remontent au XIIIe siècle, ainsi que les
chapelles sépulcrales construites entre les contreforts des collatéraux.
Le chœur, malgré son allure gothique, est une réfection postérieure
à l’occupation protestante de la ville.
Attenante
à l’église Saint-Sauveur, la salle capitulaire est le seul
vestige intact de l’ancienne abbaye. Quatre
courtes colonnes y rythment neuf travées voûtées d’ogives
édifiées au XIIIe siècle. Lieu de réunion des
moines, la salle capitulaire devint lieu de culte après la destruction
de l’abbatiale par les huguenots. Apposés
aux murs de la salle, épousant les formes des arcs existants, plusieurs
grands panneaux de bois sculptés et peints évoquent avec
naïveté, en de multiples scènes, la vie du Christ. Un
retable, dû au sculpteur figeacois Isaac Delclaux, datant du XVIIe
siècle, illustre par ailleurs la passion de Jésus.
Signalons
deux faits importants de l’histoire locale survenus dans cette salle capitulaire
: en juillet 1373, les consuls de la ville y prêtèrent serment
de fidélité au roi d’Angleterre, Édouard III, devenu
leur suzerain ; en juillet 1463, le roi Louis XI, de retour d’un voyage
en Espagne, y fit acte de dévotion et d’adoration à la vierge
Marie.
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Musée
Champollion -
Cachée
au fond d’une impasse du centre-ville historique se dresse la maison où
naquit Jean-François Champollion. La construction est du XIVe siècle,
avec remaniements au XVIe siècle et restauration complète
au XXe ; elle est devenue musée, au moment même où
elle menaçait de s’écrouler. Regardons, avant d’entrer, la
porte à pilastres armoriée et, ensuite, à l’intérieur,
cette monumentale cheminée classique descendue du premier étage.
Le musée se compose de trois pièces - salles devrions-nous
dire ; une par étage.
La
salle du rez-de-chaussée est consacrée à l’égyptologue.
Dans les vitrines sont exposés des documents le concernant, notamment
cette lettre que lui adressa, en 1809, le maire de Figeac pour l’informer
que son numéro n’était pas sorti au tirage au sort de la
conscription.
La
salle du premier étage est dite de l’Écriture. Son objet
majeur est d’expliquer l’importance du scribe et de l’écriture dans
la civilisation pharaonique. Figurent ici des fragments de stèles,
de tombeaux ou de temples, ainsi qu’un moulage de la pierre de Rosette.
Le
visiteur apprendra, ici, un fait d’histoire important souvent ignoré
: si Champollion eut à redécouvrir le langage hiéroglyphique
c’est qu’un certain Théodose Ier, empereur romain et d’orient, avait
en 392 décrété l’interdiction des cultes égyptiens
ainsi que la pratique de l’écriture antique ; ceci au nom de la
très sainte religion chrétienne…
Au
second étage, dans la salle de la Momie, riche en vases, statuettes
et poteries, est exposé le sarcophage en bois polychrome d’un haut
personnage de la XXVe dynastie (VIIe siècle avant J.-C.), Kerkehetiti.
Détail singulier : le couvercle du sarcophage laisse apparaître
en saillies les genoux et les tibias du défunt. Quant au nom de
celui-ci, il est reproduit … vingt-six fois.
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MAI 1999