AUX DEUX COLOMBES

              


Production : Films Fernand Rivers - Roy Film.
Scénario original et dialogues : Sacha Guitry, de la comédie Aux deux colombes..
Réalisation : Sacha Guitry.
Chef opérateur : Noël Ramettre.
Décors : Louis Le Barbenchon.
Son : René C. Forget - Musiques : Louiguy

Interprètes :
Sacha Guitry, Lana Marconi, Suzanne Dantès, Marguerite Pierry, Pauline Carton, Robert Seller.
Durée : 89 mn. Sortie : 28 juillet 1949 aux cinémas Marignan et Marivaux - Paris

L'histoire :
Jean-Pierre Walther, éminent avocat parisien, mène une vie tranquille avec sa seconde femme Marie-Thérèse. Un jour il voit arriver Marie-Jeanne, sa première femme et soeur aînée de Marie-Thérèse, qu'il croyait morte dans un incendie. Les deux soeurs se disputent violemment leur mari commun. Jean-Pierre constate qu'il n'a vraiment aimé ni l'une ni l'autre...

Critiques anciennes et récentes :

Cette fois avec Aux deux colombes, il nous donne une comédie qui se contente d'être du Sacha Guitry, c'est à dire une suite de dialogues émaillés de mots, frêles guirlandes autour d'une absence d'action et qui n'ont d'autre consistance que celle qui leur donne sa présence à lui, Sacha - "présence" - indéniable d'ailleurs.
André Alter, Aube, 1949

Donc toutes ses pièces ne sont pas de la même qualité; mais aucune (quand il veut bien se lancer dans l'histoire ou la politique et rester lui-même) ne manque d'esprit et de talent. Son esprit et son talent sont aussi originaux l'un que l'autre. M. Sacha Guitry a sa marque. Et les contrefacteurs ont bien de la peine à l'imiter. Il est inimitable. On me dira peut-être qu'il imite parfois lui-même. A cela je répondrai que c'est le cas de ceux qui durent, je veux dire de ceux à qui il est donné de poursuivre longtemps leur oeuvre. La pire erreur de la critique est de demander à un écrivain de se renouveler. Un écrivain de valeur ne se renouvelle pas. (...)
François De Roux, L'époque, 1949

M. Sacha Guitry a retrouvé sa vraie vocation. M. Sacha Guitry renonce à la satire politique (cf. Le Diable Boîteux), aux prophéties rétrospectives, à l'amertume, aux idées générales, toutes choses pour quoi il est si mal fait. Il revient à la comédie légère, au domaine de l'amour bien "parisien", à la peinture d'un certain type de femmes : tous arts dans lesquels il est sans rival ! S'il eût commencé par là, il se fut épargné et nous eût épargné à nous-mêmes bien des polémiques déplaisantes, ennuyeuses et, par l'acharnement de mauvais goût qui s'y manifesta de part et d'autre, fort disproportionnées à leur objet.
Francis Ambrière, Opéra, 1949

Du théâtre filmé, mais par Guitry.
Jean Tulard, Guide des films, Robert Laffont, 1990

Cette pièce écrite rapidement sur une situation originale et tragi-comique, ne comptera parmi les meilleures de Sacha Guitry. Après un bon premier acte, vif et brillant, le feu d'artifice s'éteint. L'absence de progression dramatique, la psychologie sommaire des personnages, dont les caractères sont à peine esquissés, et la facilité des plaisanteries, décourageraient les spectateurs, s'il n'y avait l'interprétation, extraordinairement enlevée, qui sauve tout et confirme, une fois de plus, qu'il n'y a pas de mauvaise pièce pour les grands acteurs.(...)
Du 11 au 22 avril 1949, ont lieu les prises de vues du film Aux deux colombes aux studios Francoeur. Le film est tourné sous deux angles différents, avec deux caméras. Les répétitions ont lieu avant le tournage. On ne fait qu'une seule prise de vue par plan. Sacha ajoute un prologue de sa façon au cours duquel les techniciens viennent installer leu matériel sur le plateau. Robert Seller présentera aussi les différents protagonistes. A l'exception de ce très original "générique", il s'agit, ici, vraiment de "théâtre filmé" et il n'y a rien à dire de plus que sur la pièce à propos de cette comédie mineure, supérieurement jouée.
Jacques Lorcey, Sacha Guitry, PAC, 1985.


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