Arlette Cousture



..... L'auteur du roman Les Filles de Caleb qui a été adapté et popularisé par la télésérie du même nom, possède un don extraordinaire, celui de toucher les gens. Cette auteure peut se vanter d'avoir fait pleurer et rire la moitié du Québec tout entier ! Mon admiration pour son oeuvre ne se limite pourtant pas à ce que j'ai pu regarder de ses mots sur mon petit écran. Non. Le roman que j'ai le plus apprécié n'a pas encore été porté à l'écran et même s'il ne l'était pas il n'en demeurerait pas moins un roman extraordinairement touchant, que l'on peut s'approprier, l'instant d'un retour en arrière, en deux tomes, deux briques de pure magie.

..... Ces enfants d'ailleurs, un récit bouleversant nous amène un demi-siècle en arrière pour aller à la rencontre des Pawulscy, une famille polonaise vivant dans une Cracovie où l'ombre des S.S. d'Hitler jettera une noirceur que seul un brin d'espoir et une volonté de survivre réussira à surmonter. Une famille de musiciens. Un père professeur d'histoire et violoncelliste, une mère, professeur de piano renommé et musicienne accomplie, mais surtout trois enfants : Jan, Jerzy et Elisabeth à qui le destin jouera un tour cruel où même les oiseaux se tairont.

..... Pourtant, ballotés par la vie et ayant vécu la peur, la faim et le froid, ils se retrouveront, des annés plus tard, dans une réunion pour le moins surprenante et touchante, dans une terre d'Amérique, adoptant les tourterelles en exil et leur permettant de prendre leur envol...


"Ils entendirent les mitraillettes fendre l'air. Même les oiseaux de la rue se turent. Les mitraillettes crépitèrent encore une fois et Élisabeth sursauta à plusieurs reprises comme si elle avait été touchée. Mais seule son âme avait été atteinte. Elle et Jan ne bougèrent pas pendant ce qui leur parut être des heures. Ils entendirent démarrer les automobiles, puis la camionnette, mais restèrent encore immobiles. La rue n'était plus habitée que par le froid, les cris et les pleurs des voisins. Jan et Élisabeth se levèrent avec peine et, abasourdis, entrèrent dans la maison. Jan réagit le premier."
Cousture, Arlette. Ces enfants d'ailleurs, Tome 1, Même les oiseaux se sont tus, p. 184.


"Arriva enfin la dernière pièce, la Polonaise de Wieniawski. Elle se figea, cherchant comment elle pourrait parler à sa polonaise alors qu'elle la savait recroquevillée sur sa douleur. Elle leva les yeux et essaya de percer l'obscurité de la salle pour trouver la tête de Denis, mais elle ne vit que le noir de la solitude que devait vivre Élisabeth. Elle approcha doucement dans l'ouïe, demandant à Zofia de prendre la relève car elle n'avait plus de force. Elle se cala contre la mentonnière et vit son bras se lever et appuyer l'archet contre les cordes. Elle savait qu'elle allait bientôt attaquer sa première mesure, mais elle était enivrée par le piano. Alors, elle comprit, Zofia était venue l'accompagner. D'un coup d'archet, elle lui emboîta le pas, lui racontant le chagrin d'Élisabeth et son incapacité de la consoler, le grand amour de sa fille pour Denis et la triste fin qu'il venait de connaître."
Cousture, Arlette. Ces enfants d'ailleurs, Tome 2, L'envol des tourterelles, pp. 228-229.


Oeuvres principales :


Un brin de lecture

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