Le cerveau d'un enfant





Le cerveau d'un enfant
    Si l'on empêche un enfant de s'y livrer, pour des raisons d'ordre social ou familial,
on limite gravement ses possibilités.
    Il est réelment surprenant qu'il nous ait fallu tant d'années pour nous apercevoir que plus
jeune un enfant apprend à lire, plus cela lui est facile et mieux il lira.
    Les enfants sont capables de lire des mots à l'âge d'un an, des phrases à l'âge de deux ans et
des livres entiers à l'âge de trois ans - et cela, en y trouvant la plus grande joie.
    Observez un enfant de dix-huit mois; sa curiosité ne connaît pas de cesse.  Quels que soient
nos efforts, nous ne pouvons le discipliner, détourner son attention, l'arracher à sa soif de
découverte.
    Il apprend continuellement et, ce qui est bien naturel, nous ne pouvons supporter cela.  
    La simple vérité, c'est qu'il prête attention à tout, et nous l'enfermons afin de ne pas
avoir à veiller nous-mêmes sur sa sécurité.
    Entre l'âge de neuf mois et celui de quatre ans,le pouvoir d'assimilation est sans égal,
et la soif de connaître, plus intense qu'elle ne le sera jamais; pourtant les enfants sont
gardés à l'abri du monde qui les entoure - et l'on fait le vide autour d'eux.
    Quel instrument magique, ce cerveau!  Dès la conception, le cerveau humain se développe
à une vitesse explosive, qui décroît continuellement.
    Durant le première année, le nourrisson devrait jouir d'une liberté de mouvements presque
absolue, lui permettant de se livrer aux explorations et aux expériences; les enfants qui
en ont bénéficié sont physiquement et psychiquement supérieurs.  Ce que sera l'adulte, sur
le plan des capacités physiques e psychiques, cette période le détermine plus fortement que
n'importe quelle autre.
    Il devrait pouvoir satisfaire son appétit de connaître, d'assimiler ce qui l'entoure
sous toutes les formes possibles, mais surtout sous la forme du langage, écrit ou parlé.
    C'est durant le période de un an à cinq ans qu'il peut apprendre beaucoup de langues;
donc à ce moment on devrait lui mettre sous les yeux tous les éléments fondamentaux du 
langage écrit.  C'est beaucoup plus qu'une occasion unique, c'est un devoir sacré.
    Il est tout aussi absurde de penser qu'en emplissant le cerveau de connaissances on
risque de le surmener, et qu'en le laissant vide, on le préserve.  
    La quantité de connaissances que nous empêchons nos enfants d'acquérir montre à quel point
nous méconnaissons leur capacité d'assimilation.
    Ce gaspillage des possibilités uniques de l'enfant n'est pas seulement déplorable, il est risible.
    Tout enfant élevé dans une famille qui parle des langues apprend les langues avant l'âge 
de six ans; bien plus, il les apprend avec l'accent exact.  Et qui apprend à lire à ces
enfants?  Personne.  C'est le milieu ambiant qui joue ce rôle de professeur.     
    Donnez-moi un enfant jusqu'à ses cinq ans, et vous pourrez ensuite en faire ce que
vous voudrez.
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