Wayne Lussier, directeur adjoint d'une librairie, joue au hockey balle depuis six ans. L'homme de 30 ans, qui évolue dans l'équipe des Cavaliers, note que la pratique du hockey balle se glisse plus aisément dans un horaire que celle du hockey sur glace. La disponibilité des surfaces de glace est en effet souvent limitée à des heures tardives la fin de semaine. Et puis le hockey balle n'entraîne pas les mêmes coûts que celui qui se joue avec des patins. "C'est moins dispendieux, soutient-il. C'est un juste compromis." Dans la Belle Province, les ligues P.T.M. sont les seules à payer une accréditation à l'Association de hockey balle du Québec, ce qui implique qu'elles seules peuvent participer au championnat canadien. Leurs parties se disputent aussi dans des endroits plus "luxueux", comme le Sportsplex à Laval. Conséquemment, l'inscription coûte plus cher: pour une saison, une équipe de 11 personnes environ devra débourser en moyenne 1195 $. Ce montant sera plus élevé si l'équipe évolue dans un calibre plus fort. Il est toutefois possible d'alléger le prix avec des commanditaires.
Soirée de filles
Gymnase du Collège Villa-Maria, jeudi, 19 h: les Bruisers affrontent les Black
dans une féroce partie de hockey balle. Sur la surface de jeu, huit femmes armées
d'un bâton de hockey tentent avec ardeur de projeter la balle orange dans le
but adverse afin d'arracher une victoire qui leur permettra de se rendre en
finale de la ligue Circuit Action Sports. Dans une salle adjacente, les
statistiques de chacune des joueuses sont affichées au babillard. Même si
l'esprit de compétition règne entre les équipes de cette ligue récréative,
l'atmosphère reste amicale. "Notre philosophie, c'est de jouer de façon
moins violente, moins agressive", souligne Theo Michael, président de la
ligue. Celle-ci comprend trois divisions: masculine, féminine et mixte.
Deux membres d'une autre équipe, les Buddies, assistent à la partie de ce soir comme spectatrices. Lyne Boivin, une ergothérapeute de 27 ans, dit jouer au hockey balle et au hockey cosom depuis l'école secondaire. "Puis au cégep, j'ai joué dans une ligue interne", relate celle qui a adopté ce sport pour le pur plaisir d'y jouer. Valérie Frost, sa coéquipière, en est à sa troisième année comme défenseuse au sein de l'équipe. La hockeyeuse de 35 ans, qui travaille aux levées de fonds d'un hôpital montréalais, a joué dans l'équipe mixte et l'équipe féminine. Si elle dit préférer cette dernière, elle a cependant beaucoup perfectionné sa technique en jouant "avec les gars". "C'est beaucoup plus compétitif, c'est physiquement plus exigeant. Eux, ils ne jouent pas pour le plaisir, c'est sûr!" lance-t-elle en riant.
Pour jouer dans la ligue Circuit Action Sports, il en coûte 900 $ par équipe pour 25 parties. Et nul besoin d'avoir derrière soi une longue expérience de hockeyeuse pour s'inscrire. "La majorité des filles n'ont jamais pratiqué un sport d'équipe lorsqu'elles viennent jouer avec nous", dit Theo Michael. Une des joueuses n'avait jamais touché à un bâton de hockey avant 1998. Aujourd'hui, c'est la meilleure marqueuse de la ligue: elle a accumulé 100 points cette année! "Qui sait, un Wayne Gretzky du hockey balle sommeille peut-être en vous..."