les raisins de Lille-Fives et d'Ailleurs





Un Week-end en Anjou...

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Récit, pas forcément objectif,
Récit, pas forcément objectif,
de deux journées bien remplies
 
 

Nous partîmes 37, tous en avance au rendez-vous de la gare Lille Europe (on sentait déjà une très forte motivation!). Les naïfs qui pensaient commencer les dégustations en Anjou furent tout surpris de voir jaillir, dès les premiers mouvements du train, bouteilles, verres, baguettes de pain et saucisson. Le ton était donné et on a commencé à entendre des " il est bien charpenté ce petit Bordeaux " ou encore " ce cabernet tapisse longuement la bouche…" ces phrases, relevant sûrement d'un rite initiatique, firent saliver ces mêmes naïfs restés bêtement au café-pain-beurre. Mais, la solidarité jouant, tout le monde fut invité à partager canons et saucissons.

A Angers, nos guides Frédérique et Olivier ( remarquables d'érudition, de disponibilité et d'organisation pendant tout le séjour ) avaient poussé le raffinement jusqu'à choisir un bus de la compagnie " LAYON VOYAGES ". Bisous, ça va ? Oui et toi ? Ça va ? Allez on y va…

 

Première étape Savenniéres et plus précisément le Domaine du Closel où nous attendait Madame de Jessey…. Accorte personne qui nous a servi à boire dans un bled du Maine-et-Loire et qu'on aurait pu appeler Framboise…Après la visite commentée du superbe parc les choses sérieuses pouvaient commencer : dans un salon d'époque ( laquelle ? ), richement meublé, seaux rafraîchissants, verres alignés au cordeau, amuse-gueules, crachoirs ( discrètement répartis autour de la pièce ) et surtout bouteilles n'attendaient que la fin des commentaires de notre hôte ( que certains d'entre nous trouvèrent un peu longs ).



Ah ce petit vin blanc qu'on boit sous les céramiques de Bernard Palissy, il y a de quoi vous mettre l'âme en fête. Ce qui fut fait et on a été bien obligé de constater, en partant, que les crachoirs étaient restés désespérément secs…

Résumons : glouglou et bons de commande

 

Deuxième étape, rive gauche, arrêt à Rochefort-sur-Loire chez Gildas Béclair, vigneron érudit et sympathique. Changement d'ambiance : la cave est sombre et chaleureuse avec des tonneaux, barriques, fûts, cuves, foudres qui en tapissent les murs. Et çui-là tu l'as goûté toi ? Non ? T'as tort! Dites moi ce "vieille vigne" il ne vous en reste pas un fond ? Et celui là vous en avez eu ? Peut-être mais je m'en rappelle plus…Sans doute prévenu par Madame de Jessey notre hôte avait négligé de prévoir les crachoirs…

Bon ! Résumons : glouglou, bons de commande et paniers repas avec quelques spécialités locales dont des charcuteries assez grasses étaient adaptées à la situation car, comme nous l'a expliqué doctement un de nos experts : alcool + gras = ester et les esters ne passent pas dans le sang … et toc!

La clémence traditionnelle des cieux angevins avait incité nos guides à organiser un repas en plein air, celui ci fut copieusement arrosé dans tous les sens du terme : Cabernet rouge dedans et gouttes de pluie dehors…Ça nous a permis d'aller nous abriter sous un saule pleureur qui en rigole encore. Un peu de marche à pied ou sieste et embarquement immédiat pour l'étape suivante : entre les bras de la Loire, sur l'île de Chalonnes installé sur un tertre afin de garder les pieds au sec, nous attendait Mr Dhommé. Réception très sympathique dans une cave-musée accueillante décorée de vieux outils où nous avons pu découvrir les cuves enterrées. Quand même ! il y a 2000ans il y en a un qui a marché sur les eaux et on en parle encore, et nous, nous étions une cinquantaine à marcher sur le vin dans l'indifférence géné-rale…enfin…Résumons ! Reglouglou et rebonsdecommande

 

Maintenant un peu d'exercice : marche à pieds sur une ligne de crête entre Loire et Layon, les plus savants d'entre nous se penchèrent sur les pieds de vigne en nous expliquant le rythme annuel du travail , la taille, l'entretien, la gestion des parcelles, le vieillissement des ceps, les maladies… d'autres préférèrent s'extérioriser de façon différente et d'autres encore poursuivirent leur sieste dans l'autobus (on a des preuves !).

Après cette séquence France-Culture, en route vers notre centre d'accueil. Notre vénéré président prit alors les choses en main et apporta enfin la réponse à l'angoissante question qui planait dans le bus : " avec qui vais-je dormir ce soir ? ".

A la maison familiale de Chalonnes-sur-Loire le directeur nous présenta son établissement et la part qu'il prenait dans la formation des jeunes vignerons. Visite des chambres, un petit repos, un raccord de maquillage et hop ! Glouglou, dégustation d'un layon moelleux dont on allait connaître l'auteur le soir même.

 

On était tous très beau pour aller visiter le Musée de la Vigne et du Vin, on a bien compris le travail de la vigne, l'évolution des pressoirs, la technique des tonneliers, on a particulièrement apprécié l'exposition sur l'imaginaire du vin mais personne ne s'est étendu sur ce qui se passait exactement dans les petites maisons de vignes dont les murs doivent encore avoir beaucoup à raconter.

 

Puis vint la soirée organisée dans les caves de Monsieur Lusson père, très heureux de nous recevoir. On a évidemment fait honneur au superbe buffet ainsi qu'aux vins qui l'accompagnaient. Souvenez vous du sabrage de la bouteille de son Crément de Loire, de l'échange vino-culturel entre le(s) cru(s) de Fives et ceux du Layon, de la rencontre avec notre dealer en pieds de vigne, de la famille Brulin qui s'est fait remarquer la mère Andrée en chantant " Sympathie " et le fils Michel en essayant de se remettre publiquement une couche de fond de teint, de Myriam qui a su vaillamment souscrire à une dégustation originale…et de la visite des locaux habituellement fermés au public ( cave en sous-sol et sanctuaire secret ou seuls les initié(e)s sont admis(es) ). Chantons, dansons, buvons, rions et ce jusqu'à une heure du matin. On était assez fatigué pour rejoindre nos chambres et la nuit fut assez calme malgré quelques égarés qui ont voulu disputer dans les couloirs une étrange partie de pétanque avec des boules non sphériques et un cochonnet pas encore identifié.

 

A l'aube du second jour les mines étaient encore réjouies et on sentait que chacun voulait encore étancher sa soif …d'apprendre. On est donc allé arracher nos guides ( ai-je dit qu'ils étaient remarquables ? ) à leur cocon familial et, après les bons de commande, en route vers de nouvelles aventures…Le bus se tortillait dans les petites routes de la vallée du Layon entre châteaux, moulins, villages et carrés de vigne ( mais si… le Quarts de Chaume, le Bonnezeaux…). On a été complètement informé sur le sous sol, sur les cailloux qui emmagasinent la chaleur solaire pour réchauffer les ceps la nuit et sur la différence entre le Layon que nous quittions et le Saumurois que nous abordions.

 

Changement de décor flagrant. Après les vallons, la plaine après le falun le tuffeau plus tendre qui nous a permis de visiter un village troglodyte étonnant avec des trous partout, verticaux et horizontaux, petits et grands, clairs et sombres bref il y en avait pour tous les goûts mais ce n'était rien à côté de celui dans lequel nous allions nous restaurer à Doué la Fontaine. Quel accueil !! Celui qui allait nous nourrir et ceux qui allaient nous abreuver présentèrent rapidement leur restaurant et leurs productions dont nous usèrent et abusèrent abondamment.

Dans le cadre des échanges culturels on a troqué un Sauvignon " Vin de pays du jardin de la France " du domaine des Landes contre un cru classé " Vin de pays du jardin du curé de Fives " , une recette de fouasses contre un Vivat Flamand en l'honneur de nos guides ( ai je dit ? Oui je l'ai dit ). Si on ajoute à tout ça un canon, non liquide cette fois, que nous a appris Luc Buisset ( mais si ! Souvenez vous : remplis ton verre vide, vide ton verre plein etc…) on a une idée de ce petit moment de bonheur que nous avons partagé.

Résumons : miam miam glouglou et bons de commande.

 

On avait mal estimé la pente de la dalle qui nous menait vers la sortie du restaurant, mais les plus équilibrés d'entre nous vinrent en aide aux autres. Direction Saumur et ses caves Gratien Meyer, toutes entières taillées à flanc de tuffeau avec plein de kilomètres de galeries, bourrées de bouteilles. Une charmante guide fut surprise par notre groupe et la pertinence des questions que nous lui avons posées.

 

Derniers kilomètres à bord du " LAYON TRIP " sur les levées de la Loire entre Saumur et Angers. On sentait comme un peu de tristesse à l'idée que ça allait finir…

Bisous sur le quai, grand merci à nos guides , embarquement subreptice d'une caisse suspecte et, fouette cocher, en route vers le Nord.

 

Et là, surprise ! On s'est retrouvé en première. D'abord étonné par le confort des lieux, par le moelleux des banquettes habituées à recevoir les fesses imposantes des lecteurs du Figaro, notre vaillant groupe a vite investi l'endroit et de mémoire de TGV jamais un compartiment de première classe n'avait subi un tel affront. Jeux de cartes, bouchons qui sautent, pains-saucisson (rien à voir avec les sandwichs SNCF), chansons et des bouchons des bouchons encore débouchons…

Hubert, très sérieux sous sa casquette de contrôleur, est bien vite revenu rire et boire avec nous une fois son travail terminé. Il a même joué un des sept nains, accompagné par Michel et d'autres volontaires, dans une histoire charmante où Blanche Neige participe activement aux travaux ménagers.

Bon ben voilà, il a bien fallu arriver à Lille et se dire au revoir et à demain pour fêter le raccroc à la grande braderie de Fives.

Notre boulanger, Monsieur Sohet, nous avait cuit quelques pizzas et quiches qui se mariaient très bien avec le Coteau du Layon ramené de là-bas. Bref !

Résumons ! Miam miam glouglou et cette fois pas de bon de commande…

 

 

Voilà, j'espère n'avoir rien oublié, sinon fouillez dans votre mémoire. Et à l'année prochaine !!

A bientôt.

G. Dumont

 

 

 








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