Essai sur les romans :
Dix Petits Nègres
et
La Maison du Guet


Dans le cadre du cours de paralittérature donné par monsieur Ghislain Dénommé pendant ma 4e session au C.A.T de Rouyn-Noranda, j'ai été amené à faire un travail sur deux romans policiers. Voici donc ce travail portant sur un roman d'Agatha Christie et de Mary Higgins Clark.


Dans le domaine de la paralittérature, les romans policiers sont les livres les plus populaires auprès des adolescents et des adultes. En effet, dans les dix meilleurs best-sellers au monde, on retrouve sept auteurs de romans policiers. Parmi ces auteurs les plus populaires, on retrouve certainement ceux qui ont écrit Dix Petits Nègres et La Maison du Guet, c’est-à-dire, respectivement Agatha Christie et Mary Higgins Clark. Ces romans écrits en anglais ont vite été traduits en plusieurs langues, notamment le français. Ainsi, dans l’essai qui suit, il sera premièrement question du roman d’Agatha Christie duquel j’exposerai certains indices permettant au lecteur de trouver le meurtrier. Deuxièmement, je traiterai du roman de Mary Higgins Clark, duquel je ferai le schéma actantiel et finalement, je comparerai de façon critique les deux romans.

En premier lieu, traitons du roman d’Agatha Christie, Dix Petits Nègres. Le tout se déroule sur l’île du nègre, une île renfermant pleins de mystères. Huit personnes reçoivent alors une invitation pour passer des vacances sur l’île et aucune n’hésite à accourir. Mais là-bas, dans la somptueuse demeure, personne ne les attend, à part les deux domestiques déjà présents… Soudain, une voix sur un disque accuse tour à tour chacun des participants, c’est alors la panique! Au rythme d’une comptine, le nombre d’invités diminue peu à peu, mais qui est le meurtrier? Ainsi, le lecteur est amené à deviner qui est ce meurtrier. Voici donc quelques indices permettant au lecteur de trouver avant la fin du roman l’auteur de ces meurtres. Le meurtrier doit être un des dix invités puisqu’il y a personne d’autre sur l’île. De plus, celui qui tue doit nécessairement avoir le sens de l’autorité puisqu’il dirige tout le monde dans le sens de la comptine, les meurtres sont tous effectués selon celle-ci donc le meurtrier a de l’influence sur les autres. C’est ainsi qu’Agatha Christie écrit : « Incontestablement, c’était lui qui présidait le tribunal ». Le meurtrier cherche alors à être au centre des discussions concernant les découvertes d’indices permettant l’identification du tueur, car il pourrait ainsi réagir en conséquence… Le fait que tous les individus présents, ou presque, soient accusés de meurtre par la voix sur le gramophone implique que le tueur accorde une grande importance à la justice et qu’il veut que justice soit rendue! De plus, étant donné que le tueur connaissait toute l’histoire, celui-ci devait demeuré calme malgré l’annonce de chacun des meurtres. De même, la comptine devrait offrir de nombreux indices concernant le déroulement de l’histoire, il faut dans ce sens prédire ce qui se passera et comment cela sera fait. Finalement, le meurtrier a été tué par une balle dans le front, comme le signe de Caïn. Les indices permettant de trouver le tueur sont subtiles et en très petit nombre. Il faut être très alerte pour trouver avec certitude le meurtrier, un esprit très aiguisé est alors nécessaire!

En second lieu, j’aborderai le schéma actantiel du roman de Mary Higgins Clark, La Maison du Guet. Il s’agit de l’histoire d’une femme, Nancy, qui, il y a sept ans, avait été accusée d’avoir tué ses deux enfants. En raison de la disparition du témoin le plus important, celle-ci avait été acquittée. C’est alors qu’elle avait complètement changé d’apparence et qu’elle était déménagée à Cape Cod. Sept ans après la malheureuse expérience qu’elle avait vécue, elle est encore une fois replongée dans ce cauchemar alors qu’elle se fait encore une fois enlever ses deux autres enfants. L’élément déclencheur de l’histoire réside donc dans l’enlèvement de ses deux enfants. Nancy, qui est l’héroïne dans ce roman, veut à tous prix retrouver ses enfants ce qui lui permettrait de prouver qu’elle ne les a pas tué. De plus, en trouvant celui qui a enlevé ses enfants, elle pourrait prouver hors de tous doutes qu’elle n’est pas la responsable de la mort de ses deux premiers enfants, il y a sept ans. La mission de Nancy est alors de retrouver ses enfants et celui qui les a kidnappés, ceci constitue donc l’objet du roman. Dans la quête de sa mission, Nancy est aidée par plusieurs personnes qui sont principalement des amis proches de la dite victime. Ainsi, son mari, Ray Eldredge et l’assistante de travail de celui-ci, Dorothy, sont deux amis proches de la victime qui tentent de lui venir en aide. Même si Dorothy veut aider Nancy, elle ne fournit pas tous les moindres indices qu’elle connaît, car elle les croit surperflus ce qui peut rendre la vie des enfants en danger. Comme adjuvants, il y a également Jonathan Knowles, un avocat réputé, le docteur Lendon Miles, un ami de la victime, le commissaire Jed Coffin qui a pour mission de retrouver les deux enfants disparus et John Kragopoulos, un acheteur potentiel de la maison du guet, l’endroit où les enfants sont gardés par le kidnappeur. De plus, il y a la famille Givens qui connaît un indice important qui permettrait aux policiers de retracer rapidement le kidnappeur. Tous ces gens veulent donc venir en aide à la pauvre femme qui s’est faite enlever deux fois ses deux enfants, et ce, à sept années d’intervalle et le jour de sa fête les deux fois! Le principal opposant est nécessairement le kidnappeur, c’est-à-dire Courtney Parrish, le locataire de la maison du guet. Celui-ci tente toujours de nuire à Nancy. Malgré le désir de tous les adjuvants d’aider Nancy, certains d’entre eux agiront à un moment ou un autre du récit comme opposants puisqu’ils négligeront certains faits qu’ils connaissaient et qui auraient permis aux agents de la paix de retracer rapidement le méchant. Pour compléter le schéma actantiel de ce roman, il est nécessaire de parler des enfants, Michael et Missy, puisqu’ils sont en quelque sorte les responsables de ce qui arrive à leur mère. La jeune Missy est beaucoup trop jeune pour tenter quoi que ce soit pour se sortir du pétrin, mais Michael est quant à lui très alerte et il agit comme adjuvant puisqu’il fourni d’importants indices. Par exemple, il appelle chez lui pour annoncer où les enfants sont. En fin de compte, le schéma actantiel de ce roman n’est pas très complexe même s’il comporte plusieurs éléments. Il serait maintenant très intéressant de comparer les deux romans dont il est question dans ce travail puisque ceux-ci sont construit de façon similaire quant à l’intrigue policière.

En troisième lieu, je vais apporter une comparaison critique des deux romans. Tout d’abord, je dois dire que j’ai fortement apprécié ces deux romans puisqu’ils sont tous deux bâtis avec une habileté exceptionnelle. Malgré ce fait, il est certain qu’il y a certains points que j’ai plus aimés et d’autres qui m’ont quelque peu déplus. En effet, dans le roman de Christie, il y a des éléments de longueur qui rendent la lecture du roman un peu monotone, mais le fait que lecteur fasse en quelque sorte parti du roman l’oblige à rester attentif pendant tout le roman puisqu’il veut découvrir le tueur avant la fin du roman. D’un autre côté, le roman de Higgins Clark est plutôt soutenu tout le long, mais l’intrigue concernant l’identité du kidnappeur est très faible et les indices s’accumulent rapidement ce qui permet de comprendre un peu plus rapidement qui il est. Je dois cependant dire que je n’aurais jamais cru que le kidnappeur était le premier mari de Nancy, c’est ce qui m’a le plus fasciné. Ce fut la même chose dans le roman de Christie, je n’ai vraiment pas pu trouver qui était le véritable tueur et la façon dont Agatha Christie a construit son roman me fascine au plus haut point. J’ai découvert le tueur, comme plusieurs d’autres j’imagine, dans les cinq dernières lignes du roman. Quelle surprise ce fut pour moi de découvrir qui était le véritable tueur! Je ne peux pas dire que j’ai aimé un roman plus que l’autre puisque les deux ont chacun leurs avantages et leur désavantages. Je peux dire que le roman de Christie m’a plu plus que le celui de Higgins Clark, car je pouvais participer activement à la recherche du tueur, tout comme les personnages, mais d’un autre côté, j’ai préféré celui de Higgins Clark, car le suspense était beaucoup plus soutenu tout au long du roman que celui de Christie.

Finalement, les indices présents dans le roman Dix Petits Nègres sont très peu nombreux et il est important pour le lecteur d’être très attentif aux moindres soupçons s’il veut découvrir avant la fin qui est le tueur, ce que je n’ai malheureusement pas pu faire. Pour ce qui est de La Maison du Guet, le schéma actantiel de ce roman est très rempli étant donné la participation de plusieurs personnes qui veulent aider Nancy dans sa recherche du kidnappeur et de ses deux enfants, Michael et Missy. En comparant les points forts et faibles de chacun des romans, j’en suis venu à la conclusion que je n’avais pas apprécié un roman plus que l’autre, car ils sont semblables et qu’ils possèdent chacun leurs points forts et faibles. C’est sûrement pour cette raison que les romans policiers sont les romans les plus vendus dans le monde entier puisqu’ils sont tous bâtis sous le thème de l’intrigue policière. La paralittérature policière et le cinéma américain sont étroitement liés puisque les sujets les plus appréciés par le public sont, dans chacun des cas, les histoires policières. En effet, la société de nos jours est constamment confrontée à de nombreuses intrigues policières, ce qui pousse probablement les écrivains et réalisateurs à bâtir des « histoires de polices », à partir ou non de romans populaires comme ceux dont il a été question dans ce travail.


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©1999 J-Philippe Tanguay

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