l'eponge

  l
aisse moi te dire ce que je n'ai jamais
rien dit a personne. On s'en fout apres
tout si tout le monde ecoute et puis d'abord
personne ne sait qui je suis. les gens qui
tomberont sur moi par hasard penseront que
je ne fais que deblaterer toutes mes inepties
comme un adolescent puceau decouvre avec terreur et delectation les horreurs de la nature humaine dans le cyberspace.
Imagine une eponge, une eponge de la pire espece qui a traine dans l'eau de vaisselle
graisseuse. Son proprietaire est si cheap qu'il fait des economies sur le savon. l'eponge n'a jamais ete rince ou trempe dans l'eau de javel. L'horreur est dans cette eponge, oui l'horreur...l'homme est un psycho killer et c'est avec cette eponge qu'il a efface les traces de sang de ses victimes prealablement torturees. L'eponge a ete laisse plusieurs jours sur le rebord de la fenetre et le soleil qui chauffe dur en cette saison l'a desseche, mais toute l'horreur est restee prisonniere comme dessicatee.
  Lorsque je suis revenu dans mon appartement, il me sembla que j'etais gueri, que j'en avais fini de mon horrible rituel, que plus jamais je ne decouperais en tranches les femmes que j'avais attirees ou trainees dans mon antre. Ce long voyage m'avait fait comprendre la fragilite des choses, la beaute tenue des etres et j'avais beaucoup vomi, ecoeure par toute ma brutalite, ma force destructive  et meurtriere qui avait constitue mon equilibre toutes ces obscures annees.           CE sont mes siecles de fardeau et de rage que je degueulais et la conscience du renouveau, de la delivrance me touchait au moment de tirer la chasse d'eau.
Mais il me fallait encore souffrir, encore expier...Je pleurais sans cesse a la seule vision d'une femme ou d'un enfant; combien j'en avais detruit, combien? 
  Ma tete etait effrayante- un amas d'ecchy-
moses- car je ne m'etais pas defendu quand trois branleurs m'avaient bute et depouille. cependant mon oeil avait une lueur nouvelle, une lueur .
  Lorsque je suis rentre dans mon appartement, l'odeur sauvage m'enivra mais j'essayai de ne pas y preter attention. Je me
lavai les mains et comme mon arcade saignait encore, je trempai l 'eponge pour nettoyer la plaie. Je sentis alors suinter toute l'horreur que l'eponge avait garde captive, tout me revint en memoire, et l'envie sauvage de recommencer s'empara de moi.                                         

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