Royale Union Saint-Gilloise
Pierre Vansintjan
Union - Zultse 0-0 La pensée unique environnante nous a ciré les oreilles durant les six derniers mois de 1999 avec les catastrophes qui allaient nous tomber dessus au changement d'année avec un retour à l'an zéro. Et puis on s'est levé plus ou moins frais au lendemain du réveillon pour ne rien constater de spécial, tout au plus quelques gags comme certains logiciels de courrier électronique qui nous ramenaient à l'an 100 ou ce loueur américain de cassettes video à qui on demandait un retard de paiement de cent ans. Nous avait-on raté des blagues ? Eh bien non ! A l'Union on l'a pas raté le bug de l'an 2000 : zéro zéro sur toute la ligne !! Et pourtant c'était une affiche alléchante : l'Union, quatrième au classement et aux accus en principe requinqués par trois semaines de repos après les désillusions de Strombeek et Torhout, recevait Zultse, le deuxième. Une équipe qui s'était permise de tenir Strombeek en échec au Singel et qu'on avait, paraît-il, "dominée" pendant tout le match à l'aller pour revenir avec trois goals dans nos filets. Qu'est-ce que ça aurait été si on avait, ne serait-ce qu'un moment, faibli à ce match ? Il y avait une revanche à prendre, avait déclaré notre entraîneur à la presse avant le match. On ne demandait qu'à le croire en se remémorant la dernière visite des verts et jaunes lors de la préparation de la campagne 97-98 qu'on avait rebaptisée "Tutu-Zultse 3-0". A l'entrée des équipes sur le terrain une heuresue surprise nous attendait : on retrouvait emmenant ses troupes tout en bleu notre capitaine Roger Henuset que l'on disait blessé pour une longue période. Décidément ça s'annonçait bien, d'autant que le temps était sec et le ciel clair. Et de fait, après quelques minutes de politesses réciproques sur le terrain permettant aux spectateurs de toute dernière minute de présenter leurs voeux à leurs voisins habituels, l'Union "mit le nez à la fenêtre". Une fenêtre de 7m32 de large mais hélas encore trop petite pour nous. A la 9ème minute Jean-Luc Walschap adressa depuis son flanc gauche un centre qu'Olivier Bilwani ne put exploiter et cela se termina par un corner. Qu'à cela ne tienne, on remit ça la minute d'après de l'autre côté avec un tir de Miguel Capilla que le gardien Sven Dobbelaere sauva également en corner. Et puis ce fut un black-out unioniste de 35 minutes. Rien à signaler, all quiet on the attack front. On avait pu constater contre Torhout que nos avants semblaient avoir été présentés les uns aux autres dans les vestiaires. Aucun d'eux ne paraissait avoir la moindre idée de ce que ses partenaires allaient faire avec le ballon lorsque par bonheur ils entraient en sa possession. Ils auraient pu se le dire mais là où ils se plaçaient leur voix ne portaient de toute façon pas suffisamment loin. Mon médecin aurait dit : "C'est un virus qui règne.". Et ça ne devait pas être loin de la vérité car durant ces trois semaines de repos le mal semblait avoir gagné toute l'équipe. Ça cafouillait, en veux-tu en voilà, dans tous les coins, en ce compris notre défense. On n'est pas deuxième du classement pour rien et on s'en rendit compte à Zultse. Sans entrain excessif les visiteurs vinrent donc voir ce qui se passait dans notre camp. Le chemin ne leur était pas long avec un entrejeu unioniste où l'absence de notre roquet Gaby Mudingayi se faisait sentir. Il y avait bien notre chien de garde habituel Frederik Vanderbiest mais si décidé soit-il à faire obstacle aux mouvements offensifs adverses il n'était pas très difficile à contourner par les trois ou quatre opposants qui s'amenaient régulièrement sans encombre devant lui en pratiquant un jeu à ras de terre tout simplement correct. Et donc, jusqu'à la pause et tout en donnant visiblement l'impression d'en garder sous la pédale, les visiteurs vinrent à sept reprises chatouiller sérieusement nos derniers remparts. Ça commença à la 19ème minute lorsqu'un excès de confiance de Laurent Zaccaria permit à Frederik D'Hollander, le meilleur marqueur de Zultse (merci Danny pour les stats), de se présenter seul devant Daniel Uytdenhoef. Fut-ce la nouvelle permanente de notre gardien qui le troubla ? Toujours est-il qu'on ne sait toujours pas comment il a pu rater l'occasion. Cette phase de jeu permit à Zultse de prendre la température de l'Union et dès lors on put laisser son bic ouvert (un Caran d'Ache, pub non payée, merci Frédéric). A la 21ème une belle percée de Kevin Reyns, le deuxième marqueur adverse, lui permit en final d'effacer Roger Henuset dans le rectangle et nécessita une sortie en kamikaze dans ses pieds de Daniel. A la 23ème un corner de la droite fut, non pas dégagé dans l'axe (quand même), mais prolongé de la tête par Laurent Zaccaria (dans le plus pur style Sheringham) vers Nico Verheyen à l'affût sur la gauche à l'entrée du rectangle. Sa reprise de volée instantanée fut sauvée par Daniel. Trois occasions en quatre minutes. Les verts soufflèrent alors un tantinet puis revinrent avec une régularité de métronome toutes les quatre ou cinq minutes. A la 29ème minute, dans une atmosphère de panique générale, Roger Henuset revint en catastrophe dégager un ballon qui prenait lentement mais sûrement le chemin du but. A la 34ème Daniel, remarquablement placé, arrêta un boulet de loin, remarquablement cadré. A la 38ème, sur la gauche de notre rectangle, Nico Verheyen reçut une passe splendide à ras de terre d'un équipier ayant récupéré un dégagement approximatif de notre défense. Le temps de pivoter pour armer son tir et il envoya à bout portant le ballon sur Daniel sorti une nouvelle fois en kamikaze pour lui plonger dans les pieds. Cela se passa juste devant nous et il était impossible à Nico Verheyen de voir que notre gardien lui plongeait dans les pieds. Daniel eut malheureusement moins de chance qu'un quart d'heure avant et dut quitter le terrain en civière. Thierry Coppens (vingt ans depuis le 2 novembre) le remplaça, faisant ainsi sa grande entrée dans l'équipe première. Et à la 42ème minute déjà il eut son premier arrêt à faire sur un tir de loin mais précis suite à une nouvelle phase confuse dans notre défense. Les visiteurs pensaient-ils déjà à leur café ? Toujours est-il qu'à la toute dernière minute de cette mi-temps calamiteuse ils permirent à Miguel Capilla de sortir sur son flanc droit un de ses "trucs" dont il a le secret et de le ponctuer d'une remarquable fusée nécessitant un save de Sven Dobbelaere (qui malheureusement pour nous était resté éveillé) tout aussi déterminant que ceux de Daniel. Et ce fut le repos que tout le monde accueillit avec soulagement. L'énoncé des faits saillants pourrait faire croire qu'on eut une première mi-temps animée. Il n'en fut rien. Elle se déroula sur un rythme d'au moins une division en-dessous avec une Union d'une apathie ahurissante et d'une médiocrité totale, et un Zultse chaussé de souliers de plomb et (heureusement) d'une maladresse crasse. On n'ose imaginer quel aurait été le score au repos contre Strombeek. Et on avait vu le quatrième contre le deuxième... Que doit donner un Wetteren-Schoten ? Comme propagande pour le football, c'était réussi ! Zultse ne justifia jamais sa position. Rappelez-vous les deux dernières saisons : Ingelmunster et Mons, c'était autre chose ! Apparemment durant le repos le docteur Crahay trouva un sérum pour combattre le virus qui anémiait nos gars. Et la seconde mi-temps fut toute autre. Durant une demi-heure ce fut cette fois l'Union qui fit le siège en règle de son adversaire et Thierry Coppens put observer les évènements de loin. De là à dire que ce fut avec lucidité, il ne faudrait pas exagérer. En première mi-temps on joua à des kilomètres les uns des autres, genre équipe nationale dans la période la plus noire de Georges Leekens. En seconde on se marcha presque sur les pieds. ("Tu n'es jamais content, Pierre !" me dit le papa de Michel et Laurent) On eut ainsi six actions à relever durant cette demi-heure. A la 48ème minute une incursion décidée de Roger Henuset par la droite dans le rectangle visiteur avec, évidemment, une forêt de maillots verts comme perspective de passe. A la 56ème, sur un corner de la gauche de Frederik Vanderbiest, Miguel Capilla fit une tête remarquablement placée au ras du deuxième piquet que Sven Dobbelaere détourna de l'extrême bout des doigts en corner. A la 60ème, pour tenter de contourner la forêt verte, Frederik adressa une balle en cloche vers le milieu du rectangle que Miguel, dangereusement placé, loupa malencontreusement. A la 61ème Roger fit un beau rush dans le rectangle par le centre mais ne parvint pas à passer à Miguel. A la 62ème un centre de Pascal Hofman vers Olivier Bilwani amena une reprise croquée de celui-ci. L'eut-il réussie qu'il aurait sans doute terminé le match. A la 65ème Laurent Zaccaria lui-même s'y mit et fit un rush incisif qui se termina de façon confuse par un tir sur le piquet (d'un arrière visiteur, croit-on) alors que Miguel et Olivier étaient devant le but, ce dernier même quasiment sur la ligne. Ça ne voulait pas rentrer et nos gars marquèrent le coup. On n'eut plus alors qu'à noter les remplacements d'Olivier Bilwani par Giordano Criscito (66ème) et de Kiki Marion par Soufane Chairi (73ème). Olivier manqua de mobilité par rapport à l'habitude et Kiki fut... invisible. Son faible rendement cette saison est incompréhensible par rapport aux deux précédentes. Giordano et Soufiane apportèrent un peu plus de variété dans les mouvements de l'Union mais ce ne fut pas suffisant pour forcer le cours des choses. Percevant le découragement de l'Union, Zultse se réveilla et permit à Thierry Coppens de faire un bon arrêt à la 74ème minute. Sentant la menace, Roger Henuset poussa ses troupes vers l'avant. A la 80ème minute, en pleine montée, il vit une ouverture et envoya un superbe tir juste sous la latte au milieu du but. Sven Dobbelaere était toujours aussi attentif et effectua alors l'arrêt le plus déterminant de la partie. Ce qui est piquant avec ce match c'est que s'il fut, dans l'ensemble, d'un niveau insuffisant, il permit aux gardiens de but d'effectuer une belle prestation. Ce ne fut malheureusement pas le cas pour Pedro Gomez hier. A la 82ème minute Thierry Coppens montra qu'il pouvait également faire une belle interception dans les pieds d'un adversaire. Et deux minutes plus tard, montant sur son aile gauche, Jean-Luc Walschap adressa un beau centre à Giordano Criscito qui tira... à côté. C'était fini. Tout le monde était mort à l'Union et Zultse ne valait guère mieux. A trois minutes de la fin Leonardo Gaziano remplaça Steven Rohaert à Zultse. Le joker de Franky Dury sans doute. On l'avait vu remuant dans les rangs tournaisiens la saison dernière et il nous redonna un peu de frissons en parvenant quand même à encore amorcer un mouvement intéressant par la gauche mais on put éclaircir la situation. Et voilà comment l'Union loupa son début d'année. Après Torhout je craignais le 3/12 à domicile et on y est. L'Union a tout à fait confirmé les lacunes entrevues lors de ce match, et même en pire en première mi-temps, face à un adversaire supérieur il est vrai malgré son faux train. Et tout le monde de se remettre à attendre le retour d'Yves Cums au milieu du jeu. Il est clair que si on avait pu développer en seconde mi-temps le jeu de passes rationnelles à ras de terre de Zultse en première ainsi que dans le dernier quart d'heure, on aurait eu de meilleures chances de gagner. Mais il est tout aussi clair que, comme contre Saint-Nicolas, Daniel Uytdenhoef nous a sauvé un point. Il l'a malheureusement payé fort cher comme nous l'a appris la presse ce matin : fracture du tibia ! Thierry Coppens l'a remarquablement remplacé mais il ne faudrait pas que nos gardiens doivent trop souvent plonger dans les pieds adverses. Nous retrouvons lentement mais, hélas, de plus en plus sûrement les défauts de la saison passée à domicile : cumul de matches nuls et premières mi-temps catastrophiques. Notre entraîneur est content de la seconde mi-temps de son équipe mais avant la seconde il y a la première et elle peut être suffisante pour perdre le match. On vient de jouer trois fois successivement à la maison pour un bilan de 2/9. Gand sera-t-il d'accord de nous laisser retrouver nos habitudes en déplacement ? Ils ont reçu une tripotée à Hoogstraeten. Ça devrait les fustiger dimanche prochain. Ils ont perdu deux fois à domicile jusqu'ici : contre... Hamme et Strombeek. Juste comme nous ! (re-merci Danny pour les stats). Referendum : Daniel UYTDENHOEF 10 Miguel CAPILLA 4 Thierry CAPOUET 4 Thierry COPPENS 4 Roger HENUSET 4 Frederik VANDERBIEST 4 Classement : Les quatre ex-premiers ont fait match nul ensemble et il n'y a donc pas de grand changement en tête si ce n'est que Hoogstraeten est notre nouveau voisin à la place de Malines. 1. STROMBEEK 16 38 2. Zultse 16 30 3. Hamme 16 29 4. Hoogstraeten 16 25 Union 16 25 6. Denderhoutem 15 24 7. RC Malines 16 24 8. RC Gand 16 22 Nous sommes toujours quatrièmes mais nous n'avons que 4 points d'avance sur le onzième. |