Royale Union Saint-Gilloise
Pierre Vansintjan
| Union - Eupen 3-1 Après Visé et Virton la venue d'Eupen au Parc Duden constituait la troisième visite d'une équipe de tête. Les deux premières avaient donné lieu à des matches bien différents et on se demandait à laquelle des deux celle-ci allait ressembler. On eut à peine le temps de reconnaître dans les tribunes Georges Heylens et dans les rangs visiteurs Henrik Andersen (l'homme qui marqua en son temps à Munich un but importantissime pour la trésorerie du Parc Astrid et qui a rejoint les rangs d'Eupen l'été dernier), et on se rendit immédiatement compte qu'elle ne ressemblerait à aucune des deux. Dès la première minute une toile d'un joueur d'Eupen permit à notre lutin Axel Vergeylen, toujours aussi attentif, de filer vers le but et de tirer, malheureusement trop précipitamment. A l'inverse de leurs deux rivaux les Eupenois se montrèrent d'emblée fort attentistes et nullement désireux d'investir notre camp, que du contraire. Ils firent rapidement preuve aussi d'une confusion certaine entre virilité et brutalité devant un trio arbitral très peu à son affaire. Et dès la 6ème minute on eut le premier gros incident du match. En s'infiltrant avec conviction dans la défense visiteuse Christophe Locci fut accroché par l'imposant Philippe Caserini. Christophe ne s'en laissa pas conter et poursuivit son effort. Philippe se traîna à ses basques et Christophe fit connaissance avec le gazon du rectangle eupenois. A la surprise générale Mr. Stijn Moons siffla faute... à l'entrée du rectangle, provoquant un tollé dans les rangs saint-gillois. Dans un climat surexcité Denis Janssens tira le coup franc juste au-dessus de la latte du gardien Christian Couturier. Nos joueurs s'énervèrent-ils exagérément ? Toujours est-il qu'ils retombèrent dans leurs travers habituels en remplaçant la construction du jeu par des balles imprécises (euphémisme) et en faisant preuve de laxisme (2ème euphémisme) dans leur placement. A Eupen, où le jeu était plus fluide quand on s'en donnait la peine, on n'attendait que ça et à la 10ème minute on eut une phase de jeu hyper-classique entre une équipe visitée aux abois recevant une équipe de tête soucieuse de réalisme. Marc Chauveheid fut lancé par Erwin Vanderbroeck à la limite du hors-jeu sur la gauche et s'en alla ouvrir le score comme à l'entraînement (0-1). Ça sentait le holdp-up parfait et on se prit à craindre que le match ne soit déjà fini. Bien sûr il restait 80 minutes mais on se demandait comment on allait faire pour revenir au score avec une équipe sans aucun avant spécifique. La preuve dès la 14ème minute lorsqu'Axel Vergeylen ponctua un solo rageur sur la droite par un centre vers Jean-Luc Walschap bien placé mais dont la reprise fut interceptée. Etait-ce vraiment à notre arrière gauche à se trouver là ? Et une minute plus tard on passa à un poil de l'enterrement du match. Un rapide contre collectif (collectif !) d'Eupen fut terminé avec un excès de confiance et Thierry Coppens put intercepter le tir. Et à la 19ème minute on atteignit le sommet de l'inorganisation lorsque Steve Bogaert et Christophe Locci entamèrent un beau mouvement sur la droite se terminant par un centre de Christophe devant le goal eupenois où ne se trouvait AUCUN Unioniste ! L'improvisation érigée en principe théorique. On s'attendait donc à 70 minutes de calvaire avec sans doute à la clé un deuxième but eupenois en fin de match lorsque se produisit un de ces impondérables sans lesquels le football n'aurait pas de raison d'être. A la 22ème minute, sur une attaque initiée par une montée de Denis Janssens, Thierry Capouet se retrouva sur la droite et centra vers le second piquet où, gêné par un Unioniste, Philippe Caserini nous parut dévier le ballon de la tête dans son but (1-1). D'après La Dernière Heure ce serait Yves Cums qui aurait marqué en commettant une faute de main. Toujours est-il que ce fut cette fois un beau tollé dans les rangs eupenois et une marée blanche (nous on était en jaune encore une fois) se rua sur Mr. Moons qui ne changea évidemment pas d'avis et offrit en prime une carte jaune à Philippe Caserini. Ce fut le premier tournant du match (il y en eut un second, sensationnel, en seconde mi-temps): l'égalisation et surtout une carte jaune qui allait peser lourd dans la balance. Pendant un quart d'heure le jeu fut alors confus avec un certain nombre de fautes eupenoises frôlant l'ambulance. Puis on eut coup sur coup à nouveau des frissons. A la 36ème minute un nouveau contre eupenois déjouant le hors-jeu se termina par un tir de Tony Niro à côté. A la 38ème une perte de balle de Laurent Zaccaria (par ailleurs maître de son sujet, mais une erreur suffit quand on n'a pas d'attaque) se termina par un tir de Marc Chauveheid au ras extérieur du piquet gauche alors que Thierry Coppens ne serait pas arrivé à temps au ras intérieur. Puis une flambée d'espoir à la 42ème avec une combinaison intéressante entre Christophe Locci (encore lui et ce n'est pas fini !) et Axel Vergeylen, le premier, dos au but, passant le ballon en arrière au second en position de tir mais Christian Couturier était à la bonne place (comme il le fut d'ailleurs souvent par la suite). Allez, on commençait à se dire qu'il y avait moyen de tirer quelque chose de ce match. Ah oué ? Boum, à la 44ème minute un nouveau contre visiteur, par la droite, se terminant par un tir au-dessus des nouvelles grilles alors que se trouvait sur la gauche un Eupenois isolé et très bien placé. Ouf, on pouvait retourner (presque) sans casse aux vestiaires. Et une fois de plus les sentiments étaient extrêmement mitigés durant cette pause. On ne jouait pas bien (Yves Cums traînait la patte comme un joueur blessé et Karl Determe faisait de son mieux pour y suppléer mais avait fort à faire) mais Eupen, en spéculant sur le contre, laissait assez facilement venir l'Union dans son camp. Bien malin qui pourrait dire comment cela allait se terminer et comme notre ami Ivan avait en permanence l'écouteur à l'oreille on se changea les idées avec les échos venus du Jan Breydel Stadion avec un ancien arbitre en vedette. Souvent la reprise d'un match est un peu tâtonnante. Cette fois les évènements se précipitèrent durant le quatrième quart d'heure. D'abord Laurent Zaccaria dut faire une "intervention nécessaire" à l'entrée de son rectangle. On retint son souffle mais Mr. Moons ne lui donna "que" une carte jaune (synonyme de suspension au prochain match). Puis nouvel incident à palabres lorsque deux minutes plus tard Philippe Caserini, sur la droite de sa défense, commit une faute méchante et surtout bête. Exit Philippe Caserini et coup franc au moins soixante secondes plus tard après beaucoup de zieverderâ (un micro directionnel, ça serait pas mal en football). Axel Vergeylen adressa une balle à effet vers le second piquet où Denis Janssens la reprit de la tête sur la latte ! Et un autre Unioniste se précipita au rebond mais vit son tir repoussé. A la 54ème minute, lancé sur la droite, Christophe Locci vit son tir arrêté par Christian Couturier. L'exclusion de Philippe Caserini désorganisait visiblement la défense d'Eupen et une minute plus tard une toile d'un arrière visiteur permit à trois (trois ! notez ça !) de nos gars de se retrouver seul avec le ballon devant Christian Couturier. A l'impossible nul n'est tenu et Christophe Locci (encore ? oué et ce n'est toujours pas fini) l'ajusta avec précision au ras du piquet droit (2-1). Ce fut l'explosion dans le stade et le public poussa tant et plus ses joueurs. A la 59ème minute Christian Couturier dut faire un nouvel arrêt sur un tir d'Axel Vergeylen. On se prenait tout doucement à se rappeler le déroulement d'Union-Visé et on en eut alors un remake que le plus imaginatif des scénaristes n'aurait pu concevoir. A la 61ème minute Eupen développa une attaque décidée qui se termina par un corner et un envoi de Tony Niro arrêté sur la ligne de la tête par... Christophe Locci ! Nogmaal ?? Jawel en t'es nog nie gedoen !! Sur le contre qui s'ensuivit Christophe suivit tout naturellement le mouvement qu'il ponctua d'un tir arrêté de la main par Jean-François D'Affnay ! De la cuisse prétendit celui-ci. Penalty et carte rouge !! Se rappelant Sprimont on pensa à Steve Bogaert mais c'est Denis Janssens qui prit ses responsabilités et convertit le penalty via le piquet gauche (3-1). Notre entraîneur fait souvent l'objet de débats d'idées passionnés parmi le public. Cette fois il fallut lui reconnaître d'avoir tiré la leçon de la fin de match pénible de l'Union contre Visé malgré qu'on jouait à onze contre neuf. Il décida que la meilleure manière d'assurer le résultat était de maintenir la pression et remplaça Thierry Capouet par... Zekrija Poturovic ! En outre Yves Cums, avec maintenant de l'espace devant lui, retrouvait sa vista. Dès son entrée au jeu Zekrija, bien lancé, faillit marquer le quatrième but mais tira trop mollement que pour inquiéter Christian Couturier. A la 66ème minute Joël Crahay fit descendre le héros du jour. Christophe Locci fut copieusement applaudi mais ne reçut malheureusement pas du public frileux de la tribune la "standing ovation" qu'il méritait incontestablement. Il y a encore des progrès à faire du côté de la culture des supporters. Son remplaçant fut... Nicolas Flammini qu'on revoyait enfin avec plaisir sur un terrain après avoir passé un tunnel médical très sombre. Jean-Luc Walschap s'était replacé à droite et Nicolas apporta d'emblée beaucoup d'assurance et de mordant sur son flanc gauche. Dans la minute suivante Zekrija Poturovic nous rappela son match contre Kermt et chipa le ballon à un arrière pour se présenter devant Christian Couturier mais en voulant trop bien placer son ballon il tira trop faiblement. A la 73ème minute Nicolas Flammini participa à une combinaison sur la gauche et tira sur, encore, Christian Couturier. A la minute suivante il remit le couvert en perçant sur la gauche et centrant à Zekrija Poturovic qui cette fois ajusta bien son tir mais le vit détourné en corner par un save trois étoiles de Christian Couturier, encore et toujours. Marquez pas de chance. Ne te décourage pas, Zekrija, ce sera contre Namur dimanche prochain. Le corner donna lieu à une mêlée ponctuée en final d'un tir de Steve Bogaert, n'ayant malheureusement pas la même réussite que la semaine passée. A la 76ème minute on vit enfin le retour de notre capitaine fétiche sans qui on n'avait plus gagné un match depuis presque trois mois (huit matches sans victoire c'est long). Yves Cums céda en effet sa place à Roger Hénuset, lequel put rester avec ses partenaires de la défense au milieu du jeu tant les Eupenois étaient assommés. Stimulé, Jean-Luc Walschap fit une montée autoritaire à la 82ème minute et, après un une-deux avec Axel Vergeylen, tira sur... Christian Couturier. Enfin, dans les arrêts de jeu, Axel Vergeylen, sur la droite, adressa une transversale digne d'Arie Haan à Nicolas Flammini qui dribbla un opposant et tira sur... vous savez qui. Au coup de sifflet final tous les Unionistes se firent un point d'honneur de serrer la main à Henrik Andersen, le seul Eupenois de champ à être resté calme en toutes circonstances. Et voilà. Compte tenu des résultats de la veille l'Union reprend quatre points d'avance sur le trio Overpelt/Diest/Namur en lutte pour la 13ème place. La balle roula en notre faveur cette fois mais ne faisons pas la fine bouche car nos gars se battirent pour qu'elle le fasse. Du même coup ils retrouvèrent un meilleur sens collectif (qui leur fit cruellement défaut en première mi-temps) et surtout un meilleur football fait de passes rationnelles et constructives. En outre les rentrées de Nicolas Flammini (à qui tous les cybers souhaitent un rétablissement définitif) et de Roger Hénuset furent très encourageantes et interviennent à point nommé. Contre Namur, en effet, nous serons privés de Laurent Zaccaria et de Francis Mangubu. Et pour Francis ce sera même pour quatre matches. Les faits saillants du match ne permirent pas de parler beaucoup de lui mais il fit son match comme d'habitude ainsi que Karl Determe qui s'intègre tout doucement dans l'équipe. Pour Christophe Locci l'intégration est définitivement accomplie...
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