Royale Union Saint-Gilloise
Pierre Vansintjan
Union - Namur 2-2 Pour la première fois de la saison se présentait au Parc Duden une équipe qu'on y avait déjà vue depuis notre retour en 3ème division. La Butte ne se fit pas faute de le rappeler et reproduisit même l'article du Soir de l'époque. C'était le 3 novembre 1997 et on avait gagné 1-0 sur un but de Michel Moyaux tandis qu'on revoyait sur le terrain, mais en face, notre ancien capitaine Laurent Stas de Richelle. Des acteurs de ce match ne figuraient plus sur la pelouse que Yves Cums, Roger Hénuset et Denis Janssens côté Union. Côté namurois on ne retrouvait que Eric Catinus et le gardien Mickaël Demoulin entourés de six joueurs arrivés l'été dernier (et avec encore deux autres sur le banc). Les deux équipes étaient mieux classées à l'époque. Malgré cela l'article se terminait de façon sévère : "Cette rencontre ne fut jamais à la hauteur des espérances nourries à son propos et la prestation des deux formations ne constituera pas, à coup sûr, une propagande pour notre football." Qu'est-ce que cela allait donner cette fois que nous nous débattons tous deux dans les tréfonds du classement ? Sur le papier les augures étaient favorables à l'Union qui avait dégagé l'impression d'un semblant de rétablissement devant Eupen et qui devait, croyait-on, avoir à coeur de venger le cinglant 5-0 du match aller d'autant que son capitaine faisait sa grande rentrée. On fut vite fixé. On put reprendre la conclusion de l'article d'époque du Soir en au moins trois fois pire. En première mi-temps, en effet, les deux équipes se comportèrent sur le terrain comme si on était déjà au mois de mai dans le ventre mou du classement et qu'on devait encore accomplir cette ultime corvée, l'esprit déjà aux vacances ensoleillées. Les toutes premières minutes furent faussement prometteuses. On crut un moment que l'Union avait retrouvé les vertus du jeu à ras de terre. Mais cela ne dura pas car à la 5ème minute Didier De Bondt se retrouva à la finition d'un contre dangereux sur la droite qu'il ponctua heureusement d'un tir trop faible. On retomba alors dans notre style habituel d'improvisations sans inspiration. Côté namurois il ne fallait surtout pas perdre et on se contenta d'observer le pousse-ballon à l'aveuglette de nos gars en faisant parfois la même chose. On ne vit alors des deux côtés RIEN MAIS ABSOLUMENT RIEN jusqu'à la 30ème minute. Moment que choisirent alors deux ou trois Unionistes en position de défenseurs centraux pour se mêler allègrement les pinceaux et fournir le ballon à Zakari Lambo qui se trouvait près d'eux presque par hasard. Celui-ci, pris en grippe par le public après une protestation sonore auprès d'un assistant arbitre, fut tout étonné du cadeau mais n'en perdit pas le sens des réalités pour autant et ajusta calmement Thierry Coppens (0-1). Le public, dès lors, se tut à son égard. Pour la ixième fois on était mené cette saison mais cette fois on ne réagit pas et on se contenta d'assurer les affaires courantes en se demandant ce qu'on allait faire du ballon quand on le recevait. C'est ainsi qu'à la 36ème minute Xavier Piérard put sans la moindre opposition adresser sur la droite un retourné qui rasa la latte. Et à la 42ème minute le match aurait dû être plié lorsque Emmanuel Sarpong se montra d'une maladresse insigne à la conclusion d'une situation très très chaude dans le rectangle saint-gillois. L'alerte fut si forte que nos gars développèrent enfin un contre digne de ce nom que Jean-Luc Walschap (un arrière encore une fois) finalisa dans les mains de Mickaël Demoulin. Ce fut la SEULE action de l'Union de toute la première mi-temps ! Pour le reste rien, niks, nothing, niente, nada ! Oh, avant ça on amena parfois le ballon dans le camp de Namur mais on n'y causa jamais le plus petit soupçon de danger, se contentant d'envois lointains sans force qui n'avaient pas l'ombre d'une chance de tromper Mickaël Demoulin qui fit un match impeccable. Et ce fut la pause qui fut saluée avec soulagement par le public qui ne devait plus regarder ce qui se passait sur la pelouse (excellente comme d'habitude; quand on pense au boulot que ça représente pour ce qu'on fait dessus; c'est un peu comme si on utilisait du papier Steinbach pour faire du tike-take-tauke). On essayait de se changer les idées et je remarquai alors que mon voisin de barre et son tout jeune fils étaient supporters des Magpies. Ça fait un beau triplé avec la Juve et le Barça. Et on reprit avec Nicolas Flammini en remplacement de Steve Bogaert. D'emblée Nicolas se lança dans un rush sur la gauche et obtint un corner. A la 48ème minute Thierry Capouet nous gratifia d'un solo sur la droite qu'il ponctua d'un tir que Mickaël Demoulin détourna en corner. Il semblait qu'on avait décidé d'arrêter de jouer à la baballe. On eut alors droit à un festival multicolore d'Axel Vergeylen. Les Namurois avaient parfois été assez virils dans leurs interventions (mais sans atteindre le niveau d'Eupen en la matière, tout de même) et, deux minutes après, Eric Catinus (l'un des deux seuls rescapés de 97) commit une faute brutale et stupide sur Axel avec une carte rouge à la clé. Allez, on retrouvait le scénario de la semaine dernière. Et pour nous confirmer dans nos impressions Axel nous gratifia à la 55ème minute d'un solo dans la partie droite du rectangle qu'il termina par une "cartache" qui crucifia Mickaël Demoulin (1-1). Son dixième but de la saison. Une minute plus tard, sur une autre intervention brutale des Namurois, cette fois à l'encontre d'un de ses partenaires, Axel se fit entendre tellement haut par l'arbitre Mr. Gaentan Simon que celui-ci lui octroya une carte jaune. Là, le scénario changeait. On avait bien connu ça aussi la semaine dernière mais pour un Eupenois. A onze contre dix notre entraîneur décida d'appliquer la même tactique et, à la 58ème minute, fit descendre Francis Mangubu (qui n'avait pas reçu communication de son exclusion; à l'Union Belge c'est comme à l'Union tout court, ça traîne parfois) pour lancer Zekrija Poturovic dans le bain. Axel, lui, était toujours aussi nerveux et à la 60ème minute commit une faute identique à celle qu'on avait commise sur lui et au même endroit avec la même conséquence. Il quitta même spectaculairement le terrain sans attendre la carte de l'arbitre et dut revenir la chercher. Alors là, c'était la totale. Combiné au manque chronique de présence d'Yves Cums, on était bien parti. Dans son style habituel, Zekrija Poturovic récupéra une balle sur la gauche deux minutes plus tard mais tira sur Mickaël Demoulin toujours aussi attentif. La balle n'allait pas rouler deux dimanches de suite pour l'Union, tout de même. Les cieux avaient déjà fait leur boulot. C'était à l'Union à s'aider maintenant. Et dès la 65ème minute Thierry Coppens donna l'exemple en faisant une sortie de kamikaze dans les pieds d'un attaquant namurois qui s'amenait dangereusement balle au pied devant lui. Mais cela n'inspira personne et on retrouva de part et d'autre le "tempo" de la première mi-temps. Depuis quelque temps Christophe Locci boîtait. Il était moins à son affaire que la semaine passée mais évoluait dans un contexte nettement moins favorable et qui, s'il était collectif était négativement collectif. Joël Crahay le remplaça à la 80ème minute par Jean-Paul Ribeiro qui ne trouva pas plus l'étincelle pour secouer ses équipiers et on se dirigeait vers un des plus mornes matches nuls qu'on ait vu depuis longtemps au Parc Duden. Anecdotiquement, à la 84ème minute, Yves Cums fit une intervention sèche sur un Namurois, histoire de bien montrer qu'il était lui aussi très énervé. Il reçut donc aussi une carte jaune mais c'était la première et il put rester au jeu. Heureusement d'ailleurs... Car dans la minute qui suivit un centre de la droite apparemment anodin des Namurois provoqua un nouveau mêlage de pinceaux du centre de notre défense au profit, nous sembla-t-il dans les gradins, encore de Zakari Lambo mais selon la presse ce fut un own-goal de Thierry Capouet (1-2). Et voilà ça y était. Notre équipe était tellement amorphe que la quatrième défaite à domicile devenait une évidence et qu'il fallait remonter à notre saison en division 2 pour trouver une aussi piètre campagne à la maison. Et puis, dans les arrêts de jeu, Yves Cums eut le bon goût d'imiter totalement Axel Vergeylen et fit lui aussi un solo par la droite dans le rectangle qu'il termina d'un tir qui laissa Mickaël Demoulin (dont le côté gauche semble le talon d'Achille) pantois (2-2). J'avais parié avec un pote que Roger Hénuset marquerait le winning-goal dans les arrêts de jeu mais Mr. Simon ne nous en laissa pas le temps. Avec deux boulettes de débutants en défense et deux exploits personnels, c'est notre 3ème match nul miraculeux à domicile et il s'en fallut de quelques secondes que Namur, actuellement en position de barragiste, revienne à un point de nous. Avec six déplacements encore à effectuer au cours de la 3ème tranche qui débute la semaine prochaine à Visé (et on doit aussi encore aller à Overpelt qui crache le feu pour le moment et à Sprimont qui est allé gagner aux Francs Borains). C'est enfoncer une porte ouverte que de dire que le comportement de l'Union sur le terrain ne fut pas normal. Il est grand temps de savoir dans quelle division on veut jouer la saison prochaine et de prendre les mesures en conséquence. Il ne suffit pas de demander une licence pour atteindre le niveau requis.
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