Royale Union Saint-Gilloise
Pierre Vansintjan
Union - Mons C'était une après-midi de grisaille hivernale prolongée où on était content d'avoir mis deux paires de chaussettes. Le temps était à l'aune de la morosité née de la Bérézina namuroise et de l'absence annoncée de plusieurs titulaires : Michel Minko, Yves Cums, Alain Peetermans et Michel Moyaux. Comme contre l'Olympic, l'Union débuta en mineur laissant les Montois venir se balader dans son camp, en particulier son n 15 africain de poche (Wurie ?), très remuant sur son aile droite. Les visiteurs n'appuyèrent heureusement pas trop leurs mouvements et cela permit au public de faire connaissance avec David Salomonowicz qui faisait sa grande entrée dans l'équipe aux côtés de Laurent Zaccaria au milieu de la défense, et qui témoigna d'un bon jeu de tête. Après dix minutes l'Union se mit insensiblement en route, Pascal Hofman et Roger Hénuset tentant, avec le soutien sporadique d'Alain De Nil, d'animer l'équipe et d'alimenter Jürgen Simeons et Kiki Marion, lequel effectuait sa rentrée après une blessure. Mais Jürgen s'est fait une réputation dans la division et devait toujours réceptionner ses ballons entouré de deux et souvent trois défenseurs. On put déjà alors se rendre compte des effets des deux derniers résultats sur la confiance de l'équipe. En temps normal monopoliser trois adversaires aurait dû créer des trous mais les joueurs de l'entrejeu se montrèrent bien timides dans le soutien de leurs avants. Si bien que quand Jürgen parvenait à sortir victorieusement de ses duels c'était pour tenter de le passer à Kiki tout aussi entouré que lui. Ça tournait donc fameusement carré, d'autant qu'après ses dix premières minutes relativement ouvertes, Mons se mit à attendre patiemment que l'Union perde le ballon d'une manière ou d'une autre pour développer des contres nettement plus rapides et nettement plus étoffés que les mouvements "offensifs" des jaunes. On se serait cru à un match de la saison passée. Mais la défense semblait tenir et on ne s'en faisait pas trop, malgré une alerte déclenchée par un "chouffelage" en défense (du genre de celui de Manchester dans la semaine mais ce n'était pas une référence positive), ayant nécessité un bel arrêt de Pedro Gomez, et on espérait une étincelle comme lors du premier goal contre l'Olympic. Celle-ci faillit d'ailleurs se produire à la demi-heure sur un tir de loin de Pascal Hofman qui s'écrasa sur la latte et revint dans les mains du gardien montois un peu distrait sur cette phase. Celui-ci fut par ailleurs impeccable et ce fut aussi... la seule occasion de but de l'Union de tout le match ! Dans le 3ème quart d'heure une nouvelle hésitation en défense amena le ballon sur un plateau au centre-avant africain montois (Hereson ?) à moins d'un mètre de la ligne de but et il parvint à réaliser le plus difficile, c'est-à-dire tirer à côté ! Quelques instants plus tard il se mêla complètement les pinceaux en recevant le ballon dos au goal idéalement placé pour se retourner et tirer ou le transmettre à un partenaire mieux placé, et il ne parvint à faire ni l'un ni l'autre. Autant dire que le 0-0 au repos était flatté pour l'Union où Olivier Fieuw, après un bon début, avait pris une carte jaune pour rouspétance du gamin de 25 ans épris d'autoritarisme qui arbitrait le match. Et on reprit le match sous un ciel de plus en plus sombre et dans une morosité de plus en plus totale. Le jeu de l'Union s'effilocha de plus en plus tout au long de cette seconde mi-temps au point de donner l'impression que les gars jouaient pour la première fois ensemble. Ce qui ne faisait qu'encourager Alain De Nil à jouer tout seul en kamikaze avec des rushes soi-disants dévastateurs se terminant en queue de poisson. Le seul intérêt de ce genre de chose est que pendant ces quelques secondes l'adversaire n'a pas le ballon. Pour le reste... La belle confiance étalée devant Ingelmunster et le SK Roulers était totalement envolée. Comme on sait, aucune feuille d'un arbre n'est identique à une autre feuille du même arbre. Dans un tel contexte les différences de possibilités techniques entre les joueurs (que compense l'enthousiasme dans une équipe qui tourne) se firent ressentir de plus en plus. Plus personne n'osait faire un dribble et on essayait de passer le ballon à un partenaire qu'on entrevoyait vaguement dans une forêt de culottes rouges. Avec pour résultat qu'on transmettait le ballon à un joueur adverse ou qu'on essayait une passe "subtile" vers un partenaire, soit parti dans une autre direction, soit resté sur place pantois par ladite subtilité. On vit ainsi à deux reprises le pauvre Pascal Hofman regardant héberlué un espace de jeu dans lequel un de ses partenaires trouvait tout naturel de le lancer. Et Pascal a fait une bonne saison jusqu'ici; c'est dire à quel point on était tombé. Une équipe de division 2 de l'an dernier aurait depuis longtemps plié le match et on ne tenait plus le nul que grâce à la maladresse des avants adverses. Mais tout finit par arriver y compris un joueur autre que le godiche centre-avant montois, Brassart en l'occurrence, se retrouvant en position de tir et surprenant totalement Pedro Gomez. Il restait 8 minutes à jouer et, pour la forme, Freddy Smets fit ses deux derniers changements (il avait déjà remplacé Simeons par Tutu à 20 minutes de la fin) en faisant monter Olivier Perez et Michel Delph à a place de David Salomonowicz et Didier Fiérin. Le premier se demandait dans quoi il tombait et le deuxième ne fit que confirmer qu'il n'est pas un avant. C'était donc la deuxième défaite à domicile et elle était on ne peut plus logique. Nous avons une attaque maigrichonne depuis le début de la saison et aujourd'hui l'absence conjuguée de Michel Minko et Yves Cums a annihilé le soutien aux avants tandis que celle d'Alain Peetermans a fortement diminué la récupération défensive. Ce fut en somme une démonstration par l'absurde du rôle de l'entrejeu dans une équipe de football. Pas de soutien aux attaquants et pas de pare-choc pour la défense. Mons nous rejoint et Wetteren prend le large. Encore heureux que l'Olympic nous ait donné un coup de main au FC Roulers. Et avec ce 1 sur 9 on est encore toujours malgré tout 4ème ex aequo avec nos visiteurs du jour. Et on peut redevenir 3ème ex aequo avec Wetteren (et sans doute Mons) dès dimanche prochain à l'occasion de leur visite. Il ne me paraît pas judicieux de parler de points pour le referendum cette semaine. Les performances de l'Union ont souvent été collectives cette saison. Cette faillite le fut aussi. Aucun joueur ne sortit positivement du lot. Et dans l'autre sens je ne vois pas l'utilité de taper sur le clou. C'est à l'entraîneur à recharger les accus et à redisposer ses pions en fonction des disponibilités. Ça fait beaucoup de pain sur la planche d'ici dimanche, d'autant que LA LANTERNE nous apprend que Jürgen Simeons ne sera pas de la partie pour cause de... stage scolaire de ski !
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