Mon ami Danny eut l'aimable idée de me proposer un dimanche de supporter internaute ce week-end. On se retrouva ainsi tôt matin (pour un dimanche) au Heysel pour voir Microtex, une exposition qui n'en finit pas de décliner chaque année. Les seules grandes marques représentées étaient Sony et Xerox et il n'y avait absolument rien de palpitant à se mettre sous la dent. On se consola à Brupark devant un frugal repas en évoquant encore et toujours les belles heures de l'Union puis on mit le cap sur Wavre en emmenant le beau-frère et le filleul de Danny. On arriva largement à l'avance et on put observer à loisir la salle omnisports depuis sa buvette ployant sous le poids de sa collection de fanions (il y en avait même un d'Anderlecht-West Ham de 1976). On eut tout le temps d'admirer le coquet stade de Wavre et sa pelouse impeccable et de s'installer dans une tribune débordant (enfin, presque...) de supporters unionistes.

Nos gars s'amenèrent tout de jaune vêtus comme d'habitude et les visités tout en vert (un superbe vert), et le match démarra à 15 h. pile sous la direction souriante de Mr. Goudeseune. Les données du match étaient archi-connues : il fallait gagner face à une équipe qui n'avait certainement pas l'intention de subir une humiliation de plus. Notre coach avait donc décidé d'entamer le match avec... deux avants comme d'habitude, en l'occurrence Kiki Marion et Michel Moyaux, réléguant une fois de plus Jürgen Simeons sur le banc. Et l'Union s'appliqua dès le début à diriger les débats en faisant circuler le ballon posément plutôt qu'en se lançant dans une furia aveugle. Alain De Nil retrouvait le stade de son club précédent et s'intégra avec sobriété dans cette construction méthodique du jeu. On eut ainsi une première demi-heure franchement à l'avantage de l'Union avec plusieurs situations gagnantes auxquelles manquait chaque fois une petite étincelle pour les concrétiser, le tir final étant généralement intercepté ou mal cadré, ce qui faisait perdre pas mal de secondes en l'absence de ramasseur de balle, le staff wavrien se sentant par ailleurs peu enclin à fournir un autre ballon. Mais l'étincelle vint quand même avec une très belle accélération sur la gauche dont on sentait dès le début qu'elle devait aboutir et Yves Cums parvint à la concrétiser au soulagement général du public (on n'eut vraiment pas l'impression que beaucoup de supporters locaux s'étaient déplacés pour voir ce match). Le rythme s'eleva alors et il y eut plusieurs occasions très nettes de faire 0-2, notamment sur une de ces combinaisons frôlant la ligne de touche gauche dont raffolent Denis Janssens et Yves Cums et qui se termina par une reprise de l'extérieur du pied de Denis, tactiquement imparable mais malheureusement au-dessus. De l'autre côté on haussa également le rythme et on tabla en contre sur Laurent Delorge. On se rendit alors compte que Roger Hénuset était dans un grand jour et pendant tout le match il musela complètement et tout à fait correctement le futur Buffalo. Certaines situations amenèrent parfois notre arrière-garde à passer le ballon à Pedro Gomez, une fois même un peu précipitamment et on se rendit alors compte que son pied droit ne lui servait pas uniquement à monter dans le tram comme aurait dit Georget Bertoncello. L'école des gardiens du Standard est décidément une grande école. A deux reprises aussi un Wavrien reprit de la tête complètement à côté un centre ou un corner. Ces loupés expliquaient sans doute le classement des visités mais constituaient quand même un avertissement et auraient dû inciter à ne pas se relâcher.

Après la pause le jeu se poursuivit de la même façon dans le 4ème quart d'heure. Freddy Smets commençait-il à s'inquiéter du piétinement de ses troupes ? Toujours est-il qu'il fit descendre Michel Minko pour le remplacer par Olivier Fieuw après dix minutes. Remplacer un milieu de terrain offensif (peut-être pas dans sa forme "olympienne" mais quand même remuant comme d'habitude) par un arrière alors qu'il restait 35 minutes à jouer était quand même curieux. Il y eut d'ailleurs du flottement dans l'équipe qui connut un sérieux passage à vide. A l'heure de jeu, coup sur coup, Wavre eut deux très nettes occasions d'égaliser et on commençait tout doucement à se demander si on allait connaître les mêmes transes qu'au match aller. Freddy Smets s'en rendit compte et fit enfin entrer au jeu Jürgen Simeons cinq minutes plus tard, en choisissant, cette fois, de faire descendre Alain De Nil qui pourtant livrait son meilleur match depuis longtemps. C'est bien simple : si Alain jouait de la même façon au parc Duden ce serait nettement mieux pour lui, pour l'équipe et pour le public. Et le diesel unioniste se remit tout doucement en route. Les situations périlleuses se re-multiplièrent devant le but wavrien, notre entrejeu reprenant les rênes du match à l'image de Roger Hénuset, auteur d'un rush étourdissant sur l'aile gauche dans le plus pur style d'Andreas Möller. Une combinaison de puissance et de technique bien rare en Belgique même au plus haut niveau. Ce rush ne put malheureusement se concrétiser mais galvanisa l'équipe, les supporters et la fanfare (laquelle était déjà pas mal galvanisée avant comme peuvent en attester mes tympans). Lancé en profondeur quelque temps après, Michel Moyaux parut partir pour marquer irrémédiablement ce deuxième but salvateur mais il vendit intérieurement la peau de l'ours et croqua son shot final. C'est alors qu'après quelques minutes d'échauffement Jürgen Simeons entra en scène. On entrait dans le dernier quart d'heure et il amorça une attaque qui aurait pu déjà être conclue par un de ses équipiers dont le tir fut contré mais, jusqu'au boutiste, il avait suivi et récupéra le ballon pour ne laisser aucune chance à Vincent Brillant. Ouf ! Ça y était enfin. Michel Delph remplaça peu après Michel Moyaux. Celui-ci avait, dans l'ensemble, bien travaillé comme la semaine passée mais s'était montré invraisemblablement maladroit à la conclusion. Son principal problème semble être une condition physique trop juste qui érode sa confiance et sa lucidité. Piqué au vif, Wavre voulut sauver l'honneur et l'Union put effectuer de nouveaux contres. Sur l'un d'eux à deux minutes du terme, Jürgen Simeons lança Kiki Marion dans un boulevard. A l'inverse de Michel Moyaux celui-ci respire la forme et il ne manqua pas l'occasion de marquer son 4ème but en 3 matches sans laisser l'ombre d'une chance à Vincent Brillant. Ce fut l'explosion de joie, bientôt suivie du coup de sifflet final. Les joueurs des deux équipes se donnèrent sportivement l'accolade et Olivier Verschoore félicita sportivement ses anciens équipiers que des officiels locaux maintinrent gentiment à l'intérieur du terrain lorsqu'ils vinrent saluer leurs supporters. On est très près des joueurs à Wavre et ce fut un match fort convivial à suivre. On put ainsi observer à loisir des joueurs comme Pascal Hofman, Laurent Zaccaria et Alain Peetermans dont on parle peu car ils ont rarement l'occasion de monter à l'attaque, mais ils constituent l'assise de l'équipe et font leur match tous les dimanches.

Tout n'a pas été parfait mais l'Union a à nouveau joué en équipe, beaucoup mieux que la semaine passée. C'est la première fois que je les vois en déplacement cette saison et ils m'ont donné l'impression d'être moins crispés que ces derniers temps à domicile. Il y a là un problème psychologique à surmonter, me semble-t-il. Il est d'ailleurs frappant de constater que le bilan des matches en déplacement est positif, légèrement mais il l'est : 7 victoires, 6 défaites et 2 nuls. Sur base des résultats publiés par la Butte et des 2 dernières journées, le classement away est pour l'instant :

1. SK Roulers 15 9 4 2 29
2. Union 15 7 6 2 23
3. Strombeek 14 6 3 5 23
4. Mons 15 6 5 4 22
5. H.Gand 14 5 4 5 20
6. Wetteren 15 5 5 5 20
7. Eeklo 14 5 7 2 17
8. Ingelmunster 14 3 3 8 17
9. RC Tournai 15 4 8 3 15
10. FC Roulers 14 3 5 6 15
11. Namur 15 4 9 2 14
12. Virton 14 3 6 5 14
13. Sottegem 15 4 10 1 13
14. Olympic 15 3 8 4 13
15. Ache 14 3 11 0 9
16. Wavre 14 1 9 4 7

On peut remarquer que les écarts les plus significatifs avec le classement général sont ceux de l'Union, de Strombeek (!!), de Gand, d'Eeklo, d'Ingelmunster, du FC Roulers et de Virton.

N.B. : La Butte ne reprend pas le résultat de Olympic-RC Tournai. En recalculant les goals de chaque équipe et en comparant au classement du Soir et de La Lanterne on peut en déduire que Tournai a gagné. Mais les chiffres diffèrent selon que l'on part de l'Olympic (1-4) ou de Tournai (2-5).

La défaite du SK Roulers à Eeklo a d'ores et déjà conféré la tranche à Mons. La situation est la suivante au général :

3. Mons 49 (14 v.) 4. Union 48 (14 v.) 5. Wetteren 46 (13 v.) 6. FC Roulers 42 7. Virton 42 (ou 44)

Prochains matches : Wetteren - FC Roulers Mons - ACHE Union - Strombeek.

Seul subsiste Wetteren comme adversaire de l'Union pour le tour final. Seule une victoire (raisonnablement envisageable) de Wetteren lui permet encore d'espérer. Dans un tel cas une défaite de l'Union et c'est foutu. Un nul et c'est le test-match (aux dernières nouvelles la différence de buts n'intervient pas).

Conclusion : le tour final est au bout des semelles de nos marqueurs. Il faut battre Strombeek et ne pas se laisser aller lorsqu'on mène à la marque. Voir clasement away ci-dessus. Voir aussi le dernier résultat de Strombeek : mené 1-5 (par Mons svp) à 27 minutes de la fin, il est revenu à 5-5 ! Ne chercher son second souffle que lorsqu'il y a au moins 5 buts d'avance au marquoir !

Referendum : Une nouvelle fois pratiquement tout le monde a au moins mouillé son maillot pour obtenir la victoire et l'histoire ne retiendra que les marqueurs. D'un autre côté il faudrait être aveugle pour ne pas voir que l'entrée au jeu de Jürgen Simeons a changé les données du match. Je dirai donc :

Roger Hénuset 6 Yves Cums 4 Alain De Nil 4 Jürgen Simeons 4 Pascal Hofman 2 Denis Janssens 2 Kiki Marion 2 Michel Minko 2 Pedro Gomez 1 Michel Moyaux 1 Alain Peetermans 1 Laurent Zaccaria 1