Union - Denderleeuw: 1-1 (&3-4)
Machiavel est-il l'auteur de chevet de notre manager ?
Toujours est-il qu'au retour de sa mission de reconnaissance à Denderleeuw en compagnie
de Freddy Smets mercredi dernier il clama haut et fort que les lions de la Dendre étaient
très forts et que le score (1-0) reflétait très mal leur domination impressionnante
contre Herentals.
Après la pitoyable "performance" contre Vaux-Chèvremont ça s'annonçait mal.
Il faut croire que Serge Trimpont sait se faire écouter positivement car on eut
l'impression que le temps s'était dilaté en huit jours et que nos joueurs avaient dans
l'intervalle acquis deux mois de compétition dans les jambes.
D'emblée ils firent bloc et prirent la direction des opérations, ne se contentant pas de
priver leurs adversaires de ballon mais veillant à porter le danger dans le rectangle de
Denderleeuw.
On put ainsi noter une belle infiltration de Pascal Hofman sur la droite à la 8ème
minute et une superbe combinaison démarrant avec Yves Cums sur la gauche, lequel passa à
Michel Moyaux qui transmit instantanément le ballon à Arie Van der Padt arrivant une
fraction de seconde trop tard pour le reprendre à la 11ème minute.
Le Parc Duden faisait en l'occurrence connaissance avec notre nouvel avant du nord.
Quand on parle d'un avant hollandais à Bruxelles, on évoque toujours ce numéro 11 de
légende d'il y a vingt ans.
Il se montra en tout cas très mobile tout au long de sa présence.
On commençait tout doucement à se demander où restait Denderleeuw, notre bête noire
bien connue, craignant que ceux-ci attendent leur heure comme toute équipe forte en
visite chez un adversaire supposé l'être nettement moins.
Et on eut effectivement leur premier coup de semonce à la 22ème minute lorsque, sur un
centre de la gauche, un de leurs avants reprit le ballon à la retourne sans force
excessive mais en lui faisant frôler le piquet droit du bon côté pour nous, Xavier
Bravo étant resté sans réaction.
Trois minutes plus tard notre ex-Unioniste de l'année 96-97 Alain Van Lint lança
remarquablement sur la droite son capitaine Peter Van Wambeke qui s'infiltra en force dans
le rectangle et tira heureusement dans le filet latéral.
Jamais deux sans trois, dit-on, et une minute après, sur un corner de la droite de Peter
Van Wambeke, Yves Cums dégagea sur la ligne une tête de Cleyton dans le plus pur style
Eric Deflandre.
La machine bleue et noire semblait définitivement lancée avec comme chef d'orchestre
Peter Van Wambeke, l'ex-homme clé d'Alost dont la blessure de longue durée y entraîna
le début des ennuis de Jan Ceulemans.
Une minute plus tard, toutefois, l'Union parvint à se dégager et développer une attaque
générale que conclut Arie Van der Padt sur le gardien Patrice Detienne.
Et on termina ce chaud deuxième quart d'heure par une belle toile de Laurent Zaccaria,
dans le plus pur style Roberto Carlos, qui se révéla heureusement sans conséquence, les
avants de Denderleeuw n'étant pas du niveau danois, en particulier Keshinro qui fut
complètement muselé par notre défense et au surplus maladroit comme à la 37ème minute
lorsqu'il se retrouva isolé avec le ballon.
Entre-temps, Arie Van der Padt et Michel Moyaux avaient développé un autre beau
mouvement.
Et ce fut le repos durant lequel on se demandait si l'Union ne paierait pas ses efforts en
deuxième mi-temps face à un adversaire qui avait démontré qu'il courait plus vite et
développait des mouvements plus tranchants... quand il parvenait à les développer. Ce
fut tout l'inverse qui se produisit. Peter Van Wambeke s'éteignit au fil du temps et tout
Denderleeuw avec lui.
On vit nettement plus souvent l'Union dans le rectangle de son adversaire que l'inverse
avec un quatrième quart d'heure mené tambour battant.
A la 49ème minute Arie Van der Padt s'infiltra par la gauche et força un corner. Trois
minutes plus tard le même, lancé par Yves Cums, provoqua une nouvelle situation
dangereuse.
Malheureusement, et alors que Denderleeuw venait de développer sa seule attaque de ce
quart d'heure, il se blessa et dut être remplacé par Miguel Capilla.
A la 57ème minute un coup franc intéressant fut dégagé par la défense des blauw en
zwart vers Laurent Zaccaria qui le transmit instantanément à Alain De Nil dont le tir
fut dévié en corner.
Et cela continua dans le cinquième quart d'heure.
A la 62ème minute Michel Moyaux fit une percée remarquée. Trois minutes plus tard il
transmit le ballon sur un plateau à Miguel Capilla qui s'amena seul devant Patrice
Detienne qui en plongeant dans ses pieds évita un goal "tout fait".
Ça aurait dû être goal.
Si Patrice Detienne joua remarquablement le coup, il faut reconnaître que Miguel Capilla
manqua en l'occurrence du sens du timing des véritables finisseurs.
On put déjà s'en rendre compte la semaine passée et on aurait sans doute mené si les
rôles entre nos deux attaquants avaient été inversés.
Miguel me paraît plus un donneur d'assists qu'un finisseur.
A la 67ème minute il y eut encore un beau loupé de la défense de Denderleeuw dont on ne
put tirer parti.
Le temps passait et on commençait tout doucement à s'énerver, surtout du côté de
Denderleeuw.
Paradoxalement ce furent Rachid Baouf et Laurent Zaccaria qui encaissèrent une carte
jaune en quelques minutes sur des contres de Denderleeuw qui essayait de se secouer.
Contrairement à la légende il ne se passa pas grand chose dans le dernier quart d'heure
si ce n'est à cinq minutes de la fin du temps réglementaire un tir d'un joueur de
Denderleeuw au ras du piquet gauche qui laissa Xavier Bravo de marbre.
Et ce furent donc les prolongations avec un Denderleeuw toujours aussi amorphe.
A la 96ème minute Patrice Detienne dégagea sur le dos de son arrière Roseleth et le
ballon parvint à Miguel Capilla qui, malheureusement, rata à nouveau.
On se lamentait encore en entrevoyant les penalties avec appréhension lorsque quatre
minutes plus tard le miracle se produisit : Michel Moyaux, de plus en plus remuant dans le
bon sens du terme, s'infiltra dans le rectangle et ne put être arrêté que fautivement.
Alain Peetermans convertit le penalty en finesse, parachevant, croyait-on, une très bonne
prestation.
A la réaction vexée des joueurs de Denderleeuw on sut alors qu'il n'y avait pas de
golden goal. Dommage...
Cela les secoua et deux minutes après, Keshinro rata lui aussi une belle occasion puis,
juste avant le changement de côté, un coup franc des quarante mètres des visiteurs
donna le frisson au dernier carré de supporters de l'Union dont le niveau sonore était
inversément proportionnel à leur nombre avec dans leur dos une fanfare qui n'avait plus
le temps de respirer (jouer TEQUILA pleins tubes après deux heures de match, il faut le
faire !).
Et on changea de côté sous un ciel d'un gris de plus en plus prononcé (les projecteurs
avaient été allumés) avec une température qui, elle aussi, nous faisait croire qu'on
était deux mois plus tard que dimanche dernier.
Comme déjà dit, les visiteurs avaient sporadiquement montré qu'ils étaient capables de
jouer plus vite quand ils voulaient bien s'en donner la peine.
Jusqu'à présent ça n'avait rien donné mais en étirant le match on augmente le nombre
de possibilités et le mauvais numéro finit quand même par sortir, d'autant que si nos
gars se montraient de plus en plus survoltés ils se fatiguaient aussi.
Et cela finit par arriver à la 108ème minute lorsqu'un centre de la gauche fut
impérialement repris de volée par Daniel Simmes sur la droite. Ça rappelait le goal
égalisateur des Mexicains contre les Belges, mais en deux fois plus inéluctable.
Il fallait reprendre avec des jambes qui commençaient à devenir drôlement lourdes et
alors que le ciel s'ouvrait (il ne se referma pas de toute la nuit).
Quatre minutes plus tard Thierry Capouet et Michel Delph remplacèrent Rachid Baouf et
Yves Cums. On faisait ainsi connaissance avec le deuxième néo-Unioniste en provenance de
Strombeek mais on n'eut guère l'occasion de le voir briller.
Il ne se passa plus rien durant ces huit dernières minutes.
L'Union était fatiguée et Denderleeuw s'en remettait consciemment aux penalties.
Et ceux-ci se déroulèrent selon ce constat.
Pascal Hofman tira le premier et Patrice Detienne arrêta son tir. Peut-être se
connaissaient-ils trop bien ?
Le n°10 de Denderleeuw ne laissa aucune chance à Xavier Bravo puis on eut trois Alains
consécutifs. De Nil et Van Lint réussirent le leur puis Peetermans se présenta. Il
avait marqué en cours de match; ça devait donc aller.
Il s'élança et Patrice Detienne arrêta son tir. On vit alors une chose étonnante :
l'arbitre fit recommencer le tir pour détente précoce du gardien.
De ma longue expérience TV de tirs au but je n'avais jamais vu ça !
Alain Peetermans se représenta et tira à nouveau trop mollement.
C'était la totale ! Et pour un joueur qui avait remarquablement mouillé son maillot
pendant deux heures. Ça ne pouvait être que la fatigue.
Marquer un penalty en plein match et rater ensuite le tir au but, c'est déjà arrivé à
un certain Michel Platini (contre le Brésil en 1986, mais les Français eurent plus de
chance). Je ne sais pas si ça consolera Alain mais s'il n'avait pas fait un si bon match
dans l'entrejeu on ne serait peut-être pas arrivé jusque-là non plus.
Ça faisait toujours 1-2 et cela resta 1-2 au tir suivant de Van Beneden que Xavier Bravo
parvint à arrêter.
Un faible espoir subsistait mais aucun des pieds des quatre derniers tireurs ne trembla.
Michel Moyaux et Denis Janssens marquèrent le leur de même que Keshinro (pour une fois
qu'il faisait quelque chose !) et Peter Van Wambeke qui, s'il avait faibli, en avait
gardé suffisamment sous la semelle et marqua le tir décisif.
C'est triste, bien sûr, mais il faut surtout voir que l'Union a livré une remarquab le
partie collective où tout le monde se montra extrêmement motivé et solidaire.
On retrouva le fond de jeu développé durant l'hiver contre Ingelmunster et le SK Roulers
et, cette fois, contre un adversaire supérieur.
La FIFA a décrété qu'une élimination aux penalties n'était pas considérée comme une
défaite.
C'est donc la première fois que Denderleeuw ne vient pas gagner au Parc Duden depuis
belle lurette et le mérite en revient à toute l'équipe et bien sûr à son coach et à
son Machiavel de manager.
La prestation de ce dimanche redonne courage pour la saison à venir (où on joue le
titre, rappelons-le) après celle de dimanche dernier.
Le match lui-même fut très intéressant sur le plan théorique car il opposa une équipe
sans meneur de jeu spécifique (l'Union) à une équipe avec chef d'orchestre par qui
passent tous les ballons (Denderleeuw avec Peter Van Wambeke).
Footballistiquement parlant, ce fut un match nul mais l'équipe sans meneur dégagea une
plus belle impression que l'équipe avec meneur.
Il convient toutefois de noter que ce meneur faiblit au cours du temps (il a 35 ans) et
que l'Union joua évidemment aussi sans meneur la semaine dernière.
Autrement dit, pour jouer le titre il faudra garder une grande concentration et une grande
solidarité pendant toute la saison car dans les mauvais moments (qui se produisent
lorsqu'on s'y attend le moins; cf. dimanche dernier) on ne pourra pas se rabattre sur une
personnalité pour maintenair le bâteau à flot.
Et il faudra aussi mettre en position de finisseur les gars les plus doués pour ce rôle.
Au rayon des prestations individuelles, relevons d'abord chez nos adversaires la
performance de vieux sage de Peter Van Wambeke, celle efficace et sobre d'Alain Van Lint
(s'il était encore là, quelle défense on aurait !; avec Pascal Hofman dans un autre
rôle bien sûr) et celle toute de technique et d'autorité de leur libéro rasta Sadiop
Ba (je ne me souviens pas l'avoir vu perdre un duel).
De notre côté, c'est un de ces matches pour lesquels une estimation individuelle me
paraîtrait plus juste, comme le fait LA LANTERNE d'ailleurs.
Les choses étant ce qu'elles sont, j'attribuerai les 45 points comme suit :
Alain PEETERMANS : 5
Laurent ZACCARIA : 5
Yves CUMS : 4
Olivier FIEUW : 4
Pascal HOFMAN : 4
Denis JANSSENS : 4
Michel MOYAUX : 4
Rachid BAOUF : 3
Xavier BRAVO : 3
Miguel CAPILLA : 3
Alain DE NIL : 3
Arie VAN DER PADT : 3
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