Union - Strombeek: 1-1
L'an dernier, dans son éditorial du premier numéro de LA BUTTE à l'occasion de la
reprise du championnat, notre manager appelait au réalisme en faisant observer que
l'Union était un malade en convalescence et qu'il ne fallait pas lui fixer une
date-limite pour sa guérison complète.
On pouvait en déduire que la remontée immédiate n'était un impératif ni pour
l'entraîneur ni pour les joueurs.
On était aussi tenté d'en déduire qu'on reparlerait de la montée la saison suivante.
Cette année-ci, dans les mêmes circonstances, notre manager met un bémol aux espoirs
des supporters les plus optimistes en la matière en rappelant que l'Union n'a pas les
moyens de certains de ses rivaux comme nos deux premiers adversaires Strombeek et Mons
ouvertement candidats selon lui à la montée.
Et ce malgré le renforcement du secteur le plus faiblard de l'équipe l'an dernier, à
savoir l'attaque, avec les arrivées de Miguel Capilla et Arie Van der Padt. (Aux
dernières nouvelles la montée serait déjà souhaitée pour la saison prochaine; voir
interview de notre manager dans LE SOIR de ce 7 septembre).
C'est un peu cet état d'esprit timoré qu'on a vu sur le terrain hier après-midi, en
particulier en première mi-temps.
L'Union commença en 4-4-2 avec Miguel Capilla et Jürgen Simeons devant, se plaçant au
gré des circonstances.
Sur sa lancée du match contre Denderleeuw elle se mit résolument en marche et à la
7ème minute un centre-tir de Olivier Fieuw fut dévié en force à côté par Yves Cums.
Ce fut un bon mouvement spontané qui aurait vraisemblablement été gagnant s'il avait
été cadré.
On s'aperçut malheureusement assez vite que la mécanique était grippée.
Ce n'était pas Vaux Chèvremont (quand même !) mais c'était loin d'être Denderleeuw.
A la construction collective d'il y a quinze jours succédaient de longues balles
balancées en avant, pas n'importe où mais avec quand même peu de chances de donner
grand chose de concret.
Les visiteurs s'en aperçurent aussi et créèrent déjà une sérieuse alerte à la
12ème minute. Ils venaient moins souvent dans notre camp que l'inverse mais chaque fois
qu'ils le faisaient ils se montraient dangereux et forcèrent d'ailleurs un nombre
respectable de corners.
Nos défenseurs se montrèrent d'ailleurs à plus d'une reprise dangereusement brouillons
mais on parvint chaque fois à limiter la casse.
Sur l'un des corners, à la 26ème minute, Xavier Bravo rata sa sortie et Alain Peetermans
fit un grand save sur la ligne.
Cela sortit l'Union de la demi-torpeur dans laquelle elle s'était installée et coup sur
coup elle développa deux attaques dangereuses.
Sur la première Miguel Capilla, dans sa position favorite d'ailier droit, parvint à
percer et à centrer à Jürgen Simeons dont le tir fut dévié en corner (notre premier).
Sur la deuxième une percée d'Alain De Nil fut également sauvée en corner par un
défenseur tout en frôlant d'un poil le poteau. Sur le botté de celui-ci la balle
parvint à Olivier Fieuw qui effectua un beau tir, malheureusement sur le
gardien Engelborghs bien placé.
Le troisième quart d'heure fut ainsi animé et Xavier Bravo racheta largement sa bévue
en sauvant deux ballons très chauds à trois minutes d'intervalle.
On eut ensuite un beau mouvement entre Jürgen Simeons, Rachid Baouf et Miguel Capilla.
Puis un beau centre de ce dernier nécessitant une intervention d'Engelborghs.
Sur la relance le n°12 de Strombeek fit une reprise de volée heureusement à côté et
sur le dégagement Alain De Nil fit un rush impressionnant pour ne trouver malheureusement
aucun équipier qui avait suivi.
Comme faits saillants cela faisait 6-5 pour l'Union et le nul au repos était tout à fait
justifié. L'Union avait eu plus souvent la maîtrise du ballon mais au nombre de ballons
chauds c'était 1-3 pour Strombeek.
Tout en échangeant ses impressions mitigées avec ses voisins on pouvait voir notre
capitaine Roger Hénuset, relevant de blessure, s'échauffer.
Il était venu cordialement saluer des cyber-supporters (des deux camps !) la veille,
comme il l'avait fait la saison dernière juste avant le match à domicile contre Wavre
où il nous avait gratifié d'un but "schwarzenbeckien".
On espérait donc que cette rencontre lui porte à nouveau chance.
De fait il entra dans l'équipe à la reprise en remplacement de son vice-capitaine
Pascal Hofman dont il reprenait le brassard mais non la position.
Pascal avait joué arrière droit en première mi-temps et c'est surtout du côté droit
que Strombeek avait développé ses attaques.
Freddy Smets décida donc de changer de tactique et opta pour un 3-5-2 en laissant Alain
De Nil avec tout le flanc droit pour lui tout seul.
Ce renfort de l'entrejeu se montra bénéfique au niveau de la direction des opérations
et pendant vingt minutes il n'y en eut que pour l'Union avec notamment plusieurs une-deux
entre Alain De Nil et Rachid Baouf.
Dès la 49ème minute Miguel Capilla nous gratifia d'un loupé magistral à la conclusion
en s'amenant seul devant le gardien.
On commence à s'y habituer et il me paraît de plus en plus évident qu'il vaudrait mieux
lui demander de faire des passes à des finisseurs plutôt que d'essayer de marquer
lui-même, de préférence en venant du flanc droit qu'il affectionne comme il nous le dit
dans son interview à LA BUTTE et comme il le fit contre Vaux Chèvremont.
A se demander si Strombeek ne l'a pas laissé venir chez nous en disant à nos dirigeants
qu'il est un centre-avant.
A la 55ème minute d'ailleurs, Roger Hénuset récupéra un ballon qu'il transmit à Yves
Cums lequel centra à Miguel qui reprit de la tête sur le piquet !
Trois minutes plus tard on nota une tête de Denis Janssens sur un coup franc et à la
61ème minute un tir de Miguel encore, suite à une belle action entre Alain De Nil et
Rachid Baouf.
Jürgen Simeons relevait aussi de blessure. Il n'a pas encore atteint son rendement normal
et durant tout ce quatrième quart d'heure on ne le vit guère. Freddy Smets le remplaça
alors logiquement par Michel Moyaux.
Il était assez étonnant de ne pas voir Michel dans le onze de départ au vu de son match
contre Denderleeuw et personnellement j'aurais préféré l'y voir avec Miguel et Jürgen
en 4-3-3, ou en 3-4-3 si Strombeek avait continué à ne pas faire grand chose sur son
flanc gauche.
Michel se montra sous son meilleur jour dans la fin du match contre Dendeleeuw et sans
doute lui faut-il du temps pour trouver ses marques.
Il est bien connu qu'il est difficile d'entrer dans un match et ici, avec seulement une
demi-heure encore à jouer, il n'eut guère l'occasion de briller.
D'autant que notre entrejeu commença normalement à vouloir souffler un peu et qu'à
Strombeek on se disait "genoeg is genoeg".
Au reste les visiteurs développèrent une nette attaque collective à la 67ème minute
pour rappeler leur existence.
L'Union se fit ainsi moins dominatrice mais développa encore trois attaques notables.
La première, à la 74ème minute, se termina par un tir de... Miguel Capilla.
On ne pouvait franchement pas lui reprocher de ne pas tirer au goal.
Sur la deuxième on vit s'amener sur la gauche Alain De Nil qui devait s'ennuyer ferme sur
son flanc droit. En vieux briscard qu'il est, il s'infiltra dans le rectangle à une
vitesse savamment dosée pour faire croire à Peter Van Cleemput que celui-ci ne saurait
pas l'arrêter mais en lui laissant le temps d'essayer quand même et ce fut penalty ! Et
on vit alors s'avancer d'un air résolu notre capitaine qui ne se laissa pas démonter par
les agaceries d'Engelborghs et transforma magistralement le penalty (ah s'il avait été
là contre Denderleeuw !).
Comme le dit notre webmaster Danny Christiaens, après chaque cyber-rencontre il marque !
Il faudra qu'on en organise plus souvent.
On menait enfin mais la joie engendrée par ce fait d'arme était mitigée par le souvenir
de ce qui était arrivé contre Vaux Chèvremont et Denderleeuw.
Et il n'y avait pas que les spectateurs à avoir les chocottes, d'autant que le retrait de
Pascal Hofman, s'il avait renforcé l'entrejeu, avait ôté une tour en défense.
Quatre minutes après le penalty, sur un centre de la droite de Strombeek, personne ne
comprit comment le ballon n'entra pas dans le goal.
Cela ne fit que paniquer un peu plus la défense et une minute après ça y était.
A la limite du rectangle Denis Janssens dévia une passe adverse du bras. En plus du coup
franc, c'était une carte jaune et Denis en avait déjà reçu une.
D'où je me trouvais dans les pourtours il était clair que ce coup franc était
hyper-dangereux tellement il semblait impossible de ne pas adresser un tir cadré.
Le manque d'expérience de notre gardien fit le reste.
On tenta bien de réagir mais avec quoi ? Après le penalty Freddy Smets avait fait entrer
Thierry Capouet à la place de Miguel Capilla (son ex-équipier strombeekois) et Michel
Moyaux n'avait toujours pas trouvé ses marques.
Ce fut donc un nul comme l'an dernier mais avec des buts cette fois.
Et tout le monde (ou presque) d'incriminer Denis Janssens.
Mais au nom de quoi ? Dans cette seconde mi-temps ce fut 3-2 pour l'Union aux ballons
chauds, ce qui fait toujours 4-5 au total pour Strombeek.
Strombeek fut invisible pendant la première moitié de cette seconde mi-temps et y durcit
le jeu. C'est généralement le cas d'une équipe dominée.
Et qu'a fait l'Union pendant ce temps ? Elle a dominé en se créant... deux occasions
chaudes dont la finition fut dévolue à un joueur qui est un "infiltreur"
(comme dit notre Georges national) et non un finisseur.
S'il n'y avait eu le "truc" d'Alain De Nil, comment aurait-on marqué ?
On aurait eu trois points mais aurait-on pu être fier de gagner 1-0 sur un penalty de fin
de match ? Il ne faut pas plus imputer les deux points perdus à Denis Janssens qu'à
Olivier Doll contre Mouscron.
Si l'ambition se limite à gagner des matches par 1-0, il ne faut pas rêver de montée...
et c'est ce que dit entre les lignes notre manager dans son éditorial.
On a perdu deux points mais il y a plus grave dans la vie (la mort d'Akira Kurosawa par
exemple). Il faut remettre l'ouvrage sur le métier et repartir dès dimanche à Mons (ils
n'ont aussi fait que match nul).
Au rayon des performances individuelles, personne ne ressortit vraiment du lot chez les
visiteurs.
A l'Union ce fut moins collectif que contre Denderleeuw mais personne ne se montra non
plus au-dessus des autres.
Donc :
Rachid Baouf 5
Xavier Bravo 5
Miguel Capilla 5
Alain De Nil 5
Roger Hénuset 5
Alain Peetermans 5
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