Union - Heirnis Gand: 1-1
Ce fut un de ces matches dont on se souviendra plus du contenant que du contenu.
Un contenant essentiellement météorologique. On avait annoncé pluie et tempête et on
eut du soleil jusque près de 14 h. Le ciel s'était ensuite obscurci mais en observant
d'où venait le vent on voyait une zone plus claire poindre à l'horizon peu avant 15 h.
et je me risquai quand même à aller aux pourtours.
Funeste choix car de toute la première mi-temps on passa essentiellement son temps à
ouvrir et fermer les parapluies. Notez que cela donnait de la distraction car sur le
terrain c'était le désert dont la seule originalité était d'être humide.
Dans le précédent numéro de LA BUTTE on apprit que nos joueurs allaient
traditionnellement se sustenter ensemble dans un restaurant italien avant chaque match à
domicile.
Cela permettait de comprendre un peu mieux le match contre Walhain, l'été indien
incitant au chianti et au farniente.
Je suppose que contre Lebbeke la perspective d'une troisième victoire consécutive incita
à un repas drastique.
Cette fois la dégelée d'Ingelmunster incita sans doute nos gars à prendre des vitamines
et à trop pousser du côté des escalopes et des steaks pizzaiola, au point de les voir
ramer pendant toute la première mi-temps en essayant de digérer.
On se demandait même si notre capitaine, d'ordinaire si vaillant, n'avait pas cumulé
tirami su et mousse au chocolat.
Mais le match dans tout ça ??
C'est simple, il n'y en avait pas. Gand prit d'emblée l'initiative et nos gars
s'organisèrent vaille que vaille pour essayer de capter le ballon et ne pas le perdre
trop rapidement, la pluie ne les aidant en rien à retrouver leurs ardeurs.
Zeus estimant sans doute qu'ils étaient suffisamment malheureux avec les froides ondées
qu'il leur envoyait, leur accorda un fifrelin de chance.
C'est ainsi qu'à la 11ème minute, une reprise de la tête adverse sur un centre de la
gauche fut déviée à même la ligne au deuxième piquet par Thierry Capouet (titularisé
suite à l'absence de Laurent Zaccaria).
Et à la 27ème minute sur un corner, toujours de la gauche, une nouvelle tête adverse
envoya le ballon sur la latte, toujours aussi au deuxième piquet où ne se trouvait plus
Thierry Capouet et moins encore Xavier Bravo.
Entre-temps on était parvenu à obtenir un coup franc que botta Pascal Hofman comme
contre Lebbeke et qui permit au gardien Steven Van Steenberghe de faire apprécier son
talent. Sur le botté du corner, Michel Moyaux expédia un beau shot que le gardien sauva
à nouveau. Et six minutes après Michel remit le couvert et Steven Van Steenberghe aussi.
Sans doute une répartie de sa part à table le fit-il priver de dessert.
On eut encore un rush anecdotique d'Alain De Nil sur la gauche à la 37ème minute qui ne
déboucha sur rien de concret comme d'habitude.
Et ce fut tout pour cette mi-temps. L'Union était aux abonnés absents et si elle parvint
à s'en tirer c'est parce que, malgré leur détermination, les Gantois ne parvinrent
(heureusement) jamais à donner le (franchement petit) coup d'accélérateur qui leur
aurait permis de marquer. Ils ne créèrent que deux situations chaudes sur des phases
statiques et ne parvinrent pas à déséquilibrer la défense unioniste où, quasi seul
dans la tourmente, Alain Peetermans gardait la tête froide et fit de
nombreuses interventions utilissimes.
La saison dernière déjà le match entre les deux équipes avait été d'une médiocrité
rare de part et d'autre. Cette fois ce n'était pas beaucup mieux mais quand même un peu
plus rythmé.
Pour se payer encore un peu plus la tête des joueurs comme du public, il cessa de
pleuvoir pendant la pause.
Cela permit au moins à Miguel Capilla et Christophe Marion de s'échauffer
tranquillement.
Pour Kiki ce fut le grand retour après de nombreuses semaines d'indisponibilité pour
blessure.
Ils montèrent tous deux en remplacement d'Arie Van der Padt (invisible dans le contexte
maladif de la première mi-temps) et de Thierry Capouet.
Ce dernier avait sauvé un but mais Freddy Smets décida louablement d'augmenter son
potentiel offensif en maintenant au jeu Michel Moyaux en soutien des deux entrants, un
rôle dans lequel il est nettement plus à l'aise qu'isolé à la pointe de l'attaque.
Et le match reprit et la pluie aussi.
Et cela n'alla guère mieux.
A la 52ème minute un contre gantois par la gauche se concrétisa par un centre mortel que
Xavier Bravo intercepta avec brio.
Et ce quatrième quart d'heure semblait devoir se terminer dans les mêmes bâillements
humides lorsque brusquement le match s'enflamma.
Avec de l'énergie à revendre par rapport à ses coéquipiers, Kiki Marion s'infiltra
dans le rectangle par la droite, perdit le ballon, le récupéra et d'un sensationnel tir
du gauche ouvrit le score !
On n'en croyait pas ses yeux ! Certes on se disait qu'on aurait bien un goal sur l'un ou
l'autre loupé, inévitable sur un tel terrain, et que l'équipe qui ouvrirait le score
gagnerait le match.
On se trompa doublement.
D'abord ce fut un très beau goal ne devant rien à personne.
Ensuite, deux minutes après, un contre gantois déjoua adroitement le piège du hors-jeu
et permit à Georges Arts de s'en aller tranquillement dribbler Xavier Bravo et
d'égaliser.
Garder la tête froide lorsqu'on ouvre le score n'est pas le lot de l'Union cette saison.
Ces deux goals agirent plus radicalement que tout un bataillon d'Alka Selzer et on
retrouva d'un coup le jeu habituel de l'Union avec son rouleau-compresseur et ses attaques
fusant de toutes parts.
Trois minutes après le goal égalisateur un centre au cordeau d'Alain De Nil par la
droite fut raté d'un poil au deuxième piquet par Kiki Marion.
Marquer pas de chance. Mais ç'eut été un véritable hold-up au vu de ce que l'Union
avait produit jusque-là.
Et à nouveau Zeus le fit savoir en déchaînant au milieu de ce cinquième quart d'heure
une grêle d'une rare intensité qui amena l'arbitre, Mr. Jean-Philippe Lannoy (courageux
mais pas téméraire), à suspendre le match et à faire rentrer tout le monde en
catastrophe aux vestiaires, tandis que le haut-parleur annonça qu'on ouvrait la tribune
aux spectateurs des pourtours qui y foncèrent (votre serviteur y compris) sous un vrai
déluge. Une vingtaine de stoïques restèrent assurer la permanence aux pourtours. La
fanfare, elle, avait installé ses quartiers dans la tribune dès le début du match.
Le temps de caser tout le monde et la grêle était terminée.
Le match reprit et c'est dans la fébrilité, sur un papier de plus en plus mouillé et
depuis un endroit d'où on ne pouvait voir l'horloge du stade que je notai encore les
derniers faits saillants du réveil de l'Union.
Steven Van Steenberghe dut encore sauver en corner un coup franc de Pascal Hofman.
Sur un contre Xavier Bravo fut tout heureux de voir arriver dans ses mains une tête
adverse.
Miguel Capilla se distingua par deux actions dans le rectangle qu'il ne put conclure par
un tir cadré ou par un assist.
Et au milieu de tout ça on eut à nouveau la preuve qu'en football la réalité dépasse
toujours la fiction : le défenseur Bart Pannecoucke reçut une carte jaune pour avoir
renversé Michel Moyaux comme une crèpe ! Des choses comme ça, ça ne s'invente pas.
Et l'arbitre mit enfin un terme à ce match à oublier à tous points de vue au plus vite,
mis à part le goal de Kiki Marion.
Il n'appelle en effet qu'un commentaire : en ne jouant que la moitié du match contre un
adversaire de même niveau on ne peut décemment ambitionner le gagner.
Et pour mémoire, malgré sa dégelée à Ingelmunster, Gand avait autant de points que
l'Union et les a évidemment toujours, et méritoirement.
L'absence d'Yves Cums pour suspension s'est fait sentir mais ne saurait constituer une
excuse, surtout avec le fond de jeu collectif qu'a inculqué Freddy Smets à ses joueurs.
Deux déplacements consécutifs et contrastés se présentent maintenant à l'Union :
au FC Roulers (dernier) et au RC Tournai (premier).
Espérons qu'on se resaississe. Il faut au moins en revenir avec quatre points, sinon ce
sera l'anonymat du peloton et pour longtemps.
L'Olympic vient de prouver que personne n'est invincible dans la série.
Classement actuel :
1. Denderhoutem 14
RC Tournai 14
3. Ingelmunster 13
4. Hekelgem 12
5. Mons 12
6. Union 11
Torhout 11
Heirnis Gand 11
Referendum :
Après une telle contre-performance on serait tenté de n'accorder aucun point.
Certes ce ne fut pas aussi mauvais que contre Walhain.
Mais montrer en fin de match à un public transi et frigorifié qu'on sait quand même
jouer au football, n'est-ce pas se foutre de la tête de ce public ?
Ce serait toutefois injuste envers ceux qui se sont efforcé de garder la tête hors de
l'eau pendant la première heure de jeu.
Donc :
Alain PEETERMANS : 7
Christophe MARION : 6
Rachid BAOUF : 5
Miguel CAPILLA : 4
Olivier FIEUW : 3
Michel MOYAUX : 3
Thierry CAPOUET : 2
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