Royale Union Saint-Gilloise
Pierre Vansintjan
Union - Tournai 1-2 Retrouvailles tournaisiennes On avait l'impression qu'il y avait à peine quelques semaines qu'on était allé au RC Tournai et le calendrier fixait déjà à ce dimanche ensoleillé annonciateur du printemps la deuxième manche du duel sympathique entre Rats et Unionistes. Avec encore fraîche à la mémoire la plus qu'agréable journée passée à Tournai, Michel Vanderlinden avait eu l'excellente idée de fêter l'évènement avec nos amis tournaisiens et on se retrouva ainsi à onze autour d'une bonne table au restaurant grec en face du stade. Nicolas Debaes, l'aussi souriant qu'efficient webmaster du site du Racing, avait répondu à notre invitation et était accompagné de son père Jean, heureux double supporter des Rats et de Mouscron. Côté unioniste on retrouvait aux côtés du maître de cérémonie Michel et de son frère Laurent, Danny Christiaens, Didier Payen et votre serviteur, et on saluait la venue de Narcisse Génin, Robert Breugelmans et Etienne Moreau avec qui l'on fit connaissance "dans le monde réel". Et bien sûr, last but not least, Peter Borghs apporta une touche rouge et noire à notre rencontre et nous rejoignit pour observer nos discussions passionnées d'un oeil neutre mais actif en tentant d'oublier sa déconvenue à Mons la veille. On parla bien sûr de football et d'exploits passés et présents. Tony Vandecasteele, le webmaster des Hurlus, n'avait pu nous rejoindre. Sans doute une conséquence de l'indigestion de goals procurée par ses joueurs favoris l'avant-veille. Jean Debaes prit le relais pour nous conter leurs faits d'armes. On passa ainsi le plus naturellement du monde trois heures extrêmement agréables au point de devoir "gazer" au moment de l'addition pour ne pas rater le début du match. Le Racing avait connu des moments difficiles après les fêtes... et l'Union aussi. Tous les pronostics semblaient donc plausibles. La vérité commande de dire toutefois qu'il n'y eut pas photo. Dans la même composition qu'au début de la seconde mi-temps la semaine passée, l'Union commença son match en mineur comme d'habitude, avec quand même un peu plus de concentration que contre Roulers. Mais on la sentait crispée face à un adversaire développant un football collectif, groupé, mobile et consistant. A la fluidité naturelle du football tournaisien elle opposait ce jeu raide, statique et approximatif (genre équipe nationale des mauvais jours comme contre Roulers en première mi-temps) qu'on ne lui a vu que trop souvent pratiquer cette saison. Aux attaques rationnelles des Tournaisiens, généralement développées par la droite par Frédéric Carbel, Rémy Desse et Leonardo Gaziano, elle répondait par ses tentatives de trouver des avants par de longues balles reçues la plupart du temps cinq sur cinq par la défense tournaisienne. Après une dizaine de minutes placées sous le signe d'une observation courtoise réciproque où les Tournaisiens se montraient déjà plus rapides que leurs adversaires, on put ainsi noter : - à la 12ème minute une passe d'Alain De Nil à Miguel Capilla qui amena un corner - à la 14ème minute la concrétisation des intentions offensives tournaisiennes de plus en plus affirmées : Rémy Desse perfora complètement le flanc gauche de la défense unioniste, en mystifiant notamment Denis Janssens dans le rectangle et fit un centre qui transperça littéralement Xavier Bravo pour aboutir au second piquet à Frédéric Carbel qui n'eut qu'à déposer le ballon dans le but (0-1) - à la 15ème minute un sursaut d'honneur individuel de Miguel Capilla qui profita d'une perte de balle tournaisienne pour tirer juste à côté du poteau gauche - à la 19ème minute une nouvelle attaque tournaisienne rationnelle permettant à Rémy Desse, aux environs du point de penalty, de placer un beau tir, heureusement sur Xavier Bravo - à la 24ème minute une impulsion de Thierry Capouet permettant à Rachid Baouf de tenter sa chance de loin par la droite mais à côté - à la 26ème minute une nouvelle attaque tournaisienne dangereuse, toujours par la droite, fut sauvée en corner. Leonardo Gaziano le botta et le ballon fut renvoyé dans l'axe par la défense unioniste vers Radek Sourek monté en ligne qui reprit d'un tir superbe dans la lucarne (0-2). A ce moment l'attaque tournaisienne donnait à ce point l'impression de jouer au chat et à la souris avec notre défense qu'on put craindre l'humiliation pure et simple. Nos gars eurent toutefois à coeur de réagir et par deux fois parvinrent à mettre le nez à la fenêtre : - à la 31ème minute un coup franc de Roger Hénuset aboutit sur le piquet droit - à la 35ème minute on parvint à transmettre le ballon à Miguel Capilla isolé sur la droite et celui-ci eut l'inspiration de tenter un tir de loin qui loba Sébastien Cousin, le pourtant grand remplaçant du gardien titulaire Stéphane Alexandre blessé qui avait effectué une performance trois étoiles à l'aller (1-2). Cela ne démonta guère les Tournaisiens qui nous donnèrent encore le frisson à trois reprises : - à la 37ème minute un rush convaincant de Rémy Desse sur la droite fut heureusement intercepté - à la 39ème minute Thierry Capouet, déjà tributaire d'une carte jaune, fit une intervention "limite" dans le rectangle que Mr. Marcel Javaux, avec sa longue expérience de première division, ne sanctionna heureusement pas - à la 40ème minute, et encore toujours par la droite, Frédéric Carbel profita d'une touche qui avait laissé notre défense de marbre pour adresser un centre à Leonardo Gaziano, bien placé, dont la reprise de la tête passa à côté. Ce fut le dernier fait d'armes avant le repos et, histoire de le réchauffer, Freddy Smets fit monter Kiki Marion à la 41ème minute en remplacement de Stacy Rampelberg. Celui-ci n'avait pas plus démérité qu'un autre mais il fallait prendre des mesures offensives pour espérer renverser la vapeur. C'était le retour en première de Kiki après deux mois d'absence suite à sa blessure à Strombeek. Les sentiments étaient mitigés à la pause. On ne jouait pas bien mais alors que pour la troisième fois on avait été mené à domicile 0-2 en première mi-temps on était partiellement "revenu" avant le repos. L'ambiance était à une demi-morosité, encore accentuée par un malheureux problème de fourrière pour nos invités. Le match reprit, et comme souvent au Parc Duden cette saison, un ton plus bas pour les visiteurs. Une victoire était aussi utile pour Tournai que pour l'Union dont Casimir Jagiello savait sans doute qu'elle jouait mieux en seconde mi-temps à domicile. Peut-être le but de Miguel Capilla l'avait-il fait réfléchir. Toujours est-il qu'on eut une seconde mi-temps nettement moins attrayante que la première. Les Tournaisiens se montrèrent soucieux de préserver leurs arrières en spéculant sur des contres éventuels pour se rassurer définitvement et ils y arrivèrent sans trop de peine même s'ils n'alourdirent pas la marque. L'Union, contrairement à l'habitude, ne parvint pas à hausser son rythme et, au fil du temps, joua de façon de plus en plus mécanique et moribonde, ignorant totalement les ailes et procédant par balles balancées dans le paquet (Rachid Baouf s'en fit une spécialité) et régulièrement interceptées sans heurts par la défense tournaisienne. On put ainsi noter anecdotiquement : - à la 47ème minute un coup franc de Roger Hénuset rasant la latte. - à la 53ème minute un tir de Rodrigo Palomino trop à droite suivi du remplacement de Frédéric Carbel par Vicu Mensinschi, ce qui confirmait les intentions sécurisantes de Casimir Jagiello - à la 60ème minute un coup franc de Roger Hénuset détourné en corner au ras du piquet - à la 62ème minute un tir de Miguel Capilla arrêté par Sébastien Cousin - à la 64ème minute le remplacement de Roger Hénuset, blessé (ce qui arrangeait de moins en moins les choses) par le jeune Vandenbussche, suivi d'un coup franc pour une faute de Vicu Mensischi sur Miguel Capilla dont le dégagement aboutit à Rachid Baouf qui tira à côté - à la 69ème minute le remplacement de Gaby Mudingayi par Olivier Perez; comme toute l'équipe Gaby fut nettement moins à son aise qu'il y a une semaine, perdant souvent le ballon par des contrôles approximatifs - à la 76ème minute une émotion suite à une sortie de Xavier Bravo - à la 79ème minute, sur une perte de balle d'un défenseur tournaisien, un tir-réflexe de Vandenbussche nécessitant un bel arrêt du gardien. Aurait-il marqué qu'on aurait connu le héros du match; au lieu de ça il fut consternant de constater que l'apport de deux joueurs frais à vingt minutes de la fin, au lieu d'apporter du tonus à l'équipe, vit ces deux joueurs s'intégrer dans la médiocrité générale de l'"équipe". - à la 81ème minute un coup franc de Rachid Baouf sur lequel Olivier Perez fit une reprise de la tête au-dessus; même remarque - à la 83ème minute un centre de la droite de Rachid Baouf à Miguel Capilla dont la reprise à la retourne passa au-dessus. - dans les arrêts de jeu, une toile de Thierry Capouet à l'issue de laquelle on vit le ballon rouler tranquillement devant la ligne de but sans la franchir puis, tout de suite après, une deuxième occasion ratée par un Tournaisien, et enfin la montée en attaque de Xavier Bravo sur le tir de deux corners dans le paquet toujours imperturbablement interceptés par la défense tournaisienne. L'incident de la semaine dernière entre Freddy Smets et Arie Van der Padt, suivi d'entraînements durcis, aurait laissé des traces, paraît-il. Toujours est-il qu'on eut le sentiment durant la seconde mi-temps qu'à défaut d'assister à une démission collective on vit une équipe apparemment complètement groggy, ayant totalement perdu son fond de jeu et dénuée de la créativité la plus élémentaire ("je te passe le ballon, comme ça on ne pourra pas dire que j'ai fait une bêtise avec"; il fut un temps où en équipe nationale on passait le ballon à Scifo parce que "lui savait quoi en faire" mais nous, on n'a pas de Scifo). Cela rappela tristement la première mi-temps contre le Vigor Hamme et dans de telles circonstances je ne vois pas l'intérêt d'un referendum. Déjà handicapé au départ par une blessure mal guérie, Roger Hénuset fut le joueur le plus méritant mais connaissant son sens du jeu collectif je crois qu'il considérerait comme une insulte d'être le seul à recevoir des points. Et pour les autres, entraîneur y compris, ce fut une faillite collective intégrale. Battus pour battus, on aurait préféré un 2-5 ou un 3-6 qui aurait au moins attesté de la combativité de nos gars et alors là on aurait pu imputer la défaite à l'inexpérience de nos jeunes et à l'absence de titulaires chevronnés indiscutables. Mais a-t-on encore assez d'essence dans le réservoir ? Que donne le classement dans tout ça ? 9. Torhout 22 30 10. Olympic 22 27 Sottegem 22 27 12. Union 21 26 13. Strombeek 22 24 14. Wetteren 22 23 15. Lebbeke 22 14 16. FC Roulers 22 9 Wetteren est en effet le grand bénéficiaire de la journée : il a gagné 1-4 à Gand tandis qu'outre l'Union, l'Olympic, Sottegem et Strombeek ont perdu. Prochaine journée : Wetteren - FC Roulers Strombeek - Walhain Denderhoutem - Sottegem Olympic - Union Ce dernier match défie les pronostiqueurs : après avoir mené 0-2 au repos l'Olympic a perdu 4-2 au... FC Roulers qui a fait pire que très pâle figure au Parc Duden il y a huit jours. L'incident fourrière ternit cette journée de retrouvailles tournaisiennes et on alla se consoler en petit comité à l'Internetcafé, 54 rue François Beeckmans, 1083 Ganshoren. Le dynamique patron, unioniste de longue date, eut fort à faire pour requinquer le moral de Danny, Etienne, Michel, Narcisse, Peter (quand il apprit le résultat de Wetteren), Robert et votre serviteur. Pour nous changer les idées il nous dit monts et merveilles du cable et de TVD, nous faisant saliver en citant un downloading récent de 18 Mégas en 4 minutes. Pour en savoir plus : http://www.tvd.net Football, PC, Internet et Echecs (avec nombre de portraits soviétiques de grands maîtres au mur) dans une atmosphère chaleureuse, un établissement on ne peut plus recommandable. Michel avait proposé de clôturer la journée par une séance de cinéma au Centre culturel "De Meent" à Alsemberg. Vu les circonstances on s'y retrouva à trois, Etienne, Michel et moi pour "Out of sight", une sorte d'actualisation de "The Thomas Crown affair" en nettement moins inspiré. Le Centre culturel, lui, vaut le coup d'oeil. |