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Royale Union Saint-Gilloise

Pierre Vansintjan

 

Union - Hamme 1-2

On avait annoncé de la drache comme lors du match de l'an dernier et c'est pas très rassuré qu'on s'apprêtait à recevoir le Vigor Hamme, la meilleure équipe qu'on put voir au Parc Duden la saison passée.
Le matin on put constater que la météo était à côté de ses pompes et, un peu rassuré, on prit le chemin du stade.
Après tout un match n'est pas l'autre et une équipe non plus.
On ne vit sortir des vestiaires que quatre des joueurs titularisés l'année passée dans chacune des deux équipes et les visiteurs avaient abandonné leurs sinistres maillots rayés bleus et noirs.

L'Union entama le match côté marquoir comme d'habitude, c'est-à-dire avec dans la vue un soleil déjà rasant compte tenu du décalage horaire.
Ça ne l'empêcha pas de prononcer les deux premières actions du match.
Dès la 2ème minute, sur un contre rapide, Miguel Capilla transmit le ballon sur la droite à Olivier Bilwani qui tira en force mais au-dessus.
Deux minutes après, sur un centre de la droite, Frederik Vanderbiest fit une très belle tête nécessitant un save en corner du gardien Davy Bracke.

Ça ne démarrait pas si mal, finalement.
Ouais, mais dès la 6ème minute on eut l'occasion de constater que l'Union Belge avait désigné un arbitre international (!) pour ce match, en l'occurrence Mr. Eric Blareau. Celui-ci n'hésita pas une seconde pour désigner le point de penalty à la suite de la percée par la gauche de Gaston Diomi malencontreusement stoppée dans le rectangle par Laurent Zaccaria.
L'ex-Beverenois Wesley De Smet, acquisition de l'entre-saison, se présenta pour le botter, face à Daniel Uytdenhoef avec le soleil dans les yeux, et envoya un boulet... sur le piquet gauche et on parvint à dégager la balle dans la mêlée qui s'ensuivit.

L'étincelle avait toutefois pris à Hamme et, trois minutes après, on eut coup sur coup deux émotions.
Denis Janssens sauva une balle en catastrophe à la suite d'une nouvelle percée visiteuse, entâchée de hors-jeu pour beaucoup sans pour autant voir se lever le drapeau du juge de ligne.
Puis sur une attaque "décidée" de Hamme (c'est-à-dire avec au moins deux fois plus de joueurs que quand l'Union "attaque") un centre "inch-perfect" à ras de terre de la droite arriva à Ludwin Van Nieuwenhuyze qui n'avait qu'à toucher le ballon pour l'envoyer dans le but et qui le rata incompréhensiblement. Ouf !

Et puis ça se calma pendant un quart d'heure, c'est-à-dire qu'on parvint à mieux contrer les offensives des visiteurs qui continuaient inlassablement à venir dans notre camp en gagnant la plupart de leurs duels.
Ce fut un quart d'heure passablement confus où Hamme dirigea les opérations mais sans véritablement créer du danger.

Et puis ça redémarra. Sur une action amenant le ballon dans les parages du piquet droit de Daniel Uytdenhoef toujours gêné par le soleil, celui-ci et Laurent Zaccaria se mêlèrent fameusement les pinceaux avant de parvenir à dégager un ballon tout tout chaud.
Deux minutes après, en courant en position de back droit avec un adversaire tenant très peu sur ses quilles, Roger Henuset reçut avec une stupéfaction sincère une carte jaune. On ne pouvait décemment dire que Mr. Blareau était un home referee.
Un coup franc à ras de terre s'ensuivit sur lequel Daniel Uytdenhoef fit un bel arrêt.

A la 30ème minute on parvint quand même à se secouer et Frederik Vanderbiest lança joliment Kiki Marion qui entra en collision avec Davy Bracke, les deux joueurs devant recevoir des soins.
Six minutes plus tard on crut qu'Olivier Bilwani allait résoudre tout seul la situation mais son solo se termina par un tir vigoureux sur le piquet droit.
On ne s'en remettait pas encore que sur le contre Ludwin Van Nieuwenhuyze fut lancé idéalement dans l'axe vers Daniel Uytdenhoef se précipitant à sa rencontre et tira un fifrelin à côté du piquet gauche.
La sortie opportune de Daniel le gêna sans doute mais André Van Maldeghem devait sûrement estimer que ça aurait dû être dedans.

Et juste avant le repos Miguel Capilla et Kiki Marion développèrent un beau mouvement sur la droite sur lequel toutefois Davy Bracke mit fin.
On pensait déjà au rafraîchissement sans plus beaucoup se concentrer sur le jeu.
Le Vigor Hamme fit de même (ainsi que le photographe du SOIR qui illustra la phase par une autre photo) et tout d'un coup on vit Olivier Bilwani, complètement oublié par la défense visiteuse sur la gauche, recevoir le ballon après un renvoi approximatif de Davy Bracke.
Dans le plus pur style "thank you very much" il envoya une fusée au (bon) ras du piquet gauche : 1-0 !!

On était vraiment TRES BIEN payé.
Certes on eut quelques (demi-)occasions. Mais aucune ne fut aussi nette que celles loupées par Ludwin Van Nieuwenhuyze, sans parler du penalty.
Le manque de consistance de l'Union (où le concept "construction du jeu" a totalement disparu) et de rigueur de Hamme firent de cette première mi-temps la plus médiocre qu'on ait vue au Parc Duden depuis l'entame de la saison.
Mais enfin on menait et le forcing adverse auquel on pouvait s'attendre en seconde mi-temps permettrait peut-être des contres...

Ce ne fut pas vraiment comme ça.
Pendant une demi-heure on eut l'impression que Hamme, loin de sa superbe de l'an dernier, semblait résigné. Certes ils firent acte de présence sur le terrain mais sans créer quoi que ce soit. Franchement ils se montrèrent à prendre durant cette demi-heure mais du côté unioniste on se méfiait.
Et après un quatrième quart d'heure totalement insipide on n'eut à noter que des faits concernant l'Union.

A la 57ème minute on eut L'OCCASION avec un grand "O" de tuer le match.
Sur un contre bien mené face à un adversaire se dégarnissant de plus en plus derrière, Miguel Capilla sur la gauche voulut absolument tenter sa chance au lieu de centrer à Olivier Bilwani idéalement placé.
Non seulement il fit preuve d'excès d'individualisme mais en plus d'un manque d'appréciation car il n'était pas si bien placé que ça pour conclure et il rata évidemment.

Une minute après, Lindonjohnson Modesto remplaça Kiki Marion pas très à son affaire.
Puis, à la 64ème minute, sur un autre contre Gaby Mundingayi, super-actif jusque-là, se blessa et dut être remplacé par Pascal Hofman tandis que le chrono du marquoir rendait l'âme.

Deux minutes après, cette fois mieux placé, Miguel Capilla tira mais juste au-dessus.
Puis à la 70ème minute Pascal Hofman, paraît-il peu à son avantage à Maldeghem, tint à se rappeler au bon souvenir de son entraîneur.
Sur un coup franc d'au moins 35 mètres il envoya un bolide à ras de terre au (mauvais) ras du piquet droit. 50 cm plus à gauche ç'aurait été le même prix pour Davy Bracke médusé et qu'est-ce que 50 cm d'écart sur 35 mètres ?

Donc on ne parvenait pas à creuser l'écart mais ça ne semblait pas grave, tellement Hamme se montrait inoffensif.
Il y avait de quoi s'endormir et c'est ce que fit notre défense.
A la 75ème minute (si mythique pour l'Union) Hamme fit tourner le ballon à son aise par petites passes à ras de terre devant notre goal jusqu'à ce qu'il arrive à gauche à l'autre ex-Beverenois, Thierry Flies, qui le plus naturellement du monde le mit tranquillement au fond (1-1), juste au moment où Didier qui avait pronostiqué un nul commençait à se poser de sérieuses questions.

Qu'à cela ne tienne, il restait un quart d'heure et ça ne semblait pas inciter Hamme à passer la surmultipliée. On pouvait donc continuer à balancer des balles vers nos avants en se disant qu'ils finiraient bien par trouver un truc comme contre Schoten.
D'ailleurs, à peine deux minutes après, notre Brésilien de poche Lindon passait déjà idéalement le ballon à Miguel Capilla.
Ouais, mais Miguel n'était VRAIMENT pas dans un bon jour et rata.
Et comme ça on attendit tranquillement la fin du match pour ne pas marquer trop vite, de peur de susciter un sursaut de Hamme qui aurait bien été capable d'égaliser encore une fois (encore que Didier et moi on avait pronostiqué 2-2...).

Pour ronger son frein on observa donc le remplacement de Jean-Luc Walschap par Frédéric Hinnens à la 79ème minute.
Obligé de regarder notre propre montre on vit avec soulagement les aiguilles se rapprocher de cinq heures moins quart.
C'est à peine si on fronça les sourcils quand on vit Daniel Uytdenhoef sauver un contre rapide de Hamme à cinq heures moins dix-sept.
Et à cinq heures moins seize on observa relax notre défense récupérer le ballon devant le piquet droit de Daniel Uytdenhoef lorsqu'une étonnante mésentente entre Laurent Zaccaria et lui n'étonna pas du tout Thierry Flies, à nouveau à l'affût,  qui marqua à bout portant (1-2) !

Le 2-2 tenait toujours la route mais pas le chrono et c'est piteusement que nos gars rentrèrent au vestiaire.

Que dire de ce match ?
C'est bien simple, ce fut LE PLUS MAUVAIS de l'Union au Parc Duden depuis l'entame de la saison.
Certes contre Lille ce fut aussi médiocre mais le manque de préparation pouvait encore servir d'explication à défaut d'excuse.
Ici il n'y avait aucune explication.
Le Vigor Hamme n'est même plus l'ombre de l'équipe autoritaire de l'an dernier.
Ils attaquent avec conviction (n'est-ce pas un trait d'une attaque digne de ce nom que d'être motivée ?) mais sans talent.

Si dans les deux matches Laurent Zaccaria fut associé à une erreur décisive en fin de match, il convient de répéter qu'à ce moment le match aurait dû être plié depuis longtemps.
Ce n'est pas à la 89ème minute qu'on a perdu les trois points mais à la 57ème quand Miguel Capilla s'entêta à ignorer son partenaire. A part la toute première action du match il ne s'entendit d'ailleurs jamais avec lui.
Mais il n'est pas seul en cause.

C'est le sens collectif tout entier qui a fait défaut à l'Union.
Au niveau de la volonté de jouer ensemble d'abord. Mais aussi à celui d'être capable de le faire.
Le jeu de l'Union manqua des automatismes les plus élémentaires dans toutes ses actions, pas seulement celles entre Laurent et Daniel.
Quand un joueur unioniste en milieu de terrain récupère le ballon d'une manière ou d'une autre, la première chose qu'il fait c'est s'arrêter pour relever la tête et regarder où sont ses coéquipiers, en particulier les avants dont on ne sait jamais où ils sont.

A Hamme, comme chez les trois autres équipes qui nous ont déjà rendu visite, un milieu de terrain ne doit jamais se demander à qui passer le ballon. Ils ont répété çà à l'entraînement. Avec pour résultat de s'amener deux fois plus vite et deux fois plus nombreux dans notre camp que nous ne parvenons à le faire dans le camp adverse.
Dans son interview à LA BUTTE, Kiki Marion conseille aux jeunes de se taire, écouter et travailler. Ses partenaires feraient bien d'en faire autant.

Referendum :

C'est l'organisation qui a, pour la plus grosse part, failli dans ce match.
Cet échec ne doit pas faire oublier le courage, voire même l'abnégation de certains joueurs dans ce contexte.

Thierry CAPOUET 7
Gaby MUNDINGAYI 7
Olivier BILWANI 4
Roger HENUSET 4
Denis JANSSENS 4
Daniel UYTDENHOEF 4

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