Royale Union Saint-Gilloise
Pierre Vansintjan
Union - Strombeek 0-2 L'Union ne fut pas un modèle de constance ces deux dernières saisons mais retrouva toujours sa motivation pour la venue des leaders (et futurs champions) : 2-0 contre le SK Roulers il y a deux ans et 3-2 contre Ingelmunster (avec winning-goal de notre capitaine) au printemps dernier. Avec les quatre derniers matches sans défaite et surtout les trois derniers déplacements victorieux sur un score global de 13-4, c'est avec enthousiasme, malgré le temps infect, qu'on s'est retrouvé à 1700 au Parc Duden pour voir se vérifier l'adage bien connu "jamais deux sans trois". Strombeek, lui, n'était pas fort d'accord avec cette théorie. Il connaît bien l'Union (les quatre derniers matches furent serrés et peu offensifs : 2-1 en tout à notre avantage et le plus récent fut même on ne peut plus disputé) et prit ses dispositions en conséquence. Pour commencer il gagna le toss. Aux échecs il faut bien qu'il y en ait un qui ait les blancs. Oui mais il choisit de faire attaquer l'Union vers le marquoir là où elle joue traditionnellement ses deuxièmes (et meilleures) mi-temps. Superstition ? Quand on est leader on pense à tous les détails. Autant être frais quand l'adversaire joue sur sa moitié fétiche. En outre, et ce n'est sans doute pas étranger à la position du club, six titulaires de l'an dernier entamèrent le match : Jo Engelborghs (le gardien), Alain Westerlinck, Pascal Vande Gucht, Kris Hendrickx, Peter Van Cleemput et Frédéric Vandensteen. Il y a une certaine continuité à Strombeek. A l'Union il y en avait... trois (encore un de moins que contre Hamme et Tournai) : Pascal Hofman, Denis Janssens et Miguel Capilla. Ce fut donc une fois de plus un tout autre match. Et comme l'Union réussit ses meilleures choses côté marquoir, en plus de commencer par là tant qu'on est frais, autant l'empêcher au maximum d'y venir. On eut ainsi une première demi-heure marquée d'un pressing constant des Strombeekois sur les Unionistes qui en eurent plein les pieds. Par moments on put voir les vingt joueurs de champ dans le camp de l'Union et cela nous rappelait tout à fait la venue de Mons il y a un an, dans un style plus physique toutefois. Cela faillit donner immédiatement ses dividendes. A la deuxième minute une perte de balle de Pascal Hofman provoqua une chaude alerte dans le rectangle de l'Union que Roger Henuset éclaircit in extremis. Et puis les Strombeekois s'amenèrent avec leurs tentes. Une seule fois les Unionistes parvinrent à se faufiler entre elles. A la 9ème minute une belle infiltration de Frederik Vanderbiest par la gauche se termina par un tir au-dessus de Thierry Capouet au second piquet. Un de nos avants aurait été là, ç'aurait été mieux mais quand on est pressé on fait ce qu'on peut. Pour le reste, niks. Strombeek occupait le camp de l'Union avec une assurance de leader et d'équipe habituée à gagner où que ce soit. Mais avec vingt joueurs de champ sur une moitié de terrain il n'y avait pas beaucoup d'espace pour s'exprimer et on eut ainsi une demi-heure de football, certes totalement à l'avantage de Strombeek, mais stérile. Mis sous pression nos gars étaient concentrés et ne permirent jamais aux visiteurs de créer de véritable occasion. On avait beau être dominé, ce n'est pas durant cette période que Daniel Uytdenhoef eut à intervenir. Strombeek se mit alors à reculer un peu. Pour laisser l'Union venir et ainsi trouver de l'espace ou pour souffler un peu ? Les deux sans doute. En tout cas le match commença alors véritablement. Pendant le troisième quart d'heure on put noter quatre actions de l'Union pour deux à Strombeek. A la 29ème minute l'Union dépassa pour la deuxième fois la ligne médiane et Miguel Capilla adressa de la droite un beau centre vers Lindonjohnson Modesto dangereusement isolé à gauche mais Jo Engelborghs veillait au grain et sortit de son but pour l'intercepter avec maîtrise. Le ton était donné. Une minute plus tard un centre unioniste de la gauche provoqua une belle alerte dans le rectangle visiteur où deux (!) de nos gars étaient à la réception mais se mêlèrent un peu les pinceaux. Trois minutes plus tard on eut trois actions en une minute. D'abord un beau tir tendu de Riva Dos Santos (qui avait déjà eu l'occasion de faire admirer son dribble à plusieurs reprises) à la base du piquet gauche que Daniel Uytdenhoef, attentif, arrêta très bien. Sur le contre une belle infiltration de Miguel Capilla par la gauche ne trouva personne pour son centre, Thierry Capouet arrivant trop tard. Une phase de jeu typique de l'Union quand elle joue à domicile. On ne croit pas à la possibilité pour un équipier de créer quelque chose et on ne suit pas ! Et, comme à la 9ème minute, était-ce à Thierry Capouet à se trouver là ?? Enfin, tout de suite après, rebelote cette fois par Lindonjohnson produisant un bel effort sur la gauche et envoyant le ballon vers Miguel Capilla mais la défense se montra plus prompte. Le match s'était équilibré. Nos gars retrouvaient leurs marques en même temps que la confiance en leurs possibilités. Un peu trop peut-être. De l'espace s'était effectivement créé pour les avants visiteurs et il fallait se méfier d'un contre avec des joueurs comme Bjorn De Wilde (6 buts), Frédéric Vandensteen et Riva Dos Santos (chacun 5 buts). Il ne fallut même pas un contre. Ne se souvenant pas de la phase de la 2ème minute, Jean-Luc Walschap se risqua à la ligne médiane à une passe arrière hasardeuse sur laquelle Bjorn De Wilde sauta avec une détente de félin et fila vers Daniel Uytdenhoef. Conservant mieux son sang-froid qu'Igor Rosier il y a un mois, celui-ci ne laissa aucune chance à Daniel le dribblant comme à la parade (comme le faisait Jürgen Simeons les deux saisons passées; on put le voir à la troisième mi-temps d'ailleurs) et marqua sans bavure (0-1). Jean-Luc a fait d'excellents débuts dans l'équipe, y trouvant sa place de titulaire et ceci ne peut les faire oublier. C'était "l'erreur de jeunesse" dans toute sa splendeur. Il eut à coeur de réagir et n'en commit plus mais, en l'occurrence, c'était évidemment embêtant. Strombeek n'est pas Schoten. Le repos vint à pic pour reprendre ses esprits. Durant celui-ci on apprit que les Diables Rouges auraient à en découdre avec les Suédois, les Italiens et les Turcs. On aurait pu aussi dire ce qui attendait la France. Tout autant que Tournai et Mouscron, l'Union a des supporters français ! Certains étaient sans doute allés satisfaire un besoin urgent durant le briefing car dès la 49ème minute Daniel Uytdenhoef dut sortir en catastrophe pour éclaircir les conséquences d'une nouvelle passe arrière hasardeuse. Le match aurait déjà été plié à ce moment-là. On continua donc en espérant une égalisation mais en se demandant de plus en plus comment on allait bien pouvoir y parvenir. Un cadeau pour rendre la pareille ? Jo Engelborghs dégageant trop fort sur le dos d'Alain Westerlinck ? En tout cas on n'avait pas l'air parti pour ça. Les leaders restaient calmement attentifs en laissant l'Union s'époumonner de plus en plus vainement. A la 50ème minute il y eut un ballon chaud adressé à Kiki Marion dans le rectangle de Strombeek mais celui-ci, qui faisait sa rentrée après les 25 dernières minutes à Termonde, n'était visiblement pas encore au top de ses possibilités. Deux minutes après Miguel Capilla tira en plein sur Jo Engelborghs. Ce fut, à mon souvenir, le seul tir unioniste cadré dangereux de toute la partie. Dans la foulée l'arbitre, Mr. Vandevenne, accorda à la surprise générale un coup franc à l'Union. Selon l'aimable spectateur qui était devant nous, c'était pour une rouspétance d'un Strombeekois. Ce ne fut pas la seule décision originale qu'il prit. En l'occurrence ça nous arrangeait bien. Il était bien placé et Frederik Vanderbiest le botta juste au-dessu de la latte. A la 61ème minute Walter Degeyndt remplaça Kiki Marion qui devenait manifestement "juste". Immédiatement après, Daniel Uytdenhoef sauva en corner un ballon chaud. A la 72ème minute Giordano Criscito remplaça Jean-Luc Walschap. Il devenait de plus en plus nécessaire de renforcer l'attaque mais comme souvent dans un match où ça ne va pas, ni Walter ni Giordano n'eurent l'occasion de briller. Strombeek n'est pas Gand non plus. On abordait le "dernier quart d'heure" et il se déroula sous une drache tropicale. A la 77ème minute une faute de main d'un Strombeekois dans son rectangle fut jugée involontaire par l'arbitre, suscitant des remous parmi les spectateurs de plus en plus transis de la tribune. Et cinq minutes plus tard la messe fut dite. Riva Dos Santos put amorcer un contre. Une mêlée s'ensuivit dans le rectangle suite à une sortie de Daniel Uytdenhoef qui ne put intercepter le ballon et finalement Pascal Vande Gught marqua de la tête son quatrième but de la saison dans le but délaissé (0-2). Olivier Bilwani s'échauffait depuis un bon moment. Ça ne servait plus à rien mais il monta quand même au jeu à cinq minutes de la fin en remplacement de Miguel Capilla. Il y eut pas mal d'arrêts de jeu pour blessures et remplacements mais Mr. Vandevenne estima que tout le monde était suffisamment trempé et n'en accorda aucun. Beaucoup se retrouvèrent amers à la buvette. Mais comment aurait-on bien pu gagner ce match ? De la 30ème à la 40ème minute on a pu jouer un peu normalement et c'est tout. Une fois mené on était beaucoup trop léger en attaque pour espérer revenir au score face à la défense des leaders. Un seul tir cadré sur tout le match ! Et comme nous le dit, presque navré, Peter Borghs, le webmaster de Strombeek, si on fait des cadeaux en plus on ne peut même pas espérer un point. Olivier Bilwani semble être controversé (et il n'est pas le seul puisqu'il y avait un autre absent de marque sur la feuille de match), mais il pèse sur une défense. Aujourd'hui on a vu ce que ça donne quand il n'est pas là contre un adversaire on ne peut plus valable. Au classement Strombeek s'envole pour le général comme pour la tranche :
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