Discussions de vol libre au Québec

1 juin 1997 au 20 août 2000

Archivées par le Front de Libération aérienne du Québec


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Date: 07 juillet 2000

De: Stéphane_Lebel (16)

Sujet: (30)

Bonjour à tous,

Dame nature n'est pas tellement favorable pour le vol libre ces temps ci =

à Québec ! Je me demandais si ça augure mieux pour le week-end =

à Yamaska? Je serais peut-être intéressé à aller camper =

vendredi et samedi soir... si les conditions s'annoncent bonnes =

évidemment ?

Bye

Stéphane Lebel


Date: 07 juillet 2000

De: Jacques Fontaine (67)

Sujet: (30)

Enfin, on annonce une fin de semaine très propice aux thermiques. Si

j'étais toi, je viendrais. Bienvenue à tous !

Jacques Fontaine

Club Yamaska

-----Message d'origine-----

De : Stéphane Lebel <globald@TOTAL.NET>

À : VOL-LIBRE@LISTES.ULAVAL.CA <VOL-LIBRE@LISTES.ULAVAL.CA>

Date : 7 juillet, 2000 13:53

Bonjour à tous,

Dame nature n'est pas tellement favorable pour le vol libre ces temps ci à

Québec ! Je me demandais si ça augure mieux pour le week-end à Yamaska?

Je serais peut-être intéressé à aller camper vendredi et samedi soir... si

les conditions s'annoncent bonnes évidemment ?

Bye

Stéphane Lebel


Date: 07 juillet 2000

De: Réjean Théberge (17)

Sujet: Voyage jusqu'aux portes de l'enfer... (4)

Beau récit Yvan.

À quelle hauteur t'es-tu largué ?

Réjean

-----Message d'origine-----

De : Yvan Bernard <yvanb@GLOBETROTTER.QC.CA>

À : VOL-LIBRE@LISTES.ULAVAL.CA <VOL-LIBRE@LISTES.ULAVAL.CA>

Date : 5 juillet, 2000 02:48

Objet : Voyage jusqu'aux portes de l'enfer...

>Celui la je voulais le partager et surtout le sauvegarder

>sur mon disque dur pour plus tard quand mon disque mou

>commencera à me lâcher et que je voudrai me le rappeler.

>

>C'était un premier juillet 2000 et il fallait que je soit

>avec la famille jusqu'à 2Hr cette journée la car on avait de

>la visite (vous savez c'est quoi...). Pendant que je faisais

>cuire les steaks sur le BBQ je ne pouvais pas m'empêcher de

>voir qu'il n'y avait pas seulement mes steaks qui

>commençaient à fumer mais je m'efforce de cacher tout cela

>et d'être le plus sociable possible jusqu'à 1hr30 (Le dead

>line) car dans l'avant-midi Dan "Le beauceron" m'avait dit

>au téléphone qu'il était en manque et on s'était entendu

>pour que je passe le prendre vers 1 hr 30.

>

> On passe voir François Gilbert (Delta) au cas où il

>voudrait venir faire un ptit tour mais il ne pouvait pas et

>on part de la vers 2hr 30 bien stressé de voir le temps

>passé mais faut dire que la soupe a l'air un peu trop chaude

>pour y plonger toute suite.

>

> On arrive St-Prosper et c'est encore assez turbulent

>alors on prend notre temps et on installe le treuil

>tranquillement. Vers 4hr, le vent varie de 10 à 30 KM/hr

>mais les variations sont assez progressives et pas trop

>brusques, la taille des nuages a commençé à diminué un peu

>et je me dit qu'entre la soupe brûlante et tiède il y a le

>point où elle devrait être juste correcte et que cela devait

>être à peu près le temps d'y goûter un peu si on ne veut pas

>la manger froide.

>

> Je vais voir comment cela tabasse et ensuite ce sera le

>tour à Dan, on s'installe, les radios sont pas sur la même

>fréquence (j'avais tappé un 1 à place du 7) et chacun notre

>bout on ne peut pas se parler. C'est pas trop grave on passe

>au plan B et Dan m'a déjà treuillé une couple de fois sans

>radio alors trois ptit coup sur le cable et il sait que le

>poisson et bien ferré et il est très bon pour le ramener

>vers lui sans jamais lui laisser de mou (un bon pêcheur). Je

>décolle à 4hr15, attaché au câble c'est pas très agréable de

>se faire tabasser comme cela mais cela ne dure que deux

>petites minutes et je largue à environ 250 mètres.

>

> Il ne s'écoule pas une minute avant que je rencontre une

>pompe, c'est petit pas fort je ne suis pas haut mais je

>tente de m'y accroché, je poserai de l'autre côté de la

>route si cela ne marche pas..?

>

> Je dérive assez vite et ne monte pas vite puis je perd

>la pompe à environ 300 M, chanceux j'en prend une autre en

>dedans de 30 secondes un peu plus franche celle la qui me

>semble venir de la polyvalente. Au bout de quelques tours je

>me retouve assez bien positionné dedans et tout en enroulant

>je traverse une zone forestiêre d'environ 4 KM. Cette phase

>de mon vol ressemble étrangement à mon premier vol thermique

>que j'y avait fait un an plus tot (Le 23 juin 99 "Petit vol

>de plaine") car je dérive dans la même direction et passe à

>peu près à la mêm place. Au bout de 15 minutes je me retouve

>en train de zéroter à 900 mètres au dessus des derniers

>champs où j'avais posée un an plus tôt.

>

> Il me reste pas plus d'une minutes (car je ne pourrai

>plus revenir contre le vent) pour décider si je m'engage

>pour traverser une zone forestière (un rectangle de 10à 15

>KM de large par 20 KM de long). Il n'y a qu'un petit lac

>avec un chalet isolé qui ne sera plus accesible longtemps

>mais il y a deux gros bûcher down wind (au pire). Je me sens

>capable et en comfiance alors je m'engage pour traverser

>cette forêt. Au bout d'environ 5 minutes je suis bien engagé

>et mon ascendance bien essouflé, Je commence à faire du

>-3m/s et je fait un point fixe vers la route la plus près

>(avec une composante de vent de face), ca passe pas, je

>tourne 180 degré et mire l'autre route plus loins mais une

>composante de vent favorable, ca passe pas il me manque au

>moins un à 2 KM et faudrait que ca arrête vite de dégeuler.

>

> Un coup d'oeil sur mon altimètre qui me donne 680 M

>"Merde je ne suis jamais senti si bas à cette hauteur" Tant

>qu'à être pris pour poser dans un bûcher, je décide d'y

>aller pour le plus éloigné dos au vent ce qui m'empêchera de

>me caler dans l'effet Bagnard et me laisse plus de chance de

>racrocher quelques chose. Je suis rivé sur mon vario à

>l'affut de la moindre variation et à 430 M je zérote un ptit

>coup. Je me rapelle le récit de Joël qui disait d'être

>patient même dans des thermiques de 0, des poussières et de

>toute façon je n'ai pas le choix ici, je tourne et me

>concentre sur le vario aussi bien que le feeling de l'aile.

>Je suis à l'abris de la dégeulante et je ne descend plus au

>bout de quelques tours, je monte un peu (en moyenne) Cool...

>après 5 minute de dérive dans la pompe je suis à 600

>quelques M et vraiment tiré d'affaire avec la route

>parfaitement à ma porté.

>

> Je peu maintenant me permettre d'explorer un peu mieux

>les environ de la pompe et remonte à 900 quelques mètres. Je

>fait alors une petite transition de travers au vent afin de

>me positionner pour dériver ensuite vers mon objectif final.

>A ce point je n'ai plus besoin de thermique pour m'y rendre

>mais pas moyen d'avoir la paix, je tombe encore dans un où

>je m'amuse à centrer seulement à la sellette. Pour la

>première fois je me sens comme l'oisillon qui vient de

>découvrir l'envergure et le potentiel de ses ailes et qui

>s'amuse de bulles en bulles bien loins du nid maternelle. A

>la hauteur où je suis c'est facile de rester en l'air et mon

>cerveau n'a jamais été innondé à ce point d'endorphine.

>Alors que cette drogue du bonheur bouillonne partout dans

>mes veines je regarde en bas. J'ai 985 mètres de gaz sous

>les pieds et juste au dessous je voie le petit "village"

>(d'environ 0,5 x 0,5 KM et une trentaine de maisons) qui me

>paraissait inateignable 40 minutes plus tôt.

>

>

>

> Je suis face au vent et stationnaire par rapport au sol

>(je touche pas à l'accélérateur alors j'ai de la maneuvre au

>cas ou...) mais c'est bien et pas inquiétant. Derrière moi

>il y a les forêts sauvages du Maine qui s'étendent à perte

>de vue sur des centaines de kilomètres. Juste sous moi il

>s'agit bien du derniers petit bastion où la colonisation

>s'était arrêté il y a un siècle et où la nature commence à

>reprendre ses droits. C'est l'histoire du siècle passé qui

>décide aujourd'hui où mon vole se terminera car le dernier

>terminus est à ma verticale. La brume d'un petit nuage me

>passe tout juste une centaine de pieds sur la tête et une

>ascendance viens à ma rencontre, elle prend un bon trentes

>secondes à traverser avec une pointe de 4m/s vers le milieu.

>Être au ciel et en même temps si près des porte de l'enfer,

>je pense que c'est un cadeau du diable en personne qui veut

>profiter de mon euphorie pour venir me tenter et ainsi avoir

>un photon de plus pour alimenter le feu de son enfer. Entre

>le Diable et St-Louis je choisit le dernier même si je ne

>connais pas son histoire...:)

>

> Après 15 minutes de vol stationnaire (1hr10 au total) je

>pose à 5hr30 et à trente KM de mon départ dans le mini

>Village où j'ai juste le temps de mettre mon aile en boule

>avant d'être entouré d'une douzaine de curieux. La drogue de

>l'euphorie bouillonnait encore partout dans mes veines et je

>crois avoir transmis (bien malgré moi) la passion de notre

>sport à quelques un(une) de ces currieux.

>

>

> Plus tard, cellulaire aidant, le beauceron m'a récupéré

>et expliqué qu'il m'a suivi un bout avec le véhicule et m'a

>finalement perdu de vue alors que je m'enfonçais dans la

>zone forestière.

>

>

> Bonne saison de vol à tous

>

> Yvan "Le Photon drogué" Bernard

>

>

>PS: Merci Dan et excuse moi de t'avoir faussé compagnie.

> La prochaine fois je vais t'envoyer en l'air avant d'y

>aller car la drogue ayant fait son travail, je ne pourrai

>plus résister à l'appel du thermique si la vie me laisse

>croiser de nouveau son chemin.

>


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