Lorsque les poules pondent, elles recherchent un endroit protégé et sombre pour le nid. Elles demeurent sur l’œuf pendant un temps de repos après la ponte. À la recherche du confort, les poules soignent leur plumage avec le bec, des bains de sable ou de poussière, des mouvements d’extension et des battements d’ailes. Pour se reposer, elles se perchent et dorment la tête enfoncée dans les plumes du cou ou sous leur aile.
Promue machine à œuf, les poules vivent à plusieurs dans de petites cages incapables de bouger le corps et les ailes. Dans ces immenses usines à œufs, des milliers de volailles luttent pour leur survie. Privées de leurs besoins les plus élémentaires de mouvement et de socialisation, les poules souffrent de décalcification des os, de déformations aux pattes, de blessures et de lésions à la peau et au plumage. Leur prison sans fenêtre ne laisse jamais passer la lumière du jour. On contrôle comme on peut les nombreuses maladies par une utilisation massive d’antibiotiques et de vaccins. Cet environnement artificiel entraîne fatalement un comportement agressif ponctué de violents coups de bec. Pour éviter les batailles, on coupe le bec, une opération douloureuse qui en plus empêche la poule de boire et de manger normalement. Dans ce monde plein d’agitation et de désespoir, l’œuf pondu roule immédiatement hors de la cage, emporté par un tapis roulant, frustrant tout instinct de nidification chez la poule. Après avoir pondu 300 œufs en 400 jours, les vieilles poules exténuées sont brutalement mises dans des camions où, sans nourriture et eau pendant plusieurs jours, elles meurent dans cet autre univers dément, l’abattoir. Leur pauvre chair malade finira dans une « soupe au poulet » ou dans de la nourriture pour chat et chien.
Lors du processus de sexage des poussins, les mâles sont rejetés par l’industrie des œufs. Ces millions de jeunes coqs inutiles peuvent être broyés, hachés vivants, entassés dans de grands sacs en plastique pour mourir par suffocation ou exposés à des concentrations élevées de gaz carbonique. La mixture obtenue par les cadavres est ajoutée à la nourriture destinée au bétail ou aux animaux domestiques.
Découvrez une alimentation végétalienne sans œufs mais si vous n’êtes pas prêts à abandonner les œufs, utilisez des œufs dits « biologiques ».
L’ENFER DES VOLAILLES EN BATTERIE
Quand tous les animaux seront parqués dans des systèmes artificiels, que restera-t-il de la nature?
Tout individu qui entre pour la première fois dans un élevage en batterie éprouve une impression hallucinante. Inutile qu’il soit sensible ou non, qu’il aime les animaux ou non, qu’il ait ou non la moindre connaissance en zoologie ou en éthologie, il demeure figé. Il regarde, écoute et croit rêver. Il a pénétré dans un monde dément. Il cherche la sortie pour retrouver l’air frais et un univers plus habituel.
Il ne s’inscrira pas pour autant dans une association de défense des animaux. Ce qu’il a vu ne concerne pas spécifiquement les animaux. C’est une affaire qui se situe aux confins du normal et du pathologique humains. Une expression de la psychopathologie que l’on retrouve dans son entier au centre de multiples autres affaires humaines, pour le plus grand méfait des humains depuis qu’ils existent. Le spectacle d’un élevage de milliers de volailles en batterie peut tout aussi bien conduire le profane vers la défense des droits de l’homme, à Amnistie Internationale, dans un mouvement antiraciste ou une des centaines d’organisations structurées qui essaient de mettre un grain de bon sens et de justice dans un monde qui en manque tant.
Les mouvements protecteurs des animaux n’ont rien à voir dans cette démarche. L’individu est confronté à des problèmes de vie, de mort, de folie, de raison. Il se trouve placé face au mystère de chaque jour. Des hommes adoptent des décisions qui leur semblent sages, d’autres hommes rejettent ces décisions qu’ils jugent absurdes… dans ce perpétuel état de tension ou de conflit entre êtres humains, la question de l’élevage en batterie constitue une sorte de résumé de certaines positions extrêmes, des incertitudes, des recherches, des manipulations de la vie allant jusqu’à son exploitation la plus cynique, - celle qui nie que la vie est la vie. Comment peut-on considérer qu’un animal est un animal quand on le traite en objet inanimé, en appareil à produire de la viande, en objet à entasser parmi d’autres objets, dans des hangars conçus pour leur stockage et leur mise au point définitive? Alfred Kastler, Le grand massacre, Éd. Fayard.
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