Scientiphage
Le journal francophone d’information scientifique de la faculté des sciences www.geocities.com/Scientiphage/
Numéro 3 volume 3 |
Le jeudi 23 mars 2000 |
La matière noire?
Par Claude Pilon
Dans la Voie Lactée, il y aurait plus de masse que l’on a détecté jusqu’à présent. En fait cette masse devrait équivaloir à 90% de la masse de la galaxie, c’est la matière noire. Le terme matière noire peut porter à confusion, cela signifie simplement qu’elle n’émet pas de lumière.
Pour déterminer la masse de la galaxie, on utilise l’effet Doppler sur la lumière en provenance d’autres étoiles. Quand la source lumineuse émet de la lumière en s’approchant, cette lumière devient plus bleue, et quand la source s’éloigne elle devient plus rouge. On peut détecter ces déplacements infimes à l’aide d’un spectroscope. Avec ces déplacements, on peut trouver les vitesses de ces étoiles, ensuite avec les vitesses on peut trouver mathématiquement quelle serait la masse de la galaxie. Une autre méthode pour trouver la masse d’une galaxie consiste à mesurer la quantité de lumière que celle-ci émet. Avec la quantité de lumière, on peut estimer le nombre d’étoiles pour en arriver à la masse. Le problème de la matière noire est qu’il y a une différence de 90% de masse entre ces deux méthodes.
La nature de cette matière noire est encore un grand mystère, mais il y a deux grandes hypothèses. La première dicte que cette masse serait des objets très massifs comme des étoiles éteintes ou bien des trous noirs, leur acronyme est MACHO (Massive Compact Halo Object). Les candidats préférentiels sont des naines brunes (objet d’un centième de la masse du Soleil mais trop petits pour devenir une étoile) et des naines blanches (des étoiles de moins de huit fois la masse du Soleil qui ont "brûlé" vite et qui sont "mortes" jeunes. La deuxième hypothèse stipule que cette masse résiderait dans des particules sub-atomiques qui ne réagiraient pas avec la matière "normale" et qui sauraient des survivants du Big Bang, leurs acronyme est WIMP (Weakly Interacting Massive Particles). Pour trouver ces particules, les chercheurs essaient trouver une interaction très rare entre la matière normale et les autres types de particules. Par exemple, des chercheurs essaient de trouver si les neutrinos ont une masse. En attendant ce moment, il y a beaucoup de développement sur la première hypothèse.
Dans le cas des MACHOs, on peut utiliser des lentilles gravitationnelles. Les MACHOs font dévier la lumière à cause de leur masse, alors on prend une étoile d’une autre galaxie come source et puis on mesure l’intensité et le temps d’un tel événement.
Vu que la lumière est déviée par le MACHO l’intensité sera plus forte pendant qu’un MACHO se loge entre la Terre et l’étoile de référence. Avec le temps et l’intensité, on peut faire une estimation de la masse de l’objet. Ces expériences avec des lentilles gravitationnelles ont donné de grands indices car la fréquence de ces événements est beaucoup plus élevée que prévue, puis que les objets étaient généralement plus massifs que des naines brunes.
Un autre problème est que d’après leur âge, les étoiles changent et puis les candidats pour la matière noire sont de très vieilles étoiles. À quoi ressemble une étoile de plusieurs milliards d’années? C’est ce que les astrophysiciens tentent de trouver, Hodgkin et al. ont trouvé une naine blanche très froide donc très vieille avec sa distance et ses vitesses. En fait, les naines blanches ne sont pas tout à fait éteintes, elle émettent encore un peu de rayonnement. Avec cette découverte ils savent maintenant ce qu’ils cherchent.
Les scientifiques tentent de trouver l’origine de la matière noire dans le but d’expliquer les mouvements gravitationnels des galaxies, et puis de confirmer les théories sur l’origine et le destin de l’Univers.
Nature, vol 403, 6 janvier 2000
La mémoire
Par Marie-France Rollin
Quels sont les principes qui régissent notre façon d
=apprendre? Quels sont les différents types de mémoire? Quelles zones du cerveau sont impliquées? Ces questions, qui éveillent une grande curiosité chez les chercheurs, commencent à être résolues.Tout d
=abord, nous avons évidemment plusieurs types de mémoire. Endel Tulving, de l=Université de Toronto, a caractérisé quatre classes principales. Premièrement, la mémoire épisodique, avec laquelle nous retenons ce que nous vivons. En général, les amnésiques ont des problèmes avec ce type de mémoire. Ensuite, il y a la mémoire sémantique, avec laquelle nous apprenons le sens des mots et acquérons notre culture générale. Par exemple, savoir que Barcelone est en Espagne relève de ce type de mémoire. Troisièmement, il y a la mémoire procédurale, qui nous permet de poser des actions de façon automatique. Conduire, taper rapidement sur un clavier d=ordinateur ou jouer du piano en sont les exemples les plus flagrants. Le quatrième type est le système de représentation perceptive (SRP), qui nous permet de mémoriser et de reconnaître les formes et la structure des objets, des visages et des mots. Pour ce qui est des mots, le SRP ne reconnaît pas la sémantique, mais bien l=ordre des lettres du mot ou l=apparence générale du mot écrit. Ceci nous permet de lire plus vite, sans avoir à analyser chaque lettre. Ces quatre types de mémoire forment ce que l=on appelle la mémoire à long terme. Pour ce qui est de la mémoire à court terme, Tulving l=a qualifiée de mémoire de travail. Avec ceci, nous pouvons retenir une petite quantité d=information de façon temporaire. Nous l=utilisons pour suivre une conversation, faire des calculs mentaux, retenir la matière d=un cours la veille de l=examen... Contrairement aux autres types mnémoniques, la mémoire de travail nous permet de faire des subdivisions mentales avec l=information à traiter.Pourquoi les amnésiques perdent-ils principalement leur mémoire épisodique? Parce que c
=est celle qui est la plus dispersée dans le cerveau, soit au niveau de l=hippocampe, au coeur du cerveau et sur un vaste réseau impliquant les régions frontales et postérieures. En fait, ce sont souvent des lésions au cerveau qui causent l=amnésie. Comme les quatre autres groupes mnémoniques sont plus restreints, la probabilité qu=ils soient touchés est moindre. Pour ce qui est de leur emplacement exact, la mémoire sémantique et le SRP seraient au niveau des régions corticales temporo-pariéto-occipitales, alors que la mémoire procédurale serait dépendante du striatum, région qui est touchée chez les gens atteints du Parkinson ou de la chorée de Huntington. C=est ce qui fait que ces gens ont de la difficulté avec leurs capacités locomotrices.Référence: Sciences et vie, #989, février 2000.
UN MONDE FOU !
Par Marie-France Rollin
Un ami pour la vie
Vous aimeriez que votre animal de compagnie puisse passer plus d=années avec vous? Pas de problème... si vous êtes prêt à payer le prix. La compagnie texane Genetic Savings and Clone offre un service d=entreposage des gènes de votre animal en attendant que ses chercheurs trouvent une façon efficace de cloner les animaux. Les premières études visaient à cloner des chiens, après qu=un milliardaire ait offert 2,3 millions de dollars à des chercheurs pour qu=ils trouvent un moyen de cloner son chien, Missy. Le projet, *Missyplicity+, n=est pas encore terminé, et l=on a même mis sur pied une étude du même genre visant à cloner les chats, le projet *Copy Cat+. Présentement, il en coûte de 1 000 à 3 000$ pour congeler l=ADN de votre animal, 100$ par année pour l=entreposer et pour ceux qui ne seraient pas encore découragés, le clonage de l=animal coûte 200 000$. La compagnie est confiante que d=ici quelques années, ce dernier prix se stabilisera à 20 000$. Le prélèvement de cellules se fait dans la bouche ou l=estomac, et peut être effectué jusqu=à une semaine après la mort de votre compagnon. Par contre, comme on pouvait s=y attendre, les clones ainsi obtenus n=ont pas tout en commun avec l=original, notamment en ce qui concerne la personnalité.
La musique et les poissons
Quel est le rapport, direz-vous? Tout d=abord, nous avons hérité d=un organe de nos ancêtres marins: le saccule, une partie de l=oreille interne. Conférant un type d=ouïe primitif aux poissons, il sert plutôt au sens de l=équilibre chez les humains.
Récemment, des chercheurs de l=Université de Manchester, en Grande-Bretagne ont découvert une autre utilité à cet organe: il est en partie responsable du plaisir que nous éprouvons lorsque nous écoutons de la musique à volume élevé. En effet, le saccule ne nous permet pas d=entendre, mais il réagit tout de même à certaines vibrations et transmet des signaux à l=hypothalamus, qui est entre autres le centre de la faim, du désir sexuel et du plaisir. Donc le plaisir que nous procure la musique aurait deux causes principales: l=arrangement harmonieux des sons et les signaux transmis à l=hypothalamus par le saccule. Il y a par contre certaines restrictions à ceci. Le son ne doit pas excéder 90dB, sinon le saccule cesse de réagir. De plus, la plage de fréquences optimale est entre 300 et 350 Hz. En comparaison, la voix humaine se situe dans les environs de 200 à 400 Hz.
De la vie sur europa!!!
Par Claude Pilon
Les radiations pourraient fournir toutes les composantes vitales pour qu’une forme de vie, probablement des cellules procaryotes, sur le satellite Europa de Jupiter. Cette forme de vie ne serait pas photosynthétique, car la lumière en desous de la couche de glace d’Europa serait insuffisante à la survie de cellules. La magnétosphère de Jupiter a beaucoup de particules chargées qui bombardent ses satellites. Ces grandes doses de radiations pourraient, comme on a réalisé dans nos laboratoires, créer du formaldéhyde, du dioxyde de carbonne et des fragments d’eau. Europa a un océan d’eau sous sa surface de glace, des bactéries pourraient y vivre. On sait que la surface de ce satellite se regénère mais à quelle vitesse? Si les composés chimiques se rendent assez vite sous la surface, des cellules pourraient consommer les oxydants pour leur fournir l’énergie nécessaire au maintien de la vie.
Qu’est-ce-que le Lasik ?
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