Scientiphage
Le journal francophone d’information scientifique de la faculté des
sciences
www.geocities.com/Scientiphage/
Numéro
3 volume 2 |
|
Le mercredi 1 décembre 1999 |
A propos du réchauffement
de la planète
Par Marie-France Rollin
En
décembre 1997, un protocole, du nom de Kyoto, a été signé par plusieurs pays et
visait à réduire les émissions de gaz à effet de serre des pays les plus
industrialisés. Le protocole de Kyoto, qui causait déjà assez de remous, semble
maintenant beaucoup moins utile en ce qui concerne les problèmes climatiques de
notre planète.
Commençons
par le début. Tout d'abord, le protocole de Kyoto prévoyait, en 1997, que les
États signataires s'engageaient à réduire leurs émissions de gaz carbonique de
5.2% par rapport au niveau de 1997, et ce, avant les années 2008-2012. Un État
pouvait se sortir de cet engagement s'il contribuait à aider un autre État à
surpasser cet objectif. Il est immédiatement devenu clair que les États-Unis
étaient pour utiliser l'option B pour se départir de leurs obligations. Ce
pays, tout comme certains autres d'ailleurs, croyait pouvoir se sortir du
protocole de Kyoto et du réchauffement de la planète par un autre moyen:
planter des arbres pour que ceux-ci se chargent du travail d'absorber le gaz
carbonique produit sans trop de gêne par ces États pollueurs.
Il
s'avère aujourd'hui que cette option plus facile est totalement inefficace. En
effet, à court terme, les forêts absorbent bel et bien le gaz carbonique.
Chaque année, celles-ci absorbent 2 milliards de tonnes de gaz carbonique, soit
le tiers de celui produit par les activités humaines. Cette capacité de leur
part leur a valu le surnom de «réservoirs carboniques». Mais d'après une étude
conduite par des chercheurs mandatés par les Nations-Unies, les forêts sont
plutôt des réservoirs temporaires. Par le phénomène de transpiration, les
arbres rejettent dans l'atmosphère tout le dioxyde de carbone préalablement
absorbé. De plus, la transpiration se voit accélérée lorsque le climat est plus
chaud. Dans 50 ans, lorsque la tempéarture moyenne de la Terre sera plus
élevée, les forêts risquent de libérer d'un seul coup des quantités énormes de
gaz à effet de serre accumulé, ce qui causerait une aggravation accrue et subite du problème de réchauffement.
Ce qui
est triste dans toute cette histoire, c'est que les effets des émissions de gaz
carbonique se font sentir environ 50 ans plus tard. Les effets du réchauffement
sont d'autant plus ressentis dans les régions polaires. D'ici la fin du
prochain siècle, la température moyenne de l'Arctique sera 5 degrés plus élevée
qu'aujourd'hui. L'étendue totale de la taïga et de la toundra sera le tiers de
ce qu'elle est aujourd'hui, les deux autres tiers étant remplacés par la forêt
boréale. Le niveau de la mer risque de monter de 50 centimètres d'ici la fin du
21e siècle en raison d'une diminution de 12 à 24 % de l'épaisseur de la calotte
polaire. En ce qui concerne la faune et la flore, les espèces méridionales
seront avantagées par rapport à celles qui sont septentrionales. Déjà, près de
la Baie d'Hudson, la population de phoques est en plein déclin, car ceux-ci
mettent bas hors de l'eau et les grandes surfaces de glace commencent déjà à
fondre. Comme la population de phoques diminue, la source alimentaire des ours
polaires se fait plus rare. D'après la Canadian Wild Life Service, les ours
blancs pèsent de 50 à 100 kilogrammes de moins qu'il y a une trentaine
d'années.
Références: ABC News, BBC et EXNEWS
UN
MONDE FOU!
Par
Marie-France Rollin
Bonne fête,
Internet!
Le 20 octobre dernier, Internet a célébré ses 30 ans. En effet, le 20
octobre 1969, Leonard Kleinrock, celui qui est aussi appelé «le père
d'Internet», a envoyé le premier message d'une ordinateur à un autre. Et le
pire, c'est qu'il ne s'est pas rendu au complet!
En fait,
le message, qui comportait 3 lettres (LOG), a été envoyé de la Californie
jusqu'à San Francisco. L'assistant de M. Kleinrock, qui était à San Francisco,
a bel et bien reçu le L et le O, mais l'ordinateur a «planté» avant de recevoir
le G...
|
SETI@Home bat des records
Pour ceux qui ne sont pas au
courant, SETI@Home (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) est un programme
qui analyse des fréquences recueillies dans l'espace, dans l'espoir d'en
détecter qui sont anormalement puissantes et qui pourraient provenir d'une
forme de vie extraterrestre. Ce qui rend
SETI@Home encore plus spécial, c'est que le programme est distribué gratuitement
à qui veut bien contribuer à l'analyse assez complexe des signaux, qui sont
d'ailleurs enregistrés à partir de Porto Rico, par le radio-télescope
d'Arecibo.
Le 22 octobre 1999, SETI a battu un
record en effectuant le plus gros calcul jamais effectué informatiquement
(donc, probablement le plus gros calcul en général). Le calcul en question
équivaudrait à 100 000 ans en temps d'ordinateur, soit 7,19 x 1015
opérations! Cet exploit a été rendu possible par la quantité énorme
d'internautes participants, considérant que 1,35 millions de personnes seraient
abonnées à SETI. Cette analyse des sons de l'espace aurait porté fruit: 85
millions de signaux sont potentiellement produits par des extra-terrestres.
Pour les gens qui, comme moi, sont plutôt sceptiques quand à l'origine
extra-terrestre de ces fréquences, dites-vous qu'une des hypothèses les plus
plausible stipule que ces signaux résulteraient plutôt de phénomènes
astronomiques.
Quoiqu'il en soit, si vous êtes
intéressés à ce que votre ordinateur contribue à l'avancement de la science,
rendez-vous au site www.setiathome.com pour vous inscrire.
Références: Cybersciences
Introduction à
la chimie des parfums
Par Claude Pilon
Les fragrances sont utilisées dans une gamme étendue de produits. Pour n’en citer que quelques uns, les
shampoings, les savons, les parfums, les détergents à lessive... Les odeurs ont
quelque chose de particulier, c’est-à-dire que normalement soit qu’on aime une
senteur ou qu’on ne l’aime pas. Les
odeurs sont souvent déterminantes dans l’achat d’un produit. Par exemple, on est plus apte à acheter un
savon qui sent bon qu’un qui pue.
La
plupart des odeurs utilisées dans l’industrie viennent des fleurs. Ce fait n’est pas surprenant car les fleurs
existent pour se reproduire, et pour que cela arrive, elle doivent souvent
attirer des pollonisateurs par leurs odeurs.
Les principaux types de molécules responsables de ceux-ci sont les
aldéhydes aromatiques, les cétones, les hétérocycles et les terpènes. Par exemple, le citral et le menthol sont
deux terpènes bien connus. Le premier est responsable de l'odeur des citrons,
des oranges, de la lime et de la citronnelle, tandis que le second est présent
dans l'huile de menthe poivrée.
Dans
les industries de fragrance, quand une compagnie trouve des nouvelles molécules
ayant des odeurs particulières, elle peut mettre un brevet sur cette molécule
et gagne ainsi de l’avance sur ses compétiteurs. C’est pourquoi il y a beaucoup de recherche en chimie dans les
industrie de parfums. Fait cocasse,
l’an dernier la ‘’International Flavors & Fragrances (IFF)’‘ a conduit une
expérience sur l’effet de la micro gravité sur la senteur d’une rose dans l’espace, tout ça pour conclure que
les roses dans l’espace émettent une senteur plus florale que les roses sur la
Terre! Normalement, les industries récoltent des échantillons de fleurs dans
des contenants en verre pour analyser ceux-ci.
Pour ce faire, elles pompent l’air en dehors du bocal de verre et
analysent le gaz par chromatographie en phase gazeuse et puis par spectroscopie
de masse et quelques autres méthodes complémentaires. Souvent dû au coût énorme des huiles essentielles et de la
difficulté à en obtenir en grandes quantités, les compagnies essaient de
synthétiser les mêmes molécules et/ou de les modifier pour voir quelles variantes
de cette molécule pourraient avoir une odeur intéressante. Pour illustrer ceci, l’huile essentielle de
jasmin coûte 3000 dollars le kilogramme car cela requiert sept millions de
fleurs cueillies avant l’aube, car l’odeur est plus intense la nuit. Autre exemple, le coût d’un kilogramme
d’huile essentielle de racine d’iris est de 38 000 dollars.
Il
n’est pas simple d’inventer des produits tels que les détergents avec une bonne
senteur. Si on parfume un javellisant,
les composés tels les cétones et les aldéhydes sont oxydés rapidement, alors la
gamme de fragrance est réduites. Les additifs odorifiants ne doivent pas altérer les autres aspects du
produit tels la couleur et la viscosité.
Souvent, pour conserver une odeur plus longtemps dans un produit il ne
suffit pas simplement d’ajouter plus de fragrance. Par exemple, quand on utilise du détergent à lessive, l’odeur du
produit quand on ouvre la boîte devrais être bonne, le savons ne devrait pas
être collant et le tout devrait donner une bonne odeur au linge juste après le
lavage et pour le rester le plus longtemps possible. Souvent ce ne sont pas les mêmes composés chimiques qui son
responsables des diverses étapes de la senteur du linge.
Pour
créer une fragrance, on utilise plusieurs senteurs ou notes: les note de tête,
les notes de coeur et les notes de fond.
Les notes de tête durent environ cinq minutes. Les notes de coeur durent d’environ cinq à trente minutes. Puis, les notes de fond jusqu’à deux
heures. Pour comprendre ce que font les
parfumeurs, on fera l’analogie avec la musique. Les parfumeurs commencent avec une idée de ce qu’ils veulent et
essaient de refaire cette senteur par différent arrangements d’odeur pour faire
un ‘’accord’‘, ensuite il balance les trois notes pour créer une ‘’symphonie’‘,
c’est-à-dire qu’aux trois moments de la vie d’un parfum la même harmonie doit
se faire sentir mais cela à l’aide de différents composées chimiques alors les
odeurs vont différées un peu.
Hé! Venez visiter notre
site web pour retrouver, entre autres, cette copie du
journal et celles des journaux antérieurs!
www.geocities.com/Scientiphage
De
plus, vous pouvez nous écrire pour que l’on sache vos commentaires
Courriel : scientiphage@hotmail.com