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Histoire du Maroc

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Le Maroc de l'Antiquité

Durant la préhistoire, le pays est peuplé par les Berbères qui migrent de l'Asie de l'Est par le Nord via l'Assyrie puis l'Europe, et par le Sud via l'Abyssinie. En fait, la première trace humaine du Maroc remonte à 50 000 ans, "l'homme de Rabat" étant le plus vieux néanderthalien découvert dans le pays. Vers 8 000 av. J.-C., l'âge de pierre avec le paléolithique puis le néolithique commence tardivement au Maroc.

Mais à la fin du IIe mill., probablement au cours du Xe siècle, les Phéniciens créent des comptoirs de commerce sur les côtes méditerranéennes du Maghreb et contribuent à l'évolution des Berbères directement vers l'âge du fer au Maroc, qui ne connaît ainsi pas celui du bronze.

Au VIe sc., les Carthaginois prennent la relève d'une Phénicie affaiblie et dominent les côtes marocaines avant d'être évincés par les Siciliens à la fin du IVe sc., eux-mêmes vaincus dès -236 par les Romains qui commencent à annexer le nord de l'Afrique après la chute de Carthage en -146.

En -33, Rome impose son administration directe au nord du Maroc, nommé Maurétanie Tingitane avec Tingis pour capitale, et l'annexe en 42 ap. J.-C. Au cours du IIe sc., Rome élargit son territoire au-delà du Sahara marocain et à partir du IIIe sc., le christiannisme gagne le pays, auparavant partiellement judaïsé.

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Moyen Âge et Islam au Maroc

Au Ve sc., les Vandales envahissent une partie du Maroc avant que les régions côtières et les villes fortifiées soient conquises par les Byzantins dès 533.

Puis, en 704, les Arabes, musulmans depuis 622, entrent à Tanger ; les chefs berbères se convertissent rapidement à l'islam et Tariq ibn Ziyad conquiert l'Espagne à partir de Gibraltar en 709. Le Maroc devient alors une province de l'Empire arabe ; mais les Berbères musulmans du Nord deviennent autonomes après s'être révoltés contre le califat omeyyade.

Au sud de l'oued Sebou, les Barghwata fondent un petit état indépendant en 744 dans le Maroc occidental, qui pratique un islam altéré et dure jusqu'à la fin du XIe sc. Sur la Méditerranée, deux autres petits états musulmans se détachent : l'un arabe, fondé à Nakour de 809 à 917, l'autre berbère à Sebta (Ceuta) qui dure jusqu'en 931.

Mais le premier véritable état marocain est celui, islamique, fondé par Idriss, le alaouite qui fuit la tyrannie abbasside et arrive à Oualili (Volubilis) en 788. Son fils, Idriss II fonde en 808 la ville de Fès, capitale de l'Etat Idrisside, qui se développe rapidement et accueille plusieurs vagues d'émigrés de Qortoba (Cordoue) puis de Kairaouan. Il chasse ensuite les Maghrawa de Tlemcen et progresse vers le Sud, il prend ainsi Chella à la frontière des Barghwata et Nfis dans le Souss. Les Idrissides règnent ainsi sur une grande partie du Maroc : Sebta, Aghmat, Sijilmassa, Tlemcen et Fès et contrôlent de ce fait les routes de l'or. Ils doivent cependant repousser plusieurs attaques de la part des Fatimides, venus de l'Est, puis des Omeyyades, venus de l'Andalousie, mais leurs agresseurs s'allient et leur dynastie s'écroule en 959.

En 976, les Maghrawa prennent Sijilmassa de la main des Fatimides, Fès en 987 de la main des Omeyyades puis contrôlent la région d'Aghmat. Les autres groupes zénatiens occupent Salé, Tlemcen et Oujda, et confinent les Idrissides au sud de l'Etat des Barghwata dans des villes-états comme Sebta.

Dès le IXe sc., les Almoravides, nomades sahraouis de la tribu de Sanhaja, règnent sur le royaume du Ghana, le Sénégal et une partie du Niger et contrôlent le commerce de l'or. En 1053, ils prennent Sijilmassa puis tout le Sud du Maroc, de Aghmat à Taroudant. En 1062, Youssef ibn Tachfine fonde Marrakech au carrefour des grandes voies du commerce et y transfère sa capitale ; en 1069, ses armées prennent Fès . En 1080, les Almoravides achèvent d'unifier le Maghreb occidental et moyen, de l'Atlantique jusqu'à Alger, et de la Méditerranée jusqu'au Sahara. Puis, contre les Espagnols chrétiens, ils gagnent la bataille de Zallaqa en 1086, et conquièrent l'Andalousie et la dominent avec la prise de Balensa (Valence) en 1102 et de Saraqosta (Saragosse) en 1110 ; Ichbilia (Séville) sera alors la capitale almoravide d'Andalousie. L'Empire fut d'une grande organisation, le système fiscal très incitatif mais les armées n'avaient plus leur valeur militaire du début du siècle.
L'affaiblissement de la dynastie commence par la chute de Saraqosta en 1117 aux mains des chrétiens d'Espagne et se poursuit par l'avènement des Almohades dès 1144.

En 1124, un Berbère du Souss, Ibn Toumart, s'établit à Tinmel et y enseigne sa doctrine, inspirée de l'islam. Ses adeptes, les Almohades, de la tribu berbère Masmouda, prennent Tlemcen en 1144, Fès l'année d'après et Marrakech en 1146. Les autres villes marocaines (en Afrique du Nord et en Andalousie) annoncent leur soumission les unes après les autres et en 1151, les Almohades ont conquis tous les territoires almoravides. La même année, Abd Al Mou'min (Abdelmoumen) et ses armées avancent vers l'Est du Maghreb.
En 1158, les Almohades achèvent l'entreprise qu'avaient arrêtée les Almoravides : l'unification du Maghreb, de l'Atlantique jusqu'à Tripoli ; leur Empire est mieux organisé, leur armée et marine importantes et puissantes et leur monnaie forte. Ils s'érigent en puissance de la Méditerranée dont ils contrôlent l'accès, gouvernent l'Afrique du Nord et de l'Ouest et l'Andalousie.
Toutefois, les liens entre le pouvoir central à Marrakech et les provinces d'Andalousie, puis de l'Est du Maghreb se relâchent peu à peu. C'est ainsi que l'Est de l'Empire tombe aux mains des Abbassides à partir de 1203 ; mais en 1212, la défaite d'Al Uqab contre les chrétiens d'Espagne porte le coup de grâce à la stabilité de la dynastie qui perd l'Andalousie en 1230. Le Maghreb se fragmente progressivement sous l'action de divers protagonistes et le règne almohade prend fin en 1269.

Bien avant la chute de la dernière forteresse almohade, les Mérinides originaires du Sahara réussissent à prendre Fès en 1216, Meknès en 1238 et entrent à Marrakech en 1269, Sijilmassa tombe en 1274. Les Mérinides remportent des victoires en Andalousie dès 1275 et assurent la sécurité du royaume de Gharnata (Grenade) mais s'en désengagent rapidement en 1291. Le royaume mérinide s'étendit jusqu'à Alger à partir de 1295 mais Tlemcen résistait ; Sebta fut prise en 1309, Algésiras en 1333 jusqu'en 1344 et Tlemcen céda en 1337. Le royaume élargit même ses frontières à Tunis mais pour une courte durée.
Pendant un demi-siècle, le royaume, agressé par les Portugais, les Espagnols et les Génois d'un côté et les Hafsides et leurs alliés de l'autre, connut plusieurs morcellements et réunifications, conquêtes et défaites.

En 1420, les Wattassides, groupe zénatien, imposent leur régence au sultan mérinide puis prennent les commandes du nord du pays en 1471. Le règne wattasside se caractérise par la perte de tout le Maghreb de l'Est et du Sud puis la chute facile de plusieurs villes côtières aux mains des Portugais surtout après la chute de Gharnata en 1494. La dynastie s'éteint en 1550.

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Maroc moderne

Dès 1517, les Saadiens, originaires du Hijaz depuis longtemps installés au Sahara, conquièrent le Sud du Maroc et prennent Marrakech pour capitale. Ils libèrent ensuite les villes côtières du joug portugais excepté Tanger, Mazagan et Sebta, puis repoussent les Ottomans de l'Ouest du pays unifié après la prise de Fès en 1549. Ils sont incapables de prendre Tlemcen aux Ottomans mais, commandés par Abd Al Malik, infligent une défaite cinglante au roi du Portugal Don Sebastien et à Mohamed le Saadien déchu au cours de la Bataille des Trois Rois ou de Oued Al Makhazine, en 1578. Le Maroc, sous ses frontières actuelles (voir carte), s'affirme ainsi indépendant de toute convoitise ou agression extérieure, qu'elle vienne du nord (Espagnols et Portugais) ou de l'est (Ottomans). Le frère et héritier de Abd Al Malik, Al Mansour Ad-Dahabi, conquiert le Soudan, s'accapare son or et son sel, et le pays jouit de beaucoup de prestige durant son règne.
Le morcellement vient cependant de l'intérieur du pays, car au XVIIe sc., le pouvoir central, manquant de ressources, s'affaiblit, et les Saadiens gardent Fès pour capitale.

Dès 1635, les Alaouites, chérifs cousins des Saadiens, conquièrent puis réunifient le Maroc actuel en 1671. Le sultan Ismaïl (1672-1727) prend Meknès pour capitale et forme des armées puissantes et organisées grâce aux esclaves du Soudan et leurs descendants. Mohamed III (1757-1790) modernise résolument le pays (gouvernement, administration, décentralisation, diplomatie, affaires étrangères, commerce extérieur) et reconnaît le premier les Etats-Unis d'Amérique. S'il libère Mazagan, il échoue dans sa tentative de reprendre Mellilia de la main des Espagnols, comme son successeur Sebta des Portugais.
Le XIXe sc. apporte son lot de pressions extérieures, particulièrement de la part de la France ; en effet, dès qu'elle occupe l'Algérie, le sultan Abderrahman se fait fort d'aider l'émir Abdelkader dans sa lutte contre l'occupant. Se réfugiant au Maroc fréquemment à partir de 1843, l'émir provoque plusieurs interventions françaises, ce qui amène le sultan à signer la convention de Lalla Maghnia en 1845 définissant des frontières algéro-marocaines bien imprécises.
Dans la deuxième moitié du siècle, les Français puis les Anglais et les Espagnols exercent des pressions militaires puis économiques qui leur permettent de s'ingérer d'abord dans le commerce puis la politique des sultans alaouites, notamment après la conférence de Madrid en 1880.

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Le Maroc sous le protectorat

Au début du XXe sc., le Maroc s'endette de plus en plus envers l'Europe et particulièrement la France qui provoque par ailleurs des affrontements au niveau des frontières algéro-marocaines. L'acte d'Algésiras met le pays sous protection internationale en 1906 avant que la découverte de gisements de phosphates accroisse son intérêt. La mainmise sur le Maroc provoque des révoltes populaires dans le Nord, amenant la France à occuper Meknès, Fès et Rabat ; l'empereur allemand Guillaume II proteste alors en bombardant Agadir en 1911.
En 1912, le sultan Abdelhafid signe le traité du protectorat (accord de Fès, alors capitale) qui divise le pays en zone française, espagnole au Rif, au Sahara et à Ifni, et internationale à Tanger.

Pendant son protectorat, la France crée d'abord un grand besoin d'endettement qui tue peu à peu l'économie. Elle impose plusieurs réformes qui visent en premier lieu à affaiblir l'impact de l'islam dans le pays, notamment chez les populations berbérophones (Dahir berbère en 1930) et rurales, en supprimant ou en diminuant les lois de l'islam tout en leur substituant une justice à la française ou encore en l'accusant d'anti-démocratie. Il en résulte une assimilation de l'islam et des rites locaux, en grande partie païens, et de ce fait, un éloignement progressif des enseignements de l'islam et ce faisant, de la langue arabe. De même, les écoles musulmanes sont fermées ou laissées à l'abandon et les enfants sont majoritairement analphabètes. Les terres agricoles et habous (dont les gains sont réservés par leur propriétaire à un usage socio-islamique) sont réquisitionnées puis partagées entre les colons et les phosphates sont exploités par l'entremise de l'Office Chérifien de Phosphates. Et pour satisfaire aux besoins expansionnistes, l'infrastructure est modernisée et le pays est en chantier pour la première moitié du XXe sc. Le but du protectorat français est la création de deux classes sociales différenciées : bourgeoise mais soumise dans les villes avec peu d'impôts, appauvrie et révoltée mais analphabète dans les campagnes et le Sahara avec une lourde taxation.

Pendant ce temps, les révoltes populaires, à petite ou grande échelle, ne cesseront pas. En 1912, sous la conduite de Hiba ben Maa Al Aïnayn, les tribus du Sahara se soulèvent, et leur lutte dure jusqu'en 1934. Au nord, les Rifains, conduits par Abdelkrim, se révoltent contre les Espagnols dès 1921 avec la bataille d'Anoual ; cette "Guerre du Rif" est violente et acharnée mais les Français s'allient aux Espagnols pour la vaincre en 1926.
Grâce à ces révoltes dans des milieux reculés et après la promulgation du Dahir berbère par la France, les citadins prennent conscience de la réalité de l'occupation. Ainsi, dès 1930, les intellectuels marocains et l'élite du pays, diplômés des établissements français ou de l'université Al Qarawiyyin à Fès, vont donner naissance à un mouvement de révolte parmi les populations urbaines, principalement les petits commerçants et les artisans.
Mais la lutte est aussi politique ; en effet, dès 1927, le processus débute avec la parution d'une presse nationaliste en français uniquement, la presse arabe étant interdite. La même année, Mohamed V est intronisé à l'âge de 18 ans et apporte tout son soutien aux mouvements populaires. En 1934, Allal Al Fassi, Mohamed Ouazzani et Ahmed Balafrej fondent le parti de l'Action Marocaine, demandent à la France de respecter l'accord de Fès et présentent un plan de réformes globales : élections communales et régionales, chambres de commerce, libertés, égalité fiscale pour les paysans... Cependant le parti se scinde en 1937 en parti de l'Istiqlal et Mouvement Populaire, tous deux interdits et leurs dirigeants exilés, Al Fassi au Gabon et Ouazzani au Sahara. Les rangs des nationalistes grossissent et revendiquent l'indépendance et non plus seulement les réformes.

Pendant la Seconde guerre mondiale, les Marocains combattent en Europe contre les promesses faites par les Alliés puis obtiennent le soutien américain lors de la conférence d'Anfa en 1943. Dès lors, le sultan Mohamed V affiche clairement son soutien au mouvement de lutte pour l'indépendance, toujours plus important. Le manifeste de l'indépendance est présenté au résident général le 11 janvier 1944, revendiquant une indépendance sans conditions et l'unité territoriale du Maroc. Puis le 9 avril 1947, Mohamed V prononce son discours historique de Tanger, exaltant le peuple à affermir sa résistance contre l'occupant.
En 1951, la France incite Glaoui, le pacha de Marrakech, à se retourner contre le palais. Le conflit entre le sultan marocain et la France s'aggravant, Mohamed V est déposé le 20 août 1953 et exilé avec la famille royale en Corse puis à Madagascar, et le résidant général impose Ben Arafa ; c'est le début de la "révolution du roi et du peuple".

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Le Maroc indépendant

Devant les attentats nationalistes d'abord dans les villes puis en milieu rural et toutes les pressions populaires, la France rétablit Mohammed V le 16 novembre 1955 avant de signer les accords de La Celle-Saint Cloud marquant l’indépendance du pays le 2 mars 1956.
Mohammed V, devenu roi, signe le 7 avril la fin du protectorat espagnol sur le Nord. La ville de Tanger retourne au giron marocain le 29 mai après l'admission du pays à l'Organisation des Nations Unies. Puis c'est la province de Tarfaya qui est récupérée des mains des Espagnols en 1958 ; la même année, le Maroc intègre la Ligue arabe et l'Organisation de l'Unité Africaine.
Les premières années d'indépendance sont marquées par l'alphabétisation et l'éducation des masses populaires et la modernisation des lois, particulièrement celles concernant les droits de la femme.

En 1961, Mohammed V décède et son fils, Hassan II, lui succède. Il lance des réformes à tous les niveaux, notamment celle de la constitution, institue un système bicaméral qui échoue (le pouvoir législatif est alors du ressort du roi pour quelques années) et pratique une diplomatie très active.
Le Maroc vit pendant cette décennie une crise socio-économique qui sera résorbée petit à petit ; l'opposition grandit, surtout venant des partis d'avant l'indépendance (Istiqlal puis Union Nationale des Forces Populaires notamment) ; toutefois, le pays connaît un pluralisme politique et une démocratie embryonnaire inexistante dans la plupart des pays à l'époque. Une crise franco-marocaine surgit quand Mehdi Ben Barka, fondateur et secrétaire général de l'UNFP, exilé en France puis condamné à mort par contumace, disparaît à Paris en 1965.
La libération des zones occupées se poursuit. Dès 1963, le Maroc, d'abord par la diplomatie puis par les armes, intervient en Algérie maintenant indépendante, pour récupérer ses territoires orientaux, notamment Tlemcen et Tindouf. Mais les socialistes algériens refusent, combattent et gardent les territoires marocains pris par l'Algérie française, oubliant les promesses faites par leurs prédécesseurs. Puis, en 1969, le territoire de Ifni est libéré des Espagnols et réintègre le Maroc.

Le roi Hassan II échappe à deux attentats en 1970 et 1971, préparés par des militaires qui veulent renverser le régime. En 1973, des Marocains sahraouis créent à Marrakech le front Polisario pour libérer le Sahara marocain, dit Sahara occidental, des Espagnols. En 1975, le roi Hassan II appelle à la "Marche verte" : le 6 novembre, 350 000 volontaires traversent pacifiquement les frontières fictives établies par les Espagnols au nord de Saguia El Hamra et libèrent Laâyoune. Le 14 novembre, en signant les accords de Madrid, l'Espagne reconnaît la souveraineté marocaine sur ses territoires sahariens. Dès lors, l'opposition se groupe en rangs serrés autour du réunificateur de la patrie, et le Polisario, soutenu par l'Algérie et la Libye, combat le Maroc. La province de Oued Eddahab (Rio de Oro) sera ensuite reprise de la Mauritanie le 14 mai 1979.

Les années 80 sont une consolidation des acquis et une union des forces nationales. Toutefois, la sécheresse sévit et des manifestations sociales éclatent et sont étouffées par les autorités, ce qui amène le Maroc à adopter un Programme d'Ajustement Structurel de 10 ans qui aggrave la condition des couches sociales défavorisées mais affermit l'économie. La situation des droits de l'homme est catastrophique et la liberté d'expression inexistante. Les prisonniers d'opinion sont nombreux et plusieurs hommes politiques s'exilent.
En 1988, le référendum d'autodétermination sur le Sahara, proposé par Hassan II, est approuvé par l'ONU et l'OUA puis par le Polisario qui accepte le cessez-le-feu. Et pour unir le Maghreb, le roi propose l'Union du Maghreb Arabe qui sera officialisée en février 1989 à Marrakech entre le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie.

Avec la dernière décennie du siècle, le Maroc sort de son PAS, le roi institue le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme puis le Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir, les médias sont de plus en plus libres, des prisonniers d'opinion sont libérés (destruction du bagne de Tazmamart), la constitution de 1972 est amendée par référendum en 1992 et des élections générales ont lieu en 1993.
En parallèle, les infrastructures sont améliorées et les gouvernements entreprennent l'électrification du monde rural, le branchement des douars à l'eau potable puis l'alphabétisation des enfants.

Depuis 1994, le pays est en continuel chantier : la libéralisation et les réformes à entreprendre sont nombreuses et coûteuses. La guerre du Golfe porte un coup dur au tourisme, affaibli encore plus par l'attentat de Marrakech en 1995 qui provoque la fermeture des frontières marocaines aux ressortissants algériens. La société civile se réveille grâce aux ONG qui sont rapidement très nombreuses et touchent à tous les domaines d'activité (droits de l'Homme, éducation, économie, corruption, société...). La liberté des médias est totale et les partis politiques foisonnent, une presse bilingue de qualité se dégage du lot, avec même des titres en anglais ou espagnol, et une classe moyenne émerge.
Les gouvernements qui se succèdent jusqu'en 1997 révisent les lois, renforcent les relations bilatérales avec l'Europe et les E.-U. et privatisent nombre d'établissements et entreprises étatiques.

Grâce à la réforme constitutionnelle de 1996, des élections générales se tiennent en septembre 1997 et l'opposition obtient la majorité des sièges au parlement, redevenu bicaméral. Un gouvernement socialiste avec en tête les partis de l'Istiqlal et de l'USFP (ex-UNFP) est constitué début 1998.
Les socialistes poursuivent les réformes commencées par les gouvernements précédents et modernisent la justice. Signe de progrès, le roi Hassan II amnistie près de 400 prisonniers d'opinion, notamment des islamistes, et le gouvernement, en collaboration avec des ONG, divulgue le sort des anciens prisonniers disparus.
De nos jours, la société marocaine avance de plus en plus, même si les disparités régionales ou sociales ne disparaissent jamais totalement. Cependant, le pays se développe rapidement à tous les niveaux : culturel, technologique ou humain.

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Cette page a été mise à jour pour la dernière fois mercredi 31 mars 1999 à 7:15 GMT 1