Il y a quelques semaines, l'annonce de la fusion-absorption du cabinet de courtage Lahlou-Tazi (numéro 2 au Maroc) par Agma (numéro 1) avait mis en effervescence le monde de l'assurance au Maroc. L'opération devrait se concrétiser par l'acquisition du cabinet des deux familles Lahlou et Tazi par l'actionnaire de référence d'Agma, Financière Diwan, détenue par ONA. Le nouveau pôle confortera ainsi sa position de leader avec 1 Mrd de DH de chiffre d'affaires.
Cette semaine, c'est le courtier ACECA qui a annoncé son intention d'acheter les cabinets Fossecave-Epega et Soges-Loste. Le nouveau pool qui pourrait être officialisé avant la fin du mois, attend d'avoir l'aval de la Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale ; il devrait se hisser à la cinquième place derrière Agma, Lahlou-Tazi, Sidarsa, Gras-Savoie Maroc et
Lyazidi. ACECA s'était particulièrement distingué en 1997, alors qu'il était représentant du numéro un mondial Marsh MacLennan, lorsqu'il avait emporté le contrat d'assurance-dommage de la centrale électrique de Jorf Lasfar pour un risque de plus de 1 Mrd de dollars (9,2 Mrd DH). Enfin, à signaler que ACECA est un partenaire privilégié de la compagnie
d'assurance-vie La Marocaine-Vie.
Au niveau des compagnies d'assurances, après l'acquisition de Al Wataniya et de l'Alliance Africaine par le groupe Bengelloun à travers RMA et BMCE-Bank, c'est au tour de ONA de vouloir asseoir son hégémonie. Déjà numéro un du courtage (avec Agma), la holding, candidate malheureuse à la reprise de Al Wataniya (numéro un des assurances), pourrait racheter Al Amane, filiale du groupe français AXA.
Après une année 1998 morose (500 M dollars, soit 4,6 Mrd DH), les projets d'investissements extérieurs totalisent en janvier 700 M dollars (6,44 Mrd DH). Ces projets, qui auront lieu principalement dans les loisirs et le tourisme, viennent d'origines diverses : Arabie Saoudite, France, Allemagne, Espagne et Royaume Uni.
Quant à l'industrie, plusieurs projets de moyenne envergure sont en cours de finalisation dans les domaines de l'emballage, l'électronique et la sidérurgie. Cependant, aucune issue n'a encore été trouvée pour les investissements de Daewoo dans l'électronique (voir numéro 0). Le chaebol Samsung, qui a repris les activités électroniques de Daewoo dans le cadre de la restructuration du groupe coréen, ne veut pour l'instant donner aucune assurance. Mais il est pratiquement inenvisageable pour Samsung de construire un nouveau site de production de téléviseurs (montant estimé : 200 M dollars, 1,84 Mrd DH) alors qu'il en dispose en Espagne.
Le groupe pétrolier Afriquia et le groupe français Elf officialisent leur partenariat. C'est en fait l'activité "lubrifiants" du groupe marocain qui bénéficie de longue date de ce rapprochement. Par ailleurs, Afriquia Gaz et Shell du Maroc, filiale de Royal Dutch-Shell, ont annoncé lundi la création d'une filiale commune dans laquelle les deux géants sont actionnaires à parts égales. STOGAZ réalisera et exploitera un dépôt de gaz et de pétrole liquéfié à Mohammedia au début de l'an 2000.
Afriquia-SMDC multiplie les partenariats alors qu'elle s'apprête à introduire en bourse fin mars deux de ses filiales, Maghreb Oxygène et Afriquia Gaz à l'occasion de la célébration du quarantième anniversaire de sa création.
Alors que l'accord de pêche entre l'UE et le Maroc prend fin en novembre 1999, Thami Khyari, ministre marocain chargé de la pêche, a présenté son plan quinquennal pour la période 1999 - 2003. Le Plan Halieutique prévoit ainsi des investissements de l'ordre de 7,7 Mrd DH dont 5,1 Mrd assurés par le secteur privé ; le secteur verra également son chiffre d'affaires dépasser 17 Mrd DH en 2003, dont 14 Mrd à l'exportation, avec une évolution annuelle moyenne de 14%.
Par ailleurs, et après les propos tenus par le secrétaire général à la Pêche de l'UE Samuel Juarez, les professionnels marocains ont réitéré leur refus de reconduire l'accord de pêche comme le souhaite l'UE. Les ressources halieutiques sont en effet surexploitées, à cause notamment de l'importante flotte de navires espagnols dans les eaux marocaines. Et plutôt qu'une
exploitation des ressources de la mer contre une redevance annuelle, le Maroc préfère un partenariat profitable au deux parties, a rappelé Abdellatif Filali, ministre marocain des Affaires Etrangères et de la Coopération.
Le nombre des Organismes de Placement de Capitaux en Valeurs Mobilières (OPCVM) ne cesse de croître. Après les OPCVM profilés, adaptés au profil risque que présente le boursicoteur, une nouvelle catégorie de sicav (société d'investissement à capital variable) vient d'être créée, les OPCVM à thèmes, c'est à dire pour lesquels les placements sont restreints à un domaine d'activité déterminé (sociétés financières, industrielles etc.).
Par ailleurs, les 70 OPCVM existants sur la place de Casablanca ont totalisé, début février, 28,7 Mrd DH, dont 61,1% détenus par les sicav obligataires.
Royal Air Maroc a inauguré lundi son vol régulier vers Ghazza, en Palestine. RAM propose ainsi dès cette semaine deux fréquences hebdomadaires avec escale au Caire. RAM avait participé le 22 novembre dernier à l'inauguration de l'aéroport international de Ghazza, le premier en Palestine, qui avait été réalisé par l'Office National Des Aéroports en 1998 selon les désirs de M. Arafat, le président de l'Autorité Palestinienne. Cet aéroport est le premier réalisé par l'ONDA à l'extérieur du Maroc.
C'est samedi 13 février que Al Akhawayn University at Ifrane a fêté sa première promotion. AUI, université d'état inaugurée en 1994 conjointement par les rois Hassan II du Maroc et Fahd d'Arabie Saoudite, est la première université marocaine basée sur le modèle anglo-saxon ; elle comporte trois facultés : Sciences Humaines (H.S.), Administration des Affaires (B.A.) et Ingénierie (I.). La première promotion compte 171 lauréats, répartis de manière quasi-identique entre Maîtrise (Master) et Doctorat (Ph.D), et entre garçons et filles. Le conseil d'administration de AUI se compose principalement de ministres et des présidents et directeurs généraux des plus importantes entreprises publiques et privées du Royaume.
Les groupes américains de défense de la vie privée ont appelé au boycott du prochain microprocesseur d'Intel, le Pentium III annoncé pour le 28 février. Intel avait déclaré en janvier que les PIII seraient affectés d'un numéro d'identification unique afin de sécuriser et de faciliter les transactions commerciales sur Internet. Mais ses détracteurs y voient plutôt une atteinte à la liberté de l'individu. En effet, cette identification sur Internet permet de suivre à la trace la navigation d'une personne sur le Web, et ainsi de connaître ses habitudes et les sites qu'elle fréquente régulièrement. Ces sites pourraient ensuite lui "proposer"
des publicités et des produits adaptés à ses goûts. Le leader mondial des microprocesseurs avait annoncé par la suite que les utilisateurs pourraient désactiver cette fonction grâce à un logiciel spécifique, ce qui n'est pas suffisant selon les groupes de défense des libertés individuelles, Junkbusters Corp. et l'Electronic Privacy Information Center, qui demandent aux
associations de consommateurs de saisir la Commission Fédérale du Commerce (FTC).
Au niveau commercial, et en attendant sa mise sur le marché, Intel a organisé jeudi une journée de démonstration pour son PIII. La firme a ainsi présenté plus de 200 nouveaux jeux, systèmes professionnels et sites Internet tirant parti de son nouveau jeu d'instructions Katmaï, pour promouvoir le microprocesseur tant controversé. Cette journée fait partie d'une campagne de
promotion dont le coût total est évalué à 300 M de dollars (2,76 Mrd DH). Cependant, le Pentium III, qui va dans un premier temps équiper des P.C. de plus de 2 000 $ (18 400 DH environ) n'est pas reconnu par le système d'exploitation Windows 98 à cause d'une faille dans ce dernier.
Intel, le fabricant tant haï, poursuit ses innovations technologiques. Il a lancé cette semaine la fabrication de ses premiers microprocesseurs taillés dans du silicium gravé à 0,18 micron, ce qui permettra d'augmenter la fréquence de ses puces jusqu'à 1 GHz avant la fin de l'année.
Intel toujours qui annonce qu'il n'utilisera le cuivre pour ses puces (au lieu du silicium) que lorsqu'il atteindra une profondeur de gravure de 0,13 micron.
AMD a annoncé cette semaine que plusieurs éditeurs de jeux 3D allaient développer des jeux tirant profit de sa technologie 3Dnow!. Le fabricant américain, numéro 2 des microprocesseurs, avait lancé les K6-2 (ou K6-3D) en 1998, avec lequel il a devancé pour la première fois Intel dans la course vers la technologie. La technologie 3Dnow! est un ensemble de 21 instructions permettant d'accélérer les animations 3D en aidant la carte graphique à effectuer les calculs nécessaires à leur affichage. Intel devrait proposer une technologie équivalente avec l'ensemble d'instructions Katmaï des Pentium III.
NTT, le puissant opérateur de télécommunications japonais, a dévoilé mercredi une puce électronique capable d'identifier rapidement les empreintes digitales d'une personne. Cette invention permettrait de sécuriser les transactions effectuées au moyen des cartes de paiement ou des porte-monnaies électroniques, ainsi que d'interdire l'utilisation des téléphones portables et d'autres appareils électroniques à des personnes tierces. Les chercheurs japonais ont précisé que la reconnaissance d'une empreinte s'effectuait par simple toucher de la surface de la puce, et que la durée de comparaison entre l'empreinte préenregistrée et celle à vérifier ne dépassait pas une demi-seconde.
Les analystes prédisent qu'au terme du procès antitrust contre Microsoft, et dont l'issue ne semble pas encore se préciser, le géant du logiciel pourrait se voir obligé de céder, sous licence, le code source de son système d'exploitation pour particuliers Windows, afin de stimuler la concurrence dans le domaine très pointu des OS.
Par ailleurs, Microsoft va être découpé en quatre divisions, officiellement pour répondre aux exigences des clients. Il est permis toutefois de penser que c'est une anticipation sur les conséquences éventuelles du procès antitrust.
Face au piratage des oeuvres musicales sur Internet grâce au format MP3, Microsoft veut mettre au point un système concurrent. Objet de recherche en collaboration avec AT&T et RealNetworks, le nouveau format, le Secure Digital MusicInitiative, vient aussi par la même occasion piétiner sur les platebandes des majors du disque avec leur projet Madison (voir numéro 0).
L'Etat français a finalement accordé la privatisation du groupe d'aéronautique et de défense Aerospatiale. Selon les modalités publiées dans un décret, Matra entrera dans le capital d'Aerospatiale à hauteur de 33% alors que 20% seront proposés en bourse dès le printemps. Aerospatiale-Matra, avec un chiffre d'affaires de 80 milliards de francs (131 milliards DH), se hissera au cinquième rang mondial de l'industrie aérospatiale derrière Boeing McDonnell, Lockheed Martin, BAe Marconi et Raytheon Hughes. Au niveau européen, elle pourra ainsi se mesurer au géant britannique BAe Marconi formé lors du rachat de GEC-Marconi par British Aerospace en janvier. Matra hautes technologies, filiale du groupe Lagardère, écarté de la privatisation de Thomson CSF repris par Alcatel, mettra dans le panier ses activités dans l'espace et la défense. Le nouveau géant français qui détient dans son portefeuille des titre variés, comme Dassault Aviation ou Airbus, entend ensuite se rapprocher de l'allemand DASA.
L'euro continue de chuter face au dollar américain. Depuis son lancement sur le marché mondial des devises le 4 janvier de cette année, la monnaie unique européenne a accumulé 5% de décote par rapport au dollar. Les explications ne se sont évidemment pas fait attendre ; mauvaise conjoncture pour certains, puisque les E.-U. affichent une économie éblouissante et des indicateurs à faire envie à l'Euroland où la croissance ne devrait pas atteindre les 2%. Mais tout le monde s'accorde à dire que "l'europhorie" n'a pas eu lieu.
Le département du commerce américain exige depuis cette semaine des pénalités de douane sur les aciers provenant du Brésil et du Japon. Ces aciers bon marché nuisent en fait aux industriels sidérurgiques qui y voient du dumping. Le Japon a protesté contre cette mesure qui va à l'encontre des accords de l'OMC mais assure qu'il ne prendra aucune contre-mesure.
La compagnie aérienne britannique, British Airways, a terminé 1998 sur une perte trimestrielle, la première depuis quatre ans. Le résultat avant impôts révèle un déficit de 75 M livres (1,16 Mrd DH) ; ce chiffre est dû notamment, selon BA, à la chute de la livre face au yen, monnaie dans laquelle elle effectue ses achats pour des raisons fiscales.
BA a confirmé par ailleurs la semaine dernière qu'elle entrerait à hauteur de 9% dans le capital de Iberia, privatisée prochainement. Cette acquisition lui coûterait entre 200 et 215 M de livres (3,1 et 3,3 Mrd DH). Iberia aura aussi comme actionnaire American Airlines, qui a annoncé qu'il participerait à sa privatisation à hauteur de 1%.
D'autre part, le groupe Oneworld mené par BA aura un challenger de taille. Les compagnies aériennes Continental Airlines, Air France, Alitalia, Northwest Airlines et Delta Air Lines sont en pourparlers pour former une alliance mondiale. Ce nouveau groupement jouera le troisième larron dans un secteur dominé par Oneworld et Star Alliance, mené lui par Lufthansa et United
Airlines.
Bien que le nouveau président du directoire de BMW AG, Joachim Milberg (voir numéro 0), et l'actionnaire de référence du groupe allemand, la famille Quandt, clament haut et fort leur volonté de rester indépendants, les spécialistes de l'économie automobile n'y croient pas.
En effet, dans un marché où les Meccano industriels se multiplient (DaimlerChrysler récemment, le dernier en date étant le rachat de Volvo automobiles par Ford), le fabricant de voitures de luxe ne pourra pas résister longtemps à la concurrence, surtout après les déboires de Rover (voir numéro 0) et l'incapacité de la famille Quandt à relever encore plus de défis financiers.
Les candidats potentiels à une alliance avec BMW sont l'inévitable Ford, qui détient avec la reprise de Volvo 9,9% du marché européen et détient aussi Jaguar, mais aussi General Motors (12,7% du marché : Opel, Vauxhall ainsi que ses marques américaines) et VAG (20,1% du marché : Volkswagen, Audi, Seat, Skoda, Bentley, Bugatti, Lamborghini). VAG qui ne dédaignerait pas de contrôler pratiquement tous les segments automobiles en acquérant BMW et avec, Rover et Rolls-Royce qui lui avait échappé en 1998. Le magazine allemand Der Spiegel annonce même les modalités d'une fusion éventuelle : 24,9% de Audi AG pour BMW contre 24,9% de cette dernière pour VAG.
