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introduction
Neville Brody est un des designer les plus connu de sa génération. Il est aujourd'hui une véritable star. dailleurs si le graphisme est ce qu'il est actuellement, Neville Brody a sa large part de contribution. C'est en partie grâce à lui, son génie, son inventivité, qu'un véritable bouleversement s'est opéré au niveau de la presse illustrée, de la typographie, du logotype et du graphisme en général. Il a offert un nouveau statut à la mise en page, pour lui, aussi importante que le contenu d'un article.
En 1976, Neville Brody entre au London College of Printing pour y étudier le graphisme et l'imprimerie. Ce qu'il recherchait, c'était créer une forme d'art populaire qui serait plus personnelle et plus manipulatrice; aller toujours plus loin. Mais il échoua à plusieurs reprises, à cause de ses travaux qualifiés d'anti-commercial. Le LCP s'attachait surtout à former des directeurs traditionnels et prêts à l'emploi pour les industries.
Vers 1977, Brody pu puiser son inspiration et sa vitalité dans le mouvement contestataire du punk underground. Le mouvement punk fût pour lui une révélation, qui lui permit d'expérimenter, de manipuler et de s'exprimer sans contraintes. C'est à cette même époque qu'il s'intéressa beaucoup aux travaux des dadaistes et du pop art. Il y consacra dailleurs sa thèse de fin d'année. Neville Brody appréçiait le développement dadaiste du photomontage; la technique du "cut-up" iventée en 1959 par Byron Ceysin. Il fût également très influençé par les oeuvres expérimentales de l'écrivain William Burroughs.
écoles
Brody est né à Southgate, au nord de Londres, en 1957. Très tôt, il manifeste son intérêt pour la peinture et les beaux-arts. A l'âge de 18 ans il entre à la Hornsey College of Arts, très engagée durant les années 60. Mais il constate tristement que cet ancien lieu d'agitation, n'est plus qu'un catalyseur de rebéllion aseptisée. Il décide alors de s'orienter vers les arts graphiques. "Je pensais que le monde des beaux-arts serait trop élitiste, et il m'apparaîssait que le graphisme pouvait m'offrir plus de possibilités".
Rocking Russian
A sa sortie du London College of Printing, Neville Brody passe environs 2 ans à travailler avec Al McDowell qui avait monté Rocking Russian; un studio de graphisme principalement orienté vers les pochettes de disques. Il vivait de façon misérable, il logeait dans un squat et faisait la vaisselle dans les fontaines publiques. brody tournait un peu en rond. Par chance, il rencontra le groupe 23 Skidoo. Grâce à eux, il fit la connaissance de leur ami Rod Pearce qui était en train de monter son label de musique: "Fetish Records".
Fetish Records En 1981, Neville devint le directeur artistique du label. "Fetish me donna une liberté totale". brody sut profiter de cette liberté pour laisser éclater tout son talent et son désir d'expérimentation. Il élabora un language visuel très particulier: mélant des éléments de peinture rituelle et d'architecture, avec des sculptures en glaise et des formes macabres. Dans beaucoup de ses réalisations, il a introduit la forme humaine, souvent seule et perdue. Tout cela, passé par une impression en bichromie. Chez Fetish Records, il travailla pour des groupes comme Clock DVA, 23 Skidoo, 8 eyed Spy, the Bongos et Z'EV. C'est là qu'il développa son unique philosophie: "le graphisme doit être un dialogue employé pour révéler, plus que pour concilier".
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Cabaret Voltaire
Durant cette même période, il travaille aussi pour le label "Stiff Records". ce fût aussi le début d'une collaboration majeure pour Neville Brody avec le groupe culte Cabaret Voltaire. Jusqu'en 1987, le graphiste va réaliser la pluspart de leurs pochettes de disques, dont les plus célèbres sont: "Red Mecca" et "Microphonie". Cette liaison fût une des plus fructueuse et des plus importantes pour Brody, à tel point que l'on ne peut s'empêcher de penser à lui lorsqu'on prononce le nom de Cabaret Voltaire, et vice et versa. Dailleurs leurs travaux respectifs possèdent finalement quelque chose d'assez semblable, sans pour autant s'interférer. Le groupe inspiré d'un cabaret dadaiste du début du siècle, s'est toujours orienté vers l'expérimentation et l'exploration du monde électronique; un monde dans lequel l'être humain perd son identité. Pour Brody: "Il faut encourager et comprendre combien le language affecte nos vies, et combien les processus technologiques affectent le language; c'est la question de la puissance grandissante des médias".
Cabaret Voltaire a permis à Neville Brody d'orienter son travail vers plus de recherche typographique, vers un graphisme moins underground. "Avec Cabaret Voltaire, j'ai essayé de traiter cette contradiction: mixer l'imagerie dérangée, avec la couleur, la typographie. Ce fût un exercice plus proche du marketting qu'avec Fetish records". Cette période de collaboration a aussi son importance du point de vue historique; car Brody et le CB on tout les deux été les contemporains d'une période de transition: de la bichromie à la couleur, de l'analogique au digital. Ils sont tous les deux témoins de l'avènement de l'informatique, d'où ce développement presque excessif d'une certaine parano-technoïde existentielle. |
THE FACE Neville Brody s'est fait connaître grâce à ses pochettes de disques, mais sa reconnaissance mondiale éclate alors qu'il est art director du mythique magazine THE FACE. Il avait rencontré Nick Logan, éditeur de Smash Hits, à qui il avait montré son portfolio. En 1980, avide de nouvelles aventures, Logan crée THE FACE avec environs 7000livres, et appelle Brody 18 mois plus tard.Brody va faire de THE FACE, une véritable "style bible". Cinq années comme art director auront suffit pour qu'il impose son style comme une marque de référence. "La question était de savoir comment le design pourrait apporter un plus grand dynamisme au contenu, maintenant que nous vivons dans une époque où le visuel prédomine". Neville Brody a révolutionné la mise en page. Deplus, son boulot dans le magazine va le familiariser avec la manipulation de texte et la typographie de presse, chose qu'il n'avait jamais penser faire. "Je pensais que la typographie était ennuyeuse et ancrée dans des traditions inébranlables". En fait, la typographie conventionnelle appuyait rarement le language que les designers désiraient employer. c'est sans doutes pour cette raison, que les premiers travaux de Brody étaient plus proche de la manipulation d'images, plus proche de la peinture et de l'illustration que du design graphique. Pourtant, avec ses réalisations dans THE FACE, et l'arrivée de l'informatique, Neville va devenir un des typographes les plus audacieux, et encore actuellement avec le projet typographique
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Neville Brody a également travaillé pour le magazine Emigre, Arena, Per Lui, City Limits, New Socialist, Lei, Actuel, the Guardian, the Observer,... Les commandes se bousculent aux porte de son studio londonien: Nike, la PTT néerlandaise, Amnesty International, les télévisions autrichiennes ORF, la chaîne Premiere, et beaucoup d'autres encore,... Des grands magasins de prêt à porter, des chaînes commerçiales, des pochettes de disques, des affiches d'événements, des marques japonaises,... Brody a également développé plusieurs projets typographiques parallèles comme Fontshop, FF Blur, Font Bureau, et Fuse. |
Le language visuel de Neville Brody est très particulier et aisément reconnaissable. Une mise en place graphique où sont habilements mêlés différents signes. Il y a souvent cette tension entre analogique et digital, entre composition artisanale et processus mécanique. Quelque chose chez Brody est toujours en conflit, en perpétuel requestionnement. Il développe une signalétique exceptionelle où la lettre devient un signe graphique et le texte une mise en place visuelle. Il offre aussi un design étrange parfois totalement trash et underground, parfois plus "propre" en signe d'un language visuel aseptisé. Une imagerie parfois presque tribale. Ses mises en pages invite à la relecture: le texte, le contenu, les images, les logos, la typo, rebondissent l'un sur l'autre dans une étrange harmonie bancale. |
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Alcor---Miss Toshiba---Oleg
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