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Mon écrin 



Grande amitié

Je n'ai jamais eu tous ces beaux jouets
Comme ceux des enfants de ma rue
La rue où je grandissais
Moi, tous mes joujoux je les inventais

Petits soldats au garde-à-vous
Que personne ne voyait
Je m'en souviens très bien
Déjà j'avais appris à tout cacher
Parce que je n'avais rien
Et qu'on voulait me l'enlever

Ces petits riens étaient à moi
C'était moi qui les avais créés
Et on n'avait pas le droit
D'essayer de me les voler

En ce temps je n'ai jamais eu
Vraiment de grands amis
Comme les enfants de ma rue
Pourtant j'essayais d'être gentil

Moi je n'avais qu'un seul ami
En qui j'avais toute confiance
Il ne m'a jamais trahi...
Et encore aujourd'hui, j'y pense
Je lui racontais tous mes ennuis
Je croyais connaître ses chagrins

Il ne me l'a jamais dit
Mais je savais qu'il m'aimait bien
Que je sois laid ou sale
Lui, ça lui était bien égal

Pour moi il faisait n'importe quoi
Il jouait même avec le vieux chat
Et puis un beau matin
Se sentant sans doute étouffer
Il a laissé tomber son collier

Puis, il est parti mon gros chien
Je ne l'ai jamais revu
Mais m'en suis toujours souvenu.

Hèmé Rocalle


[La Page à BOUCAN].Copyright © 1997 par [Claude Guidi].


Revisé:20/07/99


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