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Cher petit Claude...
Il y a si longtemps que je te cherche de par le vaste monde pour m'excuser d'avoit été si négligent à ton égard. Tu as sûrement dû perdre toutes tes illusions et tes rêves à mon sujet, mais crois-moi, ce n'est pas ma faute, car un jour j'ai perdu la trace de l'enfant en toi. C'était comme si on l'avait tué et enterré au plus profond des entrailles de la terre.
Tu sais, tu n'es pas obligé de me croire, mais je n'ai jamais cessé de te chercher, je n'ai jamais perdu espoir de te retrouver. Je sais que tu as cru que j'étais sans-coeur et irresponsable, indigne du nom que je porte et du métier que je pratique. Souvent je suis venu près de te trouver et de te rendre ton dû, mais chaque fois où j'y arrivais, tu changeais d'adresse. J'ai pensé bien souvent que tu me fuyais et j'en ai eu le coeur brisé
Tu en es venu à nier mon existence et c'est normal, mais je t'en supplie, pardonne-moi et accorde-moi encore une chance, une toute petite chance... Celle de te donner la main. Permets-moi aujourd'hui de serrer dans mes bras l'enfant qui est en toi.
On pourrait jouer ensemble et sortir nos vieux livres d'images, tu sais, ceux du temps ou petit Claude croyait en moi. Oh! J'avoue que tu n'as pas été gâté ces dernières années, mais je compte bien me reprendre. Tiens, commençons tout de suite! Ferme tes yeux d'homme et ouvre ton petit coeur d'enfant. Vois tout ce que les petits lutins ont fait pour toi cette année. Ils ont travaillé très fort pour leur ami petit Claude, et je suis très fier d'eux.
P.S. Tu sais, même si on me dit païen, il n'en est rien. Je ne suis qu'une vieille légende usée qui s'accroche et qui t'aime.
Santa Claus
Pierre Guidi
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