Jean Jacques de Butler;goums;mehalla cherifiennes;nogues;rtm;dar el beida;meknes;tirailleurs marocains
LE GENERAL JEAN JACQUES DE BUTLER(1893-1984)
OFFICIER DE CARRIERE, PROMOTION DE GUERRE FEVRIER 1915.
9 CITATIONS DONT 2 POUR LEGION D'HONNEUR ET 4 A L'ARMEE. 5 BLESSURES.
35 ANS DE SERVICES. 28 CAMPAGNES.
Chevalier de la Legion d'Honneur 20/6/18, Officier de la Legion d'Honneur 17/12/33, Commandeur de la Legion d'Honneur 15/11/46, Croix de Guerre 14/18, Croix de Guerre T.O.E., Medaille Coloniale avec agrafe "Maroc", Commandeur du Ouissam Alaouite Dahir #2010 17/8/34, Officier du Nicham Iftikar.
Jean de Butler. 1900. 7ans.
18/10/1911: 2e classe
27/3/1913: Marechal des Logis, 3eme regiment de Dragons.Nantes.
2/9/1914: Citation a l'ordre du Regiment O.G.#2 du 2 septembre 1914.
"Pour le sang-froid avec lequel il a conduit son escouade, au combat a pied, sous un feu violent d'infanterie, d'artillerie ennemies."
20/2/1915: Sous Lieutenant. 60 B.C.P.,120 B.C.P. et puis 18 B.C.P.a TD (Cavalerie).
LES EPARGES
Jean de Butler, Champagne, octobre 1915.
25/7/1915: Citation a l'ordre de l'Armee-O.G.#231 du 25 juillet 1915.
"A entraine par deux fois, avec beaucoup de bravoure, sa section dans une charge a la baionnette sous un feu de mitrailleuses des plus violents. A reussi sous le feu a construire une tranchee a 40 metres des lignes ennemies."
Le Commandant Louis-Marie-Joseph de Torquat de la Coulerie, chef de bataillon du 18eme Chasseurs a Pieds.
29/5/1916: Lieutenant.
Jean de Butler le 11 aout 1916, boyau du Chancelier.
La guerre
2/9/1916: Citation a l'ordre de la division-O.G.#55 du 2 septembre 1916.
"Officier d'une grande bravoure et donnant en toutes circonstances l'exemple a ses chasseurs. Le 13 aout 1916 s'est porte en avant de la premiere ligne Francaise durant la nuit pour assurer le placement de reseaux de fils de fer. A ete grievement blesse d'un eclat d'obus.13/8/16-Berny.Plaie par eclat d'obus dans la region lombaire."
27/8/1917: Capitaine.
4/4/1918: Intoxique Cote 344.
29/5/1918: Blesse au combat de Muret par balle au menton.
20/6/1918: Chevalier de la Legion d'Honneur 20/6/1918.
"Attaque par des forces tres superieures en nombre a pris des le debut de l'action une attitude aggressive qui en a impose a l'adversaire et l'a arrete toute une journee devant notre position, leur a inflige de serieuses pertes, tant par ses feux a petites distances que par ses contres attaques lancees a propos qu'il dirigeait lui meme bien que blesse, animant tout le monde par son exemple, s'est montre un veritable chef, obtenant de son unite enthousiasmee un magnifique rendement. Une blessure anterieure, 2 citations."
Le 18eme Bataillon de Chasseurs.
Couverture de l'historique du 18eme bataillon de chasseurs a pied pendant la campagne 1914-1918.
24/9/1918: Citation a l'ordre du Bataillon O.G.-#608.
"La 5eme compagnie, les 25 et 26 juillet 1918, vigoureusement entraine par son chef, le Capitaine de Butler a livre a l'ennemi une serie de combats sous bois extremement meurtriers, au cours desquels elle a pris nettement la superiorite sur l'adversaire, l'attaquant sans relache et detruisant peu a peu ses nids de resistance. Dans un dernier effort a enfonce la ligne defendue par l'ennemi, lui a fait quelques prisonniers, lui a pris 11 mitrailleuses et a permis la marche en avant de la division.Superbe unite deja citee pour sa belle tenue aux combats de mai 1918."
30/9/1918: Blesse a Manre par balle a la main droite.
4/12/1918: Citation a l'ordre de la 4e Armee-O.G.#1490 du 4 decembre 1918.
"Toujours pret a attaquer, ardent a poursuivre, a fait preuve d'une magnifique activite pendant les deux journees de combat des 29 et 30 septembre 1918. S'imposant a tous par son exemple, constamment en tete de sa troupe, l'a brillamment conduite au succes et a ete blesse en preparant par une minutieuse reconnaissance une nouvelle operation offensive."
17/3/1919: Affecte a l'Armee Polonaise du General Haller comme instructeur.
Pass pour l'armee Polonaise.
15/5/1920: 124 R.I.
1/7/1920: affecte au 8eme Bataillon de Chasseurs a Pied.
1/11/1920: 3eme bataillon du 8e tirailleurs Indigenes au 24e. Maroc.
1/4/1921: 24eme Tirailleurs Tunisien.Maroc.
8/9/1922: Blesse a El Fhas (Maroc) Plaie penetrante par balle aux deux cuisses.
22/8/1922: Citation a l'ordre de la region de TAZA O.G. #332 du 22 aout 1922.
Commandant de compagnie d'avant garde au combat de Sidi Yahia le 15 juin 1922 a occupe la position sous le feu violent des dissidents, a donne a tous le plus bel exemple de courage et de decision. A deja pris part aux operations de 1921 (Croix de Guerre des T.O.E. avec etoile d'argent.).
Ordre de régiment N°29
Officiers, sous-officiers, caporaux et tirailleurs du 24 ème
Régiment de Tirailleurs Tunisiens.
Aujourd’hui 8 octobre, un des plus valeureux régiments, dont
puissent s’enorgueillir un pays, cesse d’exister.
La majorité d’entre vous rentrera bientôt dans ses foyers ;
d’autres, au contraire, poursuivront leurs carrières à travers le bled
Marocain ; mais si diverses que seront vos destinées, aucun de vous
n’oubliera qu’il a appartenu à un régiment qui s’est couvert au
cours de la Grande Guerre sous le commandement des Colonels
Daugan et Aubertin, d’une gloire si formidable, que la postérité en
sera étonnée.
La Croix de la Légion d’Honneur, la Fourragère Rouge, la Croix
de Guerre avec ses six palmes, la Médaille du Mérite Chérifien
qui sont les ornements de gloire de votre drapeau, seront à travers
les âges le témoignage de l’héroisme du 24ème Tirailleurs Tunisiens.
Non content d’avoir recueilli au cours de la Grande Guerre,
une moisson de gloire sans pareille, ce Régiment né à l’aurore sanglante de la Guerre, n’a jamais connu la Paix ; l’armistice à peine
signé, il est revenu se battre au Maroc où il a été un des artisans
essentiels de la conquête dans les Subdivisions de Fez et Taza,
de Médiouna et El Fahs. Il n’est pas de Bled où ne reposent quelques
un de ses braves ; il n’est pas de postes qu’ils n’aient cimentés de leur
sang.
A la veille même de sa disparition, son troisième bataillon
a soutenu le 8 septembre 1922 un des plus durs combats de l’existence Marocaine du Régiment.
En saluant ici tous ses morts, nous saluerons en particulier
les suprêmes sacrifiés, ceux qui ont inscrit avec leur sang, à El Fahs,
la dernière page de gloire du Régiment et parmi eux le Lieutenant
Rosmorduc, le dernier des officiers tombés à la Française, en chargeant l’ennemi, le révolver au poing.
En cette minute d’émotion, qui est la dernière de son commandement,
le Chef de Corps vous dit, au nom de la Patrie reconnaissante,
ces simples mots :
" Français et Tunisiens, merci pour les sacrifices que que vous avez consentis pour le Salut et la Gloire de la France."
Taza, le 8 octobre 1922
Le Lieutenant-Colonel Gouney, commandant le 24 ème Tirailleurs.
" Au capitaine de Butler, à un de ceux qui ont contribué à inscrire avec leur sang la dernière page de gloire de l’historique du régiment, souvenir d’affectueuse sympathie. "
Taza – Le 20 –22
V. Gouney
5/1/1923: Citation a l'ordre de la Region de Taza O.G.#2 du 5 janvier 1923.
"Commandant de compagnie qui a su au combat d'EL FHAS, le 8 septembre 1922, prendre des decisions rapides et heureuses. A ete blesse alors qu'il se portait a decouvert pour mieux reconnaitre la position de l'ennemi.".
28/3/1923 au 1/10/1924 : Rhurr et Pays Rhenans avec le 17eme Batailon de Chasseurs a pied.
1/10/1924 au 24/7/1925: Cours d'instruction preparatoire au service indigene a la Faculte d'Alger. Etudes de Droit Musulman, de sociologie Nord Africaine et Musulmane ainsi que de Legislation Nord Africaine. Affecte au 9eme Regiment de Zouaves.
Lettre du Colonel de Torquat sur le Capitaine Jean de Butler en 1925.
Jean Jacques de Butler epouse Suzanne Fremont le 24/9/1925.
31/7/1925 au 1/10/1926: reaffecte au 17eme Bataillon de Chasseurs a pied et mis a la disposition du General Commandant Superieur des troupes du Maroc.
9/11/1926: detache aux Affaires Indigenes ( A.I ). EL HAJIB. Adjoint stagiaire, 2 classe et 1 classe.
1/1/1933: Bureau des Affaires Indigenes (A.I ) EL HAMMAM.
25/9/1933: Chef de Bataillon, 3eme bataillon, 4eme regiment de Tirailleurs Marocains .
19/12/1933: Officier de la Legion d'Honneur.
"22 ans de services, 16 campagnes-5 blessures-2 citations-Chevalier du 20/6/1918.Titres exceptionels.Brillant officier d'un courage remarquable. Vient de se distinguer a nouveau au cours des operations en pays AIT HADDIDOU, notamment aux durs combats des 8 et 10/7 ou grace a son impulsion nos troupes occupent les cretes de L'OUIGHARACEN.
23/10/1936: Chef du Cercle de TAHALA. Bureau des Affaires Indigenes (A.I )
Defile des Goums Marocains du Cercle de Tahala.
Caid Amarech Beghroua, Tahala, 1936.
29/2/1940: Commandant de l'Ecole des Eleves officiers Marocains Dar El Beida a Meknes.
-rang du bas, de gauche à droite : lieutenant Ammi Driss Baquayd , Mohamed Ben Ahmed Oufkir, Jean de Butler, Abdelhai Labsir, Mohamed Embarek Serghini.
-rang du haut, de gauche à droite : Allal Ben Mansour Oudyi, Mohamed Ben Gamrani, Bennani Mostafa Ben Mohamed , Oamar El Mokri, El Mehdi Ben Mohamed Regoug.
Ne figurent pas sur la photo, mais étaient membres de cette promotion : Driss ben Hamadi, El Ayachi, Arbal Mouloud. Je remercie le General de Division Mohamed Belhaj, Directeur de l'Academie Royale Militaire, Mr.Philippe Pages et le Colonel Arbal Mouloud pour leur aide.
Promotion Dar El Beida 1941 .
05/07/1941: Lettre du Capitaine Daoudi, 3eme regiment de Saphis Marocains a Mediouna en hommage au Colonel Jean de Butler.
Plateau offert par les eleves officiers Marocains au Lieutenant-Colonel de Butler lors de son depart de Dar El Beida pour la direction des Mehalla Cherifiennes.
Le nom de Jean Jacques de Butler est grave sur le marbre dedie a tous ceux qui ont commande Dar El Beida.
Le futur lieutenant Driss. Tue en Italie, 1944.
Le sous-lieutenant Fassi qui s'illustra lors de la liberation de la Corse en 1943.
9/4/1941: Lieutenant Colonel.
16/10/1941 Controleurs des Affaires Indigenes de classe exceptionnelle(A.I).Inspection des Mehalla Cherifiennes.
Comme Controleur des Affaires Indigenes le Lieutenant Colonel de Butler est charge de l'organisation et du camouflage des troupes suppletives (40.000 goumiers, mokhazenis et travailleurs) qui au jour de la liberation seront a l'avant garde de l'armee Francaise en Tunisie, en Italie, en France et en Allemagne.
Tableau realise par le Colonel Jean SAULAY dans son livre l'histoire des Goums Marocains . La Koumia 1985.
Avril 1943: Chef de corps du 1er Tirailleurs Marocains.
25/3/1943: Colonel.
21/9/1943: Debarquement de Corse. Prise de Bastia . Liberation du premier departement Francais : 4/10/1943
Le général de Gaulle mentionne le Colonel Jean de Butler dans un passage des Mémoires de guerre, consacré à la libération de la Corse :
"Le général Louchet, qui mène la progression dans le Nord, le commandant Gambiez pour les "chocs", les colonels :de Latour pour les goums, de Butler pour les tirailleurs, de Lambilly pour les blindés, entraînent brillamment leurs troupes."
Charles de Gaulle, Mémoires de guerre 2.L'unité (1942-1944), Plon, 1956, p. 145.
Rapport Officiel du Colonel de Butler sur la participation du 1er R.T.M. a la liberation de la Corse et de Bastia.
Remise de decorations au 1er R.T.M. par le Colonel de Butler en Corse 1943/1944.
D'un commun accord entre le Chef de Corps du 1er RTM et le Maire d'Olmeta di Tuda, un monument, le premier monument en France pendant la seconde guerre mondiale, a la memoire de ceux qui donnerent leurs vies pour la liberation de la France et de la Corse fut realise par la section des pionners(C.H.R) du regiment. L'inauguration de la stele du 1er R.T.M.a lieu le 2 mars 1944 avant le depart du Colonel de Butler.
Le 14 avril 1944, le Chef d'Etat Major Parlange du 1er R.T.M., un ami du Colonel de Butler lui ecrit: "...Combattant 44 vient de faire paraitre un article concernant l’inauguration du monument de San Stephano. Je me permets de joindre cet article a ma lettre ne doutant pas qu’il vous soit agreable de le lire. Il est court et simple et convient parfaitement a la modestie du 1er..."
Lettre du Lieutenant Colonel C.Dewatre au Colonel de Butler. Le Colonel Dewatre est mort au Champ d'Honneur pour la France alors qu'il etait le Chef de Corps du 5eme RTM en fevrier 1945 en Alsace.
Le 1er Avril 1944.
Mon Colonel:
J’attendais pour vous ecrire de recevoir votre lettre mais avec notre depart precipite, elle n’est jamais parvenue et a du etre renvoyee a mon frere.
Nous sommes partis dans les memes conditions qu’en septembre dernier mais sur les bateaux Americains que vous connaissez, tres prtiques d’ailleurs pour ce genre de voyage.
A bord acceuil tres sympathique de la part de nos allies, traversee correcte mais le debarquement en pleine nuit sans moyens a ete assez complexe, mais comme nous avons l’habitude de nous debrouiller toujours tout seuls, finalement tout s’est arrange egalement.
Votre successeur est arrive avant hier matin et nous avons eu immediatement une explication franche. Il ressort de cette discussion qu’il n’y est pour rien et croyait que j’etais mute a un Etat Major. D’ailleurs ici a l’Etat Major du C.E.F. tout le monde etait persuade que j’etais mute. Evidemment je suis genant et je n’aspire qu’a m’en aller! Avez vous eu des renseignements a ce sujet a Alger! Car je me debats pour ne pas etre “absorbe?” pour le 7.
J’ai aussi contre moi tous les patrons.
Je vous assure que la situation est penible.
Mon grand patron de l’annee derniere m’a evince sciemment de votre succession, on lui a dit que B.D. avait a peu pres la meme anciennete ect…il a repondu que si nous ne nous entendions pas on n’avait qu’a me mettre ailleurs.
C’est vraiment ecoeurant de vivre dans une ambiance pareille, de se sentir desarme et lache par ceux a qui on croyait pouvoir avoir confiance aussi je vous assure bien que tres attache au regiment je rentrerai volontier, regrettant de ne l’avoir pas fait immediatement comme j’en avais l’intention.
Nous sommes concentres au nord de la grande ville pour quelques jours avant de nous rapprocher de l’avant.
Je crois que Soleilhavoup va partir pour etre remplace par Bastiani.
La tenue et la discipline du regiment ont etonne les gens du pays habitues a etre ranconnes par les autres troupes de passage et apres quelques jours de reticence , Marocains et Italiens fraternisent.
Avant de terminer ma lettre je tiens, mon Colonel a vous remercier de la bienveillance et de la sympathie que vous m’avez toujours temoigne au cours de ces dix mois de collaboration franche et loyale.
C’est le MEILLEUR SOUVENIR DE MA VIE MILITAIRE QUE JE GARDE , CAR J’AI ETE HEUREUX DE POUVOIR PARTICIPER A LA MISE SUR PIED ET A L’INSTRUCTION DE CE REGIMENT ET DE CONSTATER LES RESULTATS BRILLANTS OBTENUS A LA SUITE D’EFFORTS COMMUNS.
VOUS PASSEZ UN OUTIL DE GUERRE BIEN AU POINT QUE D’AUTRE UTILISERONT POUR LEUR GLOIRE PERSONNELLE, IL NE NOUS RESTERA QUE LA SATISFACTION DU DEVOIR ACCOMPLI. PERSONNELLEMENT CELA ME SUFFIT.
Veuillez mon Colonel presenter mes hommages a madame de Butler et agreer l’expression de mes sentiments respectueux et toujours fideles.
Dewatre.
PS: Croidieu et Lallemand sont a l’hopital avec une forte temperature.
Lettre du Commandant Parlange, Chef de Bataillon du 1er RTM au Colonel de Butler.
Le 14 avril 1944.
Mon Colonel:
Nos deplacements m’ont empeche de repondre plus tot a votre lettre du 23 mars. Je vous demande de vouloir bien m’en excuser.
Nous avons fait un beau voyage au terme duquel nous sommes arrives sans avoir ete le moins du monde inquietes. Pour une fois il nous a ete enfin permis de mettre en pratique les astuce TGM.
Beaucoup de papiers, bien entendu, mais grace aux dispositions prises par le Colonel Dewatre et le specialiste Segonne , l’embarquement s’est effectue sans heurt et parfatement en ordre. Vous aviez si bien su mettre chaque chose a sa place que nous n’avons eu aucun mal.
Partout ou nous sommes passes on a remarque l’excellente tenue et la discipline du regiment qui tranchent nettement. A plusieurs reprises on nous a fait la remarque. Inutile de vous assurer que tout le monde s’emploie a maintenir les bons principes que vous nous avez donnes et que nous maintenons.
Notre nouveau chef qui nous a rejoint ici a ete tres favorablement impressionne par ce qu’il a trouve, il en a plusieur fois manifeste sa satisfaction. Il semble ne vouloir rien modifier et parait tres satisfait d’avoir recu un pareil cadeau. Apres un tres court sejour aux environs de la ville au volcan et une courte halte dans une base nous avons repris contact avec la vraie vie de campagne. Memes impressions qu’en 1917.
La physionnomie du regiment n’a guere change depuis votre depart unanimement regrette.
C’est surtout l’Etat Major qui a ete touche par les evacuations de Croidieu, laisse en Corse avec une serieuse fievre de Malte et celle de Sant, on en profitera pour remplacer ce dernier ….a Croidieu c’est evidemment avec bien des regrets que nous l’avons vu partir.
La section auto a laquelle vous attachiez si justement tant d’importance est florissante, tout est parfaitement au point grace a Confolant qui suit la question de tres pres.
Le Colonel Dewatre vient seulement de recevoir votre lettre, je lui avais remis la petite note concernant les barettes de decorations.
Combattant 44 vient de faire paraitre un article concernant l’inauguration du monument de San Stephano. Je me permets de joindre cet article a ma lettre ne doutant pas qu’il vous soit agreable de le lire.
Il est court et simple et convient parfaitement a la modestie du 1er.
Nous serons heureux d’apprendre , mon Colonel que vous avez obtenu au Maroc un commandement a votre convennance. Nos pensees a tous vont tres souvent vers vous et permettez moi de vous dire que ce regiment qui vous avait compris vous etait tres attache et le reste.
Veuillez je vous prie mon Colonel presenter mes respectueux hommages a Madame de Butler et agreer l’expression de mes sentiments respectueux et de tres sincere attachement.
Parlange
De gauche a droite, le Commandant Parlange, la Marraine du 1er RTM et en arriere plan le Colonel de Butler autour d'un command car amphibie.
Lettre du Capitaine Robert Cuny de la 10eme compagnie au Colonel de Butler. Le Capitaine Cuny est mort au Champ d'Honneur pour la France le 21 janvier 1945.
Le 4 mai 1944
Mon Colonel:
Il y a deja plus d’un mois que vous nous avez quitte ce beau dimanche de printemps dont le soleil cadrait si mal avec le deuil de nos coeurs.
En vous donnant de nos nouvelles, je crois remplir un devoir: il faut que vous soyez au courant de ce que fait ce regiment qui vous doit tant et qui sera marque longtemps je l’espere de votre empreinte. Vous lui avez ete arrache brutalement alors qu’il se faisait une joie d’aller cueillir de nouveaux lauriers en Italie sous votre commandement.
Nous descendons des lignes ou nous sommes reste une vingtaine de jours. Cela a ete fort interessant et nous a permis de verifier le bon etat d’entrainement physique et moral de nos tirailleurs.
Tout s’est fort bien passe, il n’y eu que quelques pertes par artillerie mais Dieu merci la compagnie n’a eu a subir aucun tir, nous n’avons ete encadre d’assez loin sans casse.
Nous sommes actuellement au repos et nous preparons la prochaine offensive qui finira bien par avoir lieu et dans laquelle je crois que nous aurons un role interessant.
Le ravitaillement de la troupe est tres ameliore et les vaches maigres de Corse ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Il parait qu’a la longue on se lasse de la monotonie du ravitaillement Americain. Pour le moment nous savourons la satisfaction de ne plus avoir a subir les mauvais moments de la distribution des repas en Corse. Ici les tirailleurs font des restes! Je ne me souviens pas avoir vu jamais auparavant le cas se produire.
Je voudrais que ces quelques mots vous temoignent la profonde reconnaissance et l’admiration que je porte a mon ancien chef.
Veuillez presenter a Madame de Butler mes hommages tres respectueux et accepter mon Colonel l’expression de mes sentiments profondement respectueux et devoues.
Toujours a vos ordres.
Lieutenant Cuny 10eme Cie.
Lettre du Capitaine Yves Chevallier-Chantepie au Colonel de Butler. Le Capitaine Yves Chevallier-Chantepie avait ete demande au 1er RTM par le Colonel de Butler pour diriger la section montagne du Regiment contre l'avis de l'etat major. Les campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne allait montrer que le Colonel de Butler avait eu raison.
Le 23 juin 1944
Mon Colonel:
Il y a fort longtemps que je voulais vous ecrire pour vous donner des nouvelles de votre 10eme compagnie. Mais le temps passe vite…et puis nous n’avions pas fait de baroud me permettant de juger veritablement mes cadres et mes hommes.
Quelques patrouilles, une poursuite de 20 jours en montagne avec quelques escarmouches…juste de quoi eliminer les inaptes au baroud-moralement et physiquement.
Ben Ali a ete le premier. Ca n’a pas fait long feu!
Mais nous venons les 18, 19 et 20 de faire du serieux. Un beau combat seuls dans la nature avec un detachement de Spahis.
Appuye par un canon d’assaut de 75, la 10, attaquant par surprise , a toute allure, a bouscule deux compagnies allemandes pourtant installees sur une position solidement organisee.
Il fallait voir les allemands qui, leur premier moment de stupeur passe, avaient essaye de reagir mais avaient ete debordes irresistiblement, s’enfuir au galop fauches par mes FM et nos mitrailleuses!
Cadres et tirailleurs on ete magnifiques.
Les allemands ont ete tellement surpris que certain pu atteindre leurs pieces! Et j’ai ramasse une mitrailleuse qui n’avait pas tire une cartouche!
Et le lendemain nous prenions deux villages . Le second fut tres dur mais les tirailleurs reussirent a s’infiltrer tellement sur le flanc boche que le fritz devalerent des la nuit tombee.
Du bon sport et je n’ai eu que des pertes insignifiantes a cote de celles de mes adversaires.
Ceci confirme ce que vous me disiez lorsque je vous exprimais mes doutes sur la valeur des tirailleurs 1943. Bien encadres ils valent les anciens. A condition d’etre instruits.
ET SUR CE POINT NOUS SOMMES NOMBREUX MON COLONEL A RENDRE A CESAR…ET A VOUS SAVOIR GRE DU TRAVAIL EN PROFONDEUR QUE VOUS AVEZ EXIGE DANS VOTRE REGIMENT ET QUI PORTE AUJOURDHUI DES FRUITS.
Veuillez , mon Colonel faire agreer mes hommages a Madame de Butler et croire a mon tres respectueux devouement et ma vive reconnaissance car je n’oublie pas que si je suis ici c’est grace a vous.
Yves Chevallier Chantepie.
Lettre du Chef de Bataillon Girard (2eme Bataillon, 1er RTM) au Colonel de Butler.
Le 16 decembre 1944
Mon Colonel:
Voila deja 7 mois que vous nous avez quitte et que peut etre bien peu d’entre nous vous ont donne signe de vie, et pourtant je puis vous assurer que votre souvenir est reste tres vivant au regiment et qu’au repos , qu’au combat il est evoque bien souvent.
Je ne suis pas tres expansif et encore moins capable de m’exprimer tres facilement mais je voulais en meme temps vous envoyer mes voeux pour la nouvelle annee et vous dire toute mon admiration respectueuse pour vous pendant tout le temps ou j’ai servi sous vos ordres.
J’ai la chance d’avoir jusqu’a present conserve mon bataillon et ce mot “conserve” prend toute sa valeur depuis ces derniers mois car j’ai l’impresssion, peut etre pretentieuse d’y avoir eu un minimum de perte pour une serie de resultats positifs. Helas le chiffre de ceux qui ne sont plus et de tous les blesses est trop eleve encore, ainsi en feuilletant le journal de marche, je remarquais qu’a un an d’intervalle, la moitie de mes officiers m’avaient quitte, quelques morts, plusieurs blesses et quelques mutations.
La bataille d’Italie avait ete facile et peu couteuse en comparaison de celle que nous vivons en ce moment. Et le climat est dur a supporter par les tirailleurs: ils ont cependant ete splendides au cours des derniers combats et ceux de mes officiers les moins convaincus de leur valeur ont ete les premiers a s’incliner devant leurs qualites. Leurs declarations a ete pour moi vraiment une grande satisfaction, car ayant toujours servi aux tirailleurs, j’ai toujours cru en eux.
En vous renouvellant tous mes mes voeux pour vous et votre famille, je vous prie mon Colonel d’agreer l’expression de mon tres respectueux et entier devouement,
J. Girard
3/3/1944: Affecte a Casablanca. President du Tribunal Militaire permanent de Casablanca d'avril a septembre 1945.
11/10/1945: Affecte a la Direction des prisonniers de Guerre de l'Axe de la 17e R.M.
1/7/1946 General de Brigade et retraite.
15 novembre 1946: Commandeur de la Legion d'Honneur.
Ceremonie du souvenir du 18eme Chasseurs a l'Arc de Triomphe.
Remise de medaille a Robert Schuman qui fut ministre des Affaires étrangères de 1948 à 1953 par Jean de Butler dans des conditions que nous ne connaissons pas. Il semble que le President Vincent Auriol soit present , a gauche en arriere plan. Apres son depart de l'armee le General de Butler travailla au service de la Main d'Oeuvre Nord Africaine a l'union des industries metallurgiques et minieres a Paris ainsi que pour le CNPF.
Carte de Si Bekkai, premier President du Conseil de SM Mohamed V, adressee au General Jean de Butler en 1955.
Berberes dans les annees 30.
La famille Butler et la Legion d'Honneur. 1887-2002. 115 ans d'histoire de France.
Alexandre Louis Francois Jacques de Vries (1900-1940)
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