1968, Fondation du Science Club de La Tuque. Les membres du Club vont s'attaquer à la construction d'un télescope Newton de 12 pouces et à des projets de lancement de fusée.
1969, une petite fusée de 16 pouces de hauteur. Elle est lancée dans le ciel à la vitesse d'une balle de fusil. Les essais d'un carburant solide sont concluants. (2ZnS)
1970, construction du deuxième projet. Une fusée de 4 pieds 6 pouces complètement fait d'acier. 26 livres de métal pour une chambre de combustion contenant 6 livres de carburant solide. Photo.
La fusée est sur une petite base de lancement de bois avec contre poids l'aidant à la libérer lors du lancement. 2 Avril 1970, elle s'élève dans le ciel à quelques kilomètres au nord de la petite ville de La Tuque. Une trentaine de spectateurs assistent au lancement. Altitude atteint 2 000 pieds à une vitesse moyenne de 500 milles par heure. Le diamètre de flamme au lancement est de 25 pieds.
Projet de taille, elle fut longtemps et peut-être encore aujourd'hui, le plus gros projet de fusée amateur au Canada. Un an de travail sans compter les 3 années d'essais pour en venir à ce projet. Le club compte alors 60 membres. La fusée Alpha 3 mesure 9 pieds 2 pouces, 26 livres de métal, acier inoxydable et aluminium. Un réacteur à deux tuyères et une chambre de combustion à carburant solide. Cette fois la fusée est légère. es différents compartiments de la fusée servent à compléter différentes expériences. Étude sur les souris, photographies infra-rouge à haute altitude, radio-émetteur placé dans le centre de la fusée pour pouvoir la suivre aisément à l'aide d'écran radar. Chambre d'explosion à détonateur au mercure ouvrant à son altitude maximale la chambre des parachutes.
La partie inférieure de la fusée est la chambre de combustion à carburant solide. Elle est conçue pour faire atteindre à la fusée une altitude de 38 000 pieds à une de vitesse de 1 100 milles par heure.
Avril 1971, la fusée est transportée à l'Exposition des Sciences du Canada à Montréal où elle remporte une mention d'honneur.
Mai 1971, une zone aérienne est ouverte à une trentaine de milles au nord de La Tuque par le Ministère des Transports du Gouvernement Canadien. Quelques jours avant son transport pour la rampe de lancement, une conférence de presse est commandée à Québec par le Ministre Provincial de la Justice,M. Jérome Choquette. Il fait retarder le lancement de la fusée. Le lendemain matin, l'armée Canadienne arrive à La Tuque pour surveiller les locaux où la fusée est enteposée et des spécialistes militaires de Winnipeg sont en route vers La Tuque. La fusée Alpha 3 est saisie. On la transporte à la Base militaire de Valcartier.
Même si toutes les analyses et les expertises faites sur le réacteur d'Alpha 3 par le CRDV donnaient un résultat plus que satisfaisant, l'ordre de détruire la fusée était donné. En Août 1971, le Dr. Jean Louis Boivin ordonnait la destruction de l'engin et Ottawa mettait sur sa liste des produits chimiques prohibés le sulfure de zinc servant de carburant à la fusée. Le club de science ferma ses portes pas longtemps après.
Les politiques provinciales suivant les événements d'octobre 1970 au Québec, ont fait que ce projet de SCIENCE d'une soixantaine de jeunes a été réduit à néant. Merci, à ceux et celles qui ont participé et ont cru malgré tout au projet Alpha 3. Je suis heureux aujourd'hui de pouvoir saluer vos efforts par cette page.