La fleur gonflable

O, quelle solitude!
Que je m'ennuie autant
que je passe de l'alcool aux livres,
de la drogue au gland.
Lassé de passer mon temps
aux côtés des barbares et des paysans ivres,
j'en voudrai devenir ambulent.
 
L'obscenité de la réligion:
le prêtre qui prêche à ses paroissiens
sa filosofie de cons,
sa filosofie de rien,
sa filosofie de moutons.
 
Oôôôôôôôôôôôôô,
qu'ils sont beaux
comme ils chantent de vepres en vepres,
comme ils sont assis là de vipère en vipère,
ô, que je leur cracherai mes insultes dans leur figure,
en déguelant de mon ruisseau.
Quel bordel!
 
Allez,
partons,
laissons tout derrière
 
viens, ma mie, partons
 
Je t'ai emmené dans un pré.
Dans l'herbe reposaient nos genoux,
l'eau était limpide comme nos âmes
et coulait tranquillement
et les passants se moquaient de nous.
Puis on a commencer de dessiner
le ciel et ses nuages moux
moi, dans un mac-mic cubique,
toi, sans formes du tout,
mais seulement avec le couler de couleurs,
que tu songeais,

ô gazelle gracieuse et flambante

reine des hauteurs où seul les aigles respirent
cet air pur

où tout être peut enfin devenir.

Tu m'a accompagné au sommet
du rêve et de la pensée
et nous nous sommes assis là.
 
Puis j'ai bu un coup de mon coeur
et je t'ai offert cette fleur

la fleur gonflable

Fleuri en moi, je l'ai cueillie,
mon amour aux feuilles de fleur blanches.
Et chaque fois qu'elle se fanera, tu la regonflera
et chaque fois, comme neuve,
la fleur gonflable sera refleurie,
et t'illuminera jusqu'au dernier jour de ce monde étrange.
 

Enrico Luce Krasnayin

 

 

 

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