La diaspora chinoise à Tahiti

Selon les sources officielles, les premiers Chinois auraient débarqué à Tahiti vers 1830, soit 35 ans avant l’arrivée des coolies d’Atimaono, embauchés pour travailler dans les champs de canne à sucre, remplacés de nos jours par le superbe terrain de golf. Les suivants arrivèrent, par vagues successives, pendant tout le début du vingtième siècle. Ils sont originaires pour la plupart de la région de Kwantung, au sud de la Chine. La population chinoise était essentiellement composée de Hakkas et de Puntis.

Les Hakkas se disent les descendants des familles de lettrés et de guerriers qui composèrent la grande armée du grand empereur Qing Shi Huangdi, qui unifia pour la première fois l'Empire chinois en l'an 200 avant notre ère. Ils furent, d’après les légendes, spécialement choisis par l’Empereur pour défendre les frontières du royaume ; et c’est la raison pour laquelle à la suite de l’effondrement de cette dynastie des Qin, beaucoup de ces Hakkas s’installèrent définitivement dans le sud de la Chine, dans cette région montagneuse du Tai Yi, au nord de la province de Kwangtung, générant ainsi la première des cinq grandes migrations des Hakkas vers le sud. Dans leurs exodes, ce qui les unissait par dessus tout, c'était leur langue, le hakka, seul lien véritable qui les distingue des autres Chinois de par le monde entier.

L’installation des Chinois sur le sol polynésien fut extrêmement difficile. Ils ont dû vraiment faire preuve de beaucoup de courage et de ténacité pour se faire une place au soleil. Non seulement ils ne connaissaient ni la langue, ni les us et coutumes du pays, mais surtout le retour au Pays à cette époque-là était plus que hypothétique, pour ne pas dire impossible.Les Chinois ont dû ainsi traverser différentes phases dans leur intégration, allant de l'aversion à l'assimilation. Au fil des années, ils se fondent de plus en plus dans la communauté polynésienne pluri-ethnique et représentent actuellement environ 11,7 % de la population totale actuelle.