La cité médiévale de Carcassonne
La cité de Carcassonne, bâtie sur la rive droite de l'Aude, est la plus grande forteresse d'Europe. Elle se compose d'un noyau fortifié, le château comtal et d'une double enceinte : l'enceinte extérieure, qui compte 14 tours, séparées de l'enceinte intérieure (24 tours) par les lices.
L'escarpement sur lequel est bâtie la cité de Carcassonne commande les comunications entre la Mediteranée et Toulouse.
Aussi dès le 1er s., les Romains établissent à Carcassonne, cité dela Narbonnaise, un camp retranché. Les wisigoths s'en emaprent au 5e s. et, à l'abri de l'enceinte, organisent leur conquête (royaume de Toulouse, puis Septimanie). Devenue une importante place forte, elle compte même un évêché après la conversion des Wisigoths au catholicisme. Au 8e s. la foreresse tombe sous la domination franque.
Pendant 400 ans Carcassonne reste la capitale d'un comté, puis d'une grande prospérité, interrompue au 13e s. par la croisade des Albigeois.
Les croisés du Nord, descendus par la Vallée du Rhône, pénèternt en Languedoc en juillet 1209, pour châtier l'hérétique. Le comte Raymond VI de Toulouse étant tenu par la pénitence publique à laquelle il vient de se soumettre à Saint-Gilles-du-Gard, le poids de l'invasion retombe sur son neveau et vassal Raymond-Roger de Trancavel, vicomte de Carcassonne.
Après le sac de Béziers, l'armée conduite par le légat Arnaud-Amaury investit Carcassonne le 1er août. A cette époque la place n'est encore défendue que par une seule enceinte. Malgrè l'ardeur de Trencavel, la place est réduite à merci au bout de 15 jours par le manque d'eau. Le conseil de l'armée investit alors Simon de Montfort de la vicomté de Carcassonne, en lieu et place de Trencavel. Ce dernier sera retrouvé mort dans la tour où il était détenu.
En 1240, le fils de Trencavel tente en vain de recouvrer son héritage ; il assiège Carcassonne ; les engins et les mines ébrèchent les murailles, mais une armée royale le force de battre en retraite. Saint-Louis fait alors rasé les bourgs formés au pied des remparts. Les habitants ont l'autorisation de construire une ville sur l'autre rive de l'Aude. C'est l'actuelle ville basse. La cité est remise en état et renforcée. L'|uvre se poursuit sous Philippe le Hardi. La place est désormais si bien défendue qu'elle passe pour imprenable.
Après l'annexion du Roussillon au traité des Pyrénées, le rôle militaire de Carcassonne se trouve amenuisé : 50 lieues la séparent de la frontière. Perpignan prend la garde à sa place. Il est même question d'une démolition.
Mais le romantisme remet le Moyen Age à la mode. Prosper Mérimée, inspecteur génral des Monuments historiques, s'intéresse aux ruines dans ses « Notes d'un voyage dans le Midi de la France, 1835 ». Un archéologue local, Cros-Mayrevieille, passe sa vie à plaider en faveur de sa ville. Viollet-le-Duc, envoyé sur place, revient à Paris avec un rapport enthousiaste qui décide la Commission des Monuments historiques à entreprendre en 1844 la restauration de la Ville.