Voyage au Ceylan (Sri Lanka). Le Jardin d'Eden.
|
Ceylan: qui a aujourd'hui retrouvé son ancien nom si joli de Sri Lanka, qui signifie "Terre splendide". Et il s'agit bien de cela, pays diversifié, île splendide, tellement près de l'Inde et en même temps si différente. |
(pour profiter au maximum du voyage, attendez patiemment l'éclosion des images et de la trame musicale)
Carte montrant notre itinéraire à travers le Sri Lanka (à ce moment appelé Ceylan): entrée par le Adam's Bridge et Telaimannar le 10 avril 1969, sortie par la même route sur Ramawesvar le 25 avril 1969.
Ceylan le 10 avril.
Le navire accoste directement sur le quai; nous avions cru devoir vivre la même expérience que du côté indien, c'est-à-dire le transbordement des véhicules sur des barges, puis sur le cargo; on dépose le véhicule directement sur le quai, entre les voies ferrées qui s'arrêtent là au bout du quai comme s'il y avait une voie ferrée invisible sous le bras de mer, le Adam's Bridge, qui relie entre elles les deux portions de voies ferrées du Ceylan et du Sud de l'Inde. Nous devrons cependant payer la taxe comme si nous avions utilisé la voie ferrée, installation appartenant à la compagnie de chemin de fer.
Après le passage douanier, nous apprenons avec surprise que le véhicule des anglais est en fait la propriété du cinghalais qui l'importe illégalement dans l'Ile. Nous nous étonnons que les douanniers n'aient pas su voir l'annomalie dans le "carnet de passage en douanes" identifié sous le nom du cinghalais, ils étaient manifestement illétrés ou n'aurions-nous pas vu les échanges de roupies sous la table. Notre ami cinghalais devra circuler illégalement avec des plaques anglaises ne pouvant immatriculer son véhicule dans l'Ile. Il n'y a rien là qui nous étonne, dans ce continent où il est plus facile de vivre dans l'illégalité, que de chercher à vaincre l'indolence bureaucratique en voulant se conformer aux normes ou en omettant d'user du backshish.
Talaimannar le 11 avril.
Départ de Talaimannar en direction du centre de l'Ile. Nous sommes à nouveau remplis d'excitation comme c'est toujours le cas à l'arrivée dans un nouveau pays, nous oublions vite les inconvénients des traversées frontalières et l'insoutenable bêtise bureaucratique. Nous filons à une allure moyenne dans un paysage plat, inhabité en direction de l'ancienne ville bouddhiste d'Anuradhapura. On sent presque la présence des léopards, des éléphants, des ours, des singes qui fréquentent la jungle tout près.
Nous ne cessons de penser aux éléphants. Le Ceylan, pays des éléphants; c'est quelque part ici qu'un éléphant aurait, selon une légende bien vivante, écrasé l'un de ses tortionnaires plusieurs années après l'incident illustrant ainsi la mémoire phénoménale de ces magnifiques pachidermes.
Le véhicule s'immobilise soudainement, la pédale à gaz ne répond plus. Nous sommes pris de panique, immobilisés sur une route déserte au-milieu d'une jungle inconnue, nous avons la sensation encore une fois d'être au bord de l'abime. Après des recherches alléatoires, une analyse approffondie de mon carnet technique et en tentant de maîtriser la panique qui nous envahit, je finis par découvrir par déduction logique la raison de cette panne qui serait due au bris du cable-relais entre la pédale à gaz et le moteur situé à l'arrière du véhicule. J'entreprends alors d'enlever la plaque de métal qui recouvre le bas de caisse du véhicule pour découvrir que le cable est en effet sectionné à cet endroit. Je répare temporairement avec du fil de fer, une prothèse très temporaire qui nous permettra de repartir à l'aventure.
Puttalam et Chilaw le 12 avril.
La côte nord-ouest de Ceylan: Puttalam, Chilaw, Negombo, vestiges des anciennes colonies portugaises et hollandaises visibles dans l'architecture. Paysages maritimes de plages ombragées de palmiers. |
Nous dépassons le site d'Anuradhapura sans s'arrêter modifiant nos plans suite à cet arrêt imprévu, nous nous dirigeons vers Colombo en empruntant la route côtière. Nous arrivons sur la côte, magnifique sous ses palmiers qui bordent les rues et les plages, immenses palmiers penchés en direction de la mer. Nous traversons des villes et villages aux petites maisons décoratives, autrefois colonies des portuguais. On aperçoit plusieurs églises signes de l'évangélisation chrétienne des anciens colonisateurs. Nous achetons des pagnes, ces tissus multicolores très amples et cousus en tonneau, que nous enroulons autour de nos hanches, nous les porterons désormais comme les indigènes et pour le confort, sans toutefois laisser notre buste à découvert. A Negombo, ancienne ville hollandaise, nous observons l'évolution des pêcheurs, les "auros" dans leurs canots à voiles très étranges ressemblant à de frêles catamarans (nom tamoul: katta-maram).
Colombo du 13 au 15 avril.
Nous quittons en direction de Colombo, en empruntant une route de l'intérieur menant à Kandy.
Colombo, animée et hétéroclyte, contrastant avec le reste de l'Ile, calme et champêtre si l'on excepte les obstacles multiples et anarchiques de la conduite routière.
Nous camperons pour la nuit au camping des Boy Scouts de Colombo.
Nous nous balladons dans les rues animées, parmi la foule indisciplinée, les véhicules hétéroclytes et décrépis, les impériales au rouge douteux vestiges de la colonisation britannique. Nous découvrons les multiples échoppes de pierres précieuses. Nous nous faisons offrir d'acheter de ces pierres à des prix dérisoires avec la garantie des vendeurs de pouvoir les revendre à prix d'or dans les pays occidentaux. Nous jouons le jeux de la découverte de ces petites merveilles: des saphirs, des alexandrites, des tourmalines, des pierres de lune, des améthystes, aussi attirantes les unes que les autres avec une convoitise non-dissimulée, mais nous n'achèterons pas, trop méfiants et craignant d'être roulés. Dans d'autres boutiques, nous découvrons des soies de Bénarès, des tapis persans, des porcelaines chinoises, petites merveilles de l'artisanat cinghalais, nous voudrions tout emporter.
Pendant ces quelques jours à Colombo, à l'heure de la sieste lorsque les citadins la désertent, nous retrouverons avec joie notre petite plage blottie sous les palmiers, discrètement encastrée dans des massifs de pierre qui s'avancent dans la mer, un peu de fraicheur, des tranches d'ananas et la compagnie agréable de jeunes du pays et de quelques baigneurs européens.
Matara le 16 avril.
Nous roulons le long de la côte en direction du Sud de l'Ile à travers ces villes côtières aux plages de sable blanc bordées de palmiers, trop invitantes, c'est la côte balnéaire. Nous achèterons quelque part dans une boutique de la côte, l'un de ces masques effrayants qui meublent la culture cinghalaise; ces masques avaient pour fonction lors des danses, d'eshorciser les démons afin de mettre fin aux souffrances de l'individu porteur; un masque aux couleurs vives, aux ailes escamotables et aux yeux exhorbités qui prendra une place importante sous la table de cuisine de notre campeur jusqu'au retour au pays.
Tissamaharama le 17 avril.
Nous traversons Matara en direction du parc de Ruhuna. Nous roulons dans le parc à la recherche des animaux. Ils sont plutôt rares, surement endormis, comme tous les animaux sauvages de l'ile qui dorment le jour et s'activent la nuit, pour éviter le terrible prédateur qu'est l'homme. Nous apercevons ici et là des éléphants et plus loin, des alligators qui ont plutôt l'air de momies empaillées, la bouche grande ouverte et plongés dans la fange, il ne bougent pas. Les animaux des parcs sont indifférents à la présence de l'homme, à cet endroit où il n'est plus prédateur.
Nous filons vers la montagne en direction de Kandy, à travers les plantations de thé, d'hévéas et autres magnifiques paysages alpins dessinés en terrasse et sur lesquels s'accrochent les nuages en bandes mystérieuses, véritable féérie; plus loin une ombre qui perce les nuages, c'est le Adam's Peak, la plus haute montagne du Ceylan. Au lever du soleil, il faut voir le Adam's Peak projeter son ombre à l'horizon sous la forme d'une pyramide aux proportions parfaites, miracle qui se renouvelle tous les jours depuis le temps des temps.
Dans les champs, des cueilleuses de thé multicolores, jeunes, moins jeunes ou vielles, elles portent le sari en ne recouvrant qu'à peine leur généreuse poitrine et en laissant à découvert leurs épaules et leurs bras cuivrés, elles sont belles à vous couper le souffle.
Kandy: ancienne capitale située dans la montagne. Entourée de rizières, de plantations d'hévéas et de plantations de thé, elle jouit d'un climat tempéré. L'attraction principale de Kandy est le bain des éléphants, qui se déroule dans la rivière Mahaveli Ganga qui ceinture la ville. Kandy est une ville orgueilleuse et fière, elle a résisté aux envahisseurs. Principaux monuments: le Temple de la Dent, la relique la plus vénérée de l'île, la "Dent sacrée" de Bouddha, symbole de l'unité nationale. |
A Kandy, nous nous arrêtons sur les bords du grand fleuve Mahaveli Ganga qui borde la ville, pour la baignade des éléphants. Ces mastodontes s'ébattent dans les eaux de la rivière comme des chats paresseux et gâtés par leurs cornacs (mahout) qui les brossent et les lavent comme de dociles serviteurs. Quelques fois, ils se lancent entre-eux, cette eau boueuse et terreuse, à l'aide de leur trompe longue et flexible. Nous entrons dans Kandy, magnifique le long du grand lac artificiel, ses jardins magnifiques et ses bâtiments d'une autre époque. Nous achetons dans une boutique, une natte Kandy de type "Dumbara".
|
Kandy: le bain des éléphants dans le fleuve Mahaveli Ganga qui entoure la ville. |
Colombo du 18 au 22 avril.
|
Le Zoo de Colombo le Dehiwela, les éléphants qui performent pour les visiteurs. |
Nous redescendons vers Colombo par la route qui plonge vers la mer en des lacets étroits et sinueux, à travers des tunnels creusés dans la montagne, véritable traquenard, nous avons peine à éviter les obstacles. Le site de Kandy était tel qu'il était impossible à envahir jusqu'au percement de la montagne par les colonisateurs brittaniques.
Nous visiterons le jardin zoologique de Colombo le Dehiwela pour y découvrir une faune surprenante, que nous aurions beaucoup de mal à apercevoir dans la nature et dans les parcs.
Sigirya le 23 avril.
Sigiriya: cité contruite par le roi patricide Kasyapa; avec sa concubine, il usurpa le trône après avoir emmuré son père vivant. La forteresse est construite au sommet d'un bloc granitique dit "le rocher du lion" qui émerge de la forêt luxuriante. Le palais fut construit au sommet de ce rocher inexpugnable pour protéger le roi de ses sujets qu'il craignait. |
Nous avons quitté Colombo en direction du nord de l'Ile et les sites de Sigirya, Polonnaruwa et Anuradhapura. Nous retraversons Kandy sans nous arrêter et serons près du site de Sigirya pour y passer la nuit. La vue de ce massif rocheux qui perce à travers la foret vierge est d'un effet saisissant, nous avons hâte à demain.
Sigiriya: le "rocher du lion", haut de deux cents mètres et entouré de falaises inexpugnables. L'escalade du rocher commence au "Lion's Paw", sur une plate-forme supérieure, on découvre les fameuses fresques des "dames des nuages" et enfin par un défilé étroit creusé dans la falaise jusqu'au sommet de l'éperon rocheux, l'on peut voir les ruines de la citadelle du roi Kasyapa. |
Il faudra tout notre courage pour escalader cette muraille rocheuse à la verticale, à travers les sentiers escarpés tracés dans le roc et protégés de fragiles ballustrades de métal. Marie qui n'est pas intrépide ne voudra cependant pas manquer ce moment de plénitude. Nous passons entre les pattes immenses du "Lion's Paws". Plus loin, les fresques des belles de Sigirya nous attendent, beautés dénudées aux poitrines généreuses et à la beauté aristocratique; "apsaras", "femmes de la cour", les "dames des nuages" ou "princesses de l'éclair" sont peintes sur les parois exposées du rocher; elles ont résisté pendant des siècles au temps mais pas tout à fait aux conservateurs et aux graffitis; ces graffitis souvent poétiques de visiteurs d'un autre temps constitueront d'ailleurs une aide inespérée pour les graphologues modernes dans la reconstitution de la langue ancienne du pays cinghalais. L'un de ces graffitis dit ceci: "comment ne pas être heureux quand on voit ces paumes roses, ces épaules rondes, ces colliers d'or, ces lèvres cuivrées et ces yeux si grands, si grands?".
|
Sigiriya: sur les flance du roger, des fresques représentant des femmes de grandeur nature, debout et les seins nus, tenant dans leurs mains des fleurs de lotus. On croit que ce sont des danseuses sacrées ou des dames de la Cour; elles ont la peau blanche et elles sont accompagnées d'esclaves à la peau sombre. Elles furent exécutées durant la période Gupta et pourraient être inspirées des fresques indiennes d'Ajanta. |
Du sommet, en arpentant les ruines de la forteresse, l'on découvre les panoramas de la jungle cinghalaise à l'infini, d'où émergent de façon sporadique et inattendue, les pointes des stuppas comme autant de généreuses mamelles isolées. Nous circulons à travers les ruines du château du Seigneur de l'époque, véritable citadelle et l'on se demande comment l'on a pu construire une telle cité sur ce roc en apparence imprenable. Le seul chemin d'accès était bien ce sentier creusé dans la roche que nous avons emprunté et que du seul fait qu'il fallait y circuler à la file indienne, protégeait le roi contre tout éventuel envahisseur; et pourtant, il fut vaincu comme tous les despotes finissent par l'être.
Paulonnaruwa et Anaradhapura le 24 avril.
Paulonnaruwa: capitale médiévale qui a remplacé Anuradhapura suite à sa destruction par les Tamouls. L'expression de l'Age d'or du Ceylan: Palais et temples de briques, de granit dont le hatadaghé Prasadaya, le Vatadaghé, le Lankatilaka, le Gal Vihara aux immenses sculptures de bouddhas, un "bain en forme de lotus" creusée dans le sol; la statue géante creusée dans le roc du roi Parakrama Bahu. Ici et là, des temples hindous au milieu de structures bouddhistes qui illustrent l'influence des Tamouls. |
Nous sommes sur la route du retour aux Indes. Nous ferons la visite des anciennes capitales bouddhistes d'Anuradhapura et de Polonnaruwa situées à une centaine de kilomètres l'une de l'autre dans des jungles à la végétation luxuriante. Nous venons de passer des heures merveilleuses à Sigiriya et nous tardons d'explorer d'autres merveilles du passé de ce pays fascinant. Ce sera une journée bien remplie à admirer les oeuvres des architectes du passé, des stuppas d'une blancheur aveuglante qui pointent vers le ciel, des bassins aux constructions complexes munis de canalisation et d'installations sanitaires sophistiquées, témoins de civilisations avancées.
La route menant à Pollonaruwa est longée d'immenses étangs dont le Minneriya Tank réalisés de la main de l'homme et qui servait à alimenter la ville médiévale par un système d'adductions sophistiquées. Dans ces eaux s'égayent les buffles, les pêcheurs, les baigneurs et les oiseaux. Au Ceylan l'eau est sacrée, et les bouddhistes se baignent plusieurs fois par jour pour "renaître et revivre au rythme de la nature".
Nous faisons la visite de l'ancienne capitale de Pollonaruwa enfouie dans la jungle et construite par le roi Parakrama Bahu dont on peut voir une immense statue sculptée à même le roc. La ville fut détruite par les Tamouls, les habitants du nord de l'Ile et originaires de l'Inde et dont la capitale est aujourd'hui Jaffna.
Anuradhapura: Première capitale de Ceylan au IVe siècle avant J.C. citadelle de la dynastie Vijaya, fondateur de la nation cinghalaise, capitale spirituelle bouddhiste. Parmi les sites d'intérêt, le palais de Lovamahapaya, les Dagobas Abhayagiri, Jetavarame et Ruanwelli et autres encore en ruines. Les Twin Ponds: bassins alimentés par des canaux souterrains et le grand bouddha couché. Sur le même site, le Bo, l'arbre sacré de Bouddha, une branche du banian rapporté du nord de l'Inde sous lequel Bouddha parvint à l'Illumination; les amants de Gupta, le prince Saliya et son épouse roturière Asokamala pour laquelle il abandonna la couronne. |
Les étranges stuppas ressemblent à d'immenses cloches renversées similaires aux cloches des moines bouddhistes. Ces tumulus ne contiennent aucune chambre accessible et nous apparaissent à prime abord, aussi inutiles que les pyramides d'Égypte. On les appelle des Dabogas: la masse ronde symbolise l'Univers, le Cosmos, le bloc carré surmontant le globe signifie le pouvoir temporel et le pinacle, la bouddha qui tend à atteindre le nirvana. Autour de ces Dagobas, des colonnes plantées dans le sol, inclinées de façon anarchique à travers lesquelles Marie semble jouer à chache-cache; ces colonnes supportaient des enceintes construites autour de la Dagoba et qui la protégeait des éléments. Elles ont été détruites par les envahisseurs Tamouls.
On peut voir ici et là, d'immenses bouddhas creusés à même le roc, des pierres finement ciselées dont la fameuse "pierre de lune" face à un escalier monumental menant à une magnifique statue de Bouddha. Dans la jungle, des dagobas aux contours imperceptibles, des amoncellements de briques le matériau de construction des dagobas, envahies par la végétation dense de la jungle et les singes qui en ont fait leur territoire exclusif.
Talaimahnar le 25 avril.
Nous sommes revenus à notre point de départ dans ce pays magnifique après 15 jours de pur enchantement. Nous passerons la nuit sur les quais de Talaimahanar avant de reprendre le chemin des Indes par la mer, les transbordements du véhicule sur le cargo, les frêles esquifs, le halage sur la grève, le court voyage sur un wagon de chemin de fer et finalement la liberté sur les routes encombrées et indisciplinées du Sud de l'Inde.
Retours vers l'Inde le 25 avril.
Traversée sans histoire de ce court bras de mer, le Adam's Bridge parsemé d'ilots dangereux, comme si nous avions pu le traverser à pied. Adam's bridge, fragile lien entre la grande Ile de Ceylan et le Sud de l'Inde pays tamoul, comme si l'Ile s'était séparée du continent en y laissant d'imperceptibles cicatrices, des vestiges de populations, les Tamouls, une religion minoritaire, et des conflits futurs; mais en même temps tellement différente du continent qu'il faille souhaiter que cette différence autant que toutes les différences, puisse survivre à jamais.
Marco Polo ou le voyage imaginaire (Voyages et photos de l'auteur, 1969) © 1999 Jean-Pierre Lapointe