Le grand jour est enfin arrivé. On est levés à 5 h 20, on peut dire que la nuit a été assez courte, on était arrivés hier soir vers 22 h et nous étions allés au lit vers minuit. C'est l'excitation qui fait qu'on ne ressent pas notre fatigue ce matin. On doit se lever tôt pour partir avec la marée montante et arriver au bon moment afin de traverser les rapides Richelieu sans difficultés. Notre but initial est de se rendre à Trois-Rivières. Il vente pas mal et la météo prévoit des vents de 25 à 30 nœuds. Nous aurions préféré partir dans de plus belles conditions, tel un vent de 10 - 15 nœuds, mais ce n'est pas le cas, le vent a plutôt une vingtaine de nœuds au moment du départ.

Linda prépare le déjeuner pendant que nous prenons nos douches. Après avoir déjeuné et fait la vaisselle, nous larguons les amarres à 7 h 45, accompagnés d'un bon vent. Au début, c'est confortable, mais la combinaison des vents forts et des courants de marée à contre fait lever un clapot infernal. Rendus à la hauteur de Neuville, nous avons constamment un vent qui oscille entre 35 et 40 nœuds. Pendant quelques minutes, la girouette indique 42 nœuds! Elle nous indique le vent moyen, les rafales momentanées sont exclues. Linda a expérimenté le mal de mer et, pour y remédier, a piqué un somme dans le cockpit. Le petit somme lui a fait du bien et elle se sent mieux au réveil. Nous cassons la croûte vers 13 h 30; pizza aux tomates et fromage, ce qui n'est pas compliqué à préparer.

En approchant de Deschaillons, on décide que nous avions fait assez de millage pour aujourd'hui et qu'on s'y arrêterait pour y passer la nuit étant donné les conditions que nous avons depuis notre départ; secoués par les vagues, arrosés par les embruns et la pluie… Pas de veine, la marina ne répond pas à notre appel, c'est peut-être un bien pour un mal… On décide de s'y rendre quand même, mais vu de plus près, la protection ne semble pas être trop bonne. On décide alors de se rendre à Batiscan.

C'est dommage que nous n'ayons pas été capables de nous rendre à la marina de Trois-Rivières comme prévu car c'est le 17e anniversaire de mariage de Jean et Linda, et c'est justement là qu'avait eu lieu la noce.

Karine, notre fille, ainsi que la mère de Jean étaient inquiètes. Elles nous ont appelés afin de s'assurer que nous étions en sécurité, il y avait des alertes météo à Montréal et les environs. Des tornades ont même été rapportées sur la rive sud.

Nous soupons vers 20 h 50, des brochettes de poulet sont au menu à la demande de Jean qui les aime bien. Nous buvons du champagne que Jean et Linda ont apporté pour fêter leur anniversaire (heureusement, Linda file mieux). Dans la soirée, la sœur de Jean, son mari et leur petite fille sont venus faire un tour.

On peut dire qu'on s'est fait brasser aujourd'hui. Sol Caribe nous a démontré qu'il a d'excellentes qualités nautiques, on est bien satisfaits des ses performances et de son confort. Nous savons qu'avec Boomerang, nous n'aurions pas pu faire route dans de telles conditions. Ça a été tout un baptême, disons que nous avons connu des journées plus relaxantes que celle-ci. Mario m'a avoué que si nous avions eu plus de temps pour monter le voilier à Valleyfield, il aurait attendu des conditions plus favorables. Il n'a démontré aucun signe de nervosité, c'était comme s'il avait fait ça toute sa vie. Un vrai pro!

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Dimanche 2 juin : Batiscan - Sorel

Température :  Nuages, pluie et soleil
Départ: 9 h 30		Arrivée:  22 h 10
Vent : N – NO, 20 à 30 nœuds
Vitesse : @  6.5  nœuds,  pointe à 8.5		Millage :  @ 61
Voile : @ 9 heures		Moteur : @ 2 heures
Eau :   5o C

En partant de Batiscan, nous sortons les voiles (réduites). Enfin, on les met à l'essai. Wow! Ça roule pas mal! Un peu plus loin, le vent est sur l'étrave et on met le moteur pour se rendre à Trois-Rivières afin de faire le plein de diesel. On doit attendre environ une heure, car ils ont des problèmes avec les pompes. On en profite pour se dégourdir les jambes. Jean et Linda, eux, se remémorent des souvenirs. Enfin, les pompes sont fonctionnelles, premier remplissage et débordement par le trop plein.

On repart et, encore une fois, le vent est de mise et on traverse le lac St-Pierre à la voile. Quelle belle journée, on trouve que 20 nœuds de vent, c'est très confortable. Le bateau marche en moyenne à 6.5 nœuds et c'est agréable. On fait les derniers six milles au moteur jusqu'à la marina Saurel. Le feux d'alignement du monticule est défectueux et ça complique l'approche de soir (on cherche l'alignement!). On a un peu de difficulté à trouver le quai qui nous est assigné étant donné que nous ne sommes pas familiers avec les lieux et que personne n'est en vue sur les quais.

Mario et Jean font le souper; crevettes (beurre à l'ail et vin), accompagnés de légumes et riz pendant que Linda et moi allons régler les frais de quaiage. En retournant au bateau, on discerne des odeurs de bouffe (on est assez loin du bateau) et je dis à Linda, en farce, que c'est notre souper qui sent bon comme ça. Quelle ne fut pas notre surprise quand on s'est rendu compte que c'était bien notre souper qui sentait la bonne bouffe. On soupe à 23 h 15 et le repas est délicieux.

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Lundi 3 juin : Sorel - Écluse Ste-Catherine

Température :  Nuages et passages ensoleillés
Départ: 9 h 20		Arrivée:  22 h 10
Vent : Variable et léger
Vitesse : @  6.5  nœuds		Millage :  48
Voile : 1 heure		Moteur : 10 heures
Eau :   10o C

Journée qui commence à la voile mais pas pour longtemps. Le vent est devenu variable et très léger. Le parcours se fait au moteur, belle journée surtout en fin d'après-midi quand la température grimpe. Nous soupons sur le canal de la rive sud, entre les deux écluses. Charlie, notre auto pilote, se charge de la barre. On s'amarre au quai après avoir passé l'écluse de Ste-Catherine afin d'y passer la nuit. On le sait, ce n'est pas autorisé mais moi, le capitaine, je décrète pour raison de sécurité que l'équipage est trop fatigué pour continuer.

Mardi 4 juin : Écluse Ste-Catherine - Marina Campi

Température :  Soleil
Départ: 9 h 20		Arrivée:  17 h 20
Vent : S - E,   5 – 7 nœuds
Vitesse : @  6.5  nœuds		Millage :  38
Voile : —		Moteur : 8 heures
Eau :   10o C

Belle journée chaude, enfin on peut se mettre en T-Shirt, les rayons du soleil sont appréciés par tous. Tout le trajet se fait au moteur, le vent est arrière et trop faible.

Sur le lac St-Louis, on se fait systématiquement envahir par des milliers de petits papillons, différents des mannes (habituellement, c'était sur le lac St-Pierre que les insectes nous envahissaient).

L'écluse de Beauharnois a été mémorable surtout pour Linda qui a presque reçu le cordage, lancé par l'éclusier, sur la tête et pour Jean qui a dû forcer comme un damné sur la gaffe car l'étrave cherchait à frapper le mur de ciment. Il était temps qu'on sorte de l'écluse car il était épuisé.

Enfin, on est arrivés à destination. Après avoir fait un petit ménage à l'intérieur (l'extérieur est crotté, plein d'insectes écrasés, mais il va attendre pour le nettoyage), on commande une pizza de chez " Pacifique ", recommandée par Christine, le maître de port. Elle est bonne, on va sûrement en commander de nouveau. Belle expérience enrichissante pour la remontée de notre bateau au lac.

Statistiques :

Distance parcourue :	199 milles nautiques
Nombres d’heures à la voile :	10
Nombre d’heures au moteur :	32
Frais d’éclusage :	80 $

 

Jean et Linda en auront vu de toutes les couleurs; gros temps, vagues infernales, insectes, pluie, soleil, moteur, voile…).  Ils ont bien aimé leur expérience malgré le fait que ce n’était pas des vacances, c’était assez fatiguant (grandes journées). On ne le savait pas encore, mais ça nous prendra plusieurs jours afin de récupérer.   Nous, on est au septième ciel avec les performances et les équipements que possède  Sol Caribe.  Super confortable, on salive déjà à l’idée d’y passer nos vacances cet été. Line et Mario

 

C’était la première fois qu’il nous était donné de naviguer à voile sur le fleuve St-Laurent et je souscrits aux éloges faites à son sujet ainsi qu’aux mises en garde!  Le niveau de préparation n’est pas tout à fait le même que pour une balade d’un week-end sur le lac des Deux-Montagnes; la marée, les courants, les bouées, le trafic maritime, quatre écluses et près de dix ponts.  On a appris au cube, mais on s’est toujours sentis en confiance même quand ça cognait dur dans le clapot, car nos hôtes sont des navigateurs sérieux.  Je me souviens lorsqu’on cherchait le chenal de la marina de Saurel en pleine noirceur, Mario, de l’intérieur de la cabine, a donné une direction au barreur, qui n’a pas été comprise de façon  identique par les trois équipiers. Quand tu ne vois pas plus de quelques pieds à l’avant, avec des bouées de chenal manquantes, ce n’est pas évident surtout avec le bateau  neuf de tes bons amis! Line a mis en pratique ce que j’allais apprendre les jours  suivants dans un cours de gestion. « C’est pas parce que la personne entend, qu’elle comprend et c’est pas parce qu’elle comprend qu’elle est d’accord et qu’elle va le faire»  « never assume !! ». (Citation célèbre de Georges Coutures). Avec promptitude, elle a contre-vérifié le message du capitaine et l’ambiguïté fût vite éclipsée.  Mon seul regret c’est que l’équipage n’aie pu compter sur moi durant le clapot de Neuville (je m’aurais peut-être évité ce malaise si je n’avais pas fait cette incursion à l’avant de la cabine pour chercher l’appareil photo), mais de tels souvenirs imprimés sur  papier couleur, ça valait le coup!  Sol Caribe est vraiment un bateau superbe et tout indiqué pour un couple de marins qui rêve d’une vacance prolongée dans le Sud…  Hé ! Line, acceptez –vous  l’American Express pour réserver la cabine avant quelques jours ? ! ? Linda et Jean