Le début…
Comme le temps passe
vite. Il y a déjà cinq ans, pendant l'hiver 1997-1998, nous préparions
notre premier voyage à bord de Boomerang, notre voilier de 25 pieds. On
voulait explorer le fleuve St-Laurent et le Fjord du Saguenay.
Comme l'expérience a
été grandiose; voir de nouveaux paysages à chaque jour, rencontrer des
gens, découvrir de petits villages…, ce voyage a eu un impact majeur sur
nous.
Pour nous qui aimons
le Sud et ses pays chauds, pourquoi ne pas aller les découvrir en voilier? On
se voit très bien vivre à bord d'un voilier, plus grand que Boomerang,
lequel aurait plus d'espaces de rangement (plus besoin de transférer nos
bagages de la couchette aux bancs le soir et des bancs à la couchette le
matin) plus de commodités tels un réfrigérateur, une table à cartes…
Nous commençons
donc, à l'automne 1998, à préparer notre projet que très peu de gens
connaissent au début. Nous avions prévu garder Boomerang quelques années (4
-5 ans) pour ensuite acquérir un voilier de 32 à 35 pieds. La lecture de
récits de voyage (à bord de voilier) dans les Caraïbes (Destiny Calls,
Pirate Jenny…) consolide notre projet.
La tentation avait
été très forte, au retour d'un voyage sur le lac Ontario en 2000, de mettre
Boomerang en vente et d'acheter plus grand. En pesant le pour et le contre, on
avait décidé d'attendre encore un peu.
L'autre aspect du
projet consistait à acquérir des connaissances additionnelles pour les fins
du voyage; météorologie, mécanique diesel et secourisme, ce qui fut fait
pendant les saisons d'automne - hiver 1998 à 2001 (le cours de navigation
côtière avait été complété à l'automne 1997, avant d'entreprendre notre
premier voyage).
L'année 2002 en a
été une de changements majeurs, nous sommes passés à la deuxième phase du
projet; l'achat d'un voilier plus grand. Après avoir visité le salon du
bateau de Toronto, pris plusieurs contacts décevants pour l'achat d'un
voilier usagé, fait quelques démarches auprès des dépositaires Boulet
Lemelin et Marina Gosselin pour un Beneteau 331, nous avions convenu de faire
le grand saut pour l'achat d'un voilier neuf à l'automne (pas de mauvaises
surprises, de démarches inutiles…).
Mais voilà qu'au
mois d'avril, quelques semaines après avoir pris notre décision, le
représentant de la Marina Gosselin (rencontré au mois de mars) nous faisait
une offre. Il nous proposait, dans le cadre de leur fin de semaine d'ouverture
de saison, les 27 et 28 avril, un Beneteau 331 2003 au prix d'un 2002, livré
en août, avec les équipements offerts au salon nautique. Voilà une offre
alléchante qui met en doute la décision que nous avions prise d'acheter à
l'automne. On décide d'accepter son offre et d'aller le rencontrer le 28
avril. Dans la même période de temps, en regardant les annonces de bateaux
usagés à vendre (comme on le faisait régulièrement), notre attention a
été attirée par une annonce particulière; un Beneteau 361, année 2001
était à vendre sur le site de Boulet & Lemelin. Je (Mario) me suis
rappelé d'une discussion que j'avais eue avec Richard Boulet au mois de mars
lors d'une prise de contact pour un 331 neuf. Il m'avait fait part qu'il
aurait un Beneteau 361 à vendre incessamment, mais, avant même qu'il puisse
m'en parler, je l'avait interrompu, croyant ce bateau de rêve hors de notre
portée.
Après une brève
réflexion, quelques appels téléphoniques et un court voyage en milieu de
semaine à Québec, nous faisions une offre, valide jusqu'au 27 avril
(question de laisser une porte ouverte sur l'offre de Gosselin), sur ce
Beneteau 361, 2001, situé au Yacht Club de Québec à Sillery. Nous avons
reçu une réponse positive à notre offre à seulement quelques heures de
l'échéance et ce, après quelques tentatives de négociation que nous avions refusées. La journée même, nous mettions Boomerang
en vente (le 15 mai il était vendu).
Le 9 mai, on
finalisait la transaction. On devait lui trouver un nom original pour
l'enregistrer (blue book), plusieurs noms auxquels nous avions pensés
étaient déjà utilisés. Nous avons arrêté notre choix sur Sol Caribe ;
deux mots espagnols " Soleil, Caraïbe " se prononçant : Sol
Caribé.
On devait aussi lui
trouver un nouveau port d'attache car le Club nautique Deux-Montagnes n'est
pas vraiment conçu pour accueillir des bateaux de cette taille. On avait fait
une demande à la marina Campi de Valleyfield qui nous avait inscrits sur leur
liste d'attente. On espérait y avoir une place car notre dernier recours
était la marina Saurel à Sorel. Les derniers étés, le niveau d'eau à
l'entrée atteignait parfois 5 pieds, trop juste pour notre tirant d'eau, lui
aussi de 5 pieds.
Nous étions
descendus à Québec la fin de semaine suivant la transaction pour en prendre
officiellement possession. Nous avions une étrange sensation de rêve, on
n'arrivait pas à se faire à l'idée que c'était notre bateau.
Étant habitués à Boomerang, nous trouvions Sol Caribe énorme avec ses 36 pieds
de longueur et ses 12 ½ pieds de largeur comparativement à Boomerang, notre Mirage25, qui
en fait 25 par 9 ½. Il possède aussi une énorme barre à roue, très
différente d'une barre franche. Nous avions hâte de le voir sur l'eau et
étions un peu anxieux de manœuvrer un bateau de cette taille.
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On a passé trois fins de semaine à
Québec à le préparer pour l'amener à la Marina Campi de Valleyfield, son
nouveau port d'attache. Nous avions du pain sur la planche; explorer le
bateau, faire l'inventaire de ce qui était déjà à bord, se familiariser
avec les instruments, ranger nos effets, installer le dodger, la barre à
roue, les voiles, le gréement et passer en revue l'équipement de sécurité.
Enfin! la dernière fin de semaine
des travaux à Québec est arrivée. La mise à l'eau était prévue pour
dimanche le 26 mai, vers 7 h, avec la marée montante. On s'était rendu
compte le samedi après-midi, vers 14 h 30, que c'est nous qui devions enlever
les blocs de bois sous le ber (on croyait que c'était fait par les employés
du yacht club), alors vite un tour à l'atelier de Boulet Lemelin pour savoir
s'ils avaient un cric à levier à nous prêter, car nous n'avions pas ce
genre d'équipement avec nous. À peine un bloc enlevé, on s'est rendu compte
que les pneus du ber étaient trop mous pour supporter le poids. Catastrophe!
il était tard, les magasins étaient sur le point de fermer. C'est à ce
moment-là que notre oncle Claude et notre cousin Gaétan sont arrivés. Ils
habitent à St-Étienne-de-Lauzon et nous faisaient une visite surprise, et,
de surcroît, notre oncle possédait un compresseur électrique à bord de sa
camionnette. Ouf! Quel soulagement! Ce furent nos anges qui arrivaient tout
droit de St-Étienne.
Le dimanche, vers 5 h du matin, il
pleuvait et on entendait le vent souffler. C'était stressant car je me
demandais (Line) comment on ferait avec ce vent pour accoster le bateau au
quai et, naturellement, j'imaginais les pires scénarios.
À 7 h, nous étions prêts et
attendions sous la pluie qu'on vienne nous chercher, notre tour est arrivé à
8 h. C'est notre première expérience d'une mise à l'eau de cette façon.
Finalement, tout c'est bien
déroulé, Mario était très calme, s'il était nerveux, il ne l'a pas
démontré, on est entré au quai comme des pros. On a fait les derniers
préparatifs pour qu'il soit prêt car la semaine prochaine on l'amènera à
Valleyfield, par voie navigable, avec l'aide de nos amis Jean et Linda. Nous
trouvions plus rassurant de savoir qu'on pouvait compter sur des bras
supplémentaires en cas de besoin, comme par exemple : entrer dans les marinas
inconnues et s'amarrer, passer les écluses (il arrive qu'il soit difficile de
garder le bateau au pied du mur). Nous n'étions pas encore familiers avec
notre nouveau bateau et le trouvions toujours énorme. Nous avions prévu
faire le voyage en trois à quatre jours.
Jean et Linda possèdent un Kelt
7.6
et naviguent sur le lac des Deux-Montagnes. Pour eux, ce sera une première
sur le fleuve. Ils avaient bien hâte de partir pour découvrir ses paysages
et vivre cette nouvelle expérience.
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Mars 2003, au moment d'écrire ces
lignes, la deuxième phase du projet est d'ores et déjà bien amorcée. Sans
entrer dans les détails à ce moment-ci, on peut tout simplement dire que nous
prévoyons larguer les amarres en 200X.
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